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REALISATIONS ET TENDANCES

tion de l'opinion des auditeurs et des téléspectateurs sur les

IV. REALISATIONS ET TENDANCES

A pr opo s d u Q u ébe c

Le Québec témoigne depuis une dizaine d'années déjà d'une politique originale, sans équivalent en Europe, de recher­

che et d'application de la télévision et de ses dérivés (vidéo et télévision par câbles, etc.) à la fois en matière de télé­

vision éducative, de télévision communautaire et d'utilisation de !'audio-visuel dans l'enseignement (Cosette,

1975;

Direct,

19n, 1978).

Des facteurs géographiques nationaux ainsi que le "fait francophone" expliquent en partie cette vitalité parfois exces­

sive ou surprenante.

Pourtant, certains projets québecois sont d'une portée géné­

rale. En dépit du décalage observé parfois entre les objectifs initiaux et les résultats ultérieurs, ils représentent une sorte de "concentré à grande échelle" du type de réalisations plus modestes menées en Europe.

En guise d'introduction à quelques cas de télévision édu­

cative pour adultes présentés au dernier séminaire de l'Union Européenne de Radiodiffusion

(1),

rappelons brièvement les

(1)

Chaque année depuis

1965

se tient à Bâle sous les auspi­

ces de l'U nion Européenne de Radiodiffusion (UER) un séminaire d'une semaine consacré alternativement à la télévision scolaire et à l'éducation des adultes par la télévision.

Réunissant surtout des praticiens des départements éducatifs ou culturels des organismes de télévision des pays membres de l'UER, et un nombre plus restreint de chercheurs et de représentants des milieux de l'éducation scolaire et extra­

scolaire, le séminaire de Bâle contribue à cerner de façon pragmatique - mais au prix d'une redondance de propos

objectifs de deux des plus connus de ces projets québecois.

TEVEC et Multi-media, en relation avec l'utilisation de la télévision; l'un était davantage axé sur l'acquisition de savoirs scolaires (TEVEC), l'autre orienté vers des objectifs plus géné­

raux - et plus flous - de développement communautaire et d'animation socio-culturel le (Multi-media).

TEVEC fut réalisée en 1967 dans le lac Saint-Jean avec comme objectif de permettre à un grand nombre des 80 000 adultes de la région, ne disposant que d'un bagage scolaire de niveau primaire de sept années de scolarité, d'atteindre rapide­

ment le niveau de la 9e année.

La télévision, à raison d' une émission quotidienne de 90 minutes diffusée trois fois par jour, constitua le principal moyen d'enseignement ccmplété par des cours par correspondan­

ce, un service d'appui pédagogique et une animation sociale.

Par rapport à cet objectif, le rôle de la télévision semble avoir été assez satisfaisant et i 1 a été estimé que durant les deux années d'existence de TEVEC plus de 100 000 personnes ont regardé occasionnellement les émissions, et que 35000 ont suivi tous les programmes hebdomadaires. Ce chiffre est à

mettre en parallèle avec le volume de l'audience "non-étudian­

te" des émissions de l'Open University mentionnée précédem­

ment.

Dans la postérité de TEVEC, Multi-media, lancé à la fin de 1970 avec un enthousiasme évident, avait des objectifs

(suite de la note de la page précédente)

parfois désarmante - les bases d'une pratique éducative à et par la télévision, telle qu'elle se dégage de nombreuses réalisations et expériences menées dans différents pays.

Les apports 1 es p 1 us intéressants sont en généra 1 ceux de la Grande-Bretagne et des pays nordiques.

et des moyens - beaucoup plus ambitieux de "développement des ressources humaines" à travers quatre axes : le développe­

ment personnel de l'adulte orienté vers une participation accrue a�x �éalités soci�-économiques de son environnement; l'expli­

citation des besoins de formation professionnelle et les possibi­

lités d

'.Y

répondre; la sensibilisation progressive à l'optique d'une éducation permanente centrée sur les ressources du mi lieu sco­

lair.e et non-scolaire; la découverte active des possibilités édu­

cat1.ves des nouveaux moyens techniques audio-visuels et péda­

gogiques. Pourtant, selon son ancien responsable. G. Mercier

'.

'Mult

'.

-media n'a jamais connu un succès populaire digne de

;

investissements éducatifs, humains et financiers qui y ont été consacrés" (Direct, 76, 6).

Le projet a durant ses quatre ans d'existence rencontré un nombre impressionnant de contradictions éducatives, politiques et culturel les "dont ! 'histoire reste encore à écrire" (idem, P· 62

)

. B

ucoup plus libertaire et moins directif que TEVEC,·

Mult1-med1a paraît, considéré avec le recul, avoir délibérément accumulé des difficultés à tous les niveaux de sa démarche les �n.es d'ordre général (social et politique), les autres plu

spéc1f1ques aux moyens mis en œuvre. En ce qui concerne le mode d'utilisation des media, et en particulier de la télévision il semble. avoir été le résultat d'un mauvaïs compromis entre ' une première stratégie visant à sensibiliser d'abord certains milieux défavorisés p?r un processus d'animation qui devait per­

mettre, dans un deuxième temps, l'élaboration des futurs pro­

grammes; la seconde approche aurait, quant à elle voulu uti-1

'.

ser préalablement et massivement la télévision po

r sensibi­

liser d� larges couc

es de la population aux buts et moyens du proret, pour ensuite, seulement, implanter les structures d'ani­

mation socio-éducatives. G. Mercier fut amené à se demander si l'éc,hec populaire de .Multi-media n'était pas en partie impu­

table a cette faute tactique (Direct, 76, 6, p. 67).

Cette rapide évocation de TEVEC et de Multi-media indique

comment la télévision peut être intégrée comme élément d'un projet d'animation socio-éducatif plus ou moins extensif, en quoi son ut.ilisation peut viser des objectifs particuliers (sensi­

biliser, motiver, éduquer, etc.) en s'adressant à des groupes sociaux plus ou moins importants et/ou spécifiques.

Si le contexte socio-politique dans lequel s'inscrivent de tels projets joue un rôle prépondérant, les données propres in­ les problèmes syndicaux, l'environnement, la pollution, la vie des insectes ou celle des hommes de Io préhistoire, les origines du terrorisme, l'aménagement régional ... , recycler des institu­

teurs ou des médecins, alphabétiser des adultes autochtones ou (Bâle, décembre 1978) quelques cas particuliers pouvant illustrer des tendances plus générales. Ces exemples s'inscrivent dans ce champ socio-éducatif, socio-culturel et socio-politique encadré par les deux pôles que nous avons distingués : celui des pro­

grammes éducatifs stricto sensu (programmes d'instruction ou

"educational'� et celui des programmes généraux, indirectement éducatifs. Cette distinction, commode à certains égards, n'est que refotivement pertinente compte tenu des recouvrements et

emprunts entre les différents types de programmes et selon les structures dans lesquelles ils s'insèrent en amont et en aval de leur diffusion, voire de leur conception elle-même.

Au Danemark, à la suite de l'entrée en vigueur d'une nouvelle loi sur l'environnement du travail en juillet 19n, le déportement éducatif de la radio-télévision nationale fut appe­

lé ei produire sept programmes de radio et sept émissions de · négociations, Io "clarification" des positions des partenaires et de leurs attentes respectives vis-à-vis de Io future émission.

Lo réalisatrice, dans son exposé, souligna que ce mode de faire peu "professionnel" et Io longue négociation, parfois assez dure, qui marqua préparation et réalisation de son programme, modifia profondément l'idée qu'elle s'était faite de ce "bon sujet" ...

en termes journalistiques! Cette démarche coopérative et négo­

ciée est, par définition, formatrice pour ceux qui y participent. ont été utilisées ultérieurement dans divers groupes d'études, d'instituts de formation et dans des écoles.

En Belgique, le service de l'éducation des adultes de Io Radio-télévision flamande termine la mise au point d'un projet de "coopération intégrée" entre la télévision, l'éducation des adultes et l'animation socio-culturelle. Ce projet "mufti-media"

recourra à sept émissions de radio et sept émissions de TV

corn-piétées par du matériel écrit et des structures d'animation décentra 1 i sées.

Soigneusement préparé au niveau d'un groupe pilote, de projets expérimentaux restreints utilisés comme tests préalables et de formation d'animateurs (bénévoles), le projet global se fixe comme objectif de mettre en évidence les fonctions possi­

bles de l'éducation pennanente dans la société actuelle : "la crise de civilisation que nous traversons, dit le document de présentation, fait naître un besoin croissant de valeurs nouvel­

les".

11 est envisagé d'élc;iborer les programmes télévisés en se basant sur "des situations vécues, des témoignages et expérien­

ces illustrant des possibilités de rénovation de la collectivité".

le projet veut aussi faire ressortir "l'importance de l'animation socio-culturelle en tant que stimulus vital capable de provoquer des changements". la mise ou point des programmes media de­

vrait être tenninée au début

1980,

! 'année

1979

étant consa­

crée à leur élaboration et à Io formation des animateurs béné­

voles des futurs groupes locaux.

la Grande-Bretagne offre traditionnellement un assez large éventail de télévision éducative, avec les émissions de !'Open University

0126

heures en

1978),

celles du département éducatif de la BBC

(420

heures de télévision scolaire et

420

heures de télévision éducative pour adultes, dites de "further educotion"), auxquelles s'ajoutent celles des stations régionales de la chaîne commerciale lndependant Broadcasting Authority (IBA).

En ce qui concerne les téléspectateurs adultes, la BBC fait actuellement un effort accru dans le domaine de séries d'émis­

sions à l'intention de diverses minorités ethniques, de certaines catégories de handicapés (Robinson,

1978)

et de groupes dits pudiquement "socialement défavorisés" ! On peut encore men­

tionner à ce sujet un problème dont l'étude préparatoire est tenninée, "l'étude concernant le jeune adulte", financée con­

jointement par la fondation Gulbenkian et une agence

gouver-nementole pour l'emploi ("Manpower services commission") en collaboration avec la BBC et I' 1 BA. Le but de cette étude est de "déterminer la contribution que peut apporter la radiodiffu­

sion conjointement avec d'autres institutions (officielles ou bénévoles) pour aides à éduquer et à fonner les jeunes de tou­

tes catégories et parl·iculièrement les chômeurs et défavorisés, qu'ils soient engagés ou non dans un processus quelconque éducative utilisant toutes les ressources techniques et esthétiques du medium, mais conçue pour dépasser ! 'audience souvent res­

treinte des séries d'émissions de prestige consacrées à la musi­

que, à la peinture ou au théêtre, à l'histoire, à la science, etc., mais rappelons-le, dont le langage, la présentation et les codes se fondent sur des références implicites fonctionnant comme agents de sélection (INA,

1978

1et11; Gruspeerd,

1972).

"Botanic Mon" est une série de dix fois trente minutes, produite par Io télévision commerciale britannique IBA et diffu­

sée une première fois à la fin de l'année dernière. Filmé sur plusieurs continents sous la direction d'un professeur très connu, David Bellamy, "Botanic Man" se veut une "synthèse télévisée"

de l'histoire de l'évolution de la vie, depuis ses origines végé­

tales jusqu'aux interactions destructrives de ! 'homme moderne avec son mi 1 i eu nature 1 .

Servie par la compétence, la personnalité et le talent de présentateur du professeur Bellamy, la série a d'ores et déjà obtenu un taux de vision comparable à celui de programmes populaires de fiction ou de variétés. Dans ce cas particulier,

la frontière entre télévision "générale" et télévision "éduca­

tive" tend à disparaître, ne serait-ce qu'en regard (ou à cau­

se?) des considérables moyens accordés à cette série - la télé­

vision éducative étant traditionnellement pauvre � - et par le fait que la série est diffusée à une heure de grande écoute, et non reléguée trop tôt ou trop tard dans la soirée - selon une autre tradition

"Botanic Man" est complété par divers ouvrages et maté­

riels d'expériences simples à l'intention du grand public, mais peut aussi être intégré, grâce à des accords préalables, dans des cursus de botanique au niveau secondaire (GCE) et univer­

sitaire. Les responsables de l'IBA tablent sur un succès inter­

national de "Botani.c Man" (dont la présentation constitua un événement au dernier séminaire de l'UER).

V. C ONCLUSION : INNOVATI ON TECHNOLO ­

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