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4 – Recommandations pour l’entrainement et mesures préventives

L’enquête « Sport de haut niveau & Maternité » montre que les sportives ont tendance à arrêter plus tôt la pratique intensive avec le deuxième enfant (54 % des femmes déclarent avoir arrêté leur pratique compétitive durant les deux premiers mois de grossesse pour le second enfant, contre 40 % pour le premier enfant). Lorsque l’on cumule l’ensemble des grossesses renseignées, on s’aperçoit que 43 % des sportives ayant eu leur(s) enfant(s) pendant leur carrière déclarent avoir arrêté la pratique intensive dès les deux premiers mois de grossesse, 37 % des sportives ont arrêté entre le 3e et le 5e mois et 19,5 % ont continué après le 5e mois de grossesse.

Réponses pour le premier enfant

Pourcentage

Réponses pour le second enfant

Pourcentage de la préparation physique et beaucoup de technique.

J’ai fait du sport tout au long de ma grossesse, j’avais sollicité un préparateur physique de l’équipe de France qui m’avait envoyé des exemples de séances que je pouvais faire sans risques.

– Judo – Judo

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J’ai dû arrêter de ramer à cause du ventre mais J’ai pu continuer à nager plus longtemps.

J’ai pris un fouetté dans le ventre, je me suis dit qu’il valait mieux.

ne pas trop jouer avec le feu...

J’ai navigué jusqu’à deux jours avant d’accoucher.

J’ai arrêté de courir dès les premiers mois mais j’ai nagé jusqu’au dernier jour.

J’ai pu skier tranquillement jusqu’au 7e mois.

J’ai eu un début de grossesse un peu difficile car je suis atteinte

d’endométriose et un kyste ovarien s’est rompu à 5 semaines de grossesse.

J’ai été hospitalisée et j’ai eu peur de perdre mon bébé.

Le kayak polo étant un sport de contact dans lequel il n’est pas rare d’être percuté au ventre, j’ai tout de suite levé le pied pour me consacrer

à des pratiques sans risque de prendre des coups au tronc (boxe au sac, crosstraining, vélo, yoga, musculation).

J’ai réduit progressivement ma pratique au fil de ma grossesse en écoutant mon corps, mais je n’avais personne de qualifié pour me conseiller.

J’ai arrêté de m’entraîner à 8 mois environ, pour ne plus faire que du yoga adapté.

Dès le début je pense que le volume de sang est très important,

cela ne veut pas dire qu’on ne peut pas aller à fond et aussi vite qu’avant, mais c’est juste que j’étais très lente à mettre en route la machine

donc je perdais du temps en début de course.

– Aviron

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Après j’avais vraiment le souhait de revenir au plus haut niveau et du coup j’ai beaucoup travaillé avec le médecin des équipes de France. Il m’a donné toutes les préconisations nécessaires pour concilier entraînement et grossesse, comme par exemple de ne pas dépasser 150 battements cardiaques/min à l’effort, afin de ne pas nuire au développement du bébé et autres conseils que j'ai respecté à la lettre !

Les deux premiers mois, je suis vraiment restée chez moi,

et après ça a commencé à me manquer de bouger, j’ai décidé d’aller à la salle, peu importe ce qu’on allait me dire… J’étais en mode je reprendrai, mais sans savoir vraiment si j’allais pouvoir revenir. Je voulais, mais avec beaucoup de craintes, de doutes, je ne savais pas ce qui m’attendait.

– Marie DORIN-HABERT

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Que ce soit ma gynécologue ou la sage-femme, à partir du moment où il n’y avait pas de signe clinique négatif pour l’enfant tout le monde m’a fait confiance.

Quand j’ai su que j’étais enceinte, à ce moment-là je faisais aussi

de la musculation, j’ai fait quelques séances et mes sensations n’étaient vraiment pas pareilles.

– Marie DORIN-HABERT

– Charlotte BRAVARD

– Dora TCHAKOUNTE

Il ressort de l’enquête « Sport de haut niveau & Maternité » que 69 % des SHN qui ont eu un enfant pendant leur carrière sportive ont continué une activité adaptée pendant leur première grossesse.

Parmi les effets attendus, le bien-être physique et psychologique ressort majoritairement, avant la maîtrise du poids et la préparation du retour au meilleur niveau. Pour celles qui n’ont pas eu de pratique adaptée pendant leur grossesse, 71 % d’entre-elles auraient souhaité bénéficier d’un accompagnement.

Le but de l’entrainement est le maintien des capacités métaboliques, de la masse musculaire, des acquis techniques et d’éviter une rupture avec l’environnement sportif qui rendrait plus aléatoire une reprise au haut niveau.

Pour programmer l’entrainement pendant la grossesse, il faut donc tenir compte de l’absence de grossesse pathologique, de l’absence de contre-indication médicale absolue en accord avec le professionnel de santé (contre-indications médicales en annexe 4), du trimestre de la grossesse, mais également des contraintes spécifiques à l’activité pratiquée (principalement énergétiques et mécaniques).

Le programme d’entrainement est donc évolutif selon les mois de grossesse, il doit être spécifique pour chaque pôle sportif et discuté avec l’équipe médicale.

De façon générale, le programme d'entrainement inclut :

• Des exercices techniques dans les sports techniques comme par exemple en tir ou en escrime.

• Un renforcement musculaire, en général contre le poids du corps.

Un travail aérobie sur tapis, vélo, vélo elliptique, si possible pratique de la natation particulièrement en fin de grossesse.

• Des exercices d’assouplissement.

Le programme d’entrainement doit intégrer des périodes d’échauffement (5 min), d’étirement (5 min) et de récupération.

• Les activités à risque de chute ou de traumatisme direct de l’abdomen sont à éviter à partir du 2e mois de grossesse.

Il s’agit entre autres et de façon non exhaustive : – des sports collectifs (Handball, Hockey sur Glace…), – des sports de combat (Lutte, Judo, Boxe, Taekwondo…),

– de certaines disciplines en athlétisme comme le lancer, les sauts (haies, hauteur, longueur), – du cyclisme sur piste, du ski de descente, du plongeon, de la gymnastique

et des autres sports acrobatiques…

– l’équitation

Dans certaines disciplines, des adaptations avec un entrainement ou centrer sur la technique permettent de continuer sans danger. À défaut, le choix d’une activité physique compatible avec la grossesse physiologique prendra le relais.

• Tout exercice en décubitus dorsal sera proscrit au-delà du 4e mois de grossesse pour éviter le risque de compression de la veine cave par le volume utérin, sauf en milieu aquatique. Le décubitus latéral est possible.

• Seront évitées les séances avec des exercices entrainant des impacts au sol, deux jours consécutifs : par exemple en préparation physique générale (PPG), la course à pied est possible jusqu'au 5e mois mais doit être alternée un jour sur deux avec un sport sans impact au sol, comme le vélo, vélo elliptique, vélo stationnaire, la natation, l’aqua gym, l’aqua biking pour limiter l’impact sur le périnée.

Ces activités sont associées à des exercices de renforcement musculaire, sans port de charge lourde faisant travailler les grandes chaines musculaires (dorsaux, abdominaux, membres supérieurs, membres inférieurs, plancher pelvien), sans blocage de la respiration.

Le type d’activité sportive : Les disciplines sportives possibles sont nombreuses