• Aucun résultat trouvé

- Degrés de satisfaction :

La forme est très souvent considérée comme satisfaisante, quelle que soit la technique. Et c'est toujours un excès de volume qui est à l'origine d'une moins bonne appréciation de la part des patientes.

- Cicatrices :

La majorité de nos patientes (74%) toléraient leurs cicatrices. Le résultat esthétique du sein reconstruit apparaît majoritairement réussi avec en général une amélioration de la cicatrice dans le temps. Robiolle (146) a étudié la qualité de vie et la satisfaction de 89 patientes qui ont eu une reconstruction mammaire, cette étude trouve que les patientes sont globalement très satisfaites.

b-Psychologique

- Etat moral :

L’état moral reste bon à excellent chez la plupart des patientes après la reconstruction mammaire de l’ordre de 87 % dans notre étude. L'état moral de ces patientes atteintes d'une maladie grave dépend de nombreux facteurs, mais parmi celles qui ont retrouvé un moral excellent, plus de la moitié pense que c’est grâce à la reconstruction mammaire.

- Vie de couple et vie sociale :

En ce qui concerne leur identité féminine, 35% de notre série déclarent ne pas retrouver leur part de féminité et restent perturbées à cause de l'intervention mutilante du sein.

Pratiquement, toutes les patientes ont retrouvé une vie familiale, sociale, et professionnelle. Si nous considérons le principal objectif de la reconstruction

mammaire, à savoir, permettre une bonne qualité de vie et une réintégration familiale, sociale et professionnelle, nous obtenons, dans notre série, un succès supérieur à 90%.

16-

Analyse statistique

Dans la littérature, de nombreuses études retrouvent une supériorité des reconstructions autologues (146, 147). Ces constatations sont surtout retrouvées par comparaison aux reconstructions prothétiques (147). A l’inverse, en 2008, Spear (148) retrouvait une satisfaction après LGDP moins bonne qu’après reconstructions prothétiques pures. L’explication avancée était la rapidité de récupération. Ces résultats sont critiquables, à la fois par le critère de jugement, la satisfaction n’était jugée que par une seule question ordinale, et par le faible taux de réponse (42 %). Nous pensons au contraire que l’apport du muscle dans la reconstruction par lambeau grand dorsal associé à une prothèse a un bénéfice par rapport aux reconstructions prothétiques pures grâce à l’apport d’une épaisseur de tissu autologue donnant un aspect et un toucher plus naturels. Toutefois une étude (149) sur les résultats à long terme de 11 ans des LGDP révèle qu’un tiers des patientes se plaint de séquelles liées au prélèvement et que, d’autre part, une ré-intervention pour changement d’implant a été nécessaire dans 37 % des cas. Le vieillissement du sein reconstruit diffère de celui du sein natif et une symétrie durable est difficile à obtenir.

Il est cependant à noter que les complications majeures dans notre série, qui sont sources de moins bonne satisfaction, sont plus fréquentes après reconstruction par prothèse. Cette altération est non seulement statistiquement significative, mais également au-dessus du seuil de significativité clinique pour la majorité des domaines.

Dans notre étude, le temps de la reconstruction a montré avoir des conséquences sur la satisfaction finale. Il n’en est pas de même dans plusieurs études (150, 151). Il semblerait que la mastectomie-RMI ait un bénéfice en termes de satisfaction liée aux seins, aux résultats ainsi qu’au bien-être psychosocial et sexuel, mais les différences par rapport à la RMS ne sont pas statistiquement significatives, et

restent sous la barre de la significativité clinique. Si le temps de la reconstruction ne modifie pas clairement la satisfaction après reconstruction mammaire, la RMI a pour avantage de ne pas imposer aux patientes une phase intermédiaire de moindre qualité de vie.

L’altération du bien-être psychosocial avec le temps est plus difficile à expliquer. Dans son étude, Robiolle (146) retrouvait une altération globale de la satisfaction avec le temps, qu’il expliquait par une dégradation des résultats et un déséquilibre progressif des reconstructions, en particulier prothétiques.

En revanche, un antécédent de complication majeure est source de moindre satisfaction, dans notre série comme dans la littérature (152). Nous pensons que ces constatations proviennent des complications qui altèrent le résultat cosmétique et augmentent les douleurs postopératoires. Il est donc nécessaire de prendre en compte les facteurs de risque reconnus de complications majeures lors du choix du type de reconstruction.

Bien que notre étude n’ait pas pu prouver une amélioration esthétique des résultats et de la qualité de vie de nos patientes avec le lipofilling, d’autres études (128, 132, 135) en revanche ont prouvé qu’il existe un gain statistiquement significatif que ce soit en termes de bénéfice secondaire ou encore de la qualité de vie.

II-LES POINTS FORTS ET LES FAIBLESSES DE L’ETUDE

1-Les points forts de l’étude

Nous avons fait le choix de réaliser une étude descriptive avec une partie prospective et une évaluation à long terme grâce à l’étude rétrospective; l’objectif n’était pas de démontrer la supériorité d’une technique. Il faut savoir adapter les indications de chaque technique à chaque patiente. Le choix de la meilleure technique résulte d’une analyse de la faisabilité, de la morphologie de la patiente et de son sein controlatéral, du risque de complications et surtout des attentes et désirs de la patiente. Toutes les techniques ne sont pas réalisables chez toutes les patientes. Une information sur l’ensemble des possibilités et les raisons d’écarter l’une ou l’autre des techniques doit être expliquée aux patientes afin qu’elles ne se sentent pas exclues du choix de leur reconstruction.

Par ailleurs, nous avons décidé de prendre en compte la reconstruction mammaire à travers toutes les techniques réalisées dans le service, alors que la plupart des autres études ne se sont intéressées qu’à un seul aspect d’une seule technique, que ce soit les indications, les complications ou autres.

L’évaluation étant tout à fait subjective, Nous avons souhaité baser notre étude uniquement sur l’appréciation des patientes. De la même manière que la notion d’aboutissement de la reconstruction était différente entre patientes et chirurgiens, la qualité de la reconstruction peut être jugée différemment entre patientes et chirurgiens (148).

Le but de notre démarche étant de faire connaître ces techniques encore méconnues dans notre pays et de traiter la reconstruction sous sur toutes ses formes, afin de faire bénéficier ces patientes d’une de ces techniques.