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On se base sur la diagnose suivante : grande taille, mésocéphalie et dolichocéphalie, lepto- et hyperleptoprosopie, lepto-hyperleptorhinie, yeux clairs, cheveux blonds. On arrive à une fréquence de 1.571%.

2 . Race est-européenne (Osteuropide Rasse, Homo Vistulensis) .

Elle est très peu représentée en Suisse. En groupant les sujets de taille moyenne, brachycéphales, méso-eury- et hypereuryprosopes, méso-cha­

maerhiniens, blonds aux yeux clairs, on arrive au total de 0.285%, cer­

tainement exagéré, car le blondisme des Esteuropéens est particulier (blond cendré), et d'autre part la forme du profil nasal (concave) n'a pas été combinée.

3. Race ibéro-insulaire (Homo Mediterraneus) .

C'est la race méditerranéenne. En prenant les hommes petits, doli, chocéphales, ··rpéso-lepto-hypedeptoprosopes, méso-leptorhiniens, aux yeux et 11ux cheveux bruns, le pourcentage est très faible : 0.065%. Si l'on y inclut les mêmes catégories, mais pour les tailles moyennes, le total monte à 0.615%, ce qui paraît plus proche de la réalité, quoique trop élevé.

4. Race alpine (Homo Alpinus) .

L'auteur a réuni les individus de taille moyenne, brachy-hyperbrachy­

céphales, hypereµry-eury-mésoprosopes, mésorhiniens, aux yeux mêlés' et bruns, aux cheveux bruns. Le total est de 1.41%, et ne donne certainement pas une image juste de l'importance de la race alpine. Il f,i.udrait, selon l'auteur, ajouter des catégories leptorhiniennes, que Deniker exclut. Nous croyons qu'il faudrait tenir compte aussi des petites t�illes, ainsi que d'une partie des mésocéphales. On arriverait ainsi à dépasser largement le pour­

centage des Nordiques, ce qui sen;i.it plus conforme à la réalité raciale suisse.

5. Race littorale (Homo Atlanto-Mediterraneus) .

Caractérisée par la taille moyenne, la mésocéphalie, la lepto-hyperlepto­

prosopie, la lepto-mésorhinie, la pigmentation brune, elle serait bien repré­

sentée en Suisse : 2.47%. C'est beaucoup, et il faudrait peut-être nuancer la pigmentation, car Deniker parle de ·cheveux et d'yeux très foncés.

6. Race dinarique (Homo Adriaticus) .

Race aux grandes tailles, brachy-hyperbrachycéphale, lepto-hyper­

leptorhinienne, à pigmentation brune, elle fournit un total de 2.31%.

Là aussi, on aurait un pourcentage plus faible, en distinguant parmi ces brachycéphales les hommes qui présentent le caractère spécifique de la planoccipitalie. M. Schlaginhaufen rappelle que la corrélation nez convexe­

planoccipitalie figure da.ns r.65�� des cas.

-Récapitulons les pourcentages raciaux, en ordre décroissant : race littorale

race dinarique race nordique race alpine race ibéro-insulaire race est-européenne

2.47 %

2.31 %

r.571 %

1 .41 %

0.615 %

0.285 %

8.661 %

On voit qu'il ne faut pas attribuer à ces chiffres autre chose qu'une valeur indicatrice ; on peut penser que dans les 91.339% qui n'ont pas été classés, et qui seraient, à des titres divers des produits de métissage, il y a de quoi faire varier les proportions relatives des (( races pures ».

6. CONCLUSIONS ET REMARQl.'ES.

Le professeur Schlaginhaufen doit être vivement remercié du travail énorme qu'il a fourni, pour donner aux anthropologues une masse de documents où ils pourront puiser à larges brassées, en même temps que pour rendre aussi fidèlement que possible l'image raciale et physique de la population suisse. On ne pourra plus faire une étude anthropologique sur une région quelconque de la Suisse et de l'Europe centrale sans se référer à A nthropologia Helvetica.

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Canton

Récapitulation des principales moyennes

Nous voudrions nous permettre, sans vouloir ôter un iota à la lettre et à l'esprit de nos félicitations, de présenter quelques remarques critiques, plus exactement de signaler quelques lacunes de forme qu'on peut regretter si l'on considère le gros ouvrage du savant zurichois comme un instrument de travail et de comparaison. Les tableaux des moyennes cantonales ne fournissent pas pour chaque caractère et pour chaque canton le nombre des sujets. Ceci empêche de recalculer des moyennes de plusieurs cantons, par exemple, si l'on veut faire une recherche régionale ; pourtant la place n'eût pas manqué. D'autre part, et ceci nous est plus ennuyeux, cette vaste étude, à part le gros chapitre des combinaisons, nous paraît découpée ; c'est un examen des variations de chaque caractère, ce qui est bien. Mais on aimerait trouver une vue d'ensemble des cantons ; en effet, si l'on veut se faire une idée des carndhisti1111f'<, r::int0m1Jes, on est obligé de chercher soi-même, de feuilleter tableau après tableau, ce qui est rendu difficile par le fait que, pour chaque caractère, les cantons sont placés en ordre de chiffres moyens croissants. Autre remarque : n'aurait-il pas été possible (ç'eût été ajouter quelques pages aux 699 existantes) de donner une biblio­

graphie complète de l'anthropologie suisse, au moins de ce qui a paru depuis le début du siècle et au moins sur l'anthropologie du vivant. On est surpris par exemple de ne pas trouver mentionnés les titres des travaux du professeur Pittard sur ce sujet (à part deux, dont un sur les Tziganes) ; il manque, dans les séries comparatives des régions limitrophes, les Savoyards mesurés par

J.

Carret (1882). Dunant a aussi publié un travail sur la taille des habitants de Genève (1867) et de Fribourg (1869).

Nous ne chicanerons pas plus l'auteur sur des détails de forme. Nous lui réclamerions plutôt de nouveaux documents, si nous ne savions qu'il prépare un second volume, consacré à l'étude des variations anthropolo­

giques en fonction des régions naturelles. En effet, les divisions cantonales (même avec la subdivision de Berne en trois) est insuffisante pour faire sentir certaines nuances, et ce sont ces nuances Y. ui peuvent présenter de l'intérêt pour saisir le rôle du milieu ou des infiltrations étrangères, par exemple.

Nous ne pensons pas faire un plus bel éloge au professeur O. Schlagin­

haufen qu'en lui disant que nous attendons avec impatience la seconde partie de son A nthropolo gia H elvetica; nous sommes bien cèrtain qu'elle sera de la classe de la première.

M.-R. SAUTER.

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