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Rôle infirmier dans l’éducation thérapeutique

3. Concepts et champs disciplinaires infirmiers

3.1. Concepts retenus

3.1.4. Rôle infirmier dans l’éducation thérapeutique

Selon Kadda, Marvaki et Panagiotakos (2012), le rôle de l’infirmier est crucial dans la pratique de l’éducation thérapeutique du patient. Le soignant côtoie les patients, leur famille ainsi que leur entourage durant toute la durée de leur hospitalisation, ce qui fait de lui la personne la plus proche d’eux. Non seulement, les informations qu’il connait sur la situation du patient en regard de sa maladie sont souvent très fournies mais il connait aussi la situation privée, familiale et émotionnelle de ce dernier. Au vue de cette proximité et de la formation reçue, les infirmiers sont souvent les plus à même de pratiquer l’éducation thérapeutique en regard des autres professionnels de santé. Les points suivants précisent les aspects essentiels

des actions infirmières dans l’éducation thérapeutique (Kadda, Marvaki et Panagiotakos, 2012 et Obertelli et al., 2015).

Apprentissage de la maladie :

L’infirmier doit transmettre un certain nombre de connaissances au patient afin que ce dernier acquière des savoirs quant à sa maladie. Cette transmission s’appuie sur les connaissances déjà acquises par la personne ainsi que sur ses représentations. L’infirmier travaille à partir de ces bases et peut, si besoin, amener le patient à les modifier en lui expliquant des faits concrets et avérés (Beatrice, 2012).

Définition des buts :

C’est un travail qui se fait en totale collaboration avec le patient et permet de construire un plan d’éducation thérapeutique dans le temps. Évaluation des besoins :

Elle sera différente pour chaque situation et chaque patient. Il est nécessaire de clarifier les besoins et de définir les buts à atteindre avec la personne. Ce n’est pas uniquement le personnel soignant qui va réaliser cette étape ; on va laisser le patient expérimenter, se rendre compte de ses manques et travailler par la suite avec lui afin d’avoir une vision commune de la démarche à entreprendre (Obertelli et al., 2015).

Modification des comportements malsains :

Le patient entre dans une nouvelle phase de sa vie avec des contraintes et de nombreux changements. Certaines de ses habitudes du passé devront changer petit à petit afin de préserver au mieux son état de santé. Il est

évident que des habitudes ancrées depuis des années ne changent pas en quelques jours, ne peuvent pas disparaitre complètement et risquent de réapparaître. Cependant, le patient doit en prendre conscience et doit être capable de connaître ses propres limites vis-à-vis de sa maladie (Kadda, Marvaki et Panagiotakos, 2012).

Gain d’autonomie dans la gestion de la maladie :

C’est l’un des points clés de l’éducation thérapeutique. Le but étant pour l’infirmier de donner tous les outils nécessaires au patient afin qu’il puisse devenir le plus autonome possible dans la gestion de sa maladie au quotidien.

Développement des capacités à gérer la maladie et les complications :

Une fois son autonomie retrouvée, le patient doit avoir acquis les moyens permettant de la conserver. La maladie chronique est ponctuée de phases stables et de phases de crises. C’est dans les moments de crise qu’il est le plus difficile pour le patient de garder de la motivation et d’éviter une rechute.

Soutien à adopter un comportement positif :

C’est un long chemin qui se fait souvent en collaboration avec un infirmier en psychiatrie. Cela a pour objectif d’aider le patient à garder l’espoir et la volonté de rester en bonne santé.

L’ordre national des infirmiers (2010) explique que ce processus permet aux malades d’être guidés dans la découverte et l’acceptation de la maladie chronique ainsi que le développement de l’autonomie.

Lorsque le patient est suivi de manière adéquate et personnalisée, c’est-à-dire par un accompagnement de longue durée par du personnel qualifié et un programme d’apprentissage spécifique à ses besoins et à sa manière d’apprendre, nous constatons un net changement de comportement. Ce changement est d’autant plus visible lorsque l’entourage y participe (p 2-3). Ainsi, d’après Kadda, Marvaki et Panagiotakos (2012), une éducation thérapeutique bien menée permet donc d’obtenir les résultats suivants ; une diminution du niveau d’anxiété du patient face à la maladie, une réduction des risques de dépression, des complications ainsi que des rechutes. Nous pouvons aussi observer une augmentation de la satisfaction et de la compliance au traitement et surtout une amélioration notable de leur qualité de vie ainsi que celle de leur entourage (p. 636).

Afin que cette démarche se déroule dans les meilleures conditions possibles, le personnel infirmier ainsi que l’équipe pluridisciplinaire doivent avoir un certain nombre de prérequis de base. Premièrement, ils doivent être capables de transmettre des informations claires et précises au patient tout en s’adaptant à son âge, à son contexte socio-économique et à sa capacité de compréhension. Deuxièmement, le patient doit ressentir la disponibilité des professionnels de santé à son égard. Ils doivent aussi l’accompagner dans l’expression de ses sentiments et de ses ressentis face à sa situation, ses attentes ainsi que ses craintes liées au programme qui lui est proposé. L’équipe et le médecin doivent pouvoir fournir un soutien psychologique au patient et à sa famille pendant les phases aigues de la maladie chronique.

On peut donc parler d’un rôle multidimensionnel touchant à la fois à la pathologie, les traitements mais aussi à l’état mental et l’environnement de la personne.

Pour terminer, il est donc aisé de comprendre que, d’un point de vue uniquement infirmier, l’éducation thérapeutique est un rôle essentiel à maîtriser dans la pratique quotidienne, car ce sont les soignants les plus proches des patients et de leur famille. Ils peuvent ainsi les accompagner de la manière la plus adéquate possible (Obertelli et al., 2015).