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Résultats cliniques :

Dans le document Osteotomie de scarf dans l'hallux valgus (Page 152-159)

Dans les séries que nous avons étudié, on compte entre 76,5 et 92,5 % de patients très satisfaits et satisfaits. Il n’existe pas de corrélation entre la satisfaction des patients et l’âge au moment de la chirurgie ou encore avec l’importance de la déformation marquée par l’angle M1P1 préopératoire. Cependant, elle existe pour les symptômes cliniques que sont les métatarsalgies, la raideur de l’articulation métatarso-phalangienne ou encore la douleur en regard de l’exostose. Cette satisfaction n’est pas corrélée de façon significative avec l’angle métatarso-phalangien au plus grand recul.

 Résultats radiologiques :

Même si le résultat radiologique est moins important aux yeux du patient, il est néanmoins indispensable d’essayer de retrouver une anatomie normale de l’avant pied afin d’éviter la récidive de l’hallux valgus à plus ou moins long terme [95].

Au plus grand recul, les chirurgiens peuvent obtenir une diminution significative des différentes déformations. Ils obtiennent ainsi une diminution de l’angle métatarso-phalangien et une normalisation de l’angle inter-métatarsien. Il est possible de réaliser un déplacement rotationnel du fragment distal

Les chirurgiens ont constaté qu’ils existent une corrélation entre l’angle intermétatarsien et le valgus phalangien, elle est présente en pré-opératoire et témoigne d’une évolution parallèle du metatarsus varus et du valgus phalangien dans l’aggravation de l’hallux valgus d’autant plus qu’elles sont corrélées à l’âge des patients. Leur corrélation au plus grand recul correspond à leur correction chirurgicale simultanée. Il existe également une diminution de la largeur de l’avant-pied ce qui facilite le port de chaussures. Cependant, malgré sa diminution, l’angle articulaire distal métatarsien reste élevé en post opératoire.

En effet, l’ostéotomie de Scarf est une ostéotomie diaphysaire. La correction de cet angle s’obtient par la rotation médiale du fragment plantaire mais au détriment de la translation latérale. Même s’il n’a pas été mis en évidence de corrélation ave le metatarsus varus, Coughlin et Carlson pensent qu’il est difficile de corriger un metatarsus varus important et une grande latéralisation de la surface articulaire dans le même geste. Néanmoins Barouk considère que toutes les déformations et même les plus importantes peuvent être corrigées par cette ostéotomie.

Il semble qu’il serait mieux corrigé dans les ostéotomies en Chevron et dans les doubles ostéotomies. Dans les ostéotomies en Chevron, les coupes osseuses se situent près de la tête métatarsienne.une action sur son orientation est beaucoup plus simple et un coin osseux médial peut même être réséqué. Mais, elle ne permet pas de translation latérale très importante du fait d’une faible surface de contact et du risque de faillite de l’ostéosynthèse ou de complication vasculaire comme l’ostéonécrose. Il n’est pas conseillé de les utiliser pour des metatarsus varus supérieur à 15° et de dépasser 30% de

Ostéotomie de SCARF dans l’Hallux Valgus

translation. Récemment, certains auteurs ont obtenus de bons résultats en réalisant de grandes translations. (jusqu’à 60%).

Cependant, Gayet et al ont constaté qu’il existe une perte significative de correction angulaire de 5° pour l’angle métatarso-phalangien et de 2° pour l’angle intermétatarsien entre les clichés post-opératoires et au plus grand recul sans modification de l’angle articulaire distal métatarsien. Langlois retrouve également une perte de correction mais seulement entre les contrôles post-opératoires et ceux à 45 jours, le résultat radiologique étant stable par la suite. Ceci peut être secondaire à la détente des parties molles ainsi qu’à une réalisation moins stricte des clichés radiologiques lors des consultations des 45 premiers jours. C’est pourquoi, il est nécessaire de maintenir en post-opératoire une période de marche avec appui talonnière d’avoir une légère hypercorrection de 3° à 5° en fin d’intervention.

Il existe également un raccourcissement significatif du premier métatarsien avec un recul moyen de 2,18mm. Un raccourcissement de 2 mm est retrouvé par Langlois. Il est préconisé par beaucoup d’auteurs car il permet de détendre l’articulation métatarso-phalangienne. Il est essentiellement utilisé dans les cas où il existe un premier métatarsien de type Plus ou dans le cadre d’un début d’hallux rigidus. Il peut être obtenu par l’orientation du trait distal (jusqu’à 3 mm pour Barouk) ou en enlevant un coin osseux sur chaque segment de l'ostéotomie. Ce raccourcissement n'est pas obtenu par les ostéotomies en chevron. Il existe même un allongement dans les ostéotomies d'addition du premier métatarsien. Il est donc très important de prendre en compte en

pré-pied. Barouk considère que 5 mm est le recul maximum acceptable à partir duquel il existe un risque important de métatarsalgies de transfert. Dans ces cas, il préconise d'associer à l'ostéotomie un geste de raccourcissement sur les métatarsiens latéraux. Le risque d'un raccourcissement important est l'élévation du métatarsien qui est également responsable de métatarsalgies de transfert par absence d'appui sous la tête du premier métatarsien. Langlois, quant à lui, ne met pas en évidence de différence significative dans l'évolution de cet angle.

Plusieurs causes peuvent être responsables de cette élévation. L'orientation de la coupe longitudinale est très importante. Il faut impérativement réaliser une ostéotomie avec une direction plantaire. Nyska [96] après des études sur os sec préconise une obliquité de 10° et Barouk préconise une obliquité de 30° afin d'obtenir un abaissement de la tête métatarsienne de 2 à 3 mm, la moyenne des auteurs décrivant une obliquité autour de 20°. Une autre cause est l'effet tuile. C'est une complication redoutable car difficilement décelable. Elle correspond à l'encastrement des deux segments osseux et peut même s'accompagner d'une supination du métatarsien. Il survient essentiellement pour les grands déplacements et chez les patients ostéoporotiques. Elle peut être secondaire à une compression trop forte lors de la synthèse ou à une faillite de l'ostéosynthèse. Barouk déclare mettre moins de compression qu'au début de son expérience et Coetzee propose une ostéosynthèse non compressive. Pour Steck et Ringstrom, cette complication représenterait 2% de leur série. Afin de le prévenir, ils ont proposé d'encastrer le segment osseux de l'exostosectomie entre les deux segments osseux ou même d'y interposer le tendon de l'adducteur de l’hallux.

Ostéotomie de SCARF dans l’Hallux Valgus

Effet tuile

Les chirurgiens ont également observé une augmentation significative de l'angle SM4/M2 qui se rapproche de la valeur théorique de 90°. Elle est la conséquence du raccourcissement du premier métatarsien suite à l'ostéotomie. Pour Maestro et al. ce rapport d'axe est important car le sésamoïde latéral est un lieu fixe autour duquel s'organise l'architecture du pied. S'il est respecté, la balance des charges et des appuis est équilibrée. Il n'existe pas à notre connaissance d'étude clinique analysant cet angle.

Enfin, il existe un repositionnement correct des sésamoïdes qui est significatif. C'est un geste important, car les sésamoïdes permettent d'orienter correctement le métatarsien lors de son appui au sol. Son efficacité est essentiellement secondaire à la retente de la sangle capsulo-sésamoïdienne comme l'atteste son lien avec la congruence articulaire. Cependant cette correction se dégrade entre les radiographies post-opératoires et au plus grand recul secondaire suite à la détente des parties molles. Comme Seite nous n'avons pas retrouvé de

corrélation significative entre l'indice de satisfaction des patients et la position des sésamoïdes.

Dans le document Osteotomie de scarf dans l'hallux valgus (Page 152-159)

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