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2.6.1 Catégories et effectifs des équins

Comme dans le cas des bovins en croissance et à l’engrais, pour pouvoir apporter le maximum de précision dans l’évaluation des émissions de méthane par les équins et envisager ultérieurement les effets des vari- ations des types de production, nous avons repris et complété les catégories définies par Vermorel (1997), en distinguant la catégorie des chevaux de courses parmi les chevaux de sport et de loisirs.

Les évaluations des effectifs d’équins faites en novembre 2007 par William Martin-Rosset (INRA), membre du Comité Scientifique des Haras, sont très supérieures aux effectifs indiqués par la base d’Agreste (2006).

Cela s’explique par le régime fiscal actuel plus favorable qu’auparavant et l’identification généralisée des équins qui ont fait apparaître des animaux non recensés précédemment.

À partir du nombre de juments mises à la reproduction (statistiques officielles ECUS 2006 des Haras Na- tionaux), des taux de fertilité des juments, des taux de naissance de poulains vivants, des taux de sevrage des poulains, ainsi que des taux de réforme des chevaux, William Martin-Rosset a pu calculer les pour- centages des différents types de chevaux par groupe de races, puis les effectifs de chevaux connus dans les différentes catégories (tableau 7.7).

Catégories d’équins Effectifs (×1000)

Juments lourdes, PV 730 kg, nourrices 51,0

Juments lourdes non fécondées (30% juments) 38,0

Poulains de races lourdes, 8 mois 27,0

Poulains de races lourdes, 12 mois 7,0

Poulains + pouliches, renouvellement, races lourdes, (0-36 mois) 27,5

Étalons 3,0

Juments de sport et loisirs, nourrices 90

Juments de sport et loisirs, non fécondées (20% des juments) 23,0

Chevaux de sport et loisirs 381,0

Poulains de races sport et loisirs, (de 0 à 36 mois) 109,8

Étalons de races sport et loisirs 9,0

Chevaux de courses 16,0

Poulains de courses (de 0 à 24 mois) 60,0

Poulains de courses (de 24 à 48 mois) 60,0

Total chevaux 902,0

Ponettes et ânesses gestantes, nourrices 12,9

Femelles non fécondées, poneys et ânes adultes 25,2

Étalons ânes et poneys 1,9

Poneys et ânons de 0 à 3 ans 34,8

Total ânes et poneys 75,0

Total équins 977

TAB. 7.7 – Catégories et effectifs d’équins utilisés pour évaluer les émissions de méthane (William Martin-

Rosset, novembre 2007, communication personnelle)

2.6.2 Démarche utilisée pour évaluer les émissions de méthane

Il existe très peu de données sur les émissions de méthane par les équins en-dehors de celles obtenues avec 12 rations distribuées à des chevaux de selle (Vermorel et al., 1997), et avec quelques rations seulement chez les chevaux lourds (Hoffmann et al., 1967; Burlacu et al., 1993) et les poneys (Vermorel et Vernet, 1991). Les émissions de méthane par les équins ont été évaluées à l’aide de ces informations, des données con- cernant les besoins énergétiques des équins contenues dans l’ouvrage “L’alimentation des chevaux, 1990” et des renseignements complémentaires fournis par William Martin-Rosset sur la composition des rations distribuées aux diverses catégories d’équins selon la saison, le stade physiologique ou l’intensité de travail. La démarche utilisée est voisine de celle adoptée pour les ruminants, avec la différence suivante : les besoins (ou les apports) énergétiques recommandés exprimés en UFC sont convertis en énergie digestible (ED) en utilisant les équations de prédiction du système UFC (Vermorel et Martin-Rosset, 1997). L’émission de méthane est ensuite calculée à partir de la quantité d’énergie digestible ingérée (EDI) à l’aide d’une équation de prédiction de l’énergie du méthane en pourcent de l’énergie digestible ingérée (ECH4 % ED).

Cette équation de prédiction repose sur les teneurs en cellulose brute (CB), matières azotées totales (MAT) et glucides cytoplasmiques (GC = amidon + sucres solubles) de la ration (Vermorel et al., 1997).

2.6.3 Évaluation des facteurs d’émissions de méthane par les équins (voir tableau 7.16)

Pour chaque catégorie d’équins présentée dans le tableau 7.7 et pour chaque stade physiologique (entretien seul, gestation, lactation, stade de croissance,...), et chaque type d’alimentation (à l’écurie ou au pâturage), nous avons calculé l’émission journalière de méthane à partir de l’apport recommandé en UFC (Cf. l’ou- vrage “L’alimentation des Chevaux, 1990”) et de la composition moyenne des rations utilisées en France (communication personnelle de William Martin-Rosset).

Les besoins énergétiques des différentes catégories d’équins ont été déterminés de la manière suivante : – Les besoins de tous les chevaux au pâturage ont été considérés égaux à 110% des besoins d’entretien. – Pour les juments suitées, il a été tenu compte de l’évolution des besoins au cours des quatre derniers

mois de gestation et des 6 mois de lactation. Les émissions de méthane par les juments non fécondées ont également été calculées en considérant que leurs besoins énergétiques étaient en moyenne égaux à 110% de leur besoin d’entretien.

– Les besoins énergétiques des étalons ont été considérés égaux à 115% de ceux des juments non fécondées ou des hongres.

– Les chevaux de courses (adultes et poulains de 3 et 4 ans) entraînés pour la compétition ont été traités sé- parément en raison de leurs besoins énergétiques élevés et de leur rationnement particulier. En revanche les juments et les poulains de 1 et 2 ans ont été traités comme les juments et les poulains de sport et de loisirs.

– Dans le cas des poulains il a été tenu compte de la consommation moyenne de lait au cours des 6 mois d’allaitement et de l’apport énergétique du lait (1 UFC pour 5 kg de lait) et du gain de poids.

– Dans le cas des poneys et des ânes, faute d’informations précises sur leurs besoins énergétiques, les émissions de méthane ont été évaluées à partir des valeurs calculées pour les chevaux de races lourdes en tenant compte des différences de poids métabolique (P0.75). Le besoin d’entretien des poneys et des ânes (par kg P0.75) est inférieur à celui des chevaux de selle, mais la digestibilité des fourrages et les pertes d’énergie sous forme de méthane sont un peu plus élevées (Vermorel et Vernet, 1991). Il a été admis que ces phénomènes devaient se compenser. Les effectifs de poneys et d’ânes étant faibles, l’erreur ne devrait avoir qu’un impact négligeable sur l’émission totale de méthane entérique par les herbivores.

Les équins contribuent seulement pour 1,6% aux émissions totales de méthane par les herbivores domes- tiques, et se situent à peu près au même niveau que les caprins (1,1%).