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Suite à la revue exploratoire nous avons pu définir différents concepts qui découlent de notre thématique. Ces concepts sont les suivants : l’addiction, la prise en charge et les thérapies.

2.6.1 Addiction

Afin de pouvoir cibler notre thématique, nous avons recensé les différentes addictions existantes. D’après Morel et al. (2010), nous ne pouvons pas classer les différentes drogues selon qu’elles sont « dures » ou « douces », cependant nous pouvons les classer en fonctions des types d’effets qu’elles provoquent chez l’individu, que ce soit physiques ou psychiques.

Dépresseurs Stimulants Perturbateurs

 Alcool  Opiacées : - opium - morphine - codéine - méthadone - buprénorphine - etc.  Tranquillisants - benzodiazépines - barbituriques  Solvants volatils - éther - etc.  Anesthésiants - GHB - kétamine - etc.  Nicotine  Caféine  Théine  Cocaïne (crack)  Amphétamines - speed - ecstasy - MDEA, MDA - ritaline - etc.  Méthamphétamines  Antidépresseurs  Poppers  Khat  etc.  Cannabis (THC) - herbe, marijuana - haschich - huile  Hallucinogènes - LSD, acide - champignons - datura - PCP ou angel dust - etc.  Artane  etc. (Morel et al., 2010, p.22) Les auteurs recensent également d’autres addictions telles que le jeu pathologique, la cyberaddiction, les achats compulsifs, les addictions sexuelles, l’addiction aux relations affectives, les troubles du comportement alimentaire (anorexie et boulimie), la dépendance à l’exercice physique, le

jeu du foulard et autres formes de strangulations, l’addiction au travail (workaholism), l’addiction au crime, la dépigmentation volontaire et la dépendance aux thérapies. Suite au développement de ce concept, il ressort que les addictions qui nous intéressent sont celles liées aux substances et plus précisément l’addiction liée à l’alcool.

2.6.2 Prise en charge et thérapies

Pour pouvoir parler de prise en charge, il est nécessaire de définir les rôles de chacun dans la relation infirmière-patient. Il est important, en premier lieu, de définir la relation d’aide dans la profession infirmière.

La relation d’aide consiste en une interaction particulière entre deux personnes, l’intervenant et le client, chacune contribuant personnellement à la recherche et à la satisfaction d’un besoin d’aide. Cela suppose que l’intervenant adopte une façon d’être et de faire, et la communique de façon verbale et non verbale en fonction des buts poursuivis. Ces buts sont à la fois liés à la demande du client et à la compréhension que le professionnel a de cette difficulté. (Chalifour, 1999, p. 33)

Selon Chalifour (1999), le client possède des caractéristiques biologiques, cognitives, émotives, sociales et spirituelles interreliées et toujours en interactions avec son environnement. Lors d’une intervention infirmière, il est important de prendre en compte tous ces aspects. S’ils ne sont pas pris en considération, il y a un risque de créer un échec thérapeutique. Le but de la relation d’aide professionnelle est de créer des conditions optimales pour aider le client à composer avec la difficulté qu’il présente. Les conditions sont

décrites de la façon suivante, « reconnaissance du client comme un être unique, qui à sa façon toute aussi unique d’interagir avec son environnement, et par la mise en œuvres de moyens qui lui permettent d’acquérir une conscience plus élevée de lui-même et d’accéder ainsi à ses ressources personnelles » (Chalifour, 1999, p. 118). Le fait d’identifier ces ressources va permettre de composer avec la difficulté et ainsi répondre aux besoins.

Dans le domaine des addictions, pour Morel et al. (2010), il est tout d’abord nécessaire de commencer par l’évaluation multidimensionnelle de la situation du patient, c’est-à-dire son évaluation sociale, médicale et psychologique, ainsi que son expérience d’usage. Une fois les besoins identifiés lors de l’évaluation, l’objectif est d’aider l’usager à adopter un changement dans sa vie grâce à des approches thérapeutiques différentes. Ceci tout en diminuant le sentiment de perte et de solitude provoqué par l’abandon de son réseau social. Pour ce faire, il faut soutenir les investissements réalisés ou les réinvestissements. Il est important pour le thérapeute d’accéder au vécu du patient afin « de sortir d’une conception théorique ou morale pour mieux se représenter tous les éléments biologiques ou psychosociaux qui participent à la fonction adaptative personnelle du comportement addictif » (Morel et al., 2010, p. 262).

Dans la consommation d’alcool plus précisément, Kiefer et Mann (2007) définissent les thérapies et les traitements pharmacologiques ayant fait leurs preuves ainsi que les types de suivis. Les thérapies ont pour objectifs de

protéger la survie, de traiter le diagnostic et les pathologies associées, d’aider à la prise de conscience de la maladie et de développer la motivation au changement, à la construction de phase d’abstinence, à l’amélioration de la situation psychosociale, à l’abstinence durable et de permettre une qualité de vie raisonnable. [Traduction libre]

Ces thérapies peuvent se dérouler dans différents contextes comme l’hôpital, l’hôpital de jour et le suivi ambulatoire. L’hôpital de jour est indiqué pour les patients chez lesquels le processus de chronicisation de l’abstinence n’est pas encore installé. Pour le milieu ambulatoire, il est indiqué chez les patients ayant une bonne intégration sociale dans la structure familiale et professionnelle afin de permettre un meilleur maintien de la phase d’abstinence. Ces thérapies devraient durer entre une et deux heures par semaine et se dérouler sur une année. Elles sont généralement réalisées sous forme de thérapie individuelle ou de groupe. Pour un tiers des patients, elles sont associées à un traitement pharmacologique de soutien pour le sevrage alcoolique, comme la Clonidin, la Carbamazepine, l’Oxcarbazepin, l’Acamprosate, le Naltrexon et le Disulfiram.

Les auteurs se focalisent également sur les groupes d’entraide et les thérapies en douze étapes (par exemple, les Alcooliques Anonymes). Lors de la phase de réhabilitation, la participation à des groupes d’entraide peut contribuer de manière significative à la réussite du traitement sur le long terme. En effet, l’échange des expériences entre différentes personnes s’est

révélé utile. La participation au groupe des Alcooliques Anonymes permet également le renforcement de l’abstinence.

Après avoir développé ces concepts larges découlant de notre thématique, nous en avons ciblé de plus précis afin de construire notre question PICO(T), à savoir : l’alcoolisme, l’entretien motivationnel et les groupes de parole.

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