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Le scénario central pour les horizons 2010 et 2020 implique des modifications en “cascade” par rapport à la situation 2002. Les trois “blocs” d’hypothèses (modifications des prix et des rendements ; mise en place du découplage et des autres dispositifs liés aux réformes de politique agricoles ; réduction des surfaces agri- coles) ont des impacts différenciés selon l’orientation technico-économique des exploitations. Ils peuvent également avoir des effets contradictoires sur les variables d’activité. Ceci rend delicate l’analyse des effets de chacun des blocs pris séparément. Nous nous contentons ici d’illustrer quelques-uns des mécanismes à l’œuvre et nous concentrons sur la résultante des différents effets.

Variations absolues (kha)

a.Entre 2010 et 2002 b.Entre 2020 et 2010 c.Entre 2020 et 2002

Variations relatives (Pourcentage de la SAU régionale représentée en 2002)

a.Entre 2010 et 2002 b.Entre 2020 et 2010 c.Entre 2020 et 2002

Note : Conformément à la méthode exposée dans le texte, les réductions des surfaces agricoles présentées ici correspondent (en négatif) à la traduction des hypothèses concernant l’expansion des surfaces forestières à une résolution régionale. La somme sur l’ensemble des régions des réductions de surface agricole s’élève donc à 245 kha entre 2002 et 2010 et 250 kha entre 2010 et 2020.

sont donc susceptibles de modifier le niveau des variables d’activité à l’optimum. Comme il est classique avec les modèles fondés sur la programmation mathématique, les modifications de prix relatifs des pro- duits peut se répercuter entièrement sur la marge brute totale avant de faire “basculer” la solution optimale pour une exploitation-type donnée. Agrégés au niveau national, les réponses en “escalier” de l’ensemble des exploitations sont néanmoins lissées, et ce d’autant plus que les exploitations sont nombreuses et dif- férentes entre elles.

Les modifications de marges brutes affectent l’ensemble des exploitations types représentées, de manière toutefois différenciée selon, entre autres, les activités présentes dans l’année de calibrage, l’importance et la composition initiale des cheptels, la part de l’intra-consommation par rapport à l’alimentation achetée. La mise en œuvre du découplage tend également à modifier l’intérêt relatif des activités végétales et animales. La réduction de la SAU a deux effets. Elle tend en premier lieu à réduire les surfaces dans toutes les cultures. En augmentant le coût d’opportunité de la terre, elle conduit également à modifier l’allocation entre les usages (prairies/cultures) et peut conduire à l’augmentation de la surface de certaines cultures.

Les résultats agrégés pour les principales variables d’activité sont présentés dans le tableau A.5. Les vari- ations les plus marquées sont principalement concentrées sur la période 2002–2010, période pour laquelle les modifications des marges relatives et des paramètres de politiques agricoles jouent à plein.

L’évolution la plus notable est la baisse des effectifs animaux, notamment bovins. Les effectifs de vaches laitières et des bovins non laitiers diminuent ainsi de 6,5% et 9,1% entre 2002 et 2010 (11 et 15,1% sur l’ensemble de la période 2002–2020). Malgré la baisse des effectifs laitiers, la collecte de lait se maintient et même augmente légèrement (+0,5% entre 2002 et 2010, +0,6% sur 2002-2020) du fait de la conjonction (i) de la hausse des rendements laitiers due aux gains de productivité et (ii) d’un effet de composition qui se traduit par une baisse moins marquée des effectifs dans les exploitations où les rendements sont élevés. Dans leur direction et leur ordre de grandeur, les évolutions des effectifs bovins sont comparables à celles qui découlent des projections du scénario central de MAGALI (cf tableau 4.6) et sont compatibles avec les résultats de Perrot et Guesdon (2006, cf tableau 4.4).

Les variations des effectifs animaux combinées à l’évolution des différentiels de marge entre les cultures de vente et les cultures intra-consommées/fourrages contribuent à modifier assez sensiblement l’alimentation animale. Cela se traduit par des basculements importants dans l’allocation des surfaces au niveau national. On note ainsi une expansion assez marquée des surfaces en blé, colza et maïs jusqu’en 2010, aux dépens des autres céréales et du tournesol. Dans le même temps, la surface en fourrages baisse sensiblement et les prairies temporaires se maintiennent.

L’évolution des surfaces en prairies permanentes est marquée par un contraste fort entre les périodes 2002– 2010 et 2010–2020. Elles augmentent légèrement entre 2002 et 2010, et ce malgré la diminution imposée de la surface agricole totale. Une partie de cet effet est lié à la mise en place du découplage des aides et correspond a ce qui a été obtenu par ailleurs par Galko (2007) avec le même modèle. Il est à noter néanmoins que cette hausse au niveau national masque des évolutions de surfaces très différentes selon les régions (voir cartes 4.3). En particulier, les régions les plus concernées par les réductions de surfaces imposées par les hypothèses des scénarios forestiers voient leur surface en prairies baisser entre 2002 et 2010.

Entre 2010 et 2020, les changements dans l’allocation des surfaces entre cultures et prairies est plus ho- mogène dans l’espace avec une augmentation des surfaces en cultures (notamment blé, maïs et colza) aux dépens des prairies permanentes. Ces dernières reculent d’environ 0,8 Mha entre 2010 et 2020 (-0.6 Mha sur l’ensemble de la période).

Sous l’effet conjugué de la réduction des surfaces en cultures et de la hausse de la productivité marginale des intrants azotés, ce scénario se traduit d’abord par une réduction de la quantité totale d’azote apportée d’environ 11% entre 2002 et 2010. Cette tendance s’inverse légèrement ensuite du fait de surfaces en cul- tures plus importantes (notamment céréales et colza), les apports azotés totaux affichant une hausse de 2,3% entre 2010 et 2020. Sur l’ensemble de la période 2002-2020, l’utilisation totale d’azote calculée baisse ainsi de 9%.

Variations des surfaces en cultures (kha)

a. Entre 2010 et 2002 b. Entre 2020 et 2010

Variations des surfaces en prairies (kha)

c. Entre 2010 et 2002 d. Entre 2020 et 2010