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4. RESULTATS

4.3 Analyse des résultats selon la grille d’entretien

4.3.3 Rôle des différents acteurs de la décision

Sept parents laissaient la jeune fille prendre la décision :

P7 « Oui ma fille veut pas le faire […] Après c’est elle qui choisit […] Ah beh moi je lui ai expliqué pourquoi c’était après je lui ai dit tu le fais, tu le fais pas tu vois »

P9 « Bah maintenant elle est majeure donc c’est à elle de prendre la décision … »

P14 « Elles veulent pas donc c’est leur libre choix »

P16 « Non pas du tout du moment que je discute avec l’enfant, je ne décide pas. Donc je lui

explique les avantages et les inconvénients, avec ce qu’elles ont vu à la télé. Mais bon avec tous les traitements y’a des hauts et des bas […] la fille est daccord donc elle lui dira. Elle a 16 ans maintenant »

P18 « Elle a pas voulu. »

P20 « sauf si elle veut le faire elle-même après »

P24 « Je ne sais pas Elle lui a laissé libre choix de se rencarder sur internet, mais elle a pas

encore regardé. On en a pas reparlé »

Ces jeunes filles étaient toutes âgées de plus de 14 ans, et pour la plupart faisaient partie de la tranche haute de l’échantillon (16, 18, 19 ans).

4.3.3.2 Le père

Nous avons pu interviewer 3 pères dans notre enquête. Deux de leurs filles étaient vaccinées, la troisième non.

Le premier père avait été interrogé en même temps que son épouse. Ses réponses étaient laconiques, « oui » ou « non ». Sa fille n’était pas vaccinée et c’était un projet.

Le deuxième père avait 2 filles qui étaient toutes les deux vaccinées. Il n’avait pas d’opinion particulière et suivait les recommandations de son médecin.

P6 « parce que mon docteur me l’a conseillé… »

Le troisième père avait une fille de 16 ans qui n’était pas vaccinée. Elle était sportive de haut niveau et il s’inquiétait des retentissements que la vaccination pouvait avoir sur ses performances.

4.3.3.3 La mère

Les mères interrogées auraient en grande majorité fait le vaccin pour elles-mêmes, car c’est un vaccin « anti-cancer », et certaines d’entre elles ont été confrontées aux conséquences de la maladie :

P1 «Oui. Parce que moi-même j’ai eu un papilloma virus qui m’a valu une ablation du col. » P21 « Oui. Parce que chez nous y’avait pas et je me dis pourquoi avoir un cancer si on peut

l’éviter voilà »

Nous nous sommes intéressés à la relation entre le statut vaccinal des jeunes filles et l’acceptation des parents pour eux-mêmes.

Comme nous pouvions-nous y attendre, la majorité des jeunes filles vaccinées ou avec un projet de vaccination avaient des mères qui auraient fait cette vaccination pour elles-mêmes.

Mais une mère a fait vacciner sa fille alors qu’elle n’aurait pas fait ce vaccin pour elle-même :

P22 « […] Bah parce que à l’époque on le faisait pas déjà, donc on avait pas autant de

maladies qu’il y a actuel maintenant vis-à-vis des jeunes et donc….non c’est un truc.. Je l’aurais pas fait (Et donc vos filles ainées sont vaccinées ?) C’est juste une précaution euh… parce que comme je vous expliquais avant y’avait pas autant de maladie ou alors y’avait les maladies mais on en parler pas de manière autant ouvert que maintenant par rapport aux jeunes avec tout ce qu’il y a, les maladies transmissibles entre le couple »

A l’inverse, une mère expliquait que pour elle, elle ferait ce vaccin sans hésiter mais souligne la difficulté de prendre cette décision pour ses filles :

P3 « Parce que c’est ma personne, s’il doit y avoir des répercutions plus tard je le ferais quand

même. Sur moi mais sur mes filles c’est plus délicat de choisir pour quelqu’un d’autre, de prendre la responsabilité de faire ça »

4.3.3.4 Influence du statut marital des parents

Une mère séparée du père de ses filles nous a expliqué qu’elle n’avait pas encore fait vacciner ses filles, malgré le fait qu’elle soit favorable à cette vaccination en raison de l’opposition du père :

P16 « A cause du papa, pour certaines décisions je suis obligé de l’associer. Mais bon, le

4.3.3.5 Le médecin traitant

Le rôle du médecin traitant, central, était souvent évoqué par les parents : 13 parents ont ainsi spontanément évoqué le rôle de leur médecin traitant, soit dans le suivi, soit dans la vaccination. Concernant le suivi, certains parents faisaient confiance à leur médecin (généraliste ou gynécologue) pour faire ce qu’il fallait en temps et heure, notamment au niveau du dépistage :

P2 « J’imagine que les gynécos elles surveillent, ça ne m’inquiète pas plus que ca. » P3 « Oui bah c’est mon médecin qui me suit »

Dans le même ordre d’idée, quand nous demandions aux parents où ils en étaient de leurs vaccinations, certains avouaient faire confiance à leur médecin pour être à jour et ne s’en préoccupaient pas :

P4 « normalement si le Dr P a bien surveillé »

P6 « Si si je suis à jour grâce au Dr P qui me suit, mais sinon personnellement, enfin voilà […]

il me fait les trucs tous les 10 ans je crois »

P17 « le Dr R a regardé et normalement c’est bon. »

Quand il s’agissait de prendre la décision de vacciner, des parents expliquaient se laisser guider par leur médecin :

P6 « Moi je fais confiance au corps médical, c’est des professionnel donc… […] bien parce que

mon docteur me l’a conseillé […] si on me le dit c’est que c’est bien »

P8 « Oh beh déjà on m’a présenté une ordonnance et on m’a dit qu’il fallait le faire. […] Bah

faut le faire les médecins sont plutôt pour donc bon… »

P10 « Moi je suis le conseil de mon médecin […] Après moi je suis toujours l’avis de mon

médecin, il me suit depuis que j’ai 10 ans alors bon… »

P11 « si c’est l’âge qui est décidé par nos grands médecins moi je suis pas… voilà quoi » P13 « Ca venait de sortir et mon pédiatre m’a dit de lui faire. »

P24 « Oui parce que j’avais été incité par mon médecin traitant à l’époque quand j’étais à

Angers »

Parmi ces parents, les jeunes filles des parents 6, 8, 10 et 13 étaient vaccinées (ou en cours de vaccination).

La fille du parent 11 n’était pas encore vaccinée car la mère avait pris du retard sur un autre vaccin mais c’était un projet à court terme.

La fille du parent 24 n’était pas vaccinée et ce n’était pas un projet. Sa sœur âgée de 23 ans, était vaccinée sur avis du précédent médecin traitant. Le médecin traitant actuel n’avait pas imposé la vaccination et avait choisi de laisser un temps de réflexion à la jeune fille :

P24 « On entend tellement tout et rien on ne sait plus finalement, sur les autres vaccins pas

spécialement sur celui-ci du coup je suis assez réservée. Le Dr D. lui a dit « fait des recherches et on en parlera après si tu es d’accord pour le faire » […] Je ne sais pas Elle lui a laissé libre choix de se rencarder sur internet, mais elle n’a pas encore regardé. On n’en a pas reparlé »

Une mère dont la fille n’était pas vaccinée, expliquait être souvent en désaccord avec son médecin traitant, et par conséquent n’avait pas souhaité poser plus de questions et confronter les informations qu’elle avait obtenues par d’autres voies :

P9 « qu’avec Mr D on a des conversations un peu… enfin on n’est jamais d’accord »

Une mère avait fait vacciner sa fille parce que le médecin lui avait dit de le faire, mais se demandait si elle n’aurait pas dû attendre plus longtemps :

P13 « Ca venait de sortir et mon pédiatre m’a dit de lui faire […] Si ça peut éviter le cancer

c’est quand même une bonne chose mais en réfléchissant je me dis que j’aurais préféré attendre qu’elle ait une activité sexuelle »

Une mère, dont la fille avait 10 ans, ne s’était pas encore questionnée sur cette vaccination. Elle était encore indécise au moment de l’entretien. Mais elle évoquait spontanément le rôle de son médecin traitant :

P2 « Du coup je ne sais pas si elle me l’aurait mis avec, en général elle m’entoure le vaccin à

faire je l’achète je viens avec, le fait et du coup… […] La je vais lui poser la question, je vais en discuter avec elle, elle a plutôt tendance a pas spécialement les proposer. »

Une mère, dont les filles avaient 11 et 15 ans, s’était posée la question de la vaccination pour son ainée mais ne l’avait pas fait faire, sur conseil de sa gynécologue. Elle précisait qu’elle était prête à faire cette vaccination si on la lui conseillait :

P3 « Bah oui, du coup y’a pas longtemps je l’ai amenée chez la gynéco pour qu’elle lui

explique. A la grande hein. Je lui ai dit ma chérie faudrait faire ce vaccin. Mais la gynéco m’a dit qu’elle n’était pas prête […] Mais moi si on me dit il faut le faire je le fais ».

En résumé :

- Certains parents laissaient leurs filles décisionnaires vis-à-vis de la vaccination. On

retrouvait cette attitude plus souvent chez les parents qui n’avait pas fait vacciner leurs filles, et chez les jeunes filles plus âgées.

- Les pères étaient plus fermés sur leurs opinions et étaient plus difficiles à interviewer. - Les mères étaient souvent pour une vaccination si elle avait été possible pour elle-même,

d’autant plus si elles avaient été confrontées à la maladie. Mais pour autant, elles avaient plus de difficultés à prendre la décision pour leurs filles souvent en raison de la peur des effets secondaires.

- Le médecin traitant avait un rôle capital dans la décision et beaucoup choisissaient de

4.3.4 Information sur le vaccin anti papillomavirus