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B) Retard ou caractère anormal du fonctionnement, débutant avant l’âge de trois ans, dans au moins un des domaines suivants : (1) interactions sociales, (2) langage nécessaire

III. Résumé du contenu de l’entretien avec Chiara

II. Schématisation du processus d’analyse

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III. Résumé du contenu de l’entretien avec Chiara

Chiara est la deuxième fille de Samia et elle connaît Eric depuis que sa mère a commencé sa relation amoureuse avec Pasquale, le père d’Eric. Elle vit actuellement avec sa mère, le copain de cette dernière et Eric.

Lorsque je lui demande de parler d’Eric et de son trouble, elle le décrit comme un garçon qui « est dans son monde », qui « ne comprend par l'ironie », qui est « très sincère » et qui « aimerait être autonome même s'il n'arrive pas à l'être ».

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En premier lieu elle aborde la sphère « scolaire » en mettant en évidence qu'Eric a suivi un parcours scolaire « normal ». Il a suivi l'école primaire et secondaire mais il a toujours eu de gros problèmes de socialisation.

En ce qui concerne la sphère « travail », elle souligne aussi que pendant son apprentissage d’électricien, son employeur mettait toujours en évidence qu' Eric n'avait pas d'initiative, qu'il avait toujours besoin d'accompagnement, qu'il n'était pas autonome, tout en considérant qu'il arrivait à remplir les tâches qu'on lui assignait. Chiara souligne aussi que pendant la dernière période il y avait un autre problème qui surgissait au travail: l'employeur a demandé à Eric de passer son permis de conduire, ce qui aurait provoqué chez Pasquale une certaine peur que son fils puisse perdre son travail. Eric n'avait pas de problèmes dans le côté théorique, mais rencontrait beaucoup de difficultés en ce qui concerne la pratique. Chiara propose l'exemple du carrefour: Eric ne saurait pas « choisir » la direction dans laquelle aller et se trouverait en quelque sorte bloqué dans la situation dans laquelle il devrait agir.

En abordant la sphère « familiale », Chiara présente les deux frères d’Eric, Manuel et Ivan, qui sont plus petits que lui et qui sont « beaucoup plus autonomes » que le frère. Elle cite plusieurs exemples: les copains, le sport, Facebook, le rapport avec les filles. Eric n'aurait pas ces intérêts et aurait des comportement que Chiara définit comme « répétitifs »; il aurait de même une « voix qu'on n'entend pas », il « connaît toutes les notes sans avoir jamais étudié la musique » et il aurait des « mouvements et des manies bizarres ». Elle spécifie ce dernier aspect en proposant l’exemple suivant : la famille avait de la difficulté à comprendre si Eric a peur de l'eau ou si il est dégouté par cette dernière, vu qu'on sait qu'il fait beaucoup d'attention à la propreté des choses (elle affirme ici qu'il ne mange pas les morceaux de pain touchés par quelqu'un d'autre).

À ce propos elle affirme que lorsqu'ils vont au lac ensemble, Eric se « limite à jouer avec le sable », il n’interagit avec personne et on devait constamment l'inciter dans chaque activité en dérangeant sa « routine ». Cette dernière se reflétait aussi pendant la « journée type » de Eric: il se réveille, il prend son petit déjeuner (dans lequel il mange toujours du pain et du nutella et jamais du fromage), il part au travail, il rentre à la maison, il mange un yoghourt ou une banane et il va au fitness. Elle souligne que c'est son père qui l'a inscrit et qu'il prend le train tout seul; il a suffi de lui montrer le chemin une fois. Après être rentré à la maison, il reste beaucoup de temps sous la douche, il mange et finalement il va se coucher.

! %'! Elle souligne aussi que sa mère, Samia, lui a appris à tout gouter avant de refuser de la nourriture. Elle relie l'exemple sur la nourriture à un autre en soulignant de nouveau le manque d'initiative d'Eric: « lorsqu'on lui demande d’appeler les autres parce que le repas est prêt, il reste devant la porte, il ne rentre pas et il ne parle pas, il fait seulement des gestes et après il me dit qu'il faut aller manger », «avant il ne faisait même pas ça, il faisait semblance de ne pas entendre pour ne pas devoir parler avec moi ». Lorsqu'il a faim il utilisait la tactique d'aller jeter les « cutips à la cuisine pour contrôler ce qu'il y a à manger et à table il attend jusqu'à qu'on lui dit qu'il peut manger parce qu'on lui rapproche de ne pas savoir se limiter et de trop manger ».

De même elle affirme que cette année elle l'a amené au carnaval de Bellinzona avec elle et elle s'est surprise beaucoup parce qu'il a accepté d'y aller et de se déguiser. Elle ajoute qu'on voyait qu'il était content, mais qu'il ne bougeait pas et que parfois elle avait l’impression qu'il voulait faire des choses mais qu'il ne savait pas comment les demander.

Chiara affirme que Eric s’est beaucoup amélioré, maintenant il fait plus d'efforts pour communiquer, il fait beaucoup de gestes pour attirer l'attention et pour parler. À ce propos elle donne un autre exemple. Pendant les vacances d'été, il a fait sa première blague, il aurait essayé de tricher en jouant aux cartes, ce qui a surpris tout l'entourage familial. Elle explique cette réaction de la famille, par un comportement qui ne reflète pas l'idée de « garçon toujours sincère ». Ou encore, on lui aurait « appris » à manger les choses touchées par les autres, « sans être toujours obligés de sortir un plateau» et il aurait de même bu du même verre que Chiara, ce qu'elle définit un « miracle ».

Cette amélioration serait aussi visible du côté « socialisation ». Il sort en discothèque avec Chiara et on lui a appris à danser, même s'il dansait seulement avec une copine de Chiara. Elle précise qu'il n'a pas de coordination motrice, mais qu'il arrive quand même à répéter les mouvements proposés par la copine.

En ce qui concerne la sphère « autisme », ou « maladie », comme Chiara l'appelle, elle affirme que toute la famille en a parlé avec Eric. Samia a demandé à ce dernier et à son frère de 15 ans, Ivan, s'ils se rendaient compte de la « maladie ». Eric disait « je suis autiste ». Chiara termine son discours en précisant qu’après le diagnostic, Eric a commencé à aller chez Ares, à Locarno, une association avec laquelle il se rencontre chaque dimanche, alors que Samia et Pasquale participent aux réunions que l'association propose.

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