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Contexte de l’enquête

Il était programmé que j’effectue le dernier mois de stage au sein du Service 3 « Appui Opérationnel », dont la mission est « la valorisation du capital humain, financier et technique des Maliens de l’extérieur. » À cet effet, ce service travaille en partenariat avec le programme Codéveloppement France-Mali (volet « initiatives des jeunes » et « association de migrants »)100, également avec le programme TOKTEN101 du PNUD.

Ma mission consistait à travailler sur le « transfert des compétences de la diaspora ». Après deux mois de stage au sein du Service 1, dans lequel j’ai travaillé sur l’analyse du profil des migrants et sur les dispositifs d’appui à la création d’entreprise, j’avais envie de continuer à travailler sur l’amélioration des prestations d’accompagnement aux migrants, surtout les migrants de retour. D’après l’enquête que j’ai effectuée, les migrants de retour (volontaires et involontaires), représentent la moitié des publics reçus102. Les migrants de retour involontaire (refoulés/expulsés) sont les plus susceptibles de repartir en migration à cause de leurs difficultés de réinsertion au Mali. Cependant, le CIGEM ne possède pas de prestation spécialement destinée vers ces publics et les chargés de mission ont du mal à les orienter: seulement 13% des migrants de retour involontaire et 30% de retour volontaires sont orienté.

100 L'appui aux « initiatives des jeunes » s'adresse aux associations de jeunes en France et au Mali, porteurs de projets faisant le lien entre les deux territoires. L'appui aux « associations de migrants » s'adresse aux associations de migrants en France et à leurs partenaires locaux (communes, associations villageoises, opérateurs d'appui...) porteurs de projets de développement local au Mali.

101 Transfer Of Knowledge Through Expatriate Nationals (= Transfert de connaissance par les expatriés nationaux)

61 Dans le prolongement de mon passage au sein du Service 1, j’ai proposé une enquête qualitative qui peut correspondre à la thématique du Service 1 et du Service 3 : la réinsertion et le transfert des compétences des migrants.

Méthode

Les objectifs de l’enquête sont définis comme suit :

- Identifier les facteurs de « réussite » à la réinsertion au Mali pour donner des pistes de réflexion pour améliorer l’accompagnement des migrants/ prestations pour les migrants de retour. (Service 1)

- Identifier les compétences que les migrants ont acquises pendant leur migration pour chercher des manières de les valoriser/capitaliser. (Service 3)

Pour mener cette étude, j’ai décidé d’effectuer des entretiens approfondis avec les migrants de retour. Vu le temps limité (dernières 3 semaines de stage) il ne m’était pas possible d’effectuer une enquête quantitative. Cette enquête cherche à analyser les différents facteurs de « réussite » à la réinsertion au Mali et les compétences acquises en prenant des exemples des migrants de retour qui ont « réussi ».

Pour faciliter l’analyse, j’ai catégorisé mes questions et hypothèses en trois phases : avant départ, pendant la migration, et après retour au Mali (Cf. Annexe : Grille de l’entretien).

Mes hypothèses sont :

1. Avant départ, le migrant avait des compétences professionnelles qui lui permettent d’avoir un travail après le retour, voire pendant sa migration.

62 2. Pendant sa migration, le migrant a pu préparer son projet de réinsertion avant de

retourner au Mali

3. Le migrant a bénéficié un appui financier et/ou technique d’un dispositif d’appui

4. La situation sociale après le retour influence la réussite du projet.

5. Le migrant a acquis des compétences pendant la migration

Il était difficile de définir ce qui est la « réussite » de la réinsertion d’un migrant. Je pensais vaguement à quelqu’un qui, après son retour au Mali, exerce une activité génératrice de revenu qui lui permet de vivre et de faire vivre les personnes à charge. Lors de l’enquête, j’ai laissé les migrants utiliser ce terme sans le définir. J’ai également laissé le terme « compétences » ouvert à différentes interprétations.

Pour l’échantillonnage, j’ai choisi deux groupes pour pouvoir les comparer. Groupe 1) Les migrants de retour en provenance de la sous région (Côte d’Ivoire, la Mauritanie, l’Algérie…)

Groupe 2) Les migrants de retour en provenance de la France.

Le Groupe 1 correspond au public du CIGEM : la plupart des migrants de retour reçus au CIGEM provient des autre pays de l’Afrique, rarement de l’Europe (Cf. Partie 2). Plus de la moitié des migrants de retour volontaire et involontaire viennent de la Côte d’Ivoire, de l’Algérie ou de la Mauritanie. Le Groupe 2 : les migrants de retour de France sont vraiment minoritaires au CIGEM. Cependant j’ai choisi ce groupe pour comparaison parce qu’il existe déjà des études sur la réinsertion des migrants de retour de France et des dispositifs d’appui. Une de mes hypothèses est que la présence d’appui extérieur joue dans la réussite du projet.

63 J’ai ajouté les critères suivants pour avoir un échantillon qui ressemblent au profil type des migrants reçus au CIGEM.

‐ Ceux qui sont réinstallés au Mali depuis moins de 5 ans103

‐ Ceux qui n’ont pas le diplôme supérieur au Bac

‐ Ceux qui ont actuellement une activité professionnelle (et qui considère qu’ils ont « réussit » ou qu’ils sont en voie de « réussir »)

L’enquête a été effectuée auprès de 17 migrants de retour à Bamako et à Kayes pendant la période du 5 août au 19 août 2009. Pour compléter les informations, j’ai eu entretiens avec 9 expert(e)s des structures d’accompagnement aux projets de migrant (l’OFII et ses opérateurs, l’OIM, des ONG….)

(Cf. Annexe : Listes des entretiens effectués).

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