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Recrutement et rite d’institution

Dans le document La fabrique des footballeurs (Page 51-60)

Une des évolutions les plus importantes du système de forma-tion français est la précocité grandissante du recrutement dont les centres fédéraux de préformation ont lancé le mouvement. La politique du FC témoigne de ce déplacement, les années décisives de son recrutement se situant désormais durant la phase de préformation (12-14 ans). L’essentiel de l’enrôlement de joueurs par le centre se réalise d’ailleurs à l’intérieur de la section de préformation du club. Sur quatre des dernières généra-tions entrées au centre, près des trois quarts des joueurs avaient fréquenté au moins une des équipes de préformation du club. Sachant que quelques-uns avaient fréquenté un centre fédéral ou une section sportive scolaire, les apprentis footballeurs qui débutent leur formation à 15 ans sont, en réalité, minoritaires (un sur cinq). Si, vers 13 ans, âge moyen d’entrée, les joueurs n’entrent pas, au sens strict du terme, dans une formation professionnelle (assurée par le centre), ils pénètrent toutefois dans un espace contigu dans lequel la perspective de l’intégration au monde professionnel est omniprésente et sont soumis à des contrain-tes et à un emploi du temps similaires à ceux qui suivront. Ils envisagent donc très précocement leur pratique dans une pers-pective de professionnalisation. Ici encore, les joueurs issus des familles aux plus forts capitaux sportifs se distinguent par leur plus grande précocité. Ils entrent à 12,9 ans en moyenne dans une structure de formation (FC ou centre fédéral), contre 14 ans pour les autres.

La rapidité du club à engager les éléments les plus promet-teurs s’explique, tout d’abord, par le souci d’un perfectionnement technique rapide. La préformation permet de faire très tôt entrer les joueurs à l’intérieur d’un apprentissage métho dique et inten-sif, tout en ne conservant que ceux qui répondent aux attentes des formateurs. Les premières années servent de mise à l’épreuve, l’écrémage dans les effectifs y est particulièrement fort (un tiers à un quart des équipes de 12 et 13 ans est renouvelé en fin de saison). La concentration des efforts de recrutement sur cette classe d’âge se comprend également par le poids de la concur-rence entre les instances de formation. Pour le club, attendre l’âge d’entrée au centre pour repérer de jeunes talents (à la sortie d’un centre fédéral, par exemple), c’est courir le risque d’entrer

en compétition avec d’autres clubs pour s’attacher leurs services. Les enquêtés entrés plus tardivement au club ont d’ailleurs très souvent pu arbitrer entre plusieurs propositions de clubs profes-sionnels, voire parfois, lorsqu’ils étaient très convoités, tenter de négocier quelques avantages. L’essentiel du recrutement se fait donc avant, et cela d’autant plus que le club ne souffre pas de la concurrence d’un centre fédéral dans sa région d’implanta-tion, celle d’où proviennent environ 60 % de ses pensionnaires. Dans ce contexte très concurrentiel, le repérage rapide des futurs professionnels est un enjeu central pour le club. Il dispose pour ce faire, outre d’entraîneurs qui repèrent les talents chez leurs adversaires, d’une cellule de recrutement. Gérée par un respon-sable salarié du club, elle sollicite environ quatorze personnes qui collaborent ponctuellement en se faisant les yeux du club. Ce maillage étendu sur une grande partie du territoire natio-nal permet l’observation d’un grand nombre de joueurs dans les meilleurs championnats et dans les sélections fédérales. Il permet une rationalisation de ce recrutement sur la base d’une multiplication des observations et des observateurs. Un joueur, avant d’être recruté, peut ainsi être observé jusqu’à une dizaine de fois : d’abord vu à plusieurs reprises par un recruteur du club (qui suit parfois un premier repérage des agents de la Fédéra-tion), il l’est ensuite par le responsable du recrutement, avant de venir faire des essais au FC pour être confronté aux joueurs du club sous les yeux des éducateurs. Ce travail d’objectivation des performances passe par une série de notations faites par les différents acteurs dans des contextes d’observation différents, qui témoignent de la rationalisation de cette opération.

S’il est capital pour le centre de formation de repérer rapi-dement les meilleurs joueurs, l’appareil de recrutement serait improductif sans la capacité du club à convaincre ces jeunes de s’engager dans une telle formation. Or, l’opération de recrutement fonctionne comme un rite d’institution15 qui, en s’appuyant sur l’expérience passée d’une première immersion dans le football de compétition, génère tout à la fois consécration et aspiration à s’en montrer à la hauteur. Le recrutement peut être analysé comme un acte d’institution qui, en vertu de la légitimité de l’institution de formation, recèle un pouvoir d’attraction, d’appel, qui est aussi un pouvoir de désignation et d’imposition. La solli-citation par le club professionnel16 constitue donc une élection

15. Pierre Bourdieu, « Les rites comme actes d’institution », Actes de la

recherche en sciences sociales, no 43, juin 1982, p. 58-63.

16. Très rares sont les joueurs qui sont entrés au club à la suite d’une candidature spontanée.

supplémentaire, grâce à laquelle la sélection par le club peut, para-doxa lement, être vécue comme la réalisation d’un choix person-nel. Le capital sportif et symbolique du club agit d’autant mieux que les places offertes sont rares, ce qui accentue chez chaque joueur le sentiment d’être un « heureux élu ». Il est d’ailleurs significatif que reste en mémoire des joueurs le comptage précis des reçus et des recalés, dont le grand nombre vient témoigner de leur excellence et du « prix » élevé des places offertes. Cette sélectivité contribue à l’imposition de l’idée qu’il s’agit d’une voie hautement désirable et finalement d’une aspiration que le club ne ferait que combler. De la même manière, les installations mises à disposition, l’équipement fourni et les frais engagés contribuent à la force de cet « appel ». Souvent impressionnés par ces signes de richesse qui viennent redoubler le capital symbolique du club, les joueurs recrutés sont portés à y voir le signe de leur accès à une dignité supérieure.

Pourtant, malgré la force de cet appel, l’engagement sur la voie professionnalisante n’est pas systématiquement vécu sur le mode de l’évidence ni sans réticences. Les récits par les apprentis de ce « passage à l’acte »17 laissent apparaître les contradictions et les ajustements nécessaires que cristallise ce moment. C’est en raison du caractère « total » de cet engagement, qui affecte l’ordre footballistique, scolaire et familial, que cette orientation peut générer des hésitations, voire des refus. L’interprétation de ce moment gagne à s’appuyer sur l’idée que « ce qui détermine l’activation de telle disposition dans tel contexte peut être conçu comme le produit de l’interaction entre des (rapports de) forces internes et externes : rapport de force interne entre des disposi-tions plus ou moins fortement constituées au cours de la sociali-sation passée […] et rapport de force externe entre des éléments […] du contexte qui pèsent plus ou moins lourdement sur l’acteur individuel »18. Tout d’abord, comme en témoignent les premières réactions divergentes à la sollicitation du club, les joueurs sont repérés dans des états différemment avancés de consécration sportive. Pour les uns, majoritaires, l’invitation a visiblement constitué une surprise, elle ouvre un nouvel espace des possi-bles inenvisagé jusqu’alors et peut susciter aussi la crainte de ne pas être à la hauteur. La débauche d’efforts sportifs, les réussites

17. Sur le « passage à l’acte » comme produit d’un rapport de forces contextualisées, voir Olivier Fillieule, « Propositions pour une analyse processuelle de l’engagement individuel », Revue française de science

politique, vol. 51, no 1-2, février-avril 2001, p. 199-217.

18. Bernard Lahire, Portraits sociologiques. Dispositions et variations

sportives les placent face à la question de la professionnalisa-tion, et on voit chez eux combien, en paraphrasant la fameuse formule d’Howard Becker19, le comportement performant crée la motivation (à la professionnalisation). Pour les autres, davan-tage consacrés sportivement, la force d’attraction du club agit selon une séquence différente, elle vient combler une attente plus ou moins solidement construite (par les sélections fédérales, notamment). C’est particulièrement le cas des joueurs aux plus forts capitaux footballistiques paternels, ceux qui, entrant plus rapidement dans le langage de la vocation, présentent souvent l’orientation comme la réalisation d’un « rêve de gamin ». Au moment de la sélection par le club, le processus d’intériorisation de la vocation est donc inégalement affirmé. On comprend dès lors que, pour les moins avancés dans ce processus, la perspec-tive de l’engagement soit l’occasion d’hésitations révélatrices de tensions intérieures. Pour cette raison, le départ du foyer familial et le risque de rupture amicale sont parfois à l’origine d’hésita-tions, voire du report de l’engagement. Maxence, par exemple, est entré en préformation à 14 ans, après quelques hésitations révélatrices :

Maxence. – Moi, j’aimais bien CR [club de ligue], j’étais au collège avec mes potes, j’avais entraînement, bon plus qu’à TS [son premier club, club de district], trois entraînements, le match le dimanche, ça m’allait très bien, moi. Je voyais tout le monde, j’avais les copains du foot, les copains du collège, ça allait très bien.

Enquêteur. – T’as hésité à signer du coup ?

Maxence. – Ouais, il a été même surpris parce qu’il est venu un soir pour pouvoir me faire signer et je lui ai répondu non. Il m’a fallu du temps pour réfléchir et tout. Et après, deux trois jours après, j’y suis allé, et il m’a demandé pourquoi, ben je lui fais ben… “J’ai hésité parce que je voulais voir, je voulais y réfléchir parce que j’allais partir pour plusieurs années, quand on signe c’est pour faire plusieurs années.” C’est vrai que, tout quitter d’un seul coup, j’ai quitté le collège que je connaissais depuis dix, douze ans (Maxence, 17 ans, fils d’un artisan et d’une mère sans profession non sportifs).

Dans son cas, la crainte de l’éloignement est venue, très provi-soirement, contrebalancer la force de l’« appel » sportif, mais les atermoiements au moment de l’orientation ne sont pas seulement

le produit des tensions internes qu’engendre l’élection sportive. Ils sont aussi souvent révélateurs de l’hété ro gé néité familiale.

À l’âge où s’opère le recrutement, la décision est en effet également parentale. Ce sont, cette fois, des forces exté rieures qui peuvent être contradictoires, les réactions familiales étant parfois divergentes. Le rite d’institution n’agissant pas seule-ment sur l’élu, mais égaleseule-ment sur son entourage20, la percep-tion que les parents ont de leur fils est affectée par les consécra-tions sportives. Ils sont portés à voir dans cet appel la réalisation du libre choix de leur enfant, le langage de la vocation rendant plus difficile l’opposition à ce projet.21 L’efficacité du rite auprès des parents dépend, toutefois, de leur sensibilité à la reconnais-sance sportive et donc de la constitution préalable de catégo-ries de perception adéquates. C’est ainsi que les pères les plus « footeux » ont été ceux qui se sont montrés les plus actifs en faveur de l’accep tation de la proposition du club. Les hésitations de Xavier, par exemple, semblent avoir été annihilées par la joie

de son pèrede le voir recruté par un club professionnel :

Enquêteur. – Et t’avais déjà pensé rentrer dans un grand club, venir dans un centre de formation ?

Xavier. – Non, avant j’avais jamais pensé. Quoi je jouais à BG [club national]… J’ai jamais voulu faire de stage ou de détec-tion. Ouais j’ai pas, jamais voulu quoi

Enquêteur. – T’as pas cherché, quoi ? Xavier. – Ouais, j’ai pas cherché

Enquêteur. – C’est tombé un peu comme ça ?

Xavier. – Voilà, c’est comme ça, c’est tombé, y avait plein de recruteurs, et voilà c’est tombé comme ça. […].

Enquêteur. – Et du coup, t’as hésité quand le FC t’a proposé ?

20. Rappelons ici que le rite d’institution, tel qu’il est défini par Pierre Bourdieu, agit sur « la représentation que la personne se fait d’elle-même et les comportements qu’elle se croit tenue d’adopter pour se conformer à cette représentation », mais une condition de ce pouvoir est qu’elle « transforme la perception que s’en font les autres agents et surtout peut-être les comportements qu’ils adoptent à son égard » (Pierre Bourdieu, « Les rites comme actes d’institution », article cité, p. 59).

21. Joël Laillier, « Des familles face à la vocation : les ressorts de l’inves-tissement des parents des petits rats de l’Opéra », Sociétés

Xavier. – Ben, ouais, au début, j’hésitais, quoi, je savais pas si… si j’y allais ou si j’y allais pas, mais j’étais content, quoi. Ouais, j’étais content, mais voilà… j’hésitais à y aller ou pas y aller. Enquêteur. – Qu’est-ce qui te faisait hésiter, en fait ?

Xavier. – Ben, en fait… Déjà, c’était de partir de chez moi, quoi, j’ai pas l’habitude, comme je dormais toujours chez moi, j’avais pas l’habitude de pas dormir chez moi. Y avait ça. Autrement, après, c’est changer d’école, plus voir ses copains, sa famille. Pendant au moins une semaine et tout. C’est ça qui me faisait hésiter, quoi. Mais après, quoi, mon père m’a poussé, m’a dit : “Ouais, c’est ta chance”. Moi, je m’étais dit : “C’est ma chance” aussi. C’est ce que je veux faire dans la vie…

Après, c’est là que je me suis dit : “Voilà, faut que j’y aille”. Enquêteur. – T’as hésité longtemps ou c’était… ?

Xavier. – Oh, quoi, j’ai hésité, pff… Ouais, un petit peu, quand même. J’en parlais avec mes copains, ils me disaient : “Ouais, c’est ta chance de ta vie et tout, t’as toujours voulu jouer au foot.” C’est les copains et la famille qui m’ont…

Enquêteur. – Tout le monde t’a poussé ?

Xavier. – Ouais, tout le monde m’a poussé, ouais.

Enquêteur. – Donc, ouais, tes parents, ton père et ta mère, étaient tous les deux d’accord tout de suite ?

Xavier. – Ouais, mon père, ouais. Il a, dès qu’il a reçu la lettre, ouais, il a tout de suite voulu que j’y aille quoi (Xavier, 17 ans, fils d’un couple d’ouvriers).

Son père, ouvrier ayant connu un niveau de pratique modeste mais très investi dans celle de son fils (il a été son entraîneur durant plusieurs années), vit la proposition du club comme quasi miraculeuse (« J’ai pas hésité. Je me demandais qu’est-ce qu’il m’arrive, qu’est-ce qu’il nous arrive », me dit-il). Son attitude contribue à balayer les doutes de Xavier. Du fait de la croyance dans la « cause » footballistique qu’il exige, le rite est moins effi-cace sur les mères et elles se sont parfois montrées réticentes à l’engagement. Davantage extérieures à la force de l’illusio spor-tive, elles se montrent plus sensibles à la contrainte de l’éloigne-ment. Leurs réticences sont aussi liées au fait que cet engage-ment les dépossède, en partie, de la prise en charge de leur fils (matérielle et scolaire en particulier) au profit de l’institution de formation, alors qu’il s’agit d’une fonction qui leur est le plus souvent dévolue. Dans ces familles, les joueurs rencontrent une

force, une « contre-force » pourrait-on dire, à travers ces réticen-ces maternelles. Cependant, en raison de leur caractère sexué, leur pouvoir est réduit. Dans une certaine mesure, accepter le départ et l’éloignement, c’est adopter une posture virile face aux résistances féminines, leur genre les « protège » de ces hési-tations22. Dans les récits, se faire violence pour partir de « chez soi » est ainsi doublement associé à la virilité, par opposition à la mère et à l’enfance et dans le désir d’être à la hauteur des aspirations paternelles.

Le motif principal des réticences maternelles se trouve, cependant, ailleurs, dans les conditions et les effets scolaires de la formation sportive. Les récits des joueurs et des parents montrent bien que la question scolaire est l’objet le plus impor-tant des interrogations parentales, et tout particulièrement maternelles. Du fait de la précocité du recrutement du club, de la tendance à l’allongement de la scolarité en France et des attentes qu’il suscite, y compris chez les classes populaires23, on comprend que la question de l’organisation de la scolarité se soit fortement posée dans une grande partie des familles. Pour la grande majorité des parents, et contrairement à une image répandue, l’accord ne semble possible que dans la mesure où les deux formations sont compatibles et menées de front par leur fils24. Cette attention scolaire n’est, toutefois, pas présente avec le

22. À la manière dont certaines sollicitations de mères en matière d’écrit, tout particulièrement en milieu populaire, sont contrariées par les jeux d’opposition de genre dans lesquels sont pris les garçons, ces derniers construisant « leur propre identité sexuée à travers la résis-tance plus ou moins ferme (selon notamment le degré de désertion domestique du père) à ces types d’écrit » (Bernard Lahire, L’Homme

pluriel, op. cit., p. 219).

23. Tristan Poullaouec, Le Diplôme, arme des faibles. Les familles

ouvriè-res et l’école, La Dispute, Paris, 2010.

24. Les récits illustrent les tendances statistiques dégagées suite à l’enquête de 1994 sur les centres de formation, qui révélait que « seuls 13,2 % des pères et 6,6 % des mères déclarent ouvertement privilégier la réussite sportive, alors que 34 % des pères et 46,2 % des mères disent subordonner leur accord à cette orientation à la réalisation d’une véri-table scolarité » (Jean-Michel Faure et Charles Suaud, Le Football

profes-sionnel à la française, op. cit., p. 206 et 207). La même enquête

souli-gnait l’importance de la question scolaire puisque, « derrière une large majorité (59,8 %) de joueurs qui, en toute logique, citent la qualité de la formation footballistique comme élément déterminant dans le choix de leur destination, 41,8 % citent la qualité de l’enseignement scolaire dispensé contre 36,5 % le prestige du club » (Hassen Slimani, La

même degré chez tous : les mères y apparaissent plus sensibles, et le souci des conséquences scolaires est particulièrement affirmé dans les familles appartenant aux classes moyennes et supé-rieures. La question scolaire cristallise la plus grande distance de ces familles à la professionnalité sportive. Le père de Paul, par exemple, n’a accepté l’entrée de son fils en formation que sous certaines conditions. Enseignant, il avait d’abord refusé que son fils intègre précocement le FC avant d’accepter, rassuré par l’orga nisation mise en place :

« En aucun cas il n’aurait été au FC si ses études en avaient souffert d’une manière ou d’une autre.

Enquêteur. – C’était la condition un peu ?

C’était la condition. C’était la condition, donc le FC a fait ce qu’il fallait puisque, les deux premières années, pour l’emme ner au collège, ils nous ont quand même affrété un taxi pendant deux ans tous les matins, et puis je suis pas sûr que le soir, parce que je crois qu’il y avait un car qui reve-nait le soir, en tout cas ils ont mis des moyens pour que Paul puisse être dans de bonnes conditions. »

L’entrée en formation dépend fortement de la croyance des parents, et tout particulièrement des mères, dans la capacité du club à offrir des conditions favorables à la scolarité de leur enfant. C’est seulement parmi ceux qui ont éprouvé des difficul-tés scolaires précoces que la question scolaire apparaît le moins clairement dans les récits. Cette situation montre combien cette question revêt un aspect stratégique pour le club alors que le recrutement de ses pensionnaires est dépendant de la concur-rence des autres centres de formation. Il s’agit pour le club de ne

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