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Reconnaissance des compétences et assurance qualité

En vertu de la loi sur l’éducation (section II, articles 67-70), le Ministère de l’Éducation et de l’Enseignement Universitaire (MEEU) s’occupe de la gestion du système de reconnaissance des compétences et du suivi qualité des centres d’EFTP. Il a ainsi pour mission d’assurer l’homologation des centres d’EFTP publics comme privés et de la reconnaissance des diplômes, des certificats et des titres acquis sur le territoire national ou à l’étranger.

Le système de reconnaissance de la formation professionnelle diplômante est bien structuré car, arrimé au système

d’enseignement général, il dispose de moyens financiers, matériels et humains relativement conséquents. En pratique, il existe une commission nationale de certification, sous l’égide du MEEU, qui est chargée de la validation de l’ensemble des titres délivrés par les centres publics et privés (homologués) de formation diplômante. Cette commission nationale, qui possède un calendrier d’activités calqué sur l’enseignement général, organise une évaluation annuelle des apprenants.

La formation professionnelle qualifiante repose, a contrario, sur une collaboration interministérielle mal négociée et peu opérante qui entraîne une faible lisibilité des mécanismes d’évaluation et de reconnaissance des compétences pratiques acquises par l’apprenant au cours de sa formation. Indubitablement, cette faiblesse du système de reconnaissance nuit gravement à l’attractivité et à la crédibilité de ces formations qualifiantes aussi bien par les potentiels apprenants que par les recruteurs émanant du secteur privé qui préfèrent les former en interne ou les envoyer à l’étranger.

La loi prévoit un système de reconnaissance des compétences acquises à l’étranger à travers un processus de validation des diplômes étrangers qui est géré par la Commission Nationale d’Homologation des Études (MASIG). Pour obtenir la validation d’un titre ou d’un diplôme acquis à l’étranger, la commission se base sur les documents légalisés du pays d’origine. Elle porte tant sur l’enseignement supérieur que secondaire, général que technique et professionnel. Ce système bien rodé favorise la mobilité internationale des étudiants équato-guinéens, de même qu’elle est fortement utilisée par les immigrés étrangers pour faire valider leurs titres obtenus dans leur pays d’origine afin de satisfaire aux exigences du Ministère du travail (condition de l’enregistrement du contrat de travail d’un immigré international).

Le contrôle qualité des formations EFTP dispensées par les centres publics et/ou privés demeure également sous l’autorité du MEEU qui est chargé d’homologuer les nouveaux centres et d’assurer la supervision des établissements déjà homologués.

Par conséquent, la création de nouveaux centres d’EFTP de formation est soumise aux critères de planification sectorielle du ministère qui délivre les autorisations d’ouverture en présence d’un projet éducatif bien conçu, d’une infrastructure physique adaptée (complexe éducatif) et d’un personnel qualifié avec un ratio d’encadrement des apprenants cohérent.

À partir de leur homologation, les centres publics et surtout privés de formation bénéficient d’une grande autonomie de gestion et de fonctionnement. En effet, la supervision et le contrôle du MEEU sont peu opérants et les centres d’EFTP possèdent une grande marge de manœuvre par rapport au choix des filières de formation proposées, au contenu éducatif délivré aux apprenants et aux conditions d’admission pratiquées.

En particulier, la tarification des frais annuels de scolarité n’est pas réglementée, ce qui induit des conséquences directes sur le niveau d’inclusivité des formations EFTP, sujet à caution.

Malgré l’ouverture de nombreux centres de formation et l’augmentation significative des effectifs de l’EFTP, l’offre de formation peine à satisfaire tous les critères d’inclusion sociale. De manière spécifique, trois indicateurs reflètent le besoin d’assurer une meilleure prise en compte de l’ensemble de la population désireuse de se former : (i) la répartition géographique des centres de formation et les filières proposées ; (ii) le niveau initial d’instruction requis et les titres délivrés; et (iii) le coût de la formation.

La faible prise en compte des besoins en formation des

populations rurales est la résultante d’un double processus lié à l’inégale répartition géographique des centres de formation et la focalisation des filières de formation sur les métiers du tertiaire au détriment du secteur primaire. La majorité des nouveaux centres de formation est située à Bata et Malabo et le reste des régions continentales n’abrite qu’un seul centre ou pas de centre du tout. Par conséquent, les populations issues de ces zones rurales ne bénéficient pas d’une formation EFTP de proximité.

De plus, les filières de formations proposées (métiers du tertiaire) ne correspondent pas au tissu économique local, majoritairement composé d’activités agricoles, d’élevage ou de pêche.

Inclusion

sociale

Le développement de la formation supérieure et intermédiaire au détriment de la formation qualifiante de base contribue à marginaliser les jeunes n’ayant pas un niveau élevé d’instruction. Les déclassés du système éducatif général se voient offrir un choix limité de formations du fait du faible développement de la formation qualifiante au sein des centres de formation. Ne pouvant satisfaire aux conditions d’admission des formations intermédiaires et supérieures, ces derniers demeurent exclus de l’offre d’EFTP.

Le coût de la formation pratiqué par les centres privés d’EFTP qui représentent 41 des 45 centres opérationnels sur l’ensemble du territoire est élevé. L’étude diagnostique de la Banque Mondiale (2017) a mis en évidence que les frais de formation des centres privés vont de 320 000 à 1 100 000 FCFA par an contre 8 à 15 000 FCFA pour les centres publics. Rapporté au pouvoir d’achat des populations, l’accès à la formation professionnelle demeure réservé à la classe moyenne supérieure et non aux classes populaires qui présentent pourtant les besoins les plus importants en matière de renforcement de leurs compétences et d’amélioration de leur employabilité. Ce système de formation à deux vitesses ne contribue pas à résorber les inégalités mais participe au contraire à leur accroissement.

Éducation

et formation

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