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Figure 5.4 – Mosaïque d’images de la lame 3H prises à l’objectif 5X (champ 2mm pour chaque image) couvrant toute l’épaisseur de la paroi vaginale, de l’épithélium (en bas) à l’adventice (en haut). A gauche : images en transmission, au centre : images d’azimut, à droite : histogrammes d’azimut.

On distingue sur ces images avec un champ plus large très distinctement trois zones, une zone sous épithéliale avec des histogrammes de l’azimut du retard moins piqués mais ayant une valeur privilégiée ; une zone intermédiaire correspondant à la muscu- leuse avec une orientation des fibres marquées au rouge picrosirius très privilégiée ; une zone sous vésicale qui serait l’adventice avec également un azimut du retard pri- vilégié. On observe également que l’azimut du retard des fibres marquées au rouge Picrosirius est homogène sur toute l’épaisseur du vagin étudié.

Nous avons effectué ces mesures sur trois autres lames, une 3H colorée 15 minutes au rouge Picrosirius, deux lames 3T colorées 5 et 15 minutes au rouge Picrosirius. Ces mesures retrouvent les mêmes tendances, c’est à dire trois zones distinctes mais avec une azimut du retard privilégiée et concordante entre les trois territoires décrits.

5.2

Réponses polarimétriques de tissu vaginal prolabé et

non prolabé

La dernière série de mesures de tissu vaginal sous vésical a concerné une patiente opérée d’une hystérectomie pour cause fonctionnelle qui a accepté qu’un fragment de vagin soit prélevé concomitamment dans les mêmes conditions que les prélèvements précédents. Cette patiente n’avait pas de prolapsus avec un point Ba à -3cm, un point C à -6cm et un point Bp à -3cm. Nous avons effectué des mesures au champ large, c’est à dire 2 x 2,5mm, dans les mêmes conditions que les mesures décrites précédemment pour les lames 3T et 3H (15 micromètres d’épaisseur et 5 minutes de coloration au rouge Picrosirius). Toute l’épaisseur du fragment vaginal a été étudiée sur différents

86 CHAPITRE 5. RÉSULTATS SUR LES PAROIS VAGINALES

axes pour des coupes longitudinales et transversales qui sont dénommées 5T et 5H. On observe dans ces fragments également trois territoires distincts, une zone sous épithéliale avec un azimut du retard très privilégié, une zone intermédiaire correspon- dant à la musculeuse aves ses nombreux vaisseaux (trous dans les images en transmis- sion) qui n’a presque pas d’azimut privilégiée du retard et enfin une zone sous vésicale qui retrouve un azimut privilégié presque identique à celle de la zone sous épithéliale. Ces mesures ont été répétées sur les lames 5T et 5H, sur différentes zones retrouvant une homogénéité dans les résultats.

Si on compare nos résultats polarimétriques entre les lames de fragment vaginal sous vésical issues d’une femme porteuse d’un prolapsus (lames 3T et 3H) et celles issues d’une femme indemne de prolapsus (lames 5T et 5H), on observe des zones histologiques identiques mais une organisation des fibres prenant le rouge Picrosirius différente.

Ainsi les trois zones décrites dans la littérature : chorion sous épithélial, muscu- leuse, adventice apparaissent distinctes et reconnaissables sur toutes les lames. Dans le tissu vaginal prolabé, il existe une homogénéité de l’azimut du retard sur toute l’épais- seur du tissu vaginal, qui est relativement privilégié. En revanche, l’azimut diffère selon les trois zones histologiques dans le tissu vaginal non prolabé avec un azimut privilé- gié et proche dans le chorion sous épithélial et l’adventice et une zone musculeuse sans véritable prédilection de l’azimut.

Figure 5.5 – Analogue à la figure 5.4, sur une coupe T de paroi vaginale d’une patiente non prolabée.

5.3

Conclusion

Nos résultats sur les lames histologiques de vagin sont très expérimentaux et en nombre insuffisant pour affirmer une tendance. Cependant, nous avons constaté une différence notable, dans l’organisation des fibres de structure dans l’épaisseur du frag- ment vaginal, sur toute sa surface entre le prélèvement issu d’un prolapsus et celui sans

5.3. CONCLUSION 87

prolapsus. Cette différence d’organisation est à confirmer sur un plus grand nombre de prélèvements. Si une tendance se confirmait, nous pourrions utiliser le Mueller complet en rétrodiffusion, in vivo, afin de tenter de mettre en évidence cette différence structu- relle entre le vagin prolabé et le vagin non prolabé. Si ces hypothèses se vérifiaient, une étude pourrait être envisagée afin d’observer les différences de structure en fonction des prothèses mais aussi en fonction des résultats anatomiques après cure chirurgi- cale de prolapsus et ainsi mieux comprendre les succès et les échecs des chirurgies du prolapsus.

Chapitre 6

Résultats sur les cols utérins

6.1

Le contexte médical (projet POLCOLPO)

Dans les tissus biologiques épais, la lumière subit de nombreuses diffusions avant d’émerger et d’être détectée par le système imageur. Comme nous l’avons mentionné dans le chapitre 3, en éclairage spatialement incohérent il en résulte une dépolarisa- tion significative, plus importante dans le rouge que dans le vert en raison de la dé- pendance spectrale de l’absorption de l’hémoglobine. Une étude préliminaire menée sur quelques conisations à l’état frais a suggéré que la réponse polarimétrique du col utérin observé en rétrodiffusion était celle d’un dépolariseur pur, sans retard ni diat- ténuation, avec une possible corrélation entre le pouvoir dépolarisation et la présence de zones dysplasiques, ces dernières paraissant moins dépolarisantes que les tissus sains [117], une tendance observée également sur d’autres tissus aux premiers stades du développement tumoral [118, 119].

Les dépolariseurs purs, dont la matrice de Mueller a la forme donnée par l’éq. 3.46, peuvent être caractérisés par des techniques plus simples que la polarimétrie de Muel- ler, comme le Contraste en Polarisations Orthogonales, que nous nommerons dans la suite par son acronyme anglais OSC. Cette technique, décrite plus en détail par la suite, a pu être mise en œuvre sur un colposcope pour des mesures in vivo.

Nous avons ainsi mené, dans le cadre d’un projet ANR une étude clinique prospec- tive dont l’objectif principal était de comparer les performances de l’imagerie OSC et de la colposcopie classique pour le diagnostic des CIN [120].

Nous avons inclus 141 patientes ayant un FCU anormal. Les patientes ont bénéficié d’une première consultation en colposcopie classique avec des biopsies sur les zones qui semblaient les plus anormales. Puis les patientes ont bénéficié d’une deuxième consultation avec l’imageur polarimétrique avec des biopsies sur les zones considé- rées comme nouvellement anormales (claires) en polarimétrie c’est à dire différentes de celles identifiées lors de la première consultation. Nous n’avons pas montré d’amé- lioration de la sensibilité ou de la spécificité avec l’imageur polarimétrique, mais cette étude a permis de comprendre pourquoi l’OSC est insuffisant et de définir de nouvelles pistes.

90 CHAPITRE 6. RÉSULTATS SUR LES COLS UTÉRINS