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4.4 Prototype

4.4.5 Résultats expérimentaux

4.4.5.1 Charge résistive

La figure 4.4.7 illustre la tension de sortie de notre structure sur une charge électrique de

FIG. 4.4.7: Tension de sortie V sur la charge électrique R = 100MΩ de notre prototype.

La tension de sortie mesurée est tracée ensemble avec le modèle idéal (a) et

avec le modèle modifié (b).

Tout d’abord, la tension de sortie et l’excitation mécanique ont la même fréquence (dans

ce cas c’est 1Hz). On remarque que la structure produit une tension de sortie élevée

(tension crête à crête de plusieurs centaines de volts) (figure 4.4.7), qui est l’allure typique

de générateurs électrets rigides [Boisseau 11b, Boland 03].

Quand une modélisation idéale est utilisée (pas de gap d’air à l’état de déformation

maximale), on observe que les courbes expérimentales et théoriques ne correspondent pas

très bien : même forme, mais différentes valeurs extrêmes (figure 4.4.7.a). Ces différences

sont dues au gap d’air résiduel physiquement présent à l’état de déformation maximale.

En conséquence, la valeur expérimentale de la capacité maximale est beaucoup plus petite

que celle estimée dans le cas théorique idéal. L’énergie récupérable est donc plus faible

que prévue. Nous avons déduit de nos mesures la présence d’un gap d’air de 460μm sous

déformation maximale. Cette valeur a été intégrée dans notre modèle, nommé « Modèle

modifié » et la tension de sortie correspondante est tracée sur la figure 4.4.7.b. On peut

noter que les données expérimentales sont très proches du modèle modifié, même pour

les valeurs extrêmes à la fois positives et négatives. Le petit décalage observé lors du

passage par les phases extrêmes s’explique par l’incertitude sur la capacité équivalente de

la structure estimée par notre modèle analytique.

Afin de mieux valider notre modèle, nous avons mesuré la capacité équivalente de la

structure grâce à un LCR mètre HP4284A. Comme observé sur la figure 4.4.8.a, la capacité

équivalente est surestimée par notre modèle analytique. Comme la structure est faite

à la main, les dimensions souhaitées ne peuvent pas être parfaitement respectées. Une

erreur de quelques % sur les dimensions (en particulier sur le gap d’air) est à l’origine

de la diminution de la valeur de la capacité équivalente conduisant ainsi à une baisse

de la tension de sortie. Cependant, l’erreur relative entre les mesures et les valeurs de

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cette capacité équivalente provenant du modèle modifié (environ 8%) peut être considérée

comme faible au regard de la bonne estimation de la puissance de sortie (figure 4.4.8.b).

FIG. 4.4.8: Capacité équivalente de la structure : valeur estimée et valeur mesurée (a).

Puissance de sortie moyenne : modèle idéal, modèle modifié et valeurs mesurées

(b).

Notre modèle modifié constitue une bonne représentation de la puissance de sortie de

notre prototype. Notre structure permet de récupérer 33µW sur une charge résistive de

99MΩ soit une densité d’énergie de 0,55mJ.g1. Dans le cas idéal, une puissance de 85µW

est prévue (figure 4.4.8.b) soit une densité d’énergie de 1,42mJ.g1.

Il faut noter que d’autres structures flexibles utilisant des polymères piézoélectriques et

électrostrictifs ont été développées pour la récupération d’énergie par d’autres équipes

de recherche. Par exemple, [Shenck 01] présentent une structure de 65cm2 en polymère

PVDF (16 couches d’épaisseur 28µm chacune) incorporée dans des chaussures,

récupé-rant 1,3mW sur une résistance électrique de 250kΩ à 0,9Hz, ce qui conduit à une densité

d’énergie de 0,27mJ.g1(en supposant que la masse spécifique du PVDF est 1,78g.cm3).

S’agissant des polymères électrostrictifs, [Lallart 10] ont montré une densité d’énergie de

l’ordre de 0,056mJ.g1 récupérable par leur dispositif en P(VDF-TrFE-CFE)1%C (5cm2

et d’épaisseur 50µm) sous un champ électrique de 10M V.m1 sous une déformation

rela-tive de 0,5% à 100Hz. Plus récemment, [Meddad 12] ont notifié une puissance de 0,W

récupérable en utilisant du PU 1%wtC (6,4cm2 et d’épaisseur 52µm) sous 10V.µm1

avec une déformation relative de 0,5% à 3Hz. Cela représente une densité d’énergie de

0,0082mJ.g1 (en prenant une masse spécifique du PU 1%wtC de 1,1g.cm3). Enfin, on

peut souligner que la densité d’énergie expérimentale obtenue par notre dispositif

utili-sant l’élastomère diélectrique et l’électret est au moins deux fois plus importante que celle

atteinte par les polymères piézoélectriques et dix fois plus importante que celle obtenue

avec un polymère électrostrictif.

Nous avons conçu un prototype de DEG en mode électret, qui est tout à fait autonome.

Le prototype développe les mêmes caractéristiques qu’un générateur électret classique.

La puissance de sortie est une fonction de la charge et sous charge optimale, R =

99MΩ, une puissance mesurée de 33μW a été obtenue par notre structure.

4.4.5.2 Chaîne de conversion d’énergie complète

Afin de compléter les tests sur notre struture en mode électret, nous l’utilisons maintenant

pour charger une capacité de stockage. Pour cela, la tension alternative de sortie du

DEG est redressée à l’aide d’un circuit constitué de quatre diodes (1N3595 - Fairchild

Semiconductor). Cette tension continue alimente une capacité de stockage (1,2nF) (figure

4.4.9.a). Cette dernière a été caractérisée précisément à l’aide d’un appareil de mesure

d’impédance (Novocontrol BDS 20) à la fréquence de 1Hz. Une capacité Cp = 1,27nF

est obtenue avec une résistance associée Rp de 4,8GΩ.

FIG. 4.4.9: Schéma d’un circuit complet de la chaîne de conversion d’énergie (a) et tension aux

bornes de la capacité de stockage (b).

Sur la figure 4.4.9.b, la tension aux bornes de la capacité de stockage augmente de 0V

à 250V après 5s, ce qui équivaut à 5 cycles de fonctionnement de notre structure. Ainsi,

l’énergie récupérée et stockée dans la capacité est estimée autour 39,J, soit une énergie

de 7,95μJ par cycle (correspondant à une puissance de sortie de 7,95μW pour un cycle

de 1Hz). La densité d’énergie spécifique de notre dispositif est d’environ 0,013mJ.g1.

Pour estimer plus précisément le rendement de la gestion électrique, nous avons appliqué

notre modèle (équations 4.3.3 - 4.3.13, 4.4.4) pour une charge capacitive. La charge

résis-tiveR de la figure 4.3.11.b est alors remplacée par (Rp, Cp) en parallèle avecRp = 4,8GΩ,

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i(t) = ∂Q2

∂t = 1

1 + Cp

Ceq

"

V

RpQ2 1

RpCeqCp

C2

eq

∂Ceq

∂t

!#

(4.4.11)

Sur la figure 4.4.9.b, la tension aux bornes de la capacité de stockage augmente de 0V

à 250V après 5s, ce qui équivaut à 5 cycles de fonctionnement de notre structure. Ainsi,

l’énergie récupérée et stockée dans la capacité est estimée autour 39,J, soit une énergie

de 7,95µJ par cycle (correspondant à une puissance de sortie de 7,95µW pour un cycle

de 1Hz). La densité d’énergie spécifique de notre dispositif est d’environ 0,013mJ.g1.

Les équation (4.3.3 et 4.4.11) permettent de calculer une puissance de sortie de 19,W

par cycle (1Hz). Par rapport à la puissance de 7,95µW obtenue à la sortie du redresseur.

Le rapport entre la puissance que l’on obtient réellement sur la capacité de stockage et la

puissance estimée théoriquement par l’équation 4.4.11 est de 42%.

Nous avons présenté une chaîne de conversion d’énergie complète pour notre DEG en

mode électret. Un redresseur à base de diodes est utilisé pour transférer l’énergie de

notre structure vers une capacité de stockage. Une puissance de 7,95µW a été obtenue

pour l’ensemble de la structure.

4.4.6 Amélioration de notre prototype : Impact de la fréquence de