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Comparaison domicile / soins en hôpital / centre de réhabilitation cardiaque

4. Méthodologie

4.4. Analyse des articles

5.1.4. Comparaison domicile / soins en hôpital / centre de réhabilitation cardiaque

Il s’agit ici d’analyser et de comparer l’efficacité et la pertinence de soins dispensés soit à l’hôpital, à domicile ou encore en centre de réhabilitation

cardiaque. En ce qui concerne les soins en hôpitaux, il s’agit de programmes d’accompagnement de base dispensés dans la majorité des services. Pour ce qui est des centres de soins spécialisés en réhabilitation cardiaque, de multiples interventions sont misent en place, que ce soit par le biais de programmes de suivi strict incluant des exercices physiques, un soutien psychologique, des thérapies de groupes ou de l’enseignement thérapeutique sur les facteurs de risque. Il en est de même pour la prise en charge à domicile avec la mise en place d’un journal de bord, de contacts téléphoniques, de visites d’infirmiers à domicile et de cours d’éducation thérapeutique par exemple.

Les principaux points de comparaison qu’il est possible de faire et qui sont présents dans ces trois analyse sont les suivants : le taux de mortalité, les risques de récidives, la qualité de vie, les coûts de santé et la participation des patients aux programmes de réhabilitation cardiaque.

Pour Clark et al. (2009) ainsi que pour Dalal, Zawada, Jolly, Moxham et Taylor (2010) le taux de mortalité change de manière non significative et ce, pour toutes les prises en charge reçues par les patients. Il semblerait que les comportements des patients ainsi que leurs implications dans un programme spécifique n’aient pas d’effet sur le taux de mortalité.

Cependant et à l’inverse, Heran et al. (2014), expriment une baisse notable du taux de mortalité chez les patients participants à des programmes de réhabilitations cardiaques basés sur des exercices physiques principalement. Ces résultats seraient explicables par les nombreux bénéfices

qu’apporte la pratique régulière d’exercices physiques sur la vascularisation des artères coronaires, sur la demande d’oxygène du muscle du myocarde, sur la fonction endothéliale cardiaque et sur le développement de vaisseaux collatéraux coronariens. De plus, il y aurait une baisse importante des facteurs de risque reliée au développement de maladie de type athérosclérose de par la pratique quotidienne d’exercices physiques.

Pour ce qui est du risque de récidive cardiovasculaire, les résultats sont significativement différents d’une étude à une autre. Selon Clark et al. (2009), les interventions à domicile réduisent de 9% les risques de récidives cardiovasculaires comparées à des soins de base alors que la comparaison entre des soins en centre de réhabilitation et des soins à domicile n’a pas montré de différence significative. L’étude conduite par Heran et al. (2014) ne parle pas spécifiquement de risques de récidives cardiovasculaires mais, par contre, traite du taux de réhospitalisation post-maladie coronarienne. De ce fait, il est intéressant de voir un taux de réhospitalisation inférieur chez les patients participant à un programme de réhabilitation cardiaque basé sur des exercices physiques alors qu’il reste stable pour des patients recevant des soins de base en hôpital comparé au groupe test. Enfin, en s’appuyant sur les résultats de Dalal, Zawada, Jolly, Moxham et Taylor (2010), il ne semble pas y avoir de différence entre les programmes de réhabilitation en centre et ceux à domicile. A noter que cette étude ne parle pas spécifiquement de récidive cardiaque mais plus généralement d’événements cliniques en tout genre.

Figure 8 : Résumé des scores de qualité de vie à domicile / en centre de réhabilitation (Dalal, Zawada, Jolly, Moxham & Taylor, 2010).

En ce qui concerne l’amélioration de la qualité de vie et comme on peut le voir dans le haut du tableau proposé ci-dessus, la différence entre les patients à domicile ou en centre de réhabilitation est infime. Pour la plupart des items choisis comme points de repères tels que la douleur, l’énergie, l’isolement social ou encore la mobilité physique, les recherches montrent une quasi égalité des résultats.

Cependant, deux autres études montrent des résultats opposés à ceux précédemment cités. En effet, Clark et al. (2009) et Heran et al. (2014) explicitent une élévation significative de la qualité de vie des patients mais sur le court terme uniquement, c’est-à-dire moins de douze mois. Il semblerait qu’une fois ce délai passé, les résultats et la différence diminuent. Actuellement, la maîtrise des coûts de la santé passe par des prestations régulées et tarifées donnant droit à un forfait par patient. De ce fait, il était impossible, pour nous, de ne pas parler des coûts de ces différents programmes de réhabilitation.

De manière générale, il semble que les différents programmes d’intervention, que ce soit en hôpital, en centre de réhabilitation cardiaque ou à domicile n’influencent que très peu l’état de santé général des patients de même que leur participation à ces derniers.

Seules deux des études de Clark et al. (2009) et Dalal, Zawada, Jolly, Moxham et Taylor (2010) abordent le volet des coûts de la santé. Il en ressort de manière globale que la prise en charge à domicile est légèrement moins onéreuse que celle en centre de réhabilitation ou en hôpital. Ceci peut être expliqué par la réduction du personnel nécessaire à domicile, la diminution des moyens auxiliaires de santé utilisés, l’évitement de coût d’hébergement et une baisse de la consommation des ressources de soins.

Les trois prises en charge (en hôpital, en centre de réhabilitation cardiaque ou à domicile) ont beaucoup de similitudes en ce qui concerne les interventions mais le cadre et l’influence de ce dernier sur les patients est

parfois importante. D’après Dalal et al. (2010), il semblerait que le facteur le plus important et ayant donc le plus d’impact sur la santé des patients soit le choix volontaire de ces derniers d’un programme de soins personnalisé. En effet, les patients ayant le choix de s’inscrire dans un programme qui leur convient et qui correspond à leurs rythmes et habitudes de vie auraient une participation et une implication bien supérieure aux patients qui reçoivent des soins de base en hôpital par exemple.