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3.1 Nombre de héronnières et de nids en région

Globalement, 66 héronnières situées dans les Laurentides ont été inventoriées en 2007, ce nombre incluant 3 héronnières des parcs nationaux. Sur les 66 héronnières, 48 comptaient au moins un nid actif et 32 sont dites réglementaires avec 5 nids et plus utilisés par le grand héron (tableau 1).

1 MRNF

Le nombre total de nids recensés s’élève à 577. Ce nombre est de 535 si on ne considère que les nids des héronnières réglementaires. Le nombre moyen de nids par héronnière est de 12 pour l’ensemble des héronnières et de 16,7 pour celles considérées réglementaires. Ces résultats de même que ceux des inventaires quinquennaux antérieurs sont présentés dans les tableaux 2 et 3, pour comparaison.

Comme complément d’information à ce chapitre, sur les 12 héronnières relevées lors des inventaires hivernaux de la grande faune, 3 se sont révélées réglementaires avec un total de 25 nids, 5 étaient non réglementaires pour un total de 14 nids et, enfin, 4 héronnières étaient abandonnées.

La modification de la méthode utilisée quant aux héronnières retenues pour l’inventaire a eu une incidence significative sur les résultats. Douze (12) héronnières de 2 à 4 nids actifs se sont ainsi ajoutées à l’inventaire traditionnel; 7 de ces héronnières se sont montrées actives avec un total de 44 nids. Quatre (4) de ces héronnières, comptabilisant 38 nids, répondaient à la définition réglementaire. Les tableaux 2 et 3 font la distinction entre les résultats de l’inventaire 2007 selon la méthode « classique » utilisée lors des inventaires des années antérieures et celle du présent relevé.

3.2 Héronnières, habitats et classes d’abondance

Trois (3) types d’habitats sont retenus pour décrire le lieu d’implantation d’une héronnière : on parle d’île, de milieux riverain ou forestier (à plus de 500 m d’un plan d’eau) et d’étangs à castor. Les étangs à castor peuvent comprendre des lacs avec présence de barrage de castor haussant le niveau des eaux du lac et occasionnant la mort des arbres porteurs de nids. On peut voir ces différents types d’habitats en fonction de la durée de vie des héronnières. Les héronnières situées sur les étangs à castor sont reconnues pour être colonisées et désertées rapidement en raison des possibilités de dérangement de la héronnière, du risque que celle-ci fasse l’objet de prédation ou encore du manque de durabilité des arbres porteurs de nids, qui réduisent la durée de vie potentielle de ce type de héronnière.

En 2007, une forte proportion de héronnières, soit 24 sur 32, se trouvaient sur des étangs à castor, ce qui représente 75 % des héronnières de la région ayant plus de

5 nids actifs. Cette caractéristique quant au lieu d’implantation des héronnières des Laurentides avait déjà été observée lors des inventaires des années antérieures (tableau 4). Si on tient compte de la localisation de l’ensemble des héronnières (un nid et +) recensées en 2007, c’est 37 héronnières sur 48 ou 77,1 % de ces héronnières qui se trouvent dans ce type d’habitat. Conséquemment, les héronnières situées sur des îles, sur des rives ou en milieu forestier ne comptent, à parts égales, que pour 25 % des héronnières réglementaires, soit 8 héronnières sur 32.

Les héronnières de plus de 5 nids actifs sont regroupées en 4 classes d’abondance, selon le nombre de nids observés. Ces classes sont les suivantes :

A : 5 à 10 nids B : 11 à 25 nids C : 26 à 50 nids D : 51 nids et +

La majorité des héronnières de plus de 5 nids, soit plus de 50 % d’entre elles, appartiennent à la classe A. Les héronnières de classe B comptent pour plus de 30 % des héronnières. Les héronnières de classes C et D sont peu abondantes et ne représentent que 12,5 %, pour un total de 4 héronnières sur 32 (tableau 4).

Il n’y a pas de classe d’abondance prévue pour les héronnières de moins de 5 nids actifs. Ces héronnières étaient toutefois relativement nombreuses en 2007, soit 16 sur 48, ce qui représente 25 % de l’ensemble des héronnières de la région.

3.3 Dynamique des héronnières

Nous serions portés à croire que la taille d’une héronnière favorise sa stabilité, soit la possibilité qu’elle perdure dans le temps et qu’elle s’accroisse. Les hérons ayant un comportement grégaire en période de nidification et ayant tendance à revenir sur leur lieu de reproduction année après année, la probabilité de création de couples est accrue là où il y a plus de hérons, amenant ainsi une croissance de la héronnière.

Le lien entre le nombre de nids actifs par opposition à la stabilité de la héronnière ne semble toutefois pas démontrée pour les héronnières inventoriées dans les Laurentides.

Quarante-six (46) héronnières de plus de 2 nids actifs inventoriées en 2002 ont aussi

été recensées en 2007. Il n’y a pas de tendance observable lorsqu’on se réfère aux héronnières selon leur classe d’abondance de nids. On observe que 14 héronnières, soit plus de 30 % de celles-ci, ont été abandonnées sur une période de 5 ans, et ce, dans les principales classes d’abondance de ces héronnières (tableau 6). Inversement, c’est près de 70 % des héronnières connues de la région en 2002 qui se sont maintenues et qui ont possiblement 5 ans et plus d’existence. Ce pourcentage se compare au constat antérieur qui établissait, entre 1977 et 1988, un taux de réutilisation annuel des héronnières au Québec variant entre 53 et 75 % pour une moyenne d’environ 70 % (Bélanger, L. et S. Tremblay 1989). Toujours selon ces auteurs, ce pourcentage de réutilisation serait « inférieur pour les héronnières des zones riveraines forestières par rapport à celles situées sur une île ».

L’hypothèse selon laquelle les petites héronnières de moins de 5 nids sont plus fragiles ne se démontre pas non plus. Par contre, le tiers des héronnières de moins de 5 nids actifs en 2002 ont connu une croissance suffisante pour être maintenant couvertes par le RHF (4 cas sur 12), confirmant le potentiel de croissance des petites héronnières.

3.4 Répartition des héronnières en région

De façon générale, les héronnières sont bien réparties au nord de la ligne unissant Saint-Jérôme à Lachute, et ce, jusqu’à Mont-Tremblant (Saint-Jovite) (voir la figure 1).

La portion sud du territoire, dominée par des terres agricoles, des zones urbaines et des infrastructures importantes, ne semble pas présenter de milieux propices à l’implantation de héronnières. La seule héronnière connue pour cette zone est celle de la Grande Baie, localisée dans le parc national d’Oka. Au nord de Mont-Tremblant, les héronnières se trouvent principalement du côté ouest de la route 117 jusqu'à Sainte-Anne-du-Lac. Il y a peu ou pas de héronnières connues dans le parc national du Mont-Tremblant, dans la réserve faunique Rouge-Matawin et dans les zecs situées au nord de la région. Ce portrait se maintient si on regarde la distribution de l’ensemble des héronnières de la région de 1977 à 2009 (voir figure 2). Les héronnières du parc national du Mont-Tremblant ont toutefois déjà été plus nombreuses.

Des 48 héronnières recensées, 32 sont réglementaires avec 5 nids et plus; de ce nombre, 15 héronnières se trouvent sur des terres publiques, 9 sont situées sur des terres privées et 8 sont de tenure mixte (tableau 1).

En terres publiques, la protection des héronnières de 5 nids et plus est assurée par l’application de la LCMVF et du RHF. Par contre, les héronnières situées en terres privées sont peu protégées. Elles sont souvent méconnues et peu suivies. Les MRC, dans leur schéma d’aménagement et de développement, sont invitées à assurer la protection de ces héronnières, mais les mesures retenues sont insuffisantes. La protection des héronnières en terres privées peut se faire en se référant à la Loi sur la qualité de l’environnement dans le cadre de l’émission de certificats d’autorisation. Par ailleurs, la protection des nids de toutes espèces d’oiseaux est assurée par la LCMVF (art. 26) et par la Convention concernant les oiseaux migrateurs (art. 6).

3.5 Coûts et budget de l’inventaire

Le budget alloué de 12 000 $ a permis de couvrir l’ensemble des sites de nidification prévus, y compris les nids de pygargue à tête blanche. Le coût total de l’opération est établi à 10 943 $ avec un solde de 1057 $. Les détails du budget et la ventilation des coûts de l’inventaire 2007 sont présentés au tableau 7. Au total, 62 héronnières et 8 nids de pygargue ont été survolés par l’équipe d’inventaire de la région des Laurentides. Un total de 12 heures de vol a été nécessaire pour compléter l’inventaire, dont 2,3 heures pour le survol des nids de pygargue. Il est à noter que les nids de pygargue, étant situés plus au nord de la région par rapport à la distribution des héronnières, ont demandé des déplacements spécifiques qui ont augmenté les coûts de l’inventaire.

Une synthèse des résultats et des coûts des inventaires quinquennaux des héronnières de 1992 à 2007 dans la région des Laurentides est présentée au tableau 8.

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