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Nous proposons trois règles pour réduire une instance du problème du nombre

enveloppe, qui portent sur des sommets avec le même voisinage. Les sommets u et

v sontjumeaux siN(u)\{v}=N(v)\{u}. Siuetv sont adjacents, on parle de vrais

jumeaux, sinon defaux jumeaux.

Ces réductions reposent sur la transformation d’identification(ou de contraction)

de deux sommetsu, vV. Celle-ci peut être vue comme la fusion des deux sommets

en un nouveau qui hérite de l’union de leurs voisinages.

CHAPITRE 5. RÉDUCTIONS D’INSTANCES ET PROBLÈMES FPT

1. Ajouter un sommet s

uv

;

2. Ajouter les arêtes {s

uv

w|wN(u)N(v)};

3. Retirer u et v.

Dans les cas suivants de notre étude, les sommets identifiés sont toujours jumeaux.

Ainsi la transformation revient juste à retirer un des deux sommets. On considère,

sans perte de généralité, que c’estv et donc ques

uv

=u. On déduit aussi la propriété

suivante sur le résultat d’une identification, que nous utilisons par la suite dans les

démonstrations des réductions.

Propriété 5.15 Soient un graphe G et u, vV des sommets jumeaux. Soit H le

résultat de l’identification de u et v dans G. Alors H est isométrique de G.

Preuve : H est isomorphe à V(G)\{v}. Pour tout plus court chemin de G

conte-nantv, remplacerv parudonne aussi un plus court chemin deG. Ainsi les distances

entre deux sommets de V(G)\{v}sont les mêmes dans G etH.

Avec ces pré-requis, nous pouvons maintenant énoncer les résultats de notre

étude. Les transformations suivantes sont toutes des réductions, car la taille de

l’instance diminue strictement et la taille de la solution décroît ou reste constante.

Lemme 5.16 Soient un graphe G et u, vV des sommets non simpliciaux et

jumeaux. Soit H le résultat de l’identification de u et v dans G (cf. figure 5.5).

Alors hn(G) = hn(H).

t’

t

u

t’

t

u

v

G H

N N

Figure5.5: Identification de deux sommets (u, v) non simpliciaux et jumeaux.N est

le voisinage des sommets u etv; tt

est une non arête.

Preuve : Soient t, t

V(G) des sommets non adjacents appartenant au voisinage

de u et dev jumeaux non simpliciaux.

Montrons tout d’abord que hn(G) hn(H). Soit S un ensemble enveloppe

minimum de H. Comme H est un sous-graphe isométrique de G, on déduit d’après

3. PROBLÈME DU NOMBRE ENVELOPPE

la propriété 5.13 que V(G)\{v} est généré par S. Or vI

G

[t, t

], donc v est aussi

généré par S au pire avec une fermeture supplémentaire à celles nécessaires pour

générert et t

. Ainsi S est un ensemble enveloppe de G.

Montrons ensuite que hn(G)hn(H). SoitS un ensemble enveloppe minimum

de G. On montre que v a le même comportement que u pour les fermetures

suc-cessives de S dans G, pour en déduire que S est un ensemble enveloppe de H. On

peut admettre que S ne contient pas u et v en même temps. En effet, s’il existe

un ensemble enveloppe minimum qui contientu et v, alors il en existe aussi un qui

contienttett

à la place. En effet,u, vI

G

[t, t

], puisuetv pourront éventuellement

générer les autres sommets lors des fermetures suivantes.

D’une part, on suppose que u, v /S. Soientx, yV tels que de {x, y} 6={u, v}

et P un plus court chemin entre x et y. On observe que P ne peut pas contenir

à la fois u et v. Dans le cas où P contient u (resp. v), en le remplaçant par v

(resp. u), on obtient un autre plus court chemin, car u et v ont le même voisinage.

En particulier, cela implique que u et v sont générés par la même fermeture k et

que pour tout ik, I

i

H

[S] = I

i

G

[S]. Mais aussi, cela implique que les plus courts

chemins dont une seule extrémité est u ou v, génèrent les mêmes autres sommets

qu’eux-mêmes dans G. Ainsi, pour touti > k, I

i

H

[S] =I

i

G

[S]\{v}. Par conséquent,

S est un ensemble enveloppe deH.

D’autre part, on suppose qu’un seul sommet entreuetvappartient àS. S’il existe

un ensemble enveloppe minimum qui contient l’un, il existe aussi un ensemble qui

contient l’autre. On choisit uS. Par le même argument qu’à la fin du paragraphe

précédent, on en déduit que pour tout i∈ J1,|V(G)|K, I

i

H

[S] = I

i

G

[S]\{v} et donc,

dans ce cas aussi, S est un ensemble enveloppe de H.

Lemme 5.17 Soient un graphe G et u, v, wV des sommets simpliciaux et deux

à deux faux jumeaux. Soit H le résultat de l’identification de u et w dans G (cf.

figure 5.6). Alors hn(G) = hn(H) + 1.

u

v

u

v

G H

N N

w

Figure 5.6: Identification de deux sommets (u, w) simpliciaux et faux jumeaux.

CHAPITRE 5. RÉDUCTIONS D’INSTANCES ET PROBLÈMES FPT

Preuve : Pour montrer quehn(G)hn(H)+1, on utilise queHest un sous-graphe

isométrique de G. Par conséquent, pour tout ensemble enveloppe S deH, d’après la

propriété 5.13, I

H

[S] =V(G)\{w}. Donc S∪ {w} est un ensemble enveloppe deG.

Montrons maintenant que hn(G) hn(H) + 1. Soit S un ensemble enveloppe

minimum deG. D’après la propriété 5.12, les sommets simpliciaux{u, v, w} ⊆S. On

détaille les cas oùwappartient à un plus court chemin deGpour monter queuetv

sont suffisants pour générer les sommets appartenant à ces plus courts chemins. Un

sommet simplicial n’appartient à un plus court chemin que s’il en est une extrémité.

Dans G, tout plus court chemin entre w et x 6∈ {v, w} reste un plus court chemin

si on remplace w par v. Ainsi I[w, x] = I[v, x] pour xV\{v, w}. Dans le cas

d’un plus court chemin entre w etv, remplacerw par udonne encore un plus court

chemin et I[w, v] = I[u, v]. Par conséquent, I

env

(S\{w}) = I

env

(S)\{w} et S\{w}

est un ensemble enveloppe de H.

Lemme 5.18 Soient un graphe G et u, vV des sommets simpliciaux et vrais

jumeaux. Soit H le résultat de l’identification de u et v dans G (cf. figure 5.7).

Alors hn(G) = hn(H) + 1.

u

u

G H

N N

v

Figure 5.7: Identification de deux sommets (u, v) simpliciaux et vrais jumeaux.

N est le voisinage des sommets u etv.

Preuve : Comme dans la preuve du lemme 5.17, hn(G)hn(H) + 1.

Montrons ensuite quehn(G)hn(H) + 1. Soit S un ensemble enveloppe

mini-mum deG. D’après la propriété 5.12, les sommets simpliciaux{u, v} ⊆S. Commeu

etvsont adjacents et qu’ils ont le même voisinage, pour toutxV(H),I

G

[v, x]\{v} ⊆

I

H

[u, x]. Donc, S\{v} est un ensemble enveloppe de H.

Le lemme 5.17 ne peut pas être simplifié pour réduire une paire de faux jumeaux

simpliciaux. En effet, c’est la seule des configurations étudiées où deux jumeaux sont

nécessaires dans l’ensemble enveloppe minimum pour générer d’autres sommets du

graphe. Dans le cas de deux vrais jumeaux simpliciaux, ils ne génèrent qu’eux-même,

et dans le cas de deux jumeaux non simpliciaux, ils peuvent être remplacés par deux

sommets non adjacents de leur voisinage.

3. PROBLÈME DU NOMBRE ENVELOPPE

On peut illustrer cette remarque avec l’exemple d’un graphe complet avec au

moins 3 sommets, dont une arête uv est retirée. On constate que u et v sont des

faux jumeaux simpliciaux et qu’ils sont les seuls sommets de l’ensemble enveloppe

minimum. On ne peut donc pas réduire ce graphe.