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CHAPITRE II Caractérisation de la cocontraction spastique en conditions statiques

1) Influence de l’intensité de l’effort et de l’étirement du gastrocnémien sur la cocontraction des

1.4 Résultats

Dans les échantillons de sujets sains et hémiparétiques à l’étude, le couple et la cocontraction antagoniste n’étaient pas corrélés avec l’âge (corrélations de Pearson) ; dans ce qui suit, nous avons donc comparé les variables sans prendre en compte le facteur âge.

Mesures du couple

Efforts de flexion dorsale

La moyenne du couple de flexion dorsale au cours de tous les efforts et pour chaque effort considéré individuellement a été supérieure chez les sujets sains comparativement aux sujets hémiparétiques dans les deux positions (au cours de tous les efforts, couple genou fléchi, 20,1 ± 1,3 vs 8,8 ± 1,0 Nm, p<0,0001, moyenne ± ETM ; genou tendu, 21,5 ± 1,5 vs 8,0 ± 1,3 Nm, p<0,0001, test des Rangs de Wilcoxon, Figure 36A). L’analyse de variance à 3 facteurs a mis en évidence une interaction entre les niveaux d’effort, la position et le groupe (ANOVA, F7,182= 2,49, p= 0,018) pour le couple de flexion dorsale.

Groupes et positions de genou confondus, on retrouve une augmentation globale du couple avec le niveau d’effort, du léger, au moyen et au maximal (F2,187= 5,53, p<0,01). Tous efforts

combinés, il existe une interaction entre le groupe et la position (F2,190= 55,12, p<0,0001). En

particulier, lorsque les sujets hémiparétiques sont assis avec le genou en extension, 26% des essais ont présenté une inversion du couple (couple de flexion plantaire au lieu de flexion dorsale) ou aucune production de couple. Nous retrouvons une interaction entre la position et le niveau d’effort presque significative chez les sujets sains avec une augmentation du couple de la position genou fléchi à tendu lors des efforts de flexion dorsale moyenne et maximale, par opposition aux efforts légers (ANOVA, F2,95= 2,71, p= 0,07 ), cette tendance disparaît

123 Efforts de flexion plantaire

Figure 36. Mesures du couple. Couple de flexion dorsale (A) et plantaire (B) de cheville pendant 3 efforts gradués (léger, moyen, maximal) chez les sujets sains (partie supérieure) et hémiparétiques (partie inférieure). Les lignes pointillées sont les valeurs produites en position genou fléchi. Les lignes continues, les valeurs en position genou tendu. ***, p<0,001.

124 La moyenne du couple de flexion plantaire de tous les efforts et pour chaque effort considéré individuellement est supérieure chez les sujets sains comparativement aux sujets hémiparétiques dans les deux positions (genou fléchi, 37,1 ± 4,4 vs 12,4 ± 1,9 Nm, p<0,0001 moyenne ± SEM ; genou tendu, 53,8 ± 5,5 vs 17,6 ± 2,6 Nm, p <0,0001, test des Rangs de Wilcoxon, Figure 36B). L’analyse de variance à 3 facteurs montre une forte interaction entre niveau de l’effort, position et groupe (ANOVA, F7,196= 7,53, p<0,0001) pour le couple de

flexion plantaire. Quelle que soit la position du genou, les sujets sains et hémiparétiques présentent une augmentation du couple avec l’augmentation du niveau d’effort, (F2,202= 16,87,

p<0,0001, Figure 36B). Chez les sujets sains, nous mettons en évidence une interaction entre l’effort et la position (F2,100= 4,68, p<0,05), l’augmentation du couple avec l’effort est

supérieure en position genou tendu par rapport à la position genou fléchi. Une telle interaction effort position n’est pas présente chez les sujets hémiparétiques (F2,96= 0,64, p= 0,53, Figure

36B).

Cocontraction

Différences globales entre les sujets sains et hémiparétiques

La moyenne de l’indice de cocontraction du gastrocnémien médial (GM) dans tous les efforts de flexion dorsale (3 niveaux d'effort combinés) est plus élevée dans le groupe hémiparétique que chez les sujets sains dans les deux positions (genou fléchi CCIGM 0,48 ± 0,04 chez les

sujets hémiparétiques vs 0,37 ± 0,03 chez les sujets sains, p<0,01 moyenne ± SEM; genou tendu CCIGM 0,47 ± 0,07 chez les sujets hémiparétiques vs 0,16 ± 0,01 chez les sujets sains,

p<0,0001, Figure 37A). La moyenne des indices de cocontraction dans le soléaire (SO) dans tous les efforts de dorsiflexion (3 niveaux d'effort combinés) est plus élevée dans le groupe hémiparétique que chez les sujets sains dans la position genou tendu (genou tendu CCISO 0,37

± 0,08 chez les sujets hémiparétiques vs 0,18 ± 0,02 chez les sujets sains, p<0,05), mais pas dans la position genou fléchi (genou fléchi CCISO 0,18 ± 0,02 chez les sujets hémiparétiques

vs 0,23 ± 0,03 chez les sujets sains, NS).

Effets de l'effort et de la position

L'analyse de variance à 3 facteurs a démontré une interaction entre l'effort, la position et le groupe pour l'indice de cocontraction du soléaire (ANOVA, F7,190= 2,30, p<0,05) et du

gastrocnémien médial (ANOVA, F7,190= 2,26, p<0,05). Dans chaque position du genou, il y a

125 entre les sujets sains et hémiparétiques pour le soléaire (F2,196= 0,68, p= 0,51), et pour le

gastrocnémien médial (F2,196= 1,12, p= 0,33). Pour la cocontraction du soléaire, aucune

interaction n'est présente chez les sujets sains ou chez les sujets hémiparétiques entre l'effort et la position (sains, F2,97= 1,17, p= 0,31; hémiparétiques F2,93= 0,04, p= 0,96) . Cependant,

pour la cocontraction du gastrocnémien médial, les sujets sains présentent une interaction entre l'effort et la position (F2,97= 6,58, p<0,01), dans laquelle l'augmentation de l’indice de

cocontraction du gastrocnémien médial avec l'effort a été plus grande en position genou fléchi (p<0,0001) que genou tendu (p= 0,008); une telle interaction n'est pas observée chez les sujets hémiparétiques (F2,93= 0,02, p= 0,98).

126 Une forte interaction est présente entre la position et le groupe, quelque soit l'effort, pour le soléaire (F2,196= 9,37, p<0,001) ou pour le gastrocnémien médial (F2,196= 21,91, p<0,0001),

dans laquelle la position genou tendu diminue les indices de cocontraction chez les sujets sains pour le gastrocnémien médial (un effet présent dans chaque effort, léger, p <0,01; moyen, p<0,0001; maximal, p<0,0001, analyse post-hoc, Figure 37B), tandis que cette position a laissé inchangés les indices chez les sujets hémiparétiques. Pour le soléaire, la position genou tendu a augmenté les indices de cocontraction chez les sujets hémiparétiques (p <0,001, Figure 37B) ce qui n'est pas le cas chez les sujets sains. La Figure 38 illustre un cas particulier d’augmentation de la cocontraction avec le changement de la position du genou, particulièrement clair pour le soléaire, chez un sujet hémiparétique.

Corrélations entre cocontraction et couple

Chez les sujets sains, les indices de cocontraction ont été positivement corrélés avec le couple de flexion dorsale dans les deux positions (genou fléchi et tendu; données illustrées uniquement pour la position genou tendu, Figure 39A) et dans les deux muscles, gastrocnémien médial et soléaire. Cependant, chez les sujets hémiparétiques, la cocontraction

Figure 37. Indices de Cocontraction (ICC). A. Tous les efforts combinés. B. Pour chaque niveau d’effort. * p <0,05; ** p <0,01, *** p <0,001 SO GF et SO GT: soléaire genou fléchi et genou tendu; GM GF et GT: gastrocnémien médial genou fléchi et tendu.

Figure 38. L'activité EMG lors d'un effort de flexion dorsale maximale. Activité EMG des fléchisseurs plantaires et dorsaux représentée dans les deux positions de genou : fléchi et tendu. A noter l’augmentation de la cocontraction des fléchisseurs plantaires avec l'extension du genou.

127 du soléaire et du gastrocnémien médial a été négativement corrélée avec le couple de flexion dorsale (Figure 39B).