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Réalisation de la typologie des productions végétales

C. Une typologie des productions végétales intégrant les assolements principaux des

2. Réalisation de la typologie des productions végétales

à celle effectuée au niveau de la zone d'étude (cf. III.D) mais selon le niveau des exploitations.

Les assolements considérés sont les suivants: "Blé tendre", "Maïs grain et ensilage", "Orge", "Autres céréales", "Colza", "Autres oléagineux", "Autres protéagineux", "Gel", "Gel industriel", "Légumineuses à grain", "Fourrage", "Landes estives", "Vergers", "Légumes-Fleurs", "Divers" et "Prairies". Le choix de regrouper les "Prairies permanentes" et "Prairies temporaires" est basé sur plusieurs arguments. D'une part les orientations de production selon l'OTEX14 (qui ont été une source d'inspiration pour la classification présentée) sont basées entre autre sur la détermination de la surface fourragère principale qui ne distingue donc pas les types de prairies. D'autre part, la distinction entre le type de prairie (permanente ou temporaire) n'est pas véritablement pertinente au regard de l'utilisation de la classification dans cette étude. En effet il s'agit de distinguer ultérieurement la corrélation entre les différents types de production végétale et la distribution spatiale potentielle des habitats; or pour être cohérent il faudrait en réalité différencier les prairies selon leur intensité, c'est-à-dire leur chargement en animaux d'une part, le travail mécanique effectué (type et fréquence dans la rotation par exemple) et l'utilisation des produits phytosanitaires au sein des parcelles. L'information sur cette intensité permettrait de fournir une information sur le caractère favorable de ces prairies pour les pollinisateurs par exemple. Le RPG ne permet pas de suivre cette démarche (cf. VI.E).

Les exploitations de la zone atelier de Pleine-Fougères sont orientées pour une grande partie en élevage bovin laitier et élevage bovin mixte (Thenail, 2002). Ces systèmes utilisent différents fourrages qui se composent en général en maïs ensilage en herbe pâturée ou ensilée et en pailles issues des cultures de céréales principalement. Ainsi au niveau des assolements, cela se traduit par la présence forte des cultures de maïs, des cultures de céréales (blé surtout dans la zone étudiée) et des prairies.

On choisit donc de réaliser la classification des exploitations selon les occupations du sol suivantes:

-les céréales: "Blé tendre", "Orge" et "Autres céréales" -le "Maïs grain et ensilage"

-les "Prairies"

La surface totale en chacun des assolements est définie pour toutes les exploitations de la zone étudiée puis illustrée en proportion sur leur SAU. Ceci permet de définir les productions végétales principales au sein d'une exploitation.

2. Réalisation de la typologie des productions végétales

La méthode de classification choisie est la classification ascendante hiérarchique (CAH) dont le principe est décrit en ANNEXE XVII. Cette classification permettrait de constituer des groupes d'exploitations sur la base de leur composition en assolements principaux retenus précédemment. Le problème est la grande variabilité des exploitations au regard de ces assolements. Appliquer une CAH selon les facteurs bruts (les cinq types d'assolement

14 Orientation Technico Economique des Exploitations. Les besoins de classification des différentes exploitations selon leur activité principale ou selon leur importance économique ont amené les statisticiens européens à créer les notions de marge brute standard (MBS) et d’orientation technico-économique (OTEX).

La notion de marge brute standard, proche de celle de valeur ajoutée, est à la base du classement des exploitations, selon leur production dominante (OTEX) et selon leur taille (CDEX ou classe de dimension économique des exploitations). La MBS totale d’une exploitation est obtenue en appliquant à chaque hectare de culture (ou de jachère) et à chaque tête d’animal un coefficient, dit « coefficient MBS », puis en sommant ces MBS partielles. Elle peut s’exprimer en UDE (unité de dimension européenne) ou en « équivalent-hectare de blé ». L’OTEX d’une exploitation est déterminée par la contribution relative des MBS partielles (MBS des différentes productions végétales et animales) à la MBS totale.

29 sélectionnés) amènerait à un nombre de groupes très important se rapprochant ainsi de la situation "une exploitation-un groupe" ce qui n'aurait évidemment aucun intérêt. Il s'agit donc de réaliser une CAH sur les axes factoriels principaux d'une analyse en composantes principales (ACP) dont le principe est décrit en ANNEXE XVII.

a) Analyse en composantes principales

La classification est réalisée sur les proportions des assolements principaux au sein des territoires d'exploitation par rapport à leur SAU. En effet, la donnée des surfaces brutes en différents assolements ne renseigne pas le poids de chacun au sein de l'exploitation et peut rendre la détermination ultérieure des orientations de production relativement compliquée (cf. V).

Lors de l'ACP, les variables ne sont pas normalisées puisqu'elles ont toutes la même unité (proportion sur la surface agricole utile) mais n'ont pas nécessairement la même importance dans le jeu de données.

Chaque proportion en assolement est codée:

-les céréales: "PROP_1_TOT" ("Blé tendre"), "PROP_3_TOT" ("Orge") et "PROP_4_TOT" ("Autres céréales")

-"PROP_2_TOT" ("Maïs grain et ensilage") -"PROP_PPPT" ("Prairies")

La représentation des variables et des exploitations sur le premier plan factoriel (la première composante principale en abscisse, la deuxième en ordonnée) est illustrée par la Figure 20.

Variables (les assolements) Individus (les exploitations)

La description des valeurs propres et de la corrélation des variables aux axes factoriels est en ANNEXE XVIII.

La variance cumulée associée au premier plan factoriel étant de 84%, cela est suffisant pour pouvoir analyser les résultats de la projection.

Les résultats sur les variables permettent de conclure que les assolements ayant le plus de poids au sein des exploitations sont les "prairies", les "blés tendres" et les "maïs grain et ensilage". De plus on observe une forte opposition sur le premier facteur entre les "prairies" d'une part et les "blés" et "maïs" d'autre part. Sur le second facteur, les "blés" et "maïs" sont clairement en opposition.

On peut en conclure que les exploitations ayant beaucoup de parcelles en prairies sont des exploitations qui n'ont pas beaucoup de parcelles cultivées en maïs ni beaucoup de parcelles

Figure 20 Représentation graphique des résultats de l'analyse en composantes principales sur les assolements principaux des exploitations

30 cultivées en blés au sein de leur territoire. Les exploitations qui ont des surfaces importantes en maïs n'ont pas beaucoup de surface en blés.

Le graphique des individus permet de déterminer quels assolements caractérisent le plus chaque exploitation. Il ne s'agit pas de décrire chaque exploitation mais bien de déterminer des groupes d'exploitation qui se ressemblent au regard des assolements sélectionnés.

b) Classification ascendante hiérarchique sur les

composantes principales

Les deux premières composantes principales de l'ACP expliquant à elles seules 84% de la variance, la CAH peut alors être menée sur les coordonnées des exploitations sur ces deux composantes. Pour poursuivre la méthode, il faut faire le choix d'une "distance" entre groupes ou plus précisément de l'indice d'agrégation. La méthode suivie est celle du "saut minimal" dans le gain d'inertie. Le dendrogramme nous donne la composition des différentes classes, ainsi que l'ordre dans lequel elles ont été formées. Il nous indique également, sur l'axe vertical, quelle était la valeur de l'indice entre les deux classes qui ont été agrégées à une étape donnée. On voit un "saut" de l'indice entre la partition en 4 classes et les partitions en 1 classe. Il est choisi d'étudier plus précisément cette partition en 4 classes.

La représentation de la classification des exploitations sur le premier plan factoriel est détaillée en ANNEXE XIX.

Les exploitations forment donc un ensemble qui peut être composé en quatre groupes au regard des proportions en "Blé tendre", en "Orge", en "Autres céréales", en "Maïs grain et ensilage" et en "Prairies". Il faut noter qu'il aurait peut-être été plus judicieux de regrouper les différents types de céréales en une même variable "Céréales" et d'effectuer la classification sur les variables "Céréales", "Maïs grain et ensilage" ainsi que les "Prairies". La conservation des trois types de céréales est justifiée par l'intuition initiale de dégager des types de

Figure 21 Dendrogramme de la classification ascendante hiérarchique et représentation de la classification des exploitations sur le premier plan factoriel

31 productions végétales différents selon les types de céréales privilégiés au sein des exploitations. Cependant il s'avère que les distinctions ne sont pas notables.

La description des classes constituées est présentée dans la partie suivante selon les proportions en céréales (tous types confondus), maïs et prairies au sein des exploitations. Quatre types de productions végétales sont formés. Ils sont codés respectivement "PROD_1", "PROD_2", "PROD_3" et "PROD_4". Le détail entre les différents types de céréales est en ANNEXE XX.

c) Description des classes d'exploitation constituées

Chaque type de productions végétales peut être décrit selon les proportions minimales, maximales et les valeurs moyennes. Les écart-types et les variances des proportions sont en ANNEXE XXI.

Type de production végétale

Céréales

(Blé tendre, orge et autres céréales)

Maïs grain et ensilage Prairies

Min de PROP _CER EALS Moyenne de PROP_CE REALS Max de PROP_CE REALS Min de PROP_2_T OT Moyenne de PROP_2_T OT Max de PROP_2_T OT Min de PROP_PPP T Moyenne de PROP_PPP T Max de PROP_PPP T PROD_1 0% 11,4% 30,4% 45,1% 67,3% 100,0% 0% 6,8% 27,5% PROD_2 0% 33,4% 100,0% 0% 32,4% 50,3% 0% 16,5% 32,7% PROD_3 0% 22,0% 39,5% 12,5% 27,3% 56,8% 29,9% 43,3% 60,8% PROD_4 0% 6,7% 15,4% 0% 14,1% 29,6% 62,3% 77,5% 100,0% Total général 22,9% 29,4% 37,4%

Tableau 6 Moyenne, minimum et maximum des proportions en assolements principaux selon les 4 types de productions végétales

Type de production végétale Nombre d'exploitation Moyenne de la taille des territoires d'exploitation (ha) Écart-type (ha)

Somme de la taille des territoires d'exploitation (ha) PROD_1 10 41,6 39,3 415,6 PROD_2 56 74,9 50,6 4193,4 PROD_3 79 65,3 27,5 5160,2 PROD_4 25 43,6 27,9 1091,2 Total général 170 63,9 38,8 10860,3

Tableau 7 Descriptif des classes des productions végétales

Le premier groupe d'exploitation est caractérisé par une très forte proportion en cultures de maïs (67,3% en moyenne), une faible proportion de céréales (11,4% en moyenne) et une très faible proportion en prairies (6.8% en moyenne). Le deuxième groupe d'exploitation est caractérisé par une part en céréales importante (33.4% en moyenne), une proportion moyenne de maïs (32.4% en moyenne) et une faible proportion en prairies (16.5% en moyenne). Le troisième groupe est assez proche du deuxième à trois différences près. Les exploitations de ce groupe ont beaucoup plus de prairies (43.3% en moyenne), un peu moins de céréales (22.0% en moyenne) et les proportions sont moins variables (écart-type bien plus faible pour chaque type d'assolement). Le quatrième groupe est constitué d'exploitations avec très peu de

32 céréales (6.7% en moyenne), peu de maïs (14.1% en moyenne) et une très forte proportion en prairies (77.5% en moyenne).

La classification réalisée, il s'agit alors de tester la corrélation avec les modèles de distribution spatiale des habitats. L'objectif de cette corrélation est d'analyser le lien entre les productions végétales d'un ensemble d'exploitations et la distribution spatiale potentielle des services.

3. Analyse de la corrélation aux modèles de distribution spatiale des

habitats des espèces

L'analyse de la corrélation entre le type d'exploitation "production végétale" et la distribution spatiale des espèces étudiées est réalisée selon un test d'indépendance (par rapport à une statistique de χ²). S'en suit une mesure de corrélation fondée sur l'information de Kullback. La méthode suivie pour le test d'indépendance étant similaire à celle déjà présentée pour la classification des exploitations par "Taille/Proportion en herbe", celle-ci est présentée en ANNEXE XXII.

On présente tout de même la variable testée et ses modalités (Tableau 8).

Le type d'exploitation est codé par la variable TYPE_PROD. Les différentes modalités sont: (PROD_1) une production principale de maïs, (PROD_2) une production principale de céréales et maïs, (PROD_3) une production principale de prairies et maïs et (PROD_4) une production principale de prairies.

Chaque modalité est attribuée aux îlots de chaque exploitation. Le test de corrélation est effectué au niveau des îlots.

Echantillon Nb.

d'observations Modalité

Effectif par modalité

Fréquence par modalité (%)

TYPE_PROD 1384 PROD_1 68 4,9

PROD_2 410 29,6

PROD_3 729 52,7

PROD_4 177 12,8

Tableau 8 Description statistique de la variable TYPE_PROD et de ses modalités Les résultats sont que la corrélation entre la classification des exploitations basée sur les assolements principaux et la distribution spatiale potentielle des habitats des espèces fournissant les services est significative. On peut donc en conclure que les productions végétales des exploitations d'une zone sont corrélées (statistiquement) à la fourniture potentielle des services étudiés.