Un élément central au langage et à la communication, dont nous n’avons pas encore évoqué le nom, est la cognition. Si la cognition est le fonctionnement de l’esprit et que ces mécanismes de la pensée sont propres à l’Homme, toute théorie du langage pourrait en
principe se réclamer de la linguistique cognitive. Ce qui différencie les différentes écoles linguistiques, outre leur origine géographique et leur filiation scientifique, est le point de vue
qu’elles portent sur le langage. Ainsi, les grammaires génératives conçoivent la faculté de
langage comme génétique, les grammaires cognitives considèrent les mécanismes psychiques
du langage comme analogues à ceux intervenant dans d’autres activités cognitives et les
grammaires fonctionnelles envisagent le langage comme un instrument grâce auquel les individus peuvent communiquer. Par conséquent, les grammaires génératives s’allient au concept d’innéité tandis que les deux autres courants sont unis par la notion d’émergence. Au
niveau méthodologique, cette différence se retrouve dans le caractère déductif ou inductif de leur recherche. Nous serions encline à nous inscrire dans la lignée des linguistiques fonctionnelles, en ce que le langage comme instrument de communication induit une analyse essentiellement pragmatique, interactionnelle et prenant en considération les choix du locuteur
de l’emploi de telle ou telle forme langagière. D’un autre côté, nous ne rejetons pas certains
mécanismes décrits par les linguistiques cognitives. Ainsi, nous pourrions qualifier notre
approche de ‘cognitivo-fonctionnaliste’. Toutefois, et ce quel que soit le positionnement théorique choisi, l’étude de la référence et de l’indexicalité – n’oublions pas que notre thèse
porte sur les pronoms démonstratifs – ne peut s’effectuer sans définir ce qu’est la réalité et la
place que celle-ci occupe dans les phénomènes langagiers. En effet, c’est à partir d’une stabilité conceptuelle du réel que peut s’envisager la description de la référence et des
phénomènes qui lui sont liés, comme la deixis et l’anaphore. Le chapitre IV s’attache à définir
cet ensemble de notions : dans un premier temps, nous spécifions quelle conception nous avons de la réalité (section 1), ce qui permet de préciser la terminologie que nous adoptons (section 2) pour notre étude ; bien que nous choisissions de ne pas nous inscrire dans un
modèle particulier de formalisation du langage, nous nous inspirons de certaines théories qu’il
est nécessaire de présenter (section 3) afin de caractériser les phénomènes de deixis et
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1. La référence, entre langage et philosophie
‘Se référer à’, ‘en référence à’, ‘x réfère à y’… Ces termes peuvent sembler triviaux, d’usage tout à fait banal et courant. Preuve en est que quiconque est à même de les prononcer
au quotidien, sans avoir à recourir à l’usage d’un dictionnaire, mais néanmoins dans des
contextes relativement différents. Qui plus est, il serait peut-être plus délicat de s’essayer à
définir ces termes : ‘se rapporter à’ ? ‘vouloir dire’ ? ‘parler de’ ? ‘désigner’ ?... Ce problème n’est en aucun cas destiné au seul commun des mortels, ni même au seul linguiste : la référence est l’objet de débats houleux entre philosophes de tous bords depuis la nuit des temps. Tout du moins depuis l’Antiquité. En effet, si Frege (1892) apporte précisions et
distinctions sémantiques – nous sommes bien confrontée au(x) problème(s) du sens –, l’étude de la référence ne peut s’effectuer sans la prise en compte de la connaissance, du réel et du
rapport entre connaissance et réel, préoccupations au cœur des évolutions épistémologiques depuis près d’un demi-millénaire avant notre ère. Sans vouloir dresser un inventaire
encyclopédique de tous les courants de pensée qui jalonnent et façonnent notre façon de
concevoir le monde depuis l’Antiquité, ni remettre en cause des préceptes qui alimentent
encore de nos jours les débats philosophiques et scientifiques, il est néanmoins nécessaire de présenter deux courants antagonistes concernant la connaissance et la réalité : l’objectivisme
et le constructivisme.
1.1. L’approche objectiviste
L’objectivisme trouve sa source dans la philosophie aristotélicienne, qui pourrait se
résumer en deux préceptes corollaires :
- Il existe une coupure nette entre l’entendement humain et le monde physique ;
- Le monde réel est objectif, en ce que les objets – au sens large – qui le composent
existent indépendamment de la pensée humaine.
Ainsi, la table de bois noir sur laquelle nous sommes en train d’écrire ce chapitre existe même si notre œil n’est pas là pour la percevoir ; le fait que cet objet soit « une table », qu’elle soit
« en bois » et de « couleur noire » constitue certaines de ses propriétés intrinsèques. Si nous
transposons cette dualité entre esprit et matière et l’existence immuable de la réalité, nous
pouvons conclure sans peine que les expressions linguistiques désignent des objets réels.
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sémantique vériconditionnelle, en distinguant ‘Sinn’ – que nous traduirons par ‘sens’* – et ‘Bedeutung’ – que l’on traduit habituellement par ‘référence’. Pour Frege, la référence d’une expression linguistique est ce qu’elle représente dans le monde, tandis que le sens est le mode de présentation de la référence, en d’autres termes, la façon dont une expression linguistique représente ce qu’elle représente. Dans ce système, le sens d’une expression est accessible à
quiconque sait juger si cette expression est vraie ou fausse, à la condition de connaître les
circonstances auxquelles s’applique cette expression – autrement dit, l’état du monde : nous
pouvons accéder au sens du mot table car nous sommes capables de reconnaître si un objet du monde est une table ou non ; nous savons que l’objet « table » existe, même si nous ne
percevons aucune table au moment où nous prononçons ou entendons ce mot. La référence
d’une expression linguistique est l’objet du monde désigné par cette expression ; en langage
formel, la valeur de vérité des circonstances à la fois nécessaires et suffisantes à sa désignation, dans un domaine de définition particulier, est vraie. Ainsi, le mot table trouve sa référence si l’objet du monde que nous percevons vérifie les propriétés intrinsèques de cet
objet. Cependant, Frege souhaite distinguer le processus référentiel des expressions désignatives de celui des expressions prédicatives – le ciel vs bleu dans le ciel est bleu, par
exemple, mais aussi le Président de la République Française et un homme de gauche dans le Président de la République Française est un homme de gauche – et sépare alors les termes
singuliers (désignateurs) des termes généraux (prédicatifs). Notons ici que, toutes choses égales par ailleurs, le Président de la République Française et François Hollande réfèrent à la même portion de réalité, au moment où nous écrivons cette thèse ; de même, nous pourrions renvoyer à « François Hollande » par la description l’ancien Premier Secrétaire du Parti
Socialiste français ; toutefois, l’accès à la référence s’effectue de manière différente, puisque
les expressions linguistiques le Président de la République Française et l’ancien Premier
Secrétaire du Parti Socialiste français ne décrivent pas la même propriété ; en d’autres
termes, la référence est ici identique, mais le sens est différent. Revenons alors à la distinction entre termes singuliers et termes généraux : les termes singuliers dénotent – c’est-à-dire qu’ils
renvoient à un aspect de la réalité – et désignent, tandis que les termes généraux dénotent
seulement. De là, Frege ajoute un troisième niveau au couple sens/référence, celui de
l’extension : l’extension d’une expression linguistique renvoie aux objets qui ont la propriété
dénotée par cette expression – par exemple, « le ciel » est l’extension de « bleu ». Pour
résumer, les termes singuliers réfèrent, ou dénotent, (à) des « objets », tandis que les termes généraux réfèrent, ou dénotent, (à) des propriétés ; l’extension renvoyant aux « objets »
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porteurs de la « propriété » dénotée par une expression linguistique, l’extension ne s’applique alors qu’aux termes généraux :
Sens Référence Extension
Termes singuliers Propriété Objet
Termes généraux Propriété Objets
TABLEAU 2 :LE SYSTEME DE FREGE (1892)48
Comme nous pouvons le constater, la sémantique frégéenne s’inscrit dans le courant de
pensée objectiviste : le sens est constitutif de la langue, qui fait elle-même partie des connaissances humaines. En cela, la langue représente la réalité objective, les objets du monde qui existent indépendamment de nous. De cette conception découle un lien
indéfectible entre ‘dénotation’, ou ‘référence’, et ‘existence’ : pour qu’une expression
linguistique puisse référer, il faut qu’elle soit en accord avec l’objet de la réalité qu’elle est censée désigner. En d’autres termes, il devrait être impossible de référer à un objet imaginaire. Que faire alors d’un terme général comme licorne dans cet animal est une licorne ? Tout un chacun conviendrait qu’une « licorne » n’existe pas ; néanmoins, nous serions capables de décrire les propriétés qui s’appliquent à une « licorne ». Que penser alors de l’expression
singulière le roi de France dans le roi de France est chauve ? A l’heure actuelle, il est vrai
que « la France » n’a pas de « roi ». Ce problème est justement résolu par le système à trois niveaux de Frege, puisqu’il distingue l’extension des termes généraux de leur référence : un
terme général comme licorne réfère à une ou des propriétés, tandis qu’un terme singulier
comme le roi de France n’a pas de référence, dans les circonstances imposées par la
configuration du monde actuelle. Toutefois, le problème posé par ces termes vides constitue
48Noto s u à la suite de F ege, Ca ap p opose u e si plifi atio du s st e diss t i ue f g e , e i t oduisa t les o epts d i te sio et d e te sio : l i te sio d u te e est sa ou ses p op i t s dénotées, ta dis ue l e te sio e oie à l o jet ou au o jets de la alit ui poss de t ette ou es p op i t s. Mill , ua t à lui, o t aste l e te sio , u il o e d otatio , a e la o otatio d u terme : la connotation désigne la ou les propriét s u u o jet doit poss de pou ue es p op i t s soie t d ot es pa l e p essio . De plus, Mill s atta he à d i e la f e e di e te a ifest e pa les o s propres, qui, selon lui, dénotent des objets sans connoter de propriété. Cette approche rejoint celle de Kripke (1972), qui décrit la rigidité des noms propres comme étant une relation unaire entre un nom propre et son extension : uelle ue soit la a i e do t l e te sio est d fi ie, elle este la e ; e e a he, e i est pas le cas pou les e p essio s d fi ies, puis ue l e te sio a ie selo l tat du o de à l i sta t t0. Nous reviendrons sur la référence des noms propres en section 4.2.1 infra.
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l’une des objections majeures à la sémantique référentialiste et à la remise en cause du
paradigme stipulant que le sens est une représentation abstraite de la réalité objective.
1.2. L’approche constructiviste
Le constructivisme49s’oppose à l’objectivisme, en ce qu’il nie l’existence d’une réalité indépendante de la perception. En d’autres termes, le monde tel que nous le percevons est la représentation cognitive, construite par les êtres humains, d’un monde parmi un ensemble de
mondes possibles. Les fondements du paradigme constructiviste sont repris par Piaget (1937) pour expliquer le développement de la connaissance qui se construit progressivement lorsque
l’individu, notamment pendant l’enfance, entre en interaction avec le monde qui l’entoure. Les préceptes constructivistes sont l’apanage des théories de la physique quantique – le fameux chat de Schrödinger, à la fois vivant et mort tant que l’œil humain n’a pas décidé de
son état, ainsi que la perception des couleurs qui dépend crucialement de l’observateur – mais
se retrouvent également dans la psychologie gestaltique, la philosophie de Schopenhauer et les jeux de langage de Wittgenstein. Si nous nous centrons sur les théories cognitives du langage contemporaines, nous pouvons citer, notamment, la linguistique incarnée de Lakoff (1980), la Grammaire Cognitive de Langacker (1987) ainsi que la Théorie des Espaces Mentaux de Fauconnier (1984). Il est un autre courant de théories cognitives du langage, les théories dites fonctionnelles, que nous développerons en section 2.4, qui héritent plus ou moins fortement des hypothèses constructivistes.
L’abandon de l’objectivité du monde ainsi que l’irruption du sujet parlant mènent à une nouvelle conception de la sémantique. Le sens n’est plus descriptif, puisqu’il n’existe plus de monde objectif, mais résulte d’une interaction entre le sujet et l’environnement
physico-social. Par conséquent, la catégorisation due à la validation de conditions nécessaires et
suffisantes, héritée d’Aristote, est supplantée par une théorie des prototypes : chaque prototype est le meilleur représentant de sa catégorie. De plus, l’hypothèse du ‘tout cognitif’
ainsi que la cognition incarnée de Lakoff laissent libre place à la métaphore (Lakoff &
Johnson, 1980), aux tropes, à l’imaginaire – par exemple, l’expression boire un verre qui
signifie, bien entendu, boire « le contenu du verre », et non pas « le verre lui-même », par
métonymie. Ainsi, les expressions linguistiques n’ont plus de lien avec la réalité stable mais
49 Le o st u ti is e est a a t tout u e th o ie de l a uisitio . Toutefois, les o epts qui en découlent s appli ue t à la des iptio th o i ue ue ous faiso s des p o l es soule s pa la f e e.
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renvoient à des entités mentales, nommées ‘référents’, ‘objets-de-discours’ ou encore ‘objets du discours’ dans les théories cognitives du langage. Comme nous pouvons nous en douter, une position aussi radicale du ‘tout est subjectif’ entraîne des conséquences tout aussi
extrêmes qui peuvent sembler absurdes ou, tout du moins, contredire ce point de vue. Nous pensons ici au pessimisme de Quine (1977, 1992) sur l’accès au sens : si le monde est
construit par le sujet psychologique, comment ce dernier peut-il envisager connaître et représenter ce monde par des expressions langagières ? Si le sens et la référence sont construits par le sujet parlant, comment l’interlocuteur peut-il partager le même sens et la
même référence pour une expression linguistique donnée ? Ces questions, subsumées par un
constructivisme radical doublé de relativisme, mènent à l’inévitable conclusion que la communication n’aura des fins qu’asymptotiques.
Bien entendu, il est des arguments en faveur de l’existence d’une réalité objective et de
la conception frégéenne de la sémantique : « la table sur laquelle nous écrivons », que nous nommons table, est palpable, visible, définissable en fonction de critères qui semblent bel et bien inhérents à cet « objet ». De même, il est des raisons de croire à la subjectivité de
l’univers : l’adjectif rouge renvoie à une certaine longueur d’onde captée par notre œil, sans
lequel cette « couleur » n’est qu’une longueur d’onde. Cependant, l’une et l’autre de ces positions épistémologiques mènent à des aberrations scientifiques, notamment dès lors qu’on s’attache à l’étude du sens : l’approche vériconditionnelle exclut les fonctions imagées du
langage – or, boire un verre signifie « boire le contenu » et non « le contenant » – tandis que le ‘tout cognitif’ peut conclure à une approximation perpétuelle de la communication.
Comment alors ne pas tomber dans ces écueils ? Comment réconcilier réalité et subjectivité ?
La section suivante s’attache à présenter certaines propositions de réponses.
1.3. L’objectivité en termes d’intersubjectivité
Putnam (1970, 1975) rejette la conception frégéenne du sens et de la référence, notamment les deux préceptes corollaires et conjoints selon lesquels (i) le sens – valable pour n’importe quelle configuration du monde – détermine la référence – valable selon un certain
état du monde – d’une expression linguistique et (ii) l’accès au sens, et, par conséquent, à la
référence, dépend des connaissances du monde du sujet (cf. ce chapitre, section 1.1). La
réfutation de ces principes s’illustre chez Putnam par les termes linguistiques qui dénotent la
classe des espèces et substances naturelles. En effet, le mot chat dénote invariablement « la classe des chats », même si le sujet parlant ne sait pas définir ce qu’est « un chat » ; or, si la
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dénotation est déterminée par le sens, et que ce sens n’est accessible qu’à la condition que le
sujet parlant soit capable de reconnaître ce qu’est « un chat », le mot chat ne devrait pas avoir
de dénotation – ou de référent – si le sujet ne sait pas ce qu’est « un chat ». Cette contradiction apparente mène Putnam à modifier l’assertion (ii) en ne basant plus le sens d’une expression
linguistique sur les seules connaissances du sujet parlant, mais sur le principe
d’intersubjectivité. Ainsi, Putnam conserve la vision d’un monde objectif qui existe indépendamment de l’esprit humain, mais le sens d’un terme linguistique censé représenter un
« objet » de ce monde n’est plus viable grâce à la seule aptitude du sujet parlant à reconnaître
cet « objet », car ce dernier a la possibilité de recourir à un expert pour connaître le sens de ce
terme. Si nous reprenons l’exemple du mot chat, ce n’est pas parce qu’un sujet parlant donné ne sait pas reconnaître ce qu’est « un chat » que « la classe des chats » n’existe pas ; il suffit
au sujet de chercher dans un dictionnaire, ou, mieux encore, de demander à un scientifique, et le sens du mot chat lui apparaîtra. L’objectivité de la représentation est donc assurée par la
ratification collective.
La notion d’intersubjectivité dans la définition du sens et de la référence est développée par Kleiber (β001), notamment dans l’acception du réel qu’il propose. Selon
Kleiber, dont nous partageons le point de vue, que la réalité soit objective ou construite par la pensée humaine ne change pas grand-chose. Le point crucial est que cette représentation soit
commune à l’ensemble de la communauté. Par là même, si personne n’a accès au réel
vraiment réel, mais que chaque être humain partage la même conception du réel, il devient superflu de préciser ad vitam aeternam que ce que nous croyons être la réalité objective ne
l’est pas. Si le monde perçu par l’ensemble de la communauté est le seul accessible, nous pouvons l’assimiler au réel. Bien entendu, nous pourrions trouver des contre-arguments à
cette hypothèse, comme la dénomination des couleurs, qui comme chacun sait, est loin d’être uniforme d’un point de vue interlinguistique – le pirahã50, par exemple, paraphrase l’adjectif rouge en ‘ça ressemble à la couleur du sang’ – ou comme la perception non visuelle de l’environnement physique qu’ont les non-voyants. Cependant, ce n’est pas parce qu’un item unique ne désigne pas la couleur que cette dernière n’est pas perçue et les non-voyants,
malgré leur cécité, ont une appréhension du monde physique relativement similaire à la nôtre.
De manière générale, la représentation cognitive du monde est semblable d’un individu à l’autre, ce qui permet tout d’abord de confondre cette conception avec une réalité objective,
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puisque collective, et, surtout, de considérer cette représentation comme une norme. L’idée d’une réalité intersubjective comme point de repère permet d’éviter les écueils
constructivistes radicaux – notamment le pessimisme de Quine où toute véritable
communication est impossible – tout en permettant de concevoir des mondes imaginaires, d’appréhender les métaphores, les métonymies, et autres figures rhétoriques propres au langage. En définitive, nous pouvons distinguer ce qui est réel de ce qui ne l’est pas, ce qui est
vrai de ce qui est faux.
Comme le montre Kleiber (2001), les avantages qu’offre la conception d’une réalité intersubjective au sens et à la référence sont nombreux. Tout d’abord, elle permet de définir la
dénomination – x est le nom de X – et la désignation – x renvoie à X – réalisables par les
expressions linguistiques. Que l’on ait affaire à la dénomination – un canif est le nom d’un petit couteau de poche, composé d’une ou de plusieurs lames pliables ; un petit couteau de