• Aucun résultat trouvé

Réseau de chaleur biomasse à Graulhet

Partie 3 : Projets annexes

1. Réseau de chaleur biomasse à Graulhet

1. Présentation du projet

En mars 2011, l’agence GPI a répondu en conception-réalisation à un projet de réseau de chaleur biomasse. Ce réseau concerne la commune de Graulhet dans le Tarn (81). Le marché est public.

Le maître d’ouvrage, Trifyl, est un syndicat mixte départemental de valorisation des déchets ménagers. Mandataire de ce projet, Cegelec s’est associé avec l’architecte Benoit Cabrol, le bureau d’études Berim représenté par Jean-Pierre Lombard et le constructeur de chaudière bois Reka représenté par Jean-Pierre Groff. Le projet consiste en deux réseaux de chaleur : un réseau rive droite et un réseau rive gauche.

fig 42 : logos de Trifyl, Benoît Cabrol, Berim, Reka source : site internet des différentes entreprises

Le réseau rive droite est alimenté par une chaudière bois de 1,8 MW et deux chaudières gaz d’appoint de 3,5 MW et 1,2 MW. Ce réseau mesure 4,4 km (aller-retour) et alimente 16 sous-stations : une crèche, une école maternelle et primaire, une piscine, un centre social, deux foyers de logements, un office du tourisme et une poste, un gymnase, une discothèque, deux HLM et un lycée. La chaufferie du réseau rive droite est à créer.

fig 43 : insertion paysagère : chaufferie bois & gaz rive droite à créer source : Benoît Carol :

Le réseau rive gauche est alimenté par une chaudière bois Köb existante et un chauffe-eau Guillot existant. Ce réseau mesure 700 mètres (aller-retour) et alimente 3 sous-stations : une médiathèque, un cinéma et un EHPAD. La chaufferie existante du réseau rive gauche nécessite une mise en conformité : nouvelle cheminée, dépoussiéreur et décendreur.

La fourniture en énergie biomasse doit couvrir 80% des besoins. Ce taux de couverture est contractuel, il doit être atteint à chaque saison de chauffe sous peine de pénalités. Le maître d’ouvrage nous a fourni les besoins en chauffage et en ECS de chaque sous-station. Le bureau d’études a dimensionné la chaudière bois afin d’atteindre le taux de couverture souhaité et les deux chaudières gaz d’appoint en cas d’indisponibilité de la chaudière bois.

La puissance en gaz a été volontairement divisée en deux. La chaudière de 1,2 MW représente la part nécessaire à l’ECS en dehors de la saison de chauffe, période pendant laquelle la chaudière bois cesse de fonctionner.

fig 44 : schéma d’alimentation de la chaudière bois Reka

ordre de combustion : silo avec racleur à échelle, chaudière, filtre électrostatique source : Reka

Le maître d’ouvrage nous a fourni un tracé du réseau de chaleur. Le bureau d’études en a établi un autre, tout aussi long, mais optimisé du point de vue du terrassement.

Ci après un extrait du réseau rive droite, en rouge le réseau initial et en vert le réseau optimisé avec les points de conflit repérés en violet :

fig 45 : tracé optimisé : vue partielle du réseau rive droite source : Bérim

2. Travail personnel

Connaissant le tracé, les puissances des chaufferies et des sous-stations, j’ai dimensionné le réseau de chaleur à l’aide d’abaques. J’ai ensuite consulté des fournisseurs de tuyaux pré-isolés, des entreprises de génie civil spécialisées dans le terrassement et des entreprises de pose de réseau. Le marché étant public le prix représente 30% de la notation.

J’ai donc choisi les entreprises dont l’offre était la moins onéreuse tout en restant techniquement viable. A partir de la documentation technique de l’entreprise choisie pour les tuyaux pré-isolés, j’ai déterminé les pertes de charge du réseau de chaleur. En parallèle j’ai consulté des fournisseurs d’échangeurs à plaques. De la même manière, j’ai choisi le fournisseur le moins-disant. J’ai pu ensuite dimensionner et consulter les fournisseurs de pompes primaires, secondaires et de circulation de chaudières. J’ai aussi consulté des entreprises pour les cheminées des deux chaufferies, pour cela j’ai du me familiariser avec la réglementation en vigueur. J’ai aussi consulté les vases d’expansion, le ballon tampon, le décendreur et le nettoyeur de la chaufferie existante, les chaudières et brûleurs gaz.

Au total j’ai réalisé et comparé une vingtaine de consultations.

3. Travail en équipe

Ce projet a été réalisé en deux semaines. Le temps nous manquant, le projet fut un réel travail d’équipe :

- Lionel Aprahamian, chef de projet senior Cegelec et chef de ce projet, a rédigé toutes les pièces contractuelles et la réponse à l’offre.

- Charles Christin a établi des ratios pour évaluer rapide

ment les besoins en robinetterie (vannes, thermomètres, soupapes…), les compteurs de calories, la régulation, le désenfumage.

- Eric Rumeau, chef de projet Cegelec, a réalisé le chiffrage et la rédaction du contrat de maintenance.

- Nicolas Dassé, chef de projet électricité Cegelec, a réalisé le chiffrage de la partie électricité. Pour établir le chiffrage en puissance des armoires électriques, Nicolas Dassé avait besoin de la puissance des différents organes propres à la partie CVC : pompes, régulation, décendreur, nettoyeur, chauffe-eau… L’échéance finale à l’appel d’offre était de deux semaines et une partie de mon travail était le point de départ du chiffrage des armoires électriques. J’ai eu donc très peu de temps pour réaliser la consultation des pompes et de tout ce qui en était en amont : tuyaux pré-isolés, pertes de charge réseau, échangeurs.

- Aurélie Becchio, assistante de l’agence GPI, s’est chargé de la mise en forme de l’offre finale et a effectué l’inventaire des pièces contractuelles à fournir.

Tout le chiffrage fut donc effectué par Cegelec au sein des mêmes locaux, la communication était ainsi très facilitée. La communication ne fut pas aussi aisée avec les autres membres du groupement.

En effet, il est difficile de travailler à distance. Certains membres du groupement sont difficilement joignables, et donner des explications techniques à un problème précis se montre périlleux par téléphone. L’échange d’informations par email est très efficace mais quelque peu différé. Nous avons plusieurs fois communiqué tous ensemble en conférence téléphonique ; mais ce mode de communication présente ses faiblesses, il est fréquent de couper involontairement la parole des différents interlocuteurs, et vis-versa.

La réponse à l’offre fut une période très intense. A quelques heures de l’échéance, certaines pièces contractuelles nous manquaient encore. Le dossier fut rendu à l’heure. Le temps nous a énormément fait défaut.

Deux semaines plus tard nous avons reçu de la part du maître d’ouvrage une dizaine de questions concernant notre offre. Il nous était demandé de répondre à l’ensemble des points relevés en moins de trois jours. Les questions étaient variées : elles portaient sur le tracé du réseau, sur le système de récupération de cendres, sur les hypothèses de calculs, sur la régulation, etc.

Je me suis donc penché sur la question qui me concernait : la fourniture des documentations techniques sur les équipements installés pour la mise en conformité de la chaufferie existante.

4. Audition

La notation pour ce projet est la suivante : 30% pour le prix des travaux, 35% pour le prix global (travaux + maintenance), 35% pour la technicité.

Nous avons appris quelques jours après notre réponse au dossier que notre prix pour les travaux nous plaçait à la troisième place vis-à-vis de nos concurrents. Le maître d’ouvrage a quand même voulu entendre notre offre lors de l’audition qui se tenait deux semaines après le rendu du projet.

L’audition est très cadrée. A chaque partie est alloué un temps précis, au total l’oral ne doit durer que 25 minutes. Malheureusement je n’ai pas pu assister à l’audition. A ce moment là j’étais très occupé par un nouveau projet : la cité municipale de la mairie de Bordeaux. Tous les membres de notre groupement avaient rendez-vous dans nos locaux pour partir tous ensemble à l’audition. Je fus très heureux de mettre des noms sur des visages et d’enfin rencontrer toutes ces personnes avec qui j’avais travaillé par email et par téléphone.

Au retour de l’audition, Lionel Aprahamian fut satisfait de la prestation générale.

Cependant nous avons appris quelques jours plus tard que nous avions perdu l’affaire.

5. Impressions personnelles

J’appris par ce projet la difficulté du marché public : la gestion du temps, les pièces contractuelles et la cohérence technicité-prix. J’ai appris à gérer le peu de temps qui m’était alloué. J’ai découvert le travail en équipe, j’ai assimilé la notion de priorité dans les tâches qui m’étaient demandées afin de ne pas bloquer le travail de mes collègues qui en découlait.

J’ai appris à anticiper les délais de réponse des fournisseurs afin de finir mon travail dans les temps. J’ai appris à perdre fièrement ! Nous avons travaillé avec ardeur pour finalement perdre l’affaire, pour rien ? Je ne pense pas. La cohésion au sein de Cegelec nous a confortés dans l’idée que l’agence GPI peut répondre à des offres communes de CVC et d’électricité.

Documents relatifs