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Réseaux pour la Prévention et la prise en charge de l’Obésité en Pédiatrie (REPOP)

BILAN À 6 ANS

1.8.3. RÉSEAUX VILLE - HÔPITAL 1. Institut St Pierre

1.8.3.2. Réseaux pour la Prévention et la prise en charge de l’Obésité en Pédiatrie (REPOP)

1.8.3.2.1. Fonctionnement des REPOP

Les premiers réseaux REPOP, Ile de France, Toulouse et Grand Lyon se sont constitués entre 2002 et 2004. On en recense actuellement sept: réseaux REPOP Ile-de-France, Toulouse, Franche Comté, Grand Lyon, Aquitaine, Nord Cotentin et Nord Réunion. Mis en place dans le cadre du PNNS1, ils répondent à la problématique posée par la franche augmentation de la prévalence de l’obésité en France chez l’enfant et par les enjeux que celle-ci représente en matière de santé et de coût économique. Avant leur mise en place, l’hypothèse initiale était que l’effet de ces réseaux dépasse leur propre cadre afin que la prise en charge de l’obésité soit de même qualité pour les enfants qu’ils fassent ou non partis du réseau. (66)

Ces 7 réseaux ont un objectif commun qui est donc la prévention de l’obésité. Chacun d’eux a développé des actions préventives à différents niveaux : scolaire auprès du corps enseignant en maternel, ou des professeurs d’éducation physique pour les enfants et adolescents, familial avec l’éducation des parents sur l’alimentation, la sédentarité et l’activité physique,… Les différents intervenants en matière de santé tels que les équipes de PMI, les services de santé scolaire et de l’Education Nationale ont été sensibilisés à cette prévention.

Grâce à une très bonne collaboration entre les REPOP et leurs partenaires privilégiés, les équipes de PMI et de médecine scolaire, le dépistage peut être réalisé le plus précocement possible. Ceci en améliore les résultats. Une meilleure efficacité a également été observée, permise par une bonne communication entre les différents acteurs.

Les REPOP réalisent une prise en charge qui se veut de proximité et pluridisciplinaire avec une équipe médicale et paramédicale variée (diététiciens, psychologues,…) au sein de laquelle la communication est de mise. La prise en charge de l’enfant obèse se fait également dans la durée : celui-ci s’engage initialement pour deux ans de suivi régulier, avec des

consultations médicales répétées tous les 2 à 3 mois et l’intervention de paramédicaux en fonction des besoins et des souhaits de la famille. (67, 68)

Les REPOP bénéficient de financements spécifiques provenant d'une enveloppe budgétaire dédiée aux réseaux, la Dotation Régionale pour le Développement des Réseaux (DRDR). Cette dernière est financée conjointement par les Unions Régionales des Caisses d'Assurance Maladie (URCAM) et les Agences Régionales d'Hospitalisation (ARH). Le fonctionnement du réseau ainsi que les consultations des médecins libéraux adhérents sont financés par ce budget. Une partie de ce budget est également allouée aux consultations auprès des paramédicaux, psychologues et diététiciennes, habituellement non remboursées par la sécurité sociale, pour les familles les plus démunies. (28)

1.8.3.2.2. Les acteurs de terrain

Le médecin libéral qui dépiste l’obésité chez son jeune patient et décide de l’inclure dans le réseau avec son accord et celui de sa famille, est responsable de la prise en charge et du suivi. Il peut se faire aider par des professionnels paramédicaux adhérant au réseau et par l’équipe de coordination du réseau.

Les professionnels adhérents bénéficient de divers avantages, tant sur le plan de la formation que financier. En effet, des journées de formation sont réalisées, des outils validés d’aide à la prise en charge sont mis à leur disposition. Enfin, une meilleure communication entre les différents professionnels est possible grâce à un accès facilité via le réseau. Il existe une rémunération complémentaire des médecins lors de consultations dans le cadre du réseau et les consultations diététiques et psychologiques nécessaires sont prises en charge par le réseau. (68)

1.8.3.2.3. Un dossier médical partagé

Afin d’obtenir une coordination entre professionnels qui soit la plus efficace possible, un dossier médical partagé a été mis en place. Celui-ci est même informatisé et sécurisé, opérationnel depuis début 2008 pour certains REPOP comme celui d’Aquitaine. Il comprend les différentes consultations médicales d’inclusion et de suivi, les comportements habituels du patient inclus sur le plan diététique et de l’activité physique. Il permet de suivre l’évolution de

l’IMC sur les courbes de croissance. Les professionnels paramédicaux, diététiciennes et psychologues du REPOP y ont également accès. (69)

1.8.3.2.4. Premiers résultats d’évaluation

Le réseau REPOP Toulouse Midi-Pyrénées a publié en 2006 ses premiers résultats. Il en ressort une forte adhésion des partenaires du réseau tant sur le plan des médecins et des paramédicaux libéraux qu’au niveau des enseignants en éducation physique et sportive, de la protection maternelle et infantile ou des représentants des crèches… En effet la participation au dépistage et à la prise en charge de l’obésité pédiatrique représentait alors environ 1500 professionnels. 900 enfants ont bénéficié de cette prise en charge, et 85% de ceux suivis sur 2 ans ont baissé ou stabilisé leur IMC. On ne dénombrait par ailleurs que 20 à 25% d’enfants perdus de vue. (70)

L’évaluation globale des REPOP est en cours, ceux d’Ile-de-France, Toulouse et Franche-Comté est réalisée par un même évaluateur externe. Afin de pérenniser ces réseaux, une évaluation finale est nécessaire. Cependant, aucune donnée de référence n’existe à ce jour pour permettre la comparaison entre une prise en charge « classique », extra-réseau et une prise en charge pluridisciplinaire telle que proposée par les REPOP. Des données épidémiologiques doivent donc être recueillies afin de permettre une réelle évaluation qui pourrait rendre pérennes les REPOP. (66)

II. ASSOCIATION