• Aucun résultat trouvé

Rappel des objectifs et résultats

L’objectif de ce travail de thèse est de définir les facteurs de stress spécifiques aux IMG afin

d’améliorer leur qualité de vie et d’en faire de meilleurs praticiens pour demain. Il ressort de notre

étude que les internes sont stressés sur le plan professionnel, à la fois par des questions

d’organisation de travail mais aussi par des questions inhérentes à la pratique de leur futur métier.

Les facteurs de stress sont à la fois liés à l’organisation médicale des soins et à l’organisation pratique

du stage mais aussi à leur histoire personnelle. Ce travail n'avait pas pour objectif de trouver des

moyens de prévention contre le stress des internes mais visait plutôt à faire un état des lieux.

Cependant, il serait dommage de se pencher sur les déterminants du stress des internes sans

chercher des solutions à ce problème.

Dans notre recherche bibliographique, les facteurs de stress des internes étaient

principalement liés à la charge de travail et au volume horaire. Les internes disaient aussi manquer

de reconnaissance du travail accompli. Peu d’internes évoquaient le conflit vie privée/vie

professionnelle. Dans notre étude, la charge de travail et les conditions de travail ont été mises en

avant mais ce sont surtout le manque d’encadrement, les situations graves ou urgentes, les erreurs

médicales et le manque d’expérience médicale qui ont été cités par les internes comme source de

stress. La méthodologie de notre étude n’est pas comparable avec celles des études retrouvées en

partie 2 et apporte un point de vue complémentaire sur la question des facteurs de stress ainsi que

des pistes de réflexion.

Les déterminants du stress que nous avons catégorisés se retrouvent, pour certains, chez les

médecins généralistes. Même si les méthodes de recherche entre notre étude et celles résumées

dans la revue bibliographique sont différentes, leur comparaison ouvre des pistes de réflexion. Les

médecins généralistes se plaignent, comme les IMG, de la charge de travail et du volume horaire

demandés par leur profession. Ils évoquent aussi les conflits avec les familles et les patients difficiles.

En revanche, les IMG sont moins sensibles à la charge administrative, à l’isolement et au sentiment

d’insécurité évoqués par les médecins libéraux.

Il est intéressant de relire les résultats en séparant les facteurs de stress modifiables des

facteurs de stress non modifiables. En effet, on peut difficilement jouer sur les facteurs de stress

inhérents à la personnalité de l’interne, à sa vie personnelle et familiale ou à son seuil de tolérance

au stress personnel. Il est important de pouvoir accompagner les internes à risque et donc de les

dépister mais ce sont des facteurs de stress plus difficiles à éviter. En revanche, les instances

pédagogiques ont des moyens pour diminuer certains facteurs de stress. En ce qui concerne les

facteurs de stress liés à l’organisation médicale, c’est-à-dire le manque d’encadrement, le manque de

connaissance, le manque d’expérience médicale, la relation avec les chefs, la responsabilité

médicale, les situations graves ou urgentes, il est impératif que les seniors soient sensibilisés au sujet

du stress et du burn-out chez les IMG. En effet, la plupart des items de cette catégorie sont en lien

avec la relation que les internes entretiennent avec leurs supérieurs. Quand cette relation est

défaillante, leur manque d’expérience et de connaissance pèsent plus lourd que quand une relation

de confiance s’est établie. Un compagnonnage réussi permet aux IMG d’acquérir des connaissances

de manière sereine, en privilégiant une certaine sécurité pour le patient. Il est important aussi que

les internes puissent discuter de leurs difficultés avec des pairs ou des seniors, ou même dans des

groupes d’échanges. Sur les terrains de stage, les équipes doivent être attentives à la réaction des

internes après avoir « géré une crise ». Des mesures concrètes peuvent aussi améliorer les facteurs

de stress liés à l’organisation pratique du stage c’est-à-dire la charge de travail, les conditions de

travail, la fatigue, l’adaptation au nouveau stage et les gardes. Les terrains de stage doivent être

49

choisis par les instances pédagogiques avec des critères liés à la qualité de la formation reçue par

l’interne mais aussi de la charge de travail qui est demandée aux IMG. Les conditions de travail dans

les services ou en stage chez le praticien sont aussi importantes. Il est évident qu’un stage où les IMG

se sentent bien et moins stressés est plus formateur qu’un autre. Les objectifs de stage doivent être

clairement définis avec un senior référent afin de guider les internes tout au long de ces 6 mois et

une évaluation de mi-stage est bénéfique.

Même si les internes en médecine générale sont destinés à exercer en ville, beaucoup de

situations décrites concernaient les stages à l’hôpital. On peut s’en étonner mais il faut rappeler que

les internes doivent valider seulement un stage sur six en médecine libérale. Certains font un stage

ambulatoire de niveau 2 mais peu de places sont disponibles et ce stage se fait souvent dans la

dernière année d’internat. Les internes interrogés étaient en majorité en 4

ème

semestre et 13 sur 17

(76%) avaient déjà réalisé leur stage de niveau 1. On ne peut donc pas conclure que les stages à

l’hôpital sont plus stressants que les stages ambulatoires à partir de notre étude mais cela reste

quand même une question à se poser au vu des résultats.

50

Documents relatifs