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Pour réaliser cette étude, j’ai eu besoin d’un très grand nombre d’informations sur chacun des projets : surface, nombre de logements, équipements, création d’une ZAC… Le croisement d’une quarantaine d’expériences à mon échantillon de 79 projets m’a imposé une recherche minutieuse. Le choix des critères d’observation et des sources est détaillé ci-dessous.

2.6.1. Le rôle des indicateurs

Comme je l’ai expliqué pour le classement des écoquartiers, il existe deux types d’indicateurs (qualitatifs et quantitatifs). Bien qu'elles soient basées sur des critères quantitatifs, de nombreuses démarches aboutissent à une évaluation qualitative dans le domaine de la construction. C’est le cas des certifications françaises destinées aux logements, NF Logement propose par exemple trois niveaux de profils allant de A à C, et Habitat et Environnement, cinq. Le but est alors de mettre en place la certification d'un bâtiment et non pas de comparer plusieurs projets et leur évolution. Une évaluation qualitative est donc bien adaptée. Cependant, lorsqu'il s'agit de comparer ou de réaliser des statistiques et courbes d’évolution, l'approche qualitative ne m’a pas semblé suffisamment fiable. Pour effectuer mes expériences, je n’ai donc eu recours qu’à des indicateurs quantitatifs objectifs. Aussi, dans cette étude seul le classement des projets par catégories est qualitatif.

2.6.2. Fiabilité des sources

Schéma de hiérarchisation des sources selon leur fiabilité, 2010, de Quelen.

Au cours de mes recherches, le problème de la fiabilité des sources s’est posé à maintes reprises. Il arrivait parfois, notamment pour les écoquartiers à l’état de projet, que je ne trouve pas les informations que je recherchais sur des sites fiables. J’ai aussi parfois trouvé des données différentes d’un site à l’autre. Un classement des sources par niveau de fiabilité s’est donc imposé pour effectuer un choix judicieux entre les informations recueillies. Je présente ici les sources auxquelles j’ai eu recours par ordre de fiabilité.

LES VILLES

Comme je l’ai expliqué au paragraphe précédent, les villes communiquent énormément sur leurs aménagements en cours. On peut donc le plus souvent trouver des articles très détaillés avec des plans et des photos sur le site officiel des mairies. Cette source m’a été très utile car elle concerne absolument tous les projets. J’ai jugé ces informations très fiables en ce qui concerne les caractéristiques générales des projets : superficie, nombre de logements programmés, date de création de la ZAC...

LES GRANDES INSTITUTIONS FRANÇAISES

Les grandes institutions françaises qui attribuent des financements font très souvent mention des caractéristiques des quartiers lauréats sur leur site Internet, notamment sous forme de fiches. J’ai jugé ces informations très fiables. Malheureusement, ceci ne concerne qu’une minorité de projets. En général les plus exemplaires donc ceux pour lesquels de la communication est également faite par les autres acteurs.

LES SITES DES AMENAGEURS

Il n’est pas rare que les aménageurs réalisent avec l’aide des autres acteurs du projet un site Internet spécialement dédié aux nouveaux quartiers durables. Ces sites sont de véritables mines d’informations que j’ai jugé très fiables. Ils m’ont été d’une aide précieuse pour ma collecte de données. Cependant, ils ne concernent que les quartiers les plus avancés et les plus exemplaires. Ceci démontre que la communication est un aspect incontournable de la création des meilleurs projets.

LES PARUTIONS

J’ai eu recours à cette source assez souvent car de nombreux articles jalonnent l’évolution des quartiers. Comme le montre la réaction des lecteurs, c’est un sujet qui intéresse beaucoup les habitants des villes porteuses de projets et engagées dans les investissements. Les articles de journaux m’ont paru une source assez fiable dès lors qu’ils paraissaient dans des journaux de référence. J’ai notamment puisé des informations dans le Moniteur qui publie très fréquemment des rubriques sur les quartiers durables. Cependant, comme ces informations concernent le projet à un instant donné, j’ai été attentive à la date des articles car certains aspects, notamment le calendrier, évoluent tout au long du programme. J’ai également trouvé des informations dans les journaux en ligne comme Actu-environnement. J’ai jugé cette source assez fiable dès lors qu’il s’agissait de journaux spécialisés en environnement et que les articles étaient signés.

LES THESES

J’ai également pu trouver des informations dans le mémoire de certains étudiants en Masters ou en Thèses qui se sont intéressés aux écoquartiers d’Ile-de-France avant moi. J’ai veillé à vérifier que ces informations étaient toujours d’actualité.

LES ASSOCIATIONS

Les associations pour l’environnement publient de nombreux articles sur les projets d’aménagement durable. J’ai jugé la fiabilité de ces sources en fonction des professionnels interviewés mais également des références du journaliste. Par exemple, le site de l’Association européenne pour un développement urbain durable SUDEN, fondée à l’aboutissement du projet HQE²R, est très fiable car les articles y sont rédigés par des professionnels de grande renommée. Certains sites sont quant à eux réalisés par des amateurs et sont donc plus proches du blog.

LES BLOGS

J’ai trouvé quelques informations sur des blogs mais comme il ne s’agit que de l’avis échangé entre quelques personnes, ces données sont très peu fiables. Elles étaient cependant intéressantes lorsqu’elles concernaient l’avis des habitants sur la concertation mise en place ou la facilité d’usage pour les habitants de tel ou tel équipement. J’ai uniquement utilisé ces informations pour développer un avis critique lors de mes recherches.

LA COMMUNICATION DES PROMOTEURS IMMOBILIERS

Les promoteurs immobiliers font beaucoup de publicité pour leurs opérations. Ils n’hésitent pas, le plus souvent, à utiliser des arguments de vente qui dépassent leur compétence en ce qui concerne l’aménagement général de la parcelle. Aussi, il est arrivé plusieurs fois que des promoteurs ventent les mérites de tels ou tels écoquartiers alors qu’il ne s’agissait en réalité que de la construction d’un lot d’immeubles de logements de haute qualité environnementale. Ces informations concernent des aspects trop restreints de l’aménagement pour pouvoir justifier la réalisation d’un écoquartier.

Le classement de ces sources m’a permis d’écarter certaines informations lorsque leur origine était jugée peu fiable. Cela m’a également aidé à choisir entre plusieurs données lorsque différentes sources s’opposaient.

3. Résultats et interprétations

Les douze thématiques abordées tentent d’approfondir les principales facettes des projets d’aménagement durable d’Ile-de-France. Elles peuvent donc être considérées indépendamment les unes des autres et selon l’ordre choisi par le lecteur.