avec
une
énergie extrême; de sorteque
satempéra-—
lure, parles
temps
clairs, est bien plus basseque
celle de l'air ambiant.Un thermomètre
placé à 2 décimè-tres dans la neige y marquait—
14'*; à cette profon-deur, et pourun
corps aussi mauvais conducteur, cenombre
doitpeu
différer de la températuremoyenne du
sol dansune
journée à l'époquedu
mois d'août.J'estime
que
la températuremoyenne
de l'air, ausommet même du mont
Blanc, doit être d'environ—
10° dans cemême
mois. Ainsi lamoyenne
tempé-rature de la neige y est très-probablement inférieure à celle de l'air. iSous avons vu au grand Plateau, par un ciel serein, lethermomètre
sur la neige se tenir, la nuit, à 15° plus basque
la température de l'air.La
formationdu
givre pendant les nuits sereines esttrès-évidente : lesplusgrandscristauxquej'aie ob-servés au grand Plateau, etqui étaient dus à cemode
de formation, avaient environ2
millimètres de dia-mètre; ils formaient des lamelles hexagonales qui, vues à la loupe, montraient des stries formantune
série d'hexagones graduellement croissants, et ayant tous
un sommet commun,
point d'attache du cristal sur les neigesvoisines.Dans
leslieux ombragés,moins
élevésque
le grand Plateau et, d'ailleurs, exposés au nord etun
peu à l'abridu
vent, nous avonspu
rencontrer des cristaux bien plusbeauxencore: Surun
pointainsi disposé, j'aivu (Je belles aiguilles pri>uiali(jU(s de 1 à 2 centi-mètres de longueur, et
un
peu à coté, dansune
sorte depetite cavité, des cristauxhexagonaux
en lamelles minces,très-bien conformées,etde1à2centimètresde diamètre.Malheureusement
nousétionslàdominés
par\\n blocsupérieurdeglace,etnosguides jugèrentqu'il étaitprudent d'y rester le moins longtemps possible.
Les
phénomènes
optiques particuliers à ces régions sont surtout lescolorationsrelatives desombres
et des parties éclairées, celles-là en rose, celles-ci en bleu verdàtre;même
enplein midi, on peut apercevoir lesombres
de pics très-pointus, qui se projettent sur la î^eige. Cet effet a été plus d'une fois visible au grandl'iateau, maispar
un
soleil assez bas.Au
Vignemaleetdans l'ombre de ce coneescarpé qui se projetait surle glacier qui est au nord du pic, j'ai vu ce
phénomène
d'une manièretrès-évidente etparune
hauteur consi-dérabledu
soleil.Certainesteintes crépusculaires sontaussi beaucoup mieux visibles dans ces hauteurs; là, on voit souvent après le coucher
du
soleil, et peu après la findu
cré-puscule civil (I), une teinte rose bienmarquée,
illu •minant
le ciel occidental vers2o
à 40 degrés de hau-teur angulaire , et cette teinte n'est presque jamais aperçue dela plaine.(1)VoyezAyin. météor,, p.34 destomesI.U, \\\etIV.
L'illuminationdelapartiezénithalede
Fatmosphère
est
moins marquée
dans ces hautes régions : à l'om-bre, on a delapeineà voirdistinctement desdivisionsun
peu fines.La
nuit, la lune éclaire très-faiblement l'atmosphère; c'est à peine si l'éclat dela pleine lunefait disparaître quelques étoiles de sixième grandeur, dans la région
du
ciel opposée à cet astre.Enfin voici
un phénomène
optiqueassezcurieux.Le
31 aoûtau matin,du
grand Plateaudu mont
Blanc,peu
avant le leverdu
soleil , et derrière l'aiguilleque
nous avons appelée aiguille de de Saussure, levent étantdu
nord et balayant la neigededessus les crêtes dessommets, M.
Martins a aperçu sur cette neigeune
couronne solaire avec les teintes bleue et rouge, concentriques, qui les distinguent.On
a soutenu quelquefoisque
la foudre était tou-jours assez rapprochée de la terre. Horace, qui a dit:« Feriunt
summos
fulmina montes, » n'étaitpas sans doute decet avis, et ila eucertainementraison. Pen-dant noire séjour au grand plateau, nouseûmes, pen-dant la nuitdu
7 au 8août,un
oragequigronda avec force; la neige, qui tombait, avait la forme de grésil;les éclairs furent
nombreux,
et, chose remarquable,les éclats
du
tonnerreassez faibles, et cependant l'in-tervalle entre la lumière et le bruitnousprouvaitque
nousétions au centremême
de Porage, etque
lesdé-—
33—
tonalions se formaient à moins
d\m
kilomètre de dis-tance.Le nombre
des rochers foudroyés, que l'on ren-contre sur le rocher dela Tourette, surles petitsmu-lets supérieur et inférieur est considérable; sur
un
rocherfaisantsaillie surle gradin le plus nordde l'ai-guilledu
Goûté, à150
mètres au-dessusdu
grand Plateau, nosguides en ontramasséun
grandnombre.
Moi-même,
en passant prèsdu
petit mulet inférieur,il m'arriva d'y prendre auhasard, et,
comme
souvenir demon
excursion, trois échantillons des roches bri-sées qui l'entouraient; l'un des troisaoffert lestraces visibles delafoudre, quiconsistent,comme
l'on sait,en lignes