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D. Etude des populations d’insectes aquatiques des rivières

D.2. Contextes

D.3.3. Etude des peuplements d’insectes aquatiques

D.4.2.2. Régimes hydrologiques

Les chroniques d’enregistrement des événements hydrologiques n’ont pu débuter qu’à partir de la fin du printemps 2009 et la première série a été obtenue en fin d’année 2010. Cependant, les valeurs ne sont pas encore traduisibles en valeurs de débits car ces transformations nécessitent l’élaboration de courbes de tarage expertisées en cours d’élaboration.

Nous produisons ci-après les chroniques de hauteurs d’eau qui rendent compte de l’aspect temporel des débits ayant parcouru les systèmes équipés.

Il sera possible de placer ces informations dans le contexte global pluviométrique de la région après quelques années de suivi. On sait notamment au vu des données de la banque hydro à Pourrières sur le haut de l’Arc, que les pluviométries des printemps 2009 et 2010 ont conduit à des hydraulicités (rapport entre les valeurs de débits d’une période donnée et la moyenne interannuelle sur la période d’enregistrement disponible) bien supérieures à la normale.

Les constats effectués sur les systèmes hydrologiques du GSSV correspondent donc probablement à des contextes très favorables au plan hydro-écologique pour les communautés d’invertébrés benthiques.

• L’Abéou

Figure 9 : L’Abéou (Abéou 5) ; Evolution des hauteurs d'eau moyennes journalières (en cm) en amont de St-Paul-lès-Durance, et valeurs de débits jaugés (en l/s).

D’après la Figure 9, la partie aval de l’Abéou connaît des conditions d’écoulement permanent dans la période considérée, les hauteurs d’eau minimales étant de 40 cm environ.

Durant la saison estivale, les hauteurs d’eau diminuent progressivement, atteignant leurs valeurs minimales vers les mois de novembre 2009 et novembre 2010.

Durant l’hiver 2009-2010, plusieurs épisodes d’augmentations brutales des hauteurs d’eau se sont déroulés, avec un maximum dépassant les 80 cm de hauteur d’eau au début du mois de janvier 2010. Cet épisode de crue est relié avec le refroidissement des températures le plus marqué sur l’enregistreur thermique « Abéou 5 ».

51 Les débits jaugés, malgré quelques incohérences avec les hauteurs correspondantes, sont néanmoins relativement importants. Ils sont compris entre 249 l/s et 905 l/s.

L’Abéou ne parait pas avoir eu un débit instantané inférieur à 200 l/s durant la période d’étude.

• Le Réal de Jouques

Figure 10 : Le Réal de Jouques (Réal 3) ; Evolution des hauteurs d'eau moyennes journalières (en cm) en amont de Jouques, et valeurs de débits jaugés (en l/s).

D’après la Figure 10, le Réal en amont du village de Jouques présente un écoulement superficiel permanent entre juillet 2009 et la fin du mois d’octobre 2010.

La période de juillet à décembre 2009 a connu des hauteurs d’eau plus faibles que la période de juillet à novembre 2010. Cette différence reflète le fait que l’année hydrologique 2008- 2009 a été plus sèche que l’année hydrologique 2009-2010.

De brusques augmentations des hauteurs d’eau sont enregistrées dans cette chronique. Ces épisodes de crue se déroulent aux mêmes moments sur l’Abéou, mais avec des intensités variables. Sur ces deux cours d’eau, l’épisode de crue qui s’est déroulé autour de la fin décembre 2009, a été le plus intense au cours de la période d’étude. Les crues plus modérées qui se sont déroulées entre février et fin avril 2010, présentent approximativement des intensités comparables sur l’Abéou et le Réal.

En termes de débits jaugés, les valeurs mesurées sur le Réal en amont de Jouques sont comprises entre 117 l/s et 939 l/s.

Le Réal ne semble pas avoir présenté un débit instantané inférieur à 100 l/s au cours de cette chronique.

52 • Le Bayeux

Sur les cinq limnimètres équipant les cours d’eau étudiés, celui du Bayeux est certainement celui dont la relation hauteur d’eau mesurée – débits jaugés est la moins fiable en raison de la complexité du profil en travers du lit.

Les données obtenues présentent une faible corrélation entre valeurs de hauteurs d’eau et de débits (coefficient maximal de corrélation observé de 0,41). Le lieu d’enregistrement de ce limnimètre est à modifier.

Afin d’obtenir une image du régime hydrologique de ce tronçon du Bayeux, seules les valeurs de débits jaugées sont donc présentées en Figure 11.

Figure 11 : Le Bayeux (Bayeux 5) ; Histogramme des valeurs de débits jaugés (en l/s) en aval du village de Beaurecueil.

Les débits jaugés sur le Bayeux en aval de Beaurecueil, varient dans la période d’étude entre 4,1 l/s et 877 l/s.

Le régime hydrologique de ce tronçon du Bayeux présente donc une forte saisonnalité avec des débits quasi-nuls durant la période estivale.

Cet affluent de l’Arc Provençal, bénéficiant de résurgences karstiques en provenance de la retenue de Bimont, via le ruisseau permanent de Roques Hautes, devrait être en théorie à l’abri des assecs. Or par le passé des tarissements ont été constatés comme en 2003 quand la côte de Bimont était très basse lors d’opération de vidange de la retenue, ou soupçonnés comme en 2008, aux vus de la pauvreté de la faune benthique récoltée à l’automne et des fortes amplitudes thermiques journalières des eaux mesurées entre le 17 aout et le 19 septembre 2008.

La temporalité estivale des écoulements superficiels du Bayeux dans sa partie en aval de la confluence du ruisseau de Roques-Hautes, semble donc fortement dépendante de la côte de la retenue de Bimont.

Le Bayeux présente une autre particularité liée à la dynamique nycthémérale du débit comme en témoigne la Figure 12 présentant un extrait des enregistrements entre le 14 juillet et le 16 août 2010.

S’il est normal que la température oscille entre le jour et la nuit, il est curieux de constater une oscillation régulière et permanente du niveau d’eau, tout du moins jusqu’à la relève de la série en novembre 2010.

53 Les phénomènes sont d’ailleurs très inversement corrélés avec un maximum de débit juste avant midi et un minimum en soirée autour de 20h. La régularité du phénomène fait penser à un prélèvement d’eau automatisé qui fait fluctuer le niveau d’eau entre 10 et 20 cm en moyenne.

Bayeux (aval Beaurecueil)

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TEMPS (1 intervalle = 1 jour)

Tempé ra ture (°C) ; P res sion hydrostatique (kPa) T°C kPa

Figure 12 : Détail des fluctuations quotidiennes de la température et du débit sur le Bayeux en aval de la confluence de Roques-Hautes. Valeurs au pas de temps de 15 minutes entre le 14 juillet 2010 - 00h00 et le

54 • La Cause

La Cause a été équipée de deux enregistreurs de pression hydrostatique : le capteur « Cause 2 » situé en amont de la retenue de Bimont, reflétant le régime hydrologique naturel de la Cause, et le capteur « Cause 7 »situé en aval de la retenue de Zola, reflétant le régime artificiel (voir l’annexe 9).

Figure 13 : La Cause amont (Cause 2) ; Evolution des hauteurs d'eau moyennes journalières (en cm) en amont de la retenue de Bimont, et valeurs de débits jaugés (en l/s).

Concernant le limnimètre « Cause 2 » installé entre le village de Vauvenargues et la retenue de Bimont (Figure 13), de fortes variations saisonnières de hauteurs d’eau sont observées. À partir de la mi-juillet 2009 et jusqu’à la mi-août 2009, ce tronçon de la Cause a subi un assèchement de son lit. Durant cette période, un court épisode de remise en eau s’est déroulé à la suite de l’orage de grêle au début du mois d’août 2009.

Durant l’hiver 2009-2010 et en raison du gel de l’eau de surface dans ce tronçon de la Cause, les valeurs de hauteurs d’eau mesurées comportent des données journalières manquantes. Sur l’ensemble de la période d’enregistrement, les hauteurs d’eau mesurées semblent fortement dépendantes des précipitations dans ce tronçon de la Cause. L’absence d’épisode pluvieux durant la période estivale entrainant rapidement un tarissement de l’écoulement de surface.

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Figure 14 : La Cause aval (Cause 7) ; Evolution des hauteurs d'eau moyennes journalières (en cm) en aval de la retenue de Zola, et valeurs de débits jaugés (en L/s).

Le régime hydrologique du tronçon de la Cause en aval des retenues de Bimont et de Zola est un régime artificiel avec un débit « indirectement » réservé (Figure 14). En effet, le débit de la Cause en aval du barrage Zola est assuré par des fuites via le système karstique. Le débit ne peut donc pas être directement modifié et n’est en théorie que sous la dépendance de la hauteur d’eau dans le barrage et de la pluviométrie dans le bassin versant intermédiaire.

Le capteur de pression hydrostatique « Cause 7 » situé au niveau de la Petite Mer (Tholonet), n’a pas fonctionné durant près d’un an pour des raisons techniques. Deux périodes sont enregistrées par ce capteur.

La première vers la fin mai – début juin 2009, a connu une augmentation de hauteur d’eau de plus de 50 cm. Cet événement marque l’essai de débitance effectué par la Société du Canal de Provence. Cet essai a pour objectifs d’étudier les débits maximums pouvant passer dans le lit de la Cause, et de rappeler aux habitants l’existence des crues potentielles de la Cause.

Durant la seconde période d’enregistrement, entre juin et novembre 2010, les hauteurs d’eau mesurées sont restées stables autour d’une valeur de 20 cm d’eau. Quelques augmentations ponctuelles sont observées, certainement en lien avec des épisodes de précipitations.

Les valeurs de débits jaugés au niveau de ce capteur, sont comprises entre 24.4 L/s et 44.4 L/s, reflétant une grande stabilité temporelle hydrologique due à l’origine des eaux sur cette partie aval de la Cause.

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