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Répondant aux critiques, et aux maîtres qui combattaient les lendits,

M. Couatajoute :

« Les difficultés de l'application amènent les hésitants à contester

même

l'utilité de l'entreprise et les encouragent à en exagérer les

défauts... On

imagine volontiers que les promoteurs de

l'œuvre obéissent à

un engoue¬

ment, peut-être à un intérêt, comme s'il n'était pas plus

commode de suivre

l'opinion que de lui faire violence... Nous

poursuivrons néanmoins notre

chemin, attentifs auxconseils utiles etbienveillants,indifférents aux

critiques

vaines.... Nous voulons qu'avoir fait figure dans un lendit soit

bientôt

un

honneur quelesparentsdésirerontpourleur fils....Nous

souhaitons enfin

que

les victoiresremportées dansces fêtes évoquentdans tous

les esprits

non-seu¬

lement l'idée de lasanté etde la force physique, maisencore celledu courage,

de la vertu morale et, par suite, l'espérance d'autres victoires sur

d'autres

champs de bataille... Pendant que dans l'exercice

de la corde à traction, les

deux équipes rivales s'are-boutaient vigoureusement en

face l'une de l'autre

sans qu'aucune d'elles cédât un pouce de terrain durant

des minutes qui

paraissaientplus longues auxspectateurs qu'aux

combattants h... je pensais....

1. L'équivalentdecettelutteà la cordeseproduit depuis un an surle front

où les

deuxéquipesennemiesnesecèdentpas unpoucedeterrain;où lesminutes

paraissent

plus longuesaux«civils» spectateursqu'aux«poilus» combattants.

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que l'amour de la gloireet le mépris de la fatigue et du danger ne sont pas

encore éteints dansnotre race, et queles destinées de la Francene sont pas linies. Jevous remercie de nous avoir donné àtous cetteimpression réconfor¬

tante, etvous donne rendez-vous à l'an prochain.» Hélas ! M. Couat mourait l'année suivante, en 1898.

Cette CEuvre, àlaquelle lePrésident Carnot avait offert la Coupe prési¬

dentielle; le Comité Dupleix, une Plaquette comme second prix aux

Lycées, etla Ville de Bagnères-de-Bigorre une Coupe en marbre comme

prix des Collèges,cetteœuvreessentiellement pédagogique, physiologique,

socialeetpatriotique, gênaittrop les maîtres de l'enseignement ainsi que les directeurs d'Associations gymnastiques politiques. Le recteur Couat

eut à souffrir énormément des résistances; nous-mêmes avons connu toutesles vilenies faites dejalousie"et d'orgueil. Cetteœuvreuniversitaire,

la seuleenFrance bienorganisée, carParis impulsif avait tout gâté,fut supprimée tout-à-couppar l'Université d'un simple trait de plume, après quinze années consécutives d'existence et de succès toujours meilleurs.

Pourquoi faut-il qu'ilenait été ainsi ! Combien la France eût bénéficiéde

cette œuvre des lendits dans la guerre actuelle! Les universitaires qui aujourd'huise fonttuer, comme d'ailleurs les illettrés, car tout le monde

estfrançais dans lestranchées, étaient alorsdes sceptiques déprimantsou despacifistes béats. Trop d'entreeux ont contribué à détendre le ressort des forces nationales que l'universitaire, le Recteur Couat, d'ailleurs fils d'officier, cherchait à tendre toujours davantage avec le concours de la jeunesse scolaire. Une grande faute a été commise, il faudralarépareren rétablissant les lendits après laguerre.

Les lendits supprimés et ayant fixé ma résidencé à Pau, j'y donnai,

en1903, uneconférencesur1

Éducation

physique en Suède. Le Ministère

de l'Instructionpublique m'avait envoyé, en1898, enmissionà Stockholm

pour y étudier la Méthode de gymnastique suédoise de Ling. Y ayant trouvé la vérité éducative physique, je la proclame depuis, et depuis, naturellement, cette véritégêneénormémentses puissants adversaires.

Ling a fait pour la classification des mouvements ce qu'avait fait,

en 1737, son compatriote Linné pour la classification des espèces. Les

bases de la systématique actuelle en Histoire naturelle et en

Éducation

physique sontdues aux deux Scandinaves: Linné etLing.

Jerépondis au désir que m'exprima Mme la Directrice de

l'École

Normale

d'Institutrices de Pau derépéter à sesélèves ce qu'elles avaient entendu

dansma conférence. Je me rendis donc à cette école, j'y revins le jour

suivant. Apercevant lebien queje pouvais faire à larace parl'institutrice, je continuai mescauseries. Elles se transformèrent en un Cours. Ainsi, pendant dixans, de 1903 à 1913, jemesuis rendu bénévolement deux fois

par semaine à cette école. J'obtins d'excellents résultats. Grâce à cet enseignement, les écoles dudépartement des Basses-Pyrénées sont pour¬

vues demaîtresses compétentes, enéducation physique.

Le Président du CongrèsInternational de

l'Éducation

physique organisé

en 1913 par le Comité de Paris de la Ligue Française de

l'Éducation

physique,m'ayant demandé de présenter mes élèves à côté des déléga¬

tions des dames gymnastes suédoises, danoises, belges, italiennes, an¬

glaises, tousles moyenspratiquesde voyage et de séjour étant assurés,

le refus de laDirectrice decette

École,

refus auquel s'associa le Ministre

de l'Instruction publique àquij'en appelai autitre de chefsuprême,etqui

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necrut pas devoir révoquer celui de sa

subordonnée, m'empêcha ainsi de

présentermonoeuvrenationale. Ayant

perdu l'autorité morale vis-à-vis

demes élèves, jemeretirai ; et voilà comment,après

dix

ans

de pénibles

labeurs,madeuxième œuvre a été supprimée,comme celle des

lendits,

mapremièreœuvrenationale,le fut après quinze ans

d'efforts

et

de succès.

Il faudra reprendre cela après laguerre.

L'UNION SACRÉE

Bien avant « l'Unionsacrée » actuelle, laLigue française l'avait procla¬

mée.A l'heure même où les pacifistesetles maîtresdelà jeunessescolaire enfonçaient la hampe du drapeau français dans

le fumier, le Conseil

Central Directeur de la Ligue française, réuni à Pau le 28 Avril

1907

en Assemblée générale statutaire, émettait, sur ma proposition,

la Décla¬

ration de principe suivante :

« Le Conseil Central Directeur estime quel'œuvrede la Ligue

» estavanttout une œuvred'Hygiène sociale etde Mutualité parlasanté

» physique. Cette œuvre, par ce faitmême, doit être une œuvre

d'union,

» groupant autour d'elle toutes les bonnes volontés, toutes

les

compé-» tences ettousles dévouementsd'où qu'ils viennent,pourvu qu'ils soient

» tolérantset sincères.

» Le Conseil CentralDirecteur, faisant œuvre de paix sociale,

recher-» cherasans cesse cequipeutunirtous les membres de laPatrie afin de

» la rendre plus forte et plus respectée :par le Livre toujours, et par

»

l'Êpêe,

quandl'obligationserafaite

à

la France

de défendre

son

terri-» toire etson honneur.

» Le rôle de la Ligue est de combattre le mal physique et

» moralsous toutes ses formes;

» Sonbut estlapratique d'une bonne sociologie en faisant le plus de

» bienpossible par une meilleure santé collective, obtenue

d'après

une

» formulerationnelled'éducationphysique;

» Sondésir est de contribueràla grandeurde la France par la

prépa-» rationau servicemilitaire de lajeunessescolaire et post-scolaire, et de

» larendre plus entreprenante et plus hardiedans les luttes dela vie par

» la formation de la volonté et du caractère au moyen des exercices

» physiques rationnellementappliqués.

» Sa devise est :

» Pour la Patrie ! Par le Foyer; Par

l'École

; Par la Caserne. » Telle estl'œuvre de laLigue française de

l'Éducation

physique dont le

Ministère de l'Instruction publique vient, une troisième fois, de refuser

dernièrementle concours lors dela constitution du Comité de

l'Éducation

physique delaJeunesse

française 1.

Je conclus :

1. Voir :Pour devenir meilleurs : le Comité de l'Éducation physique de la Jeunessefrançaise «Revue des Jeux scolaires etd'Hygiène sociale», Juillet-Décembre 1914

pages115 à118.

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CONCLUSION

DEBOUT, LES MORTS !

Debout, les Morts ! Debout ! Renaissez à la vie ! Vous les vaillants et vouslesforts ! Combattants glorieux, soldats deGergovie

O ! fiers gaulois ! Debout, les morts !

Debout, debout les morts des champs Catalauniques, Vainqueurs des hordes d'Attila !

Les voiciprécédés de vapeursméphitiques, Debout, les morts ! Les Huns sontlà ! Debout, lesmorts tombés aux bords de laVienne,

Debout, vainqueurs des Sarrasins ! Défenseursettémoins denotrefoi chrétienne,

Debout ! Voici les assassins !

Ettoi, grandempereur d'Occident, Charlemagne ; Et toi, Roland, preuxtriomphant,

Redressez-vous! Debout ! Et sus à l'Allemagne

Avec l'épée etl'olifant !

Ettoi, la vierge noble, o ! Jeanne la Lorraine,

Debout ! Accours ! O ! lève-toi ! Le païen a détruit en sa hideuse haine

Reims, où tufis sacrertonroi !

Etvous tousnos grands rois, vousqui fîtes la France

Denotre doux pays, sibeau ! Qui fîtesl'unitéplus solideet plus dense

En la soudant parle marteau;

Vous tous, hommes

d'État

; voustous, hommes deguerre, Soldats du Droitet de l'Honneur;

Toi, le peupleanonyme, endormisousla terre, Réveillez-vous ! Malheur ! Malheur !

Debout, les Morts de laPremière République !

Fils de laRévolution !

Debout ! Debout ! Debout ! Fusils, tambours etclique,

Au cri : « Vive la Nation » !

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Et loiNapoléon, puissant Maître

du monde,

Lequel àtes pieds s'inclina,

Toi, quitins danstamain l'aigle

de Prusse immonde

Etl'étouffas àIéna !

Etvous tous les géantsde la

Grande épopée,

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