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Résultats et discussion

Le premier objectif de cette étude est de décrire les situations familiales en fonction de certaines variables. Le second objectif consiste à vérifier la présence de liens entre ces variables. Dans un souci de clarté, les résultats des deux premiers objectifs ont été regroupés selon qu’ils réfèrent, soit à la description des parents et de leur relation, soit au comportement des enfants en réaction à la situation conflictuelle. Ainsi, dans un premier temps, les variables décrivant les parents et leur relation sont présentées, suivies des liens détectés entre ces variables. Dans un second temps, les variables décrivant les enfants et leur réaction à la situation conflictuelle sont exposées. Finalement, les liens entre les variables décrivant les parents et les variables décrivant les enfants seront développés. Pour terminer, les résultats qui répondent au troisième objectif, qui est de vérifier si ces situations conflictuelles constituent en soi une forme de mauvais traitements

psychologiques, seront présentés.

Description des parents

Difficultés liées au fonctionnement relationnel des parents

L’analyse qualitative du discours des intervenants a permis de dégager la présence de difficultés de

fonctionnement relationnel chez certains parents. Les paragraphes suivant décrivent ces difficultés : clivage, intense instabilité et passivité. Dans les cas où le discours de l’intervenant n’a pas permis d’identifier une difficulté de fonctionnement relationnel, le parent a été classifié dans la catégorie « rien à signaler ». Clivage

Selon Kernberg, Selzer, Koenigsberg, Carr et Appelbaummm (1995), le clivage implique une perception de soi et des autres en « tout bon » et « tout mauvais » qui aboutit à un revirement inattendu, rapide et complet des sentiments et des conceptualisations qu’a la personne de soi-même ou de telle personne en particulier. Les descriptions, recueillies auprès des intervenants, de certains parents, correspondent tout à fait à cette définition du clivage; ce sont des parents qui n’arrivent pas à avoir une perception nuancée des choses, ils ont une vision dichotomique d’eux-mêmes, de l’autre parent et même, parfois, de leur enfant. Les intervenants décrivent ici des parents qui ont une grande difficulté à faire la part des choses, à percevoir l’autre de manière nuancée. Certains intervenants utilisent le terme de clivage; d’autres parleront de rigidité, de vision tout noir/tout blanc. Selon les intervenants, ces parents semblent rigides, éprouvent une difficulté d’autocritique et ont tendance à attribuer à l’autre parent ou à une cause externe l’ensemble des difficultés. Ces parents refusent souvent d’entendre parler positivement de l’autre parent. La vignette suivante illustre ce type de fonctionnement relationnel :

34 Vignette k

Madame a une attitude très négative envers Monsieur. Elle serait totalement envahie par son propre vécu négatif avec Monsieur et incapable de faire la différence entre ce qu’un père peut offrir à sa fille et ce qu’elle- même a vécu en tant que conjointe de cet homme. (…) Quand la jeune fille parle positivement de son père, ou encore critique sa mère, celle-ci peut devenir très en colère, voire agressive avec sa fille, jusqu’à la mettre à la porte.

Ce type de fonctionnement relationnel pourrait favoriser l’apparition de conflits au sein du couple. À l’inverse, un contexte de conflit conjugal ou parental pourrait aussi susciter la présence de clivage. En effet, une étude menée auprès de 25 couples qui ne sont pas en détresse conjugale révèle une tendance chez les deux conjoints à transformer le récit de conflits d’une manière à se dépeindre de façon avantageuse et à blâmer l’autre pour le conflit (Schüutz, 1999).

Intense instabilité

Le terme « intense instabilité » regroupe une catégorie de parents « explosifs», dont les émotions et les comportements sont extrêmes et se modifient rapidement. Selon les intervenants, ces parents éprouvent de la difficulté à se contenir et à censurer leurs propos. Chez les mères, ce type de difficulté de fonctionnement relationnel prend davantage la forme d’instabilité et de sautes d’humeur. Chez les pères, il s’agit plutôt d’agressivité, de comportements violents qui ont un aspect menaçant pour l’intégrité physique de l’autre. La vignette suivante propose un exemple de parent « intense et instable » :

Vignette c

Monsieur quant à lui est beaucoup plus orageux et impulsif. Il a malmené la mère physiquement, entre autres pendant la grossesse et une autre fois où elle avait le bébé dans les bras. Il a aussi déposé l’enfant

brusquement au moins à deux reprises.

La présence de stresseurs environnementaux peut susciter une difficulté ponctuelle à contenir les affects et à réguler les comportements. La situation conflictuelle avec l’autre parent, additionnée au contexte de

l’évaluation de la situation familiale par la protection de la jeunesse, pourrait en soi susciter ce type de réaction chez des parents qui ont par ailleurs un fonctionnement général normal. Il est possible, toutefois, que les difficultés de régulation des émotions et des comportements aient été présentes au départ chez les parents évalués et que ces difficultés aient contribué à l’apparition et à la chronicisation du conflit.

Passivité

Ici, les intervenants décrivent des parents qui se comportent de manière passive, soumise, qui sont « mous ». Selon les intervenants, ces parents peuvent sembler très calmes, peu réactifs et ils prennent très peu

35 des incapacités relationnelles ou sociales qui interfèrent avec leurs capacités parentales. C’est le cas dans la vignette suivante :

Vignette o

L’intervenante décrit la mère : « Une dame passive dans tout, pas juste avec son conjoint ». Elle serait dépendante affective, fragile au niveau émotif. Elle n’a connu personne d’autre que le père de ses enfants. Elle manipule par la pitié. On dénote chez celle-ci un grand manque de maturité. Elle interprète souvent mal les faits, par exemple lorsque le professeur ramène des choses concernant ses enfants, elle réplique lui disant « tu me niaises »…

La passivité est très présente au cours d’un épisode dépressif. De plus, une grande passivité peut avoir été développée en réaction à l’exposition chronique à un vécu d’impuissance (impuissance acquise), par exemple en réponse à l’exposition à de la violence conjugale. Il est possible toutefois que la passivité joue un rôle dans la naissance de dynamiques conflictuelles, par exemple par une demande implicite au conjoint de prendre le contrôle de la relation.

Rien à signaler

Ici, les intervenants n’identifient aucune difficulté de fonctionnement relationnel chez le parent. Certains parents de cette catégorie peuvent toutefois éprouver des difficultés de santé mentale ou des difficultés liées à la consommation de substances psycho actives; c’est du point de vue des difficultés liées au fonctionnement relationnel qu’aucun problème n’a été indiqué par l’intervenant.

Le tableau 8 montre la répartition des pères et des mères en fonction de leurs difficultés de fonctionnement relationnel. Les catégories décrites ici sont mutuellement exclusives; un même parent ne peut se retrouver dans deux cases du tableau. Toutefois, certains parents qui présentent à la fois les caractéristiques « clivé » et les caractéristiques « intense/instable » à un niveau important ont été regroupés dans la catégorie « à la fois clivé et intense/instable.

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Tableau 8: Difficultés liées au fonctionnement relationnel des parents

Difficulté Pères (n) Mères (n)

Clivage 4 3

Intense instabilité 4 5

À la fois clivé et intense/instable 3 2

Passivité/ Limites intellectuelles 4 6

Rien à signaler 8 7

Le tableau 8 indique que le clivage, l’instabilité ainsi que la passivité ont été décelés par les intervenants chez plusieurs des parents de l’échantillon à l’étude. Le contexte (conflit, séparation, présence de violence

conjugale, évaluation par la protection de la jeunesse) pourrait susciter de façon ponctuelle ce type de fonctionnement relationnel chez les parents. D’un autre côté, la présence de difficultés de santé mentale pourrait aussi expliquer en partie la présence des difficultés relationnelles identifiées ici. Ainsi, selon les intervenants, 18 mères et 10 pères ont au moins une difficulté de santé mentale; parmi ceux-ci, 17 parents font un usage régulier de substances psycho actives non prescrites; 7 ont un trouble de personnalité ou des traits de personnalité problématiques diagnostiqués; 5 ont vécu ou vivent actuellement une dépression ou des symptômes dépressifs. L’anxiété (2 parents), le trouble affectif bipolaire (2), le déficit intellectuel (2) ainsi que le trouble de l’attachement (1) sont les autres problématiques identifiées chez les parents. Les difficultés de fonctionnement relationnel font partie du tableau clinique de plusieurs difficultés de santé mentale,

particulièrement dans les troubles de la personnalité. De même, la dépression, l’anxiété, le trouble affectif bipolaire, la consommation de substances psycho actives amènent des modifications importantes de l’humeur et des comportements.

L’étude longitudinale de couples conflictuels pourrait permettre de départager la contribution respective du contexte et celle des difficultés de santé mentale aux difficultés de fonctionnement relationnel des parents. De fait, pour 12 parents, aucun problème spécifique, soit de comportement, de consommation ou de santé mentale n’a été mentionné par l’intervenant. Plusieurs (15) parents sont aussi classifiés dans la catégorie « rien à signaler » des difficultés de fonctionnement relationnel du tableau 8. C’est donc dire que plusieurs des parents de l’échantillon à l’étude n’ont pas de difficulté psychologique, sociale ou relationnelle notable. Cependant, il est remarquable que les difficultés de fonctionnement relationnel sont presque

37 systématiquement présentes chez au moins un des conjoints formant les couples parentaux, comme en témoigne le tableau suivant (tableau 9), qui décrit comment les difficultés de fonctionnement relationnel des parents sont réparties au sein des couples parentaux. Dans ce tableau, les difficultés liées au fonctionnement relationnel d’un des parents sont inscrites sur l’axe horizontal et les difficultés de fonctionnement relationnel de l’autre membre du couple parental sont inscrites sur l’axe vertical. Ici, une des situations familiales n’est pas représentée, le père y étant complètement absent et le conflit n’étant pas dans un couple mais plutôt entre la mère, son propre père ainsi que la famille d’accueil de l’enfant.

Tableau 9: Répartition des difficultés liées au fonctionnement relationnel des parents au sein des couples parentaux

Parent 2 Parent 1 clivé Clivé + Intense/insta ble Intense instabilité Passif Rien à signaler Clivé * * **** Clivé + Intense/instable *** *** Intense instabilité *** **** Passif * * Rien à signaler *

Note : chacun des astérisques représente un couple parental.

À la lecture de ce tableau, certains constats peuvent être faits. Premièrement, notons qu’un seul couple est formé de deux personnes très passives; cette situation a donné lieu à un placement lié à de la négligence. Dans cette situation, les grands-mères sont très impliquées dans la situation familiale et c’est surtout elles qui alimentent le conflit. De plus un seul couple est formé de deux personnes n’ayant « rien à signaler »; dans cette situation, caractérisée par une problématique de consommation de substances chez les deux parents et par une séparation très récente, le conflit s’est résorbé après l’intervention. Le conflit ne s’est pas chronicisé dans cette situation. Aussi, un seul couple est formé d’un parent très passif et d’un parent qui n’a « rien à signaler ». Dans ce cas, l’intervention a été axée vers un support au parent qui n’a « rien à signaler » et la situation de conflit s’est résorbée après le signalement.

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Outre ces trois exceptions, la grande majorité des familles (19/22) se caractérisent par la présence, chez au moins un des conjoints, de clivage, d’intense instabilité ou d’une association des deux. Celles-ci se retrouvent dans la zone grisée du tableau 8. Il est à noter que c’est dans ces couples parentaux que le conflit semble chronique; en effet, dans ces familles, il a été observé que le conflit ne s’est pas résorbé en cours

d’intervention. Il est remarquable aussi que les parents composant ces couples ont rarement tous deux les mêmes difficultés de fonctionnement relationnel; ces couples semblent plutôt constitués de paires

complémentaires, un des parents étant passif ou sans difficulté apparente, l’autre étant clivé, instable ou les deux. En effet, presque toutes les familles hautement conflictuelles de notre échantillon sont composées d’au moins un parent qui est soit clivé, soit instable, soit les deux à la fois. Même si plusieurs parents ne présentent pas ce problème sur une base individuelle, presque toutes les familles de l’échantillon doivent composer avec un parent qui présente ce profil. Ainsi, la présence de difficultés relationnelles chez au moins un des parents pourrait être déterminant dans la chronicisation du conflit.

En résumé, certains des parents étudiés ici semblent avoir des caractéristiques personnelles en matière de fonctionnement relationnel qui pourraient être liées à la présence de trajectoires hautement conflictuelles. La contribution relative du contexte et des problématiques de santé mentale au développement de ces difficultés de fonctionnement relationnel reste à clarifier. Une étude longitudinale de couples hautement conflictuels et de couples normaux, incluant une évaluation approfondie des traits de personnalité des deux conjoints, pourrait aider à comprendre la relation entre ce type de fonctionnement relationnel et les conflits chez certains parents.

Dynamiques de violence conjugale précédant la rupture

La présence de violence au sein du couple conjugal pourrait augmenter les risques d’impact du conflit parental sur le développement de l’enfant (Buehler, et al., 1998). Aussi, la présence des comportements de violence physique et verbale au sein des couples parentaux de l’échantillon a été relevée et décrite. La classification des dynamiques de violence conjugale de Straka et Montminy (2008) s’est avérée utile pour décrire les comportements de violence entre les parents.

Violence commune

Dans cette catégorie, la violence est utilisée de façon ponctuelle, à bout d’arguments, lorsqu’un conflit dégénère. La catégorie « violence commune » regroupe les situations familiales dans lesquelles des comportements violents, verbaux ou physiques, ont été recensés sans toutefois que l’intervenant indique un déséquilibre de pouvoir ou qu’il identifie clairement la présence d’un abuseur et d’une victime. La vignette d présente un exemple de couple qui s’inscrit dans cette catégorie :

39 Vignette d

Pendant la vie commune, il y a présence d'épisodes de violence verbale (cris, insultes), et d'événements pendant lesquels les conjoints se lancent des objets. Ils en viennent aussi à "se chamailler", i.e. se bousculer. La violence provient des deux parents.

Dynamique de pouvoir et de contrôle

Dans cette catégorie, des enjeux de pouvoir et de contrôle sont présents; la violence est à peu près toujours initiée par l’abuseur : la victime use rarement de violence (si elle le fait c’est pour se défendre). La catégorie « dynamique de pouvoir et de contrôle » regroupe les situations où l’intervenant a clairement indiqué qu’une dynamique de violence conjugale, caractérisée par la présence d’un abuseur et d’une victime, était présente, ainsi que les couples au sein desquels un des conjoints était décrit comme très passif et l’autre comme impulsif, intense et instable. Dans ces dyades, un des conjoints semble prendre l’initiative de l’action voire le contrôle de la relation, alors que l’autre se comporte comme une victime impuissante. La vignette suivante regroupe des indices qu’une dynamique de pouvoir et de contrôle est présente :

Vignette f

Quand la mère a quitté le père, elle était aux prises avec le cycle de la violence conjugale; elle s'était alors réfugiée dans une maison d'hébergement pour la violence conjugale. (…) C'est madame qui est partie. Elle a tenté de quitter monsieur plusieurs fois sans y arriver, se sentant trop dépourvue sans lui, se demandant ce qu'elle allait faire avec ses enfants...

Le tableau 10 présente la répartition des couples parentaux en fonction de leur appartenance à un type de violence avant la rupture (s’il y a rupture). Dans la catégorie « pas documenté », on retrouve les parents pour lesquels les données ne sont pas disponibles quant à la présence ou à l’absence de violence pendant la vie commune. Une catégorie « pas de violence » a été intégrée afin de démontrer qu’aucune situation où la violence est absente n’a été recensée. La catégorie « dynamique de pouvoir et de contrôle » a été subdivisée de manière à présenter, d’une part, les individus identifiés comme abuseurs et d’autre part les individus identifiés comme les victimes par les intervenants et pour permettre l’identification des rôles respectivement joués par les mères et les pères au sein de cette dynamique.

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Tableau 10: Dynamiques de violence conjugale en fonction du sexe et du rôle joué dans la dynamique

Dynamique conjugale Pères (n) Mères (n)

Pas documenté 3 3

Pas de violence 0 0

Violence « commune » 8 8

Dynamique de pouvoir et de contrôle Abuseur 8 4

Victime 4 8

À la lecture de ce tableau, certains constats peuvent être faits. D’abord, l’absence de situations dans lesquelles aucune violence n’a été recensée semble indiquer que la violence physique ou verbale est

systématiquement présente au sein des situations familiales hautement conflictuelles signalées à la protection de la jeunesse, à divers niveaux d’intensité. Selon une enquête canadienne (Hotton, 2001), dans une

population générale de couples séparés, 28 % des femmes et 22% des hommes qui ont été en contact avec leur ex-conjoint(e) ont eu au moins une expérience de violence avec ce partenaire au cours des 5 années précédant l’enquête, alors qu’ils vivaient avec lui ou après la séparation. Le fait que la violence soit systématiquement recensée dans les situations familiales de la présente étude illustre la nature clinique de notre échantillon.

Bien que la violence est systématiquement présente dans l’échantillon, elle se présente sous différentes formes : les deux types de violence décrites par Straka et Montminy (2008) y sont représentés. Toutefois, selon ces auteures, dans les dynamiques de pouvoir et de contrôle, l’abus est patriarcal et la violence est presque toujours initiée par l’homme. Dans l’échantillon actuel, deux fois plus de pères que de mères sont identifiés comme abuseurs, mais les mères sont tout de même relativement présentes parmi les abuseurs (4 mères). Il semble donc que le rôle d’abuseur ne soit pas réservé aux pères, du moins dans la population de la protection de la jeunesse de Québec. Les femmes qui abusent physiquement ou verbalement leur conjoint pourraient être moins facilement détectées par les intervenants, ou moins souvent dénoncées par leur conjoint, ce qui expliquerait qu’elles sont moins souvent recensées dans la littérature que les hommes abuseurs.

Coparentalité

Le type de coparentalité exercé entre les parents pourrait aussi jouer un rôle dans l’impact du conflit parental sur le développement de l’enfant. Dans l’échantillon à l’étude, le type de coparentalité exercé par les parents

41 suite à la rupture a pu être examiné dans 19 des 23 couples parentaux. Les 3 couples vivant toujours

ensemble et une des mères n’étant pas en contact avec le père ont été exclus de ces observations. Les trois types de coparentalité relevés dans la littérature (Baum, 2003; Hetherington & Kelly, 2002; Maccoby, et al., 1990) sont présents dans l’échantillon à l’étude. Toutefois, parmi les couples correspondant aux types de coparentalité conflictuelle et parallèle, des sous-groupes ont été identifiés. Ces sous-groupes permettent de décrire les couples parentaux en fonction de dynamiques et de contextes qui les caractérisent.

Coparentalité de type coopératif

Le type « coopératif » de coparentalité, qui décrit des parents qui communiquent fréquemment entre eux à propos de l’enfant et qui se disputent rarement, est absent des situations familiales au début de l’intervention de la protection de la jeunesse. À la fin de l’intervention, deux situations sur 23 se rapprochent de cette définition. Dans ces situations, c’est l’intervention de la protection de la jeunesse qui soutient l’instauration d’une coparentalité de coopération. C’est le cas dans la vignette qui suit :

Vignette e

Les contacts père-fils ont été introduits de manière graduelle, en commençant par une journée, puis deux jours incluant un coucher. Ce processus s’est fait de façon consensuelle avec les parents, la mère voulant éviter que le père se désengage de sa relation avec son fils. La mère sait que l’enfant a besoin de garder le

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