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RÉSULTATS ET DISCUSSION

Un effort total de plus de 487 heures de recherche active a été déployé. Ce temps a été réparti sur 31 tronçons au total (annexe 2), dans 4 grands bassins versants (tableau 1).

Bien que la cote utilisée pour déterminer la qualité des habitats soit basée sur une évaluation subjective (annexe 1), les six tronçons où des tortues ont été capturées présentaient une qualité variant de 14 à 18 (modérée à forte). Dix des vingt-cinq autres tronçons présentaient une qualité équivalente.

Tableau 1. Caractéristiques des tronçons inventoriés et effort d’inventaire

Numéro

Bassin

versant Cours d'eau Largeur Courant Profondeur Ponte Aulnaie Berge Total Effort

Au total, 18 tortues des bois ont été observées et capturées. Elles proviennent toutes de la rivière Notawassi dans le bassin de la rivière Gatineau, sauf une trouvée dans celui de la rivière Rouge, sur la rivière Saguay. Près de la moitié était des femelles et seulement deux mâles ont été capturés, les autres étant considérés comme des juvéniles (tableau 2). Très peu d’individus présentaient des blessures : une avait un membre amputé.

Tableau 2. Captures de tortues des bois

Rivière Date Heure Météo Latitude Longitude Sexe Marquage

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L’Atlas des habitats potentiels de la tortue des bois s’est révélé un outil efficace pour déterminer les rivières à inventorier. Toutes les rivières visitées présentaient un potentiel d’habitat sensiblement comparable à ce que l’Atlas proposait. Bien que très peu de rivières aient permis des captures, les rivières inventoriées présentaient des habitats caractéristiques de celui propice à la tortue des bois. Dans la planification de futurs inventaires, il serait intéressant d’obtenir de l’information des résidents avant même d’aller sur le terrain. Ceux-ci sont souvent en mesure de nous fournir une bonne idée des espèces observées ou non dans leur secteur ce qui permet de mieux déterminer les secteurs à visiter. C’est aussi une bonne façon de les sensibiliser à nos travaux. Une association avec les organismes environnementaux de la région visée pourrait faciliter l’exercice.

3.1 Bassin de la rivière Gatineau

Le bassin de la rivière Gatineau est occupé par plusieurs populations de tortues des bois bien documentées (Daigle, 1996; Trochu, 2003; Laurendeau et Caron, non publié). La rivière Notawassi faisait l’objet de plusieurs mentions transmises à l’AARQ et nos inventaires ont permis de confirmer celles-ci en plus d’accroître l’occurrence de l’espèce sur cette rivière. En tout, 17 individus ont été capturés, dont environ la moitié était des juvéniles. Bien que ce nombre soit considérable, le nombre de tortues capturées aurait sans doute pu être plus grand. Cela s’explique par le fait que le but de l’inventaire était d’élargir la zone d’occupation connue de l’espèce et non de dresser un profil de la population. Ainsi, lorsqu’une tortue était trouvée, l’équipe se déplaçait plus en aval afin de couvrir le plus de territoire possible, et ce, sans tenir nécessairement compte de la qualité des habitats.

La qualité et l’étendue des habitats qui y ont été observés durant l’inventaire, le nombre d’individus trouvés, la diversité de la taille de ces derniers (figure 3), ainsi que le peu de blessures observées suggèrent une population nombreuse et en santé. L’étendue du tronçon de la rivière habité par des tortues est aussi considérable, avec un peu plus d’une vingtaine de kilomètres en ligne droite. Compte tenu de cette superficie occupée par l’espèce le long de cette rivière, elle se compare aux autres rivières importantes connues, telles la rivière de l’Aigle ou la rivière Shawinigan. De plus, elle représente une des populations importantes les plus nordiques du Québec.

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Longueur m axim ale du plastron (m m )

Nombre de tortue

Figure 3. Répartition des captures de tortues des bois sur la rivière Notawassi par classe de longueur maximale du plastron

Sur les neuf adultes capturés dans la population de la rivière Notawassi, il n’y avait qu’un mâle. Bien que cette constatation soit surprenante, puisque les mâles sont normalement plus actifs que les femelles tôt au printemps (Ernst and Lovich, 2009), il ne serait pas pertinent d’essayer d’en tirer une conclusion hâtive, car l’échantillonnage n’est pas assez important. On ne peut donc pas parler de déséquilibre dans le rapport des sexes.

La rivière Notawassi étant située plus en retrait de l’activité humaine, les menaces semblent être moins nombreuses. Un projet d’exploitation des tourbières situées à proximité de la rivière est toutefois au stade de l’élaboration et pourrait engendrer de nouvelles menaces pour cette population (p. ex., nouvelles routes, dégradation de la qualité de l’eau, etc.). Aucune tortue n’a été trouvée dans les cours d’eau à proximité. Par contre, un résident a mentionné qu’il avait déjà observé des tortues pondre sur le chemin qui longe le tributaire du lac Cocanagog.

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À première vue, la rivière Notawassi semble offrir de très bonnes possibilités en matière d’habitats propices permettant de supporter une population de tortue des bois et il serait bon d’approfondir nos connaissances sur celle-ci. Il faudrait tout d’abord déterminer clairement l’étendue de l’aire occupée par la population le long de la rivière et de ses tributaires. Ensuite, il serait intéressant d’effectuer une estimation de population sur un tronçon de référence dans le but d’entreprendre un suivi de population. Finalement, il faudrait effectuer une meilleure caractérisation de l’habitat ainsi que des menaces et de concilier le tout au CDPNQ.

3.2 Bassin des rivières du Lièvre et de la Petite Nation

Aucune tortue n’a été observée dans le bassin des rivières du Lièvre et de la Petite Nation, mais l’effort de recherche a été modeste et, compte tenu de la faible probabilité de détection de cette espèce (Mazerolle et Dubois, en préparation), nos résultats ne sont lesquels les conditions météorologiques ont été favorables aux inventaires. Il se pourrait bien que cet élément ait réduit les chances de détection de l’espèce. Toutefois, en population pourrait y avoir élu domicile. Malgré les efforts du personnel du parc dans les dernières années et l’inventaire de 2012, aucune tortue n’y a été capturée. Il est possible

que les mentions disponibles soient celles d’individus mal identifiés à l’époque ou qu’il s’agisse d’individus capturés ailleurs et relâchés dans le parc. Selon l’Atlas des habitats potentiels de la tortue des bois, ce secteur de la rivière serait situé à l’extérieur de la zone climatique favorable à l’espèce.

L’individu trouvé dans la rivière Saguay était très âgé. Bien qu’un effort de recherche important ait été investi sur cette rivière, aucune autre tortue n’a été observée. Il est donc possible qu’il s’agisse d’un individu d’une population disparue ou encore qu’il provienne d’un autre bassin versant. Les données recueillies au cours de ces travaux suggèrent que l’espèce est peu abondante dans ce bassin versant. Il serait étonnant qu’il y ait une population importante sans avoir d’indices tangibles de sa présence.

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