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CHAPITRE I :Etudes bibliographique sur les méthodes de recherche des fuites dans un réseau

5- Recommandations et conclusions :

La recherche de fuites constitue la base indispensable d’une gestion efficace des réseaux de distribution d’eau potable dont la surveillance et l’amélioration sont un des éléments de celle- ci.

Cependant, les indices de perte ILP et ILC doivent être validés pour réussir les opé- rations de recherche de fuites. Des méthodes pratiques et professionnelles sont né- cessaires pour la bonne détection des fuites .Les opérations de recherche de fuites permettent de préciser les prochaines orientations tout en définissant un programme d’actions à mener.

Observation instantanée par le chef du réseau Rapprochements Quotidiens Volumes produits Volumes distribués Indice de pertes Localisation approximative

- Mesure de nuit et loca- lisation des secteurs fuyards.

- Recherche par amplifi- cateur de bruit

- programmation immédiate - Contre mesure de nuit - Détection, réparation des fuites et évaluation

Envoi du rapport -Des copies du rapport aux services concernés

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CHAPITRE II

Techniques de pré-localisation de fuites

1- Déclenchement d’un processus :

Généralement, le distributeur d’eau prend connaissance d’une affaire nou- velle par un appel téléphonique émanent d’un particulier (cave inondée, infiltrations en sous-sol, humidité sur un mur etc.) ou d’un service public (résurgence d’eau sur chaussées, arrivée d’eau dans un regard ou dans un ouvrage placé sous la voie pu- blique).

L’hypothèse d’une fuite peut aussi être envisagée parfois par les incidents qu’elle peut créer (affaissement de chaussée, baisse de pression chez les abonnés, manque d’eau….). Une fuite importante peut être signalée par le personnel de ser- vice (stations de pompage, réservoir de distribution, comparaison quotidienne par rapprochement des volumes d’eau journaliers distribués et produits) suite à un dé- passement anormal du débit habituel.

Généralement, une fuite signalée par le service est importante et provoque de gros dégâts qui sont facilement repérables sur le terrain (excepté les fuite se trouvant dans un exutoire naturel tel que ouvrages d’assainissement, collecteur d’eaux de pluie ou la présence d’un terrain très perméable : cas du sable).

La première chose à faire dans ces cas est d’isoler immédiatement le tronçon de conduite concernée et de mettre en œuvre le matériel et la main d’œuvre néces- saires à la réparation dans les brefs délais.

Le plus souvent, les anomalies à l’origine du déclenchement d’une affaire sont : Disfonctionnement observé sur un réseau,

Augmentation anormale du volume d’eau produite (pompage) Manque d’eau chez l’abonné,

Baisse de pression sur une partie du réseau ou chez l’abonné, Affaissement signalé (chaussée ou trottoir),

Infiltration d’eau en sous-sol,

Bruit anormal sur le branchement d’eau de l’abonné, Eau abondante et claire dans les égouts,

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Augmentation de consommation d’eau en heures creuses (entre 0h et 4h), Blocage d’un robinet flotteur à l’ouverture ou à la fermeture à l’arrivée du ré- servoir. Un robinet bloqué à l’ouverture augmente considérablement le temps de pompage, s’il est bloqué à la fermeture, il occasionne un manque d’eau générale. Cette anomalie est fréquente et est grave par ses conséquences. 2- Ouverture d’un dossier :

Dès qu’une affaire intervient, il est indispensable de créer un dossier qui deviendra plus ou moins épais selon que la fuite sera facile ou difficile à détecter. Toutes les informations concernant l’affaire seront alors regroupées dans ce dossier par ordre chronologique.

La personne qui réceptionne le premier appel doit noter le maximum de renseigne- ments (date et heure de l’appel, nom de l’appelant, son adresse et son numéro de téléphone, nature et emplacement exact des observations, importance des arrivées d’eau, baisse de pression éventuelle, dégâts constatés….). Ceci permet de confirmer que l’incident provient bien du réseau d’eau, d’estimer le degré d’urgence des re- cherches de fuites à effectuer et les orienter dans la bonne direction.

Tous les renseignements et les opérations de recherches avec leurs date et résultats seront notés dans le dossier. Dans les cas difficiles pour lesquels il y a eu plusieurs interventions infructueuses des équipes de recherches de fuites, une simple lecture de l’historique de l’affaire permet parfois d’orienter les opérations recherches. Le dossier ainsi constitué permet par ailleurs, au responsable des équipes de re- cherches de fuites, de faire le point à tout moment sur chaque affaire en cours. Dès qu’une fuite est localisée puis réparée, le dossier correspondant est évidemment clô- turé et retiré du classement « affaire en cour » pour être rangé dans un bac « affaire traitée » avant d’être définitivement archivé au bout d’un an environ.

Parfois, les fuites sont très difficiles à localiser, il ne faut surtout pas abandonner les recherches et classer le dossier. Un bon technicien de recherche de fuites doit avant tout posséder une bonne oreille, mais aussi être opiniâtre et savoir reprendre une affaire « à zéro » lorsqu’il pense avoir fait le tour des possibilités. En effet une fuite aussi petite soit-elle, si elle n’est pas réparée, elle ne peut que s’aggraver avec le temps et finir par créer parfois des dégâts considérables (affouillement de fondations, création de cavernes sous la chaussée etc.).

48 3- Enquête préliminaire

L’enquête préliminaire consiste à envoyer une équipe sur place dès qu’une anomalie est signalée. Cette enquête préliminaire consiste à :

Visiter les lieux et préciser l’emplacement exact de l’infiltration ou fuite (repère sur terrain),

Vérifier l’état des siphons de pied, des égouts, des plaques de regards et des divers appareils du réseau proches de l’anomalie,

Faire des manœuvres sur le réseau : relevés de pressions, Faire éventuellement un test de présence de chlore dans l’eau,

Faire une écoute rapide sur les branchements voisins à l’aide d’un amplificateur de bruit.

L’expérience montre que dans 60% des cas, cette enquête préliminaire suffit à locali- ser la fuite.

4 - Bruits créés par la fuite et bruits parasites :

Les principales méthodes de recherche de fuites sont les méthodes acoustiques consistant à capter puis à localiser les bruits crées par les fuites.

4.1- Le bruit d’une fuite

Le bruit est un ensemble des sons produits par des vibrations plus ou moins irrégu- lières. Ces vibrations provoquées par une fuite sur la conduite d’eau, sont de loin les plus importantes, surtout pour les conduites métalliques. Ils se propagent tout le long de la conduite et peuvent être perçu très loin du point de fuite par écoute directe sur la conduite elle-même ou sur un appareil de réseau (vanne par exemple). C’est pourquoi il est préférable de procéder à une écoute sur les divers points d’accès à la conduite avant d’entreprendre une recherche pas à pas sur le sol, au-dessus du tra- cé de la conduite.

La propagation d’un signal sonore est moins bonne dans les conduites en béton ou en amiante-ciment. Elle s’amortit assez rapidement pour les conduites en matière plastique (P.V.C, polyéthylène).

En ce qui concerne le bruit de la fuite lui-même, son intensité dépend plus de la vi- tesse de sortie de l’eau que de son débit. Plus la pression de l’eau dans la conduite est élevée, plus la fuite est perceptible. Certaines conduites sous-dimensionnées

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peuvent avoir des pressions trop faibles aux heures de grande consommation, il sera alors nécessaire d’y revenir lorsque la pression sera suffisante (2 bars au moins). Pour une rupture franche d’une canalisation en fonte, le bruit sera perçu sur seule- ment quelques mètres avec des maximums très nets, il diminue ensuite assez rapi- dement en s’éloignant.

Une fuite de petit diamètre sur une conduite en plomb, en fer ou en cuivre engendra un bruit de même intensité sur tout le parcours du branchement. Une écoute entre les deux bornes de la conduite permet très souvent de déduire l’emplacement ap- proximatif de la fuite.

Dans la zone de fuite, il est parfois difficile de distinguer entre les origines de diffé- rents bruits, on procédera alors par écoute en dehors du parcours.

Une fente sur la génératrice d’un tuyau ou un trou d’un diamètre suffisant produit souvent peu de bruit. Un bruit de même intensité sur tout le parcours est souvent du à un tirage intensif et permanent sur la conduite ou d’une fuite assez éloignée de l’endroit.

Au voisinage des vannes réglables (R.V), on enregistre souvent le même type de bruit. Il faudra alors redoubler de prudence.

Une recherche sur une conduite donnée devra se faire sur toute sa longueur même si l’on découvre au préalable un bruit important. En effet, les accessoires des con- duites (cônes, coudes, pièces de raccord) vibrent et nous donnent l’impression d’être sur la fuite.

Les bruits de fuite ont une fréquence généralement comprise entre 300 et 3000 Hertz, d’où l’intérêt des appareils d’écoute liés à un amplificateur électronique muni de filtres qui éliminent les bruits parasites dont les fréquences sont situées en dehors de cette fourchette.

L’amortissement du bruit est plus rapide pour les fréquences élevées et pour les ter- rains dont le coefficient de cohésion est faible (sable, sol gorgé d’eau…). Parfois la fuite est noyée dans une nappe d’eau et le son est pratiquement inaudible.

La profondeur de la conduite est également un facteur d’affaiblissement du bruit ainsi que l’écart latéral de l’appareil d’écoute par rapport à l’axe de la conduite.

En ce qui concerne l’écoute directe sur la conduite, l’affaiblissement du son aug- mente avec le diamètre de la conduite. La même fuite fera plus de bruit sur une pe- tite conduite que sur une grosse conduite. Au-delà de 300 mm de diamètre, une fuite

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légère ne produira pas une énergie suffisante pour faire vibrer la masse importante du tuyau et elle sera alors très difficile à détecter.

4.2- Bruits divers :

Il arrive parfois que l’eau en circulant dans la conduite provoque des bruits ou des vibrations importantes en des points particuliers qui peuvent être pris par l’opérateur pour des bruits de fuites. Cela peut être le cas par exemple pour une vanne tiercée, pour un té de dérivation, pour des cônes de réduction de diamètres, pour des coudes ou des raccords divers. C’est pourquoi, il importe que l’opérateur assiste chaque fois aux travaux d’ouverture de tranchée afin de constater de prés l’origine réelle du bruit qu’il a entendu, en effet, cela lui apprendra à mieux le recon- naître la localisation des fuites dans l’avenir.

En général, un bon technicien, chercheur de fuites, doit avoir un pourcentage de réussite supérieur à 80% sur les points examinés..

4.3-Les bruits parasites.

La détection des bruits de fuite est souvent rendue difficile à cause des bruits para- sites qui la masquent. Ces bruits sont plus nombreux dans les agglomérations et plus importants le jour que la nuit. Ce sont surtout des bruits provenant de machines di- verses (pompe, groupes frigorifiques etc.) au voisinage des écoutes et qui sont transmis par le sol ou par la conduite, ainsi que les bruits de circulation routière transmis par l’air ambiant. Les intempéries (vent, pluie) créent également des bruits très gênants et qui nuisent à l’écoute jusqu'à la rendre parfois impossible.

On peut atténuer les bruits ambiants en entourant l’aimant du capteur avec des ma- tériaux isolants, mais en général, on reporte l’inspection de la conduite à une heure plus calme.

4.4- Importance de la nature du sol du lieu d’intervention:

La composition des sols sur lesquels on est amené à intervenir est également à prendre en considération.

En règle générale, un terrain homogène qui n’a pas été remué depuis longue date, nous donne des réceptions de bruits assez franches. Comme nous l’avons déjà si- gnalé, on s’efforce de placer notre appareil sur un sol homogène.

Les revêtements de chaussées (en bitume par exemple) sont de bons conducteurs de bruit sonore, par contre, une prudence est nécessaire sur les revêtements mo-

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dernes (bitumes enrobés à chaud) et sur les dalles de béton qui peuvent être consi- dérées comme des amplificateurs de bruits.

Lorsque le parcours de la conduite oblige à passer d’une nature de sol à une autre, il faut prendre les précautions nécessaires et agir en conséquence.

Exemple :

Dans une conduite placée en partie sous dalle de béton et en partie sous terre ordi- naire, le bruit réceptionné sera plus fort et plus net sur le béton même si la fuite est située dans la partie terre.

Le contact entre l’appareil de mesure et le sol (canne, cloche, capteur) devra toujours être franc, en effet, des grains de sable s’entrechoquant risquent d’induire l’opérateur en erreur et provoquer des désagréments d’écoute.

5-Conclusion :

Une mission de pré-localisation de fuites permet de prévoir les prochaines orienta- tions tout en définissant un programme d’actions à mener. En effet, après un bilan rapide des enquêtes préliminaires et une analyse de différents facteurs intervenant dans le secteur (nature du sol, bruit engendré), l’équipe de recherche de fuite peut mener une stratégie optimale pour des interventions rapides et efficaces lors d’une prochaine campagne.

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