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Le rôle de la perception visuelle

On ne peut pas s'intéresser à l'écrit sans parler de la perception visuelle qui joue un rôle très important dans ce que nous appellerons la communication écrite. Roland Goigoux rappelle que« L'écrit est un langage pour l'œil »3 et Evelyne Charmeux souligne que:« La lecture se fait avec les yeux-ni les oreilles, ni la voix ont de rôle à y jouer »4.

Il serait donc important de voir comment se fait cette perception visuelle et quel est son rôle dans l'opération d'accès au sens.

On a longtemps pensé que les yeux se posaient linéairement sur les lettres, constitutives du message« à comprendre », et que l'assemblage de ces lettres menait automatiquement à la compréhension. Gérard Vigner, dément formellement cette théorie: lire n'est pas« balayer de l'œil les lignes du texte selon un mouvement

uniformément contenu de gauche à droite, qui permettrait, au fur et à mesure de la perception des lettres, de les associer en syllabes, de regrouper ces dernières en mots qui, dans leur succession, constitueraient la phrase …» 1

En effet, des données scientifiques très précises affirment que l'œil en mouvement empêche toute perception visuelle Evelyne Charmeux souligne que: «il doit y avoir fixation de l'œil en un endroit précis pour que des données perspectives puissent être enregistrées par le cerveau »2.

3 Goigou (R) les actes de lecteur , un revue de l’association Française pour la lecture n° 40 Décembre (1992),P34.

4 Charmeux (E) Apprendre à lire : Ehec a echec ,Milan (1987) P60.

1 Vigner (G) .lire des texte au sens , CLE international (1979).P27.

Chapitre IV : Repères théoriques

- 148 - 6- Lecture et compréhension:

Comprendre un texte peut-être conçu comme un ensemble d'opérations cognitives complexes en vue d'une représentation mentale d'une situation qu'on décrit dans le texte.

L'activité est commune à l'écrit et à l'oral mais le traitement de l'écrit exige une série d'acquisitions dépendant de l'instruction.

Cette instruction vise essentiellement à implanter chez l'enfant une habileté supplémentaire de traitement d'une information spécifique, l'information graphique.

La compréhension de l'écrit est une construction de sens.

De nombreux travaux empiriques (Siegel et Ryan, 1989, cité par Brainbart,

1995) ont montré que l'identification des mots est cruciale dans l'explication des problèmes de compréhension de textes.

Ceci revient à affirmer qu'il n'existe pas de bons « compreneurs» qui soient mauvaise au niveau de processus d'identification des mots.

L'assertion inverse est plus délicate, car s'il est vrai que l'identification des mots est nécessaire pour comprendre un texte, elle n'est pas suffisante.

Comprendre une suite cohérente de phrases, un texte, demande en effet de mettre en œuvre un grand nombre d'activités qui peuvent agir en parallèle et/ou se situer à des niveaux de profondeurs variables.

Ces activités vont du niveau inférieur de traitement perceptif et linguistique des caractéristiques de surfaces du texte, de l'identification mots et de l'analyse syntaxique, aux opérations cognitives de niveau supérieure.

Ces opérations sont impliquées dans la construction de la signification au niveau local et global et dans la formation d'un modèle de situation1 .

1 Kintsch (E)& Kintsch (W).la compréhension de texte et l’apprentissage a parti de texte : la théorie peut – elle aider l’enseignement ? In les entretiens Nathan .Acte I : lecture .Paris Nathan.(1991).

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7-Les opérations cognitives mises en jeu dans la compréhension écrite :

Comprendre un texte implique de construire progressivement « un modèle mentale» ou un «modèle de situation », c'est-à-dire une représentation cohérente de son contenu.

Cette construction s'effectue toujours par le biais d'une interaction, entre, d'une part, un texte composé d’informations explicites agencées selon les règles

inhérentes à une langue donnée, et d'autre part, les connaissances conceptuelle et linguistiques de lecture sur lesquelles interviennent un certain nombre de mécanismes. 1

Parmi les différents types de processus mis en jeu dans l'activité de compréhension, trois paraissent particulièrement importants pour construire la

signification globale.

Les processus de mis en relation des informations lues et les mécanismes d'inférence.

En raison de la mémoire de travail, le lecteur opère au fur et a mesure de sa lecture, un travail de sélection et de hiérarchisation des informations centrales à retenir.

Il ignore ou rejette les informations qu'il considère comme secondaires par rapport au thème principal.

De ce fait, certaines informations sont effacées, d'autre généralisées, ce qui facilite la mise en relation des informations données par la succession des phrases, des paragraphes et de parties d'un texte.

Les deux types de processus sont complémentaires.

La mise en relation des informations est nécessaire pour hiérarchiser et la hiérarchisation est nécessaire pou mettre en cohérence l'ensemble des informations. (Richard, Piaget et Drolet, 1994, cité par Daguet, Leger et Denhière, 1999).

D'après Fayol (1985, cité par Legros, maître de Pembroke et Acuna, 2003), la

1 Fayol (M) la compréhension lors de lecture : un bilan provisoire et quelques questions .In lecocp (Eds) la lecture , processus apprentissage ,troubles .Lille : presse universitaire de Lille .(1992).P 79-96.

Chapitre IV : Repères théoriques

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sélection de certains éléments saillants (importants) serait déterminée par les connaissances qui ont trait à l'expérience passée d'une personne particulière.

On peut donc supposer que la sélection et la hiérarchisation des informations ainsi que leur mise en relation dépendent des connaissances initiales de la lecture construite en fonction des contextes culturels et linguistiques dans lesquels il a grandi.

Les mécanismes inférentiels sont construit mentalement par le lecteur et lui permettent de compléter les informations non explicites, pour comprendre bien le texte.

Par inférence, on entend d'une façon générale «toute information qui consiste

en une adjonction, à un état spécifie d'information, de nouveau éléments dépendants de l'état de départ »1.

L'activité d'inférences est un processus de base qui permet à la lecture de combler les « Tous sémantiques» du texte en activant ses propres connaissances et croyances relatives au domaine abordé par le texte.

Elle participe donc à la construction de la cohérence de la signification textuelle.