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4. RESULTATS

4.3 Analyse des résultats selon la grille d’entretien

4.3.1. Questionnements autour de la vaccination

4.3.1.3 Le vaccin anti papillomavirus

4.3.1.3.6 Coût de la vaccination

4.3.1.3.6.1 Connaissances du coût et du remboursement Aucun parent n’a été capable de citer le coût réel du vaccin.

Deux mères ont donné un ordre d’idée en disant qu’elles pensaient qu’il était assez cher :

P8 « C’est relativement assez cher. Je sais plus si il est remboursé j’ai pris plein de truc en

même temps alors je sais pas »

Sur la question du remboursement, les réponses étaient très similaires. 14 parents, soit 58%, répondaient qu’il était remboursé :

P1 « Il est remboursé oui »

P3 « Aucune idée mais bon ça doit être remboursé… » P6 « Je suppose qu’il est remboursé »

P7 « Non. C’est toujours remboursé, après… » P9 « C’est remboursé comme tous les vaccins » P10 « Moi il a été remboursé »

P13 « Oui il est remboursé »

P15 « Oui si on est dans la plage horaire. Sinon après je sais pas comment ça marche » P17 « Il est remboursé je l’ai dit »

P18 « Il est remboursé »

P19 « Il est remboursé oui mais je ne connais pas le cout » P20 « Il est remboursé si on le fait à la date prévue »

P23 « Je ne connais pas le coût et je suppose qu’il est remboursé » P24 « Le cout non mais je crois qu’il est remboursé »

Un parent croyait qu’il n’était pas remboursé : P11 « Je crois qu’il n’est pas remboursé »

Deux parents savaient que le remboursement du vaccin était conditionné par la réalisation de celui-ci dans les délais recommandés :

P15 « Oui si on est dans la plage horaire. Sinon après je sais pas comment ça marche » P20 « Il est remboursé si on le fait à la date prévue »

4.3.1.3.6.2 Analyse croisée des connaissances du coût de la vaccination et des intentions de vaccination

Une mère qui pensait que le vaccin n’était pas remboursé envisageait de faire vacciner sa fille et n’a parlé à aucun moment du coût du vaccin :

P11 « c’est en projet. On devait le faire là y’a quelques mois. Et dans l’entrefait y’a une

collègue qui m’a parlé d’un autre vaccin qui m’a paru beaucoup plus urgent donc je l’ai mis en suspens et j’ai fait l’autre »

En résumé :

- Les parents hiérarchisaient les vaccins et faisaient une distinction entre les vaccins

obligatoires et les « autres vaccins », c'est-à-dire les vaccins recommandés.

- La mise sur le marché d’un nouveau vaccin mal connu faisait écho, chez plusieurs

parents, aux vaccins contre l’hépatite B et contre la grippe, et aux polémiques qu’ils avaient suscités.

- Le vaccin anti papillomavirus était récent. Les parents se posaient la question du recul

sur l’efficacité et de la durée d’action.

- Les parents avaient peur des effets secondaires.

- La qualification de vaccin « anti-cancer » semblait être un atout. - La non vaccination des garçons interrogeait une mère.

- Le coût de la vaccination n’avait pas été évoqué par les parents de notre échantillon

comme un frein à cette vaccination.

4.3.2 Questionnement autour des attitudes vis-à-vis du dépistage 4.3.2.1 Attitude des parents vis-à-vis du dépistage

Parmi les parents qui faisaient un dépistage régulier, nous avons pu distinguer différents profils. Une mère faisait les dépistages envoyés par la sécurité sociale, car elle les considérait comme obligatoires, il s’agissait de la mammographie. Par contre, quand nous parlions de frottis, elle avouait ne pas les avoir fait jusqu’à relativement tard:

P1 « J’ai fait les dépistages qu’on reçoit plus ou moins obligatoires »

Six mères étaient assidues au dépistage en raison d’antécédents personnels ou familiaux, pas seulement au niveau du col de l’utérus. Les principaux antécédents évoqués faisaient référence à des problèmes mammaires:

P1 « Si le frottis j’y vais parce que j’ai eu un problème donc j’y vais tous les 2 ans, voir faudrait

que j’y aille plus souvent maintenant »

P3 « En dépistage je fais tous les ans une mammographie à cause de mes antécédents. »

P9 « Alors euh la mammographie pour moi. Tous les 2 ans parce que quand j’étais jeune on

m’avait enlevé des fibro adénomes donc tous les 2 ans je passe une mammo c’est pas très agréable mais bon »

P11 « Ah oui frottis, même les mammo enfin normalement, parce que j’ai des antécédents et du

P15 « Pour moi, bah, une fois par an gynécologue avec mammographie parce que j’ai eu de

petits soucis donc je surveille. »

Deux mères avaient fait les dépistages à des occasions bien précises qui leur avaient fait rejoindre le système :

P7 « Dernier frottis 3 ans quand j’ai été opérée »

P16 « Je vais chez le gynéco, j’essaie d’avoir un deuxième enfant donc… Bah frottis

maintenant oui vu que je veux un deuxième enfant avant non »

Les hommes avaient encore plus de difficultés que les femmes à comprendre la question, tous ont dû être relancés. Au final, ils n’avaient pas réellement de suivi médical et encore moins de dépistage (à noter qu’ils avaient tous moins de 50 ans), sauf un père, surveillant pénitentiaire, qui a un suivi réalisé par son travail :

P5 « (Monsieur vous allez régulièrement chez le médecin ?) Jamais »

P6 « (Pouvez-vous me décrire vos habitudes en matière de prévention et de

dépistage ?)(Blanc) ; (Est-ce que vous allez régulièrement chez le médecin ?) Non »

P14 « (Pourriez-vous me décrire vos habitudes en matière de suivi médical, notamment en

matière de prévention et de dépistages ?) (Ne comprend pas la question)(Est-ce que vous allez régulièrement chez le médecin […]?) Oui je suis obligé. Je suis obligé d’aller assez souvent au médecin puisqu’on a des maladies qui reviennent en milieu carcéral dont on entendait plus parler »

Une mère qui ne faisait pas les frottis régulièrement avançait le problème d’accès au gynécologue et du coût engendré, celui où elle allait faisait des dépassements d’honoraires :

P18 « […] En plus mon gynéco est à Arès c’est 80 euros la consultation plus le stérilet donc ça

dépasse les 100 euros »

Aucune mère interrogée ne s’opposait au dépistage par conviction ou principe. Les mères pensaient au frottis quand nous leur parlions de dépistage, qu’elles le fassent régulièrement ou non. Quand nous demandions aux mères si elles connaissaient la fréquence nécessaire des frottis pour un dépistage optimal, toutes celles qui savaient, répondaient 2 ans.

4.3.2.2 Analyse croisée des attitudes vis-à-vis du dépistage et de la vaccination anti papillomavirus

La plupart des jeunes filles, dont nous avons interrogé les parents, n’étaient pas vaccinées.

Des études notamment américaine en 2009 (48) et belge en 2011 (49) ont démontré que la vaccination anti-HPV des jeunes filles était corrélée au comportement de leur mère, notamment concernant la réalisation du frottis cervico-utérin.

Grâce au logiciel Nvivo®, nous avons pu croiser les données et tenter de voir si nous retrouvions cette tendance.

Nous n’avons pas pu mettre en évidence de lien entre les attitudes vis-à-vis de la vaccination et celles vis-à-vis du dépistage.

4.3.2.3 Analyse croisée des attitudes vis-à-vis de la vaccination chez les mères ayant