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REGLES FIXES VS REGLES VARIABLES OU A RETROACTION

A- UN RETOUR SUR LE DEBAT THEORIQUE AYANT PREVALU

1- Les implications de l’inefficacité constatée des politiques monétaires

actives : des règles variables aux règles fixes

2- De la nécessité de réagir aux chocs macroéconomiques : vers une

dimension rétroactive des règles

B- DE L‟EXIGENCE DE STABILITE A LA DOUBLE DIMENSION DE LA REGLE DE

POLITIQUE MONETAIRE EN ZONE FRANC

1- Les règles monétaires en Zone franc : une optimalité de type McCallum

2- Les règles monétaires en Zone franc : vers un degré de flexibilité

additionnel avec les mécanismes de financement exceptionnels

INTRODUCTION AU CHAPITRE TROISIEME

Le but ultime de toute politique économique est le bien-être des agents économiques. Celui-ci est défini selon le Petit Robert comme « une sensation agréable procurée par la satisfaction de besoins physiques (euphorie) et l’absence de tensions psychologiques ». C‟est également selon le même dictionnaire, une situation matérielle qui permet de satisfaire les besoins de l‟existence. De cette double définition, apparaît la complexité de la notion. Elle fait en effet intervenir les concepts de prospérité, de santé et de bonheur. La diversité d‟indicateurs proposés dans la littérature pour sa mesure révèle en outre des limites quant à leur usage par la politique économique.

En effet, qu‟elle soit budgétaire ou monétaire, la politique économique est évaluée à l‟aune de ses effets sur les agents. C‟est pourquoi, pour la politique monétaire en Zone franc, la recherche de la stabilité des prix en garantissant une croissance saine, devrait contribuer à l‟amélioration du bien-être. Pour cela, il faudrait que la mesure de cet indicateur reflète réellement celui-ci et, de surcroît, fasse l‟unanimité ; ce qui est loin d‟être le cas. L‟on note à cet effet la présence dans la littérature théorique d‟indicateurs monétaires et non monétaires, rendant difficile l‟examen des liens entre l‟inflation et ce dernier.

La relation entre inflation et bien-être a constitué le champ d‟intérêt de bien d‟économistes depuis les travaux pionniers de Martin Bailey (1956). L‟idée de base, fondée sur la notion du surplus du consommateur et reprise plus tard par Miguel Sidrauski (1967) puis Robert Lucas Jr (2000) est que l‟inflation nuit au bien-être. La fuite en avant qu‟elle induit devant la monnaie génère des coûts qui altèrent le bien-être des agents. Cette approche considère le bien-être comme découlant de la détention

d‟encaisses et donc de la demande de monnaie. Il est évalué par l‟aire en dessous de la

fonction inverse de celle-ci et les coûts s‟en déduisent par rapport à la règle monétaire des autorités. Se pose alors les questions de fixité ou rétroactivité, et de capacité stabilisatrice de celle-ci.

L‟analyse de ces questions suppose la maîtrise du comportement des autorités monétaires. Pour des banques centrales communautaires à l‟instar de celles de la Zone franc, ce comportement ou plus précisément leur fonction objectif a une double dimension. L‟exigence communautaire impose la stabilité monétaire alors que les

considérations pays nécessitent parfois un lissage de la dynamique du produit. La fonction de réaction qui en découle refléterait ainsi une optimalité de type Bennett McCallum (1987). Toutefois, ce principe de rétroaction comporte à la base quelques limites qui ont poussées à son amélioration. Nonobstant, son paramètre de lissage devrait, eut égard au recours au mécanisme d‟avances exceptionnelles souvent pratiquées dans la zone, avoir une certaine amplitude.

L‟examen de l‟optimalité de la règle monétaire ci-dessus pose de prime à bord la question de sa transparence, voir sa compréhension par les agents économiques (Artus, 2001). En outre, s‟y cache un débat à deux niveaux, résumé par l‟expression anglo-saxon « rules vs discretion ». A un premier niveau, il est question d‟arbitrer entre l‟instauration des règles et la possibilité pour les autorités monétaires d‟agir de façon discrétionnaire, du fait de la présence éventuelle d‟un conflit entre objectifs du court et du long terme de la politique monétaire. A un deuxième niveau, la théorie économique ayant tranché en faveur des règles du fait de leur incidence sur une croissance économique dans la stabilité des prix, une distinction est à opérer entre règles monétaires optimales et règles systématiques.

Les règles monétaires optimales résultent de la maximisation par les autorités d‟un critère de bien-être prenant généralement la forme d‟une fonction de perte quadratique. Elles ont en outre l‟avantage de comporter un minimum de discrétion. Quant aux règles systématiques, elles sont indexées sur la manipulation d‟un instrument privilégié de politique monétaire ; généralement le taux d‟intérêt à court terme. Toutefois, du fait de leur complexité, les règles monétaires optimales sont difficilement utilisables par les agents économiques dans la formation de leurs anticipations. C‟est pourquoi, à la suite des travaux théoriques et empiriques, nous situons le débat en Zone franc entre règles fixes et règles variables ou à rétroaction et évaluons les propriétés stabilisantes de la règle déterminée.

De tout ce qui précède, nous nous proposons dans un premier temps d‟examiner le lien entre la fonction objectif des autorités monétaires et l‟utilité sociale de la politique monétaire (Section I-). Dans un deuxième temps, nous revenons sur le débat entre règles fixes et règles variables ou à rétroaction et jugeons de l‟optimalité de la règle monétaire suivie en Zone franc (Section II-).

Section I- FONCTION-OBJECTIF DES AUTORITES MONETAIRES ET UTILITE