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règles de conflit de lois

         

Première Partie

 

Contrats bancaires internationaux 

et  

règles de conflit de lois. 

 

 

 

     

Première Partie. 

Contrats bancaires internationaux et règles de conflit de lois. 

56  –  Le  commerce  de  banque  se  développe  par  nature  au‐delà  des  frontières.  Les  relations  commerciales  entre  pays  ont  de  tous  temps  appelé  des  règlements  bancaires  internationaux. Si les banques se limitent en principe à une sphère d’action territoriale, leur  activité  déborde  pour  certains  financements,  ou  transferts,  les  frontières  (64).  Certes,  il  existe une parenté de techniques bancaires. Certains instruments de crédit (traites, billets à  ordre, chèques) font partie d’une vaste unification législative, mais, il subsiste une profonde  originalité des techniques bancaires de divers pays, malgré la standardisation de méthodes  et  la  concentration  croissante  des  banques  qui  tendent  à  assurer  une  certaine  uniformisation  pratique  des  lois  de  fond  applicables.  Les  économies  bancaires  liées  à  des  impératifs politiques divergent. 

Plus grand encore est le particularisme du droit bancaire des divers Etats car le droit  bancaire  est  arc‐bouté  sur  le  droit  commercial,  notamment,  le  droit  de  la  faillite  et  sur  le  droit des sûretés qui sont d’essence particulariste. 

57–  Les  divergences  entre  les  législations  bancaires  devraient,  donc,  engendrer  de  multiples conflits. Actuellement, les conflits ne parviennent guère au stade contentieux. 

Le  phénomène  n’est  pas  propre  à  l’Algérie  (65).  Une  raison  en  est  que  les  relations  juridiques  se  nouent,  souvent,  dans  l’ordre  international  par  l’intermédiaire  de  deux  banques  qui  en  cas  de  conflit  se  soumettent  plus  volontiers  que  des  particuliers  à  un  arbitrage.  Le  décloisement  des  activités  bancaires  ne  manquera  pas  de  susciter  une  recrudescence de ces conflits. Et ces conflits aboutissent eux peut‐être davantage devant la  justice étatique.  58 – Il serait séduisant a priori de songer à rattacher les opérations de banque à une loi  étatique : la loi du siège social de la banque (66).    (64) – Jcl. Banque et Bourse, Fascicule n° 14, 1985, p. 212.  (65) – V. dans le même sens en droit international privé Allemand, Colloque de droit international bancaire de  Clermont‐Ferrand, 18‐30 Mars 1965, Annales de la Faculté de droit de Clermont‐Ferrand, 1965, Fasc. 1.  (66) – Pillet, Traité de Dr. Int. Pr., Nouvelle Edition 1954, T 2, n° 498, Rep. Com. V° Banques, n° 283. 

Cette  solution  simple  aurait  le  premier mérite  d’assurer  l’égalité  de  traitement  entre  clients d’une banque. L’idée de contrat d’adhésion dont relève le contrat bancaire n’appelle‐ t‐elle  pas  l’interprétation  uniforme  de  multiples  conventions  passées  par  un  même  établissement de crédit ?  Cependant, la jurisprudence internationale n’a jamais isolé une véritable loi commune  à toutes les variétés d’opérations de banque. L’activité bancaire est proteïforme, la diversité  des situations juridiques entre une entreprise bancaire et sa clientèle implique l’intervention  éventuelle de législations multiples.  59 – Il convient donc de rechercher les principes de solution du droit positif conduisant  à déterminer la loi applicable aux contrats bancaires. On rappellera qu’il faut entendre par  loi  applicable  non  seulement  la  loi  au  sens  strict  mais  également  les  règles  juridiques  d’origine jurisprudentielle et coutumière de l’Etat dont la loi a été désignée. 

Cette  solution  de  la  Cour  de  Cassation  (Arrêt  du  26  Janvier  1953,  R.C.D.P  1954.  767,  note Y. L.) est tout à fait logique. En effet, on ne voit pas comment on pourrait dissocier les  lois et les règlements d’un Etat de l’application qui en est faite par les juges de cet Etat. Par  conséquent, la désignation de la loi applicable est bien la désignation d’un système juridique  dans  son  ensemble  et  la  détermination  de  ce  dernier  est  un  préalable  nécessaire  à  toute  recherche de solution dans une situation internationale. 

60  –  Ce  principe  reste  vrai,  même,  dans  le  cas  fréquent,  en  pratique,  où  les  parties  souhaitent trouver une solution amiable à un litige né. En effet, un négociateur recherchera,  toujours, à connaître l’étendue de ses droits, avant d’en concéder une partie. 

Les négociateurs ont, donc, toute latitude de désigner une loi applicable à leur contrat  international  de  banque.  En  l’absence  de  toute  désignation  d’un  “système  juridique”  complet de référence, ils ne peuvent prévoir quelles solutions seront données à leurs litiges  par le juge ou par l’arbitre. Mais, cette loi désignée pour régir leur contrat s’applique‐t‐elle à  tous  les  éléments  de  ce  contrat ?  (étant  entendu  que  ce  dernier  se  situe  au  carrefour  des  règles  où  sont  impliquées  une  diversité  de  dispositions  juridiques :  régimes  matrimoniaux,  incapacité, droit de la faillite, droit des sociétés, droit des successions). 

La réponse à cette question sera donnée au Titre I, ci‐après intitulé : « Détermination  et domaine de la loi applicable aux contrats bancaires selon les principes classiques du droit  international privé » et qui sera suivi du Titre II intitulé : « L’application de la Convention de  Rome du 19 Juin 1980 aux contrats bancaires en général ».  Titre I  Détermination et domaine de la loi applicable aux contrats bancaires internationaux selon  les principes classiques du droit international privé. 

L’application  à  une  matière  quelconque  de  la  technique  des  conflits  de  lois  appelle  l’étude  d’un  double  problème.  Il  faut,  en  effet,  procéder  à  la  détermination  de  la  loi  applicable, puis en préciser le domaine. Les conflits de lois en matière bancaire n’échappent  pas  à  cette  règle  générale ;  C’est  sur  la  base  de  cette  distinction :  détermination  de  la  loi  applicable  aux  contrats  bancaires  (Sous/Titre  I)  et  domaine  de  la  loi  du  contrat  bancaire  (Sous/Titre II) que seront réparties les différentes rubriques les concernant. 

Sous/Titre I 

Détermination de la loi applicable aux contrats bancaires internationaux. 

61 – Généralités. L’expression recouvre l’ensemble des opérations de banques qui se  réalisent  par  un  contrat.  Elle  désigne  donc  les  opérations  les  plus  diverses :  comptes  bancaires,  ouvertures  de  crédits,  crédits  d’escompte,  crédits  par  signature,  services  bancaires etc… 

Mais  toutes  ces  opérations,  qu’elles  soient  simples  ou  compliquées, qu’elles  mettent  en cause deux ou plusieurs personnes, sont caractérisées par l’intervention de la banque qui  leur donne, en droit international, alors qu’il faut dégager la loi qui leur est applicable, une  unité  fondamentale.  De  telle  sorte  qu’il  est  possible  d’étudier  ensemble  toutes  les  conventions de  banque (67), si grande  qu’en  soit  la variété (68), pour dégager les principes  

 

(67) –  On  rappellera  que  selon  l’Article  54  (du  code  civil  Algérien) :  « Le  contrat  est  une  “convention”  par  laquelle une ou plusieurs personnes s’obligent, envers une ou plusieurs autres, à donner, à faire ou à ne  pas faire quelque chose ». 

généraux  qui  leur  sont  applicables  au  regard  du  droit  international  privé,  avant  d’en  rechercher les caractères spécifiques. 

62 – Inadaptation des techniques juridiques – Il est évident que l’activité des banques  franchit les frontières, qu’elle tend sans cesse davantage à les ignorer ou à les surmonter, et  que  c’est  là  l’un  des  domaines  de  l’activité  commerciale  où  la  tendance  à  l’internationalisation est la plus ancienne et la plus forte. Mais c’est aussi l’un des domaines  où le droit international classique, et notamment la méthode conflictuelle, apparaît le moins  approprié.  La  rareté  du  contentieux  bancaire,  en  droit  international,  atteste  cette  inadaptation  des  techniques  juridiques  traditionnelles.  La  doctrine  en  a  recherché  les  raisons. Elle a observé que les relations juridiques se nouaient le plus souvent dans l’ordre  international par l’intermédiaire de deux banques (69) de telle manière que l’activité directe  des  banques  est  largement  territoriale,  les  relations  internationales  étant  surtout  des  relations  entre  banques ;  or  les  banques  sont,  fréquemment,  soumises  à  des  usages  communs,  leurs  relations  internationales  minutieusement  réglées,  et  leurs  litiges,  s’il  en  subsiste, sont plus volontiers résolus en effet par la voie de l’arbitrage que par les tribunaux  étatiques.  On  a,  également,  invoqué  l’importance  prise,  dans  de  nombreux  pays,  par  le  contrôle des changes qui, multipliant les contraintes,  tend à réduire les conflits.  

Mais la meilleure raison commune au droit interne et au droit international tient sans  doute au perfectionnement croissant des techniques bancaires. L’organisation des services  rendus par les banques, sa rigueur, sa précision, ne cesse de réduire la marge d’incertitude,  d’erreur, ou d’insatisfaction où peut s’introduire le contentieux. 

A  cela  s’ajoutent  sans  doute  les  effets  de  la  concentration  bancaire,  qui  sont  notamment,  sur  le  plan  matériel,  la  meilleure  qualité  du  service  rendu,  et  sur  le  plan  psychologique, la soumission croissante du client à la volonté du banquier. Quoi qu’il en soit,  il  est  bien  vrai  que  les  conflits  qui  subsistent  échappent  au  contentieux,  et  par  suite  à  l’observation du juriste (70). 

 

(69) – Loussouarn et Bredin, « Droit du commerce international », 1963, p. 729 et s. 

(70) –  Voir  dans  le  même  sens  en  droit  allemand :  Kegel,  « Les  obligations  bancaires  en  droit  international  privé allemand », Colloque de droit international bancaire de Clermont‐Ferrand, 1965. 

On peut se demander si la libération des mouvements de capitaux, par la suppression  périodique du contrôle des changes, le décloisonnement des activités bancaires, notamment  dans  le  cadre  de  la  Communauté  Economique  Européenne,  ne  susciteront  pas  une  recrudescence des conflits connus des juridictions étatiques (71). Mais force est de constater  qu’aujourd’hui  le  droit  des  contrats  bancaires  est,  pour  l’essentiel,  une  construction  de  doctrine.  Par conséquent, le régime international des contrats bancaires nous conduit à l’étude  des principes généraux de solutions de conflits de lois en matière bancaire au Chapitre I, et  du rattachement des principaux contrats bancaires au Chapitre II.  Chapitre I  Les principes généraux de solutions de conflit de lois en matière bancaire. 

63  –  La  mise  en  œuvre  des  principes  de  rattachement  des  opérations  bancaires  ne  différant pas de ceux applicables aux autres contrats conduit souvent à la désignation de la  loi de la banque dont le rôle est primordial. 

En  effet,  chaque  fois  qu’intervient,  dans  une  opération  bancaire,  un  élément  d’extranéité (72) se pose théoriquement le problème de la loi applicable. L’ensemble de la  doctrine affirme la compétence de principe de la loi de la banque, plus précisément de la “loi  en  vigueur  au  lieu  où  elle  est  établie”  (73).  Mais  le  fondement  de  cette  compétence  n’apparaît pas toujours avec précision. 

 

(71) – Stoufflet : Communication au Comité français du droit international privé, 1966, « Les conflits de lois en  matière  de  crédits  bancaires » ;  Gavalda,  « Banque  et  établissement  financier »,  dans  Rép.  Dr.  Int.,  I,  p.  1003. 

(72) – La Cour de Cassation statuant sur la licéité de la clause compromissoire, a paru tenir pour international  un contrat mettant en jeu les intérêts de commerce international (Cass. Civ. 10 Février 1930 et 7 Janvier  1931.S,  33‐141,  note  Niboyet)  définition  trop  imprécise  et  sans  doute  trop  étroite.  Il  apparaît  bien  que  doit  être  tenu  pour  international,  en  ce  qu’il  permet  l’application  de  la  loi  choisie  par  les  parties,  un  contrat qui a des liens avec plusieurs systèmes juridiques ; En ce sens, Batiffol, Traité, 4° Edition, 1980, n°  575, p. 628, ou ce qui revient au même, un contrat dont tous les points de rattachement ne se situent pas  dans le même système juridique. Cette définition ne peut prétendre résoudre toutes les difficultés.  (73) –  Stoufflet,  « Banque  et  opérations  de  banque »,  dans  J.Cl.  Dr.  Int.,  Fasc  566B.  « L’ouverture  de  crédit 

bancaire en droit international privé », Clunet 1966, p. 511. « Les conflits de lois en matière d’opérations  de banque, rapport aux journées d’études de droit bancaire », Annales de la Faculté de Droit de Clermont‐ Ferrand,  Fasc.  2,  p.  206  et  s.  Communication  précitée  au  Comité  Français  de  droit  international  privé,  Batiffol, Les conflits de lois en matière de contrats, 1983, n° 115 et s., p. 102 et s. ; Arminjon, Précis de  droit international privé commercial, 1938, n° 218 et s., p. 398 et s. ; Gavalda, « Banque et établissement  financier » dans Rep. Dr. Int., n° 21 et s. 

Section I 

La loi de la banque, loi du contrat. 

64 – On peut d’abord affirmer la compétence de la loi de la banque, en tant que loi du  contrat.  Celle‐ci  intervient  alors  comme  loi  d’autonomie,  par  application  des  solutions  générales de conflits de lois en matière contractuelle (74). La loi de la banque recevra ainsi  compétence chaque fois qu’elle a fait l’objet d’une désignation expresse (75).  

Encore  faut‐il,  par  application  des  principes  généraux,  que  les  parties  n’aient  pas  désigné  une  loi  sans  rapport  avec  la  localisation  effective  du  contrat,  et  que  l’ordre  public  international ne s’oppose pas à l’application de la loi ainsi désignée. 

Mais le choix de la loi de la banque  peut encore découler implicitement de l’adhésion  aux  « conditions  générales »  de  banque  (76).  Dans  certains  pays,  les  associations  professionnelles  de  banques  ont  élaboré  des  conditions  générales  destinées  à  régler  tous  leurs  rapports  avec  leur  clientèle,  et  soumettant  ces  rapports  à  leur  droit  national  (77).  Passant  contrat  avec  la  banque,  le  client  peut  alors  être  tenu  pour  avoir  implicitement  désigné la loi prévue aux conditions générales (78). 

Mais la pratique bancaire exclut le plus souvent toute désignation expresse, et même  une  désignation  implicite.  La  compétence  de  la  loi  de  la  banque  doit  alors  résulter  des  indices généraux de localisation : or ils se rejoignent, le plus souvent, pour l’affirmer. 

 

(74) – Pour un exemple de référence expresse à la loi de l’Etat de New‐York dans un contrat passé à New‐York  avec  la  succursale  d’une  banque  Française :  Trib.  Com.  Seine,  26  Juin  1964,  Revue  Banque,  1964.624,  obs. Marin.  (75) – Trib. Gr. Inst. Seine, 9 Juillet 1963, Jcp. 1963.II.13434. Le tribunal de la Seine a refusé de se tenir pour lié  par un rattachement exprès à la loi française, en tant que loi de la banque, en une espèce où la banque  française n’avait joué qu’un rôle d’intermédiaire.  (76) – Comp. Paris 29 Mars 1938, Clunet, 1938.1017. Obs. Tager.  (77) – Ex : les conditions générales de la Banque de l’Association Néerlandaise des banquiers, en date du 16  Juin 1964, Gavalda, opcit, n° 26. 

(78) –  La  doctrine  a  pu  parvenir  à  un  résultat  analogue  par  le  recours  à  la  notion  de  contrat  d’adhésion.  Le  client « doit s’attendre à voir appliquer la loi du siège de la banque », Cf. Les références de jurisprudence  allemande données par M. Batiffol, dans Les conflits de lois en matière de contrats, n° 117, p. 103 et s. 

   

La loi de la banque est, en effet, généralement la loi du lieu d’exécution, dont on sait  l’importance  primordiale  en  matière  contractuelle.  Ainsi  que  l’observe  Stoufflet  (79),  dans  un  contrat  bancaire  c’est  bien  la  prestation  de  la  banque  qui  apparaît  comme  la  plus  caractéristique. Or, le plus souvent, sinon toujours, la prestation de la banque est accomplie  dans le pays où est située la banque, les banques ne réalisent pas directement d’opérations  à l’étranger. De la même manière, le lieu de conclusion du contrat se situe, généralement, là  où  la  banque  est  établie  (80)  et  le  lieu  de  conclusion  n’est  pas  alors  accidentel,  donc  dépourvu  de  signification :  il  traduit  l’importance  du  rôle  de  la  banque  dans  le  rapport  contractuel.  

Mais la compétence de la loi de la banque, en tant que loi d’autonomie, résulte encore  de  tous  les  indices  qui  laissent  à  penser  que  la  convention  bancaire  ne  peut  être  que  localisée  au  siège  de  la  banque,  parce  que  c’est  la  solution  normale,  pratique,  habituelle.  C’est au siège de la banque qu’est tenue la comptabilité ; là sont rassemblées les preuves.  Chaque  opération  de  banque  est  soumise  aux  pratiques  de  la  banque.  Si  le  droit  national  bancaire est insuffisant, ce sont bien les usages‐locaux qui le complètent. En outre, ainsi que  l’observe Gavalda, l’opération s’insère pour la banque dans une série de contrats analogues  quotidiennement passés par elle, soumis à la même loi et aux mêmes usages. La marche de  l’entreprise bancaire implique l’uniformité de ses opérations, par suite leur soumission à une  loi unique (81). 

65  –  Aussi  les  parties,  par  une  convention  expresse,  peuvent  se  placer  sous  l’empire  d’une autre loi, sauf à tenir compte des lois de police en vigueur au lieu où le contrat doit  s’exécuter et le cas échéant au lieu où la banque est établie. 

Cependant, le choix d’une loi autre que la loi de la banque ne se conçoit que pour les  euro‐crédits qui sont des opérations bancaires de crédit international exceptionnelles à taux  variable,  dans    lesquelles    les    banques  répercutent  à  l’emprunteur  leur  coût  de  refinancement à court terme sur  le marché des euro‐devises et acceptent dans une certaine    (79) – Banque et opérations de banque, dans Jcl. Dr. Int. Fasc 566B, n° 5.  (80) – On observera cependant que le lieu de conclusion de la convention de banque peut, dans la pratique,  être situé ailleurs.  (81) – Stoufflet, J.C. Dr. Int. opcit, n° 4, M. Vasseur et Marin se prononcent également pour la compétence de  principe de la loi de la banque. 

mesure  de  prendre  un  risque  au  niveau  de  la  disponibilité  future  des  fonds  qu’elles  empruntent (82). 

En effet, les conventions d’euro‐crédits sont régies soit par le droit de l’Etat de New‐ York, ou le droit anglais plus conforme aux usages internationaux, soit par le droit français  lorsque  les  chefs  de  file  ou  les  emprunteurs,  sont  français,  mais  en  raison  surtout  du  caractère évolué de ces trois droits en matière de contrats commerciaux internationaux et  du fait que ces droits sont connus par la plupart des banques qui font partie d’un syndicat  international. 

Au surplus, le droit anglais n’exige pas pour sa désignation qu’une convention d’euro‐ crédits  ait  un  élément  de  rattachement  avec  l’Angleterre ;  de  même  la  jurisprudence  française plus libérale (83) a admis que dans un contrat international les parties sont libres  de  choisir  la  loi  applicable  à  celui‐ci  sans  autres  réserves  que  celles  pouvant  résulter  de  l’ordre  public.  Par  contre  le  droit  de  l’Etat  de  New  York  exige  pour  son  élection  un  rattachement  raisonnable  entre  la  convention  d’euro‐crédits  et  l’Etat  de  New  York,  notamment, la mise à disposition et le remboursement des fonds à New York (84). 

Quant au droit Algérien  l’Article 18 du Code Civil exige que la loi d’autonomie ait une  relation réelle avec les contractants ou le contrat. 

66  –  En  l’absence  même  de  convention  et  pour  tenir  compte  de  leur  finalité  particulière,  il  y  a  lieu  de  soustraire  certaines  opérations  de  la  compétence  de  la  loi  de  la  banque.  Ainsi,  le  cautionnement  bancaire  est  normalement  soumis  au  moins  pour  ce  qui  concerne  les  rapports  entre  le  banquier‐caution  et  le  créancier  à  la  loi  de  l’obligation  garantie, loi qui fixe l’étendue et la durée de la garantie, les conditions de sa mise en œuvre  et de son extinction (85). 

 

(82) –  Jean  Luc  Herrenschmidt,  « La  présentation  des  euro‐crédits »  in  euro‐crédits  par  Fouchard,  Blaise  et  Khan, 1981, p. 498. 

(83) – A. American Trading Co. Cass. Civ. 5 Décembre 1910.S, 1911‐I‐129, note Lyon –Caen, Clunet 1912.1156  et RCDI 1911, p. 395 : « La loi applicable aux contrats, soit en ce qui concerne leur formation, soit quant à  leurs effets est celle que les parties ont adoptée ». 

(84) –  Camille  Jauffret  &  Claude  Kelly,  « La  protection  contractuelle  in  euro‐crédits »,  par  Fouchard,  Kahn  et  Blaise, 1981, p. 593. 

67  –  L’engagement  de  caution  est  en  droit  commun  une  obligation  accessoire  présumée soumise à la loi du contrat principal (86), il n’y a aucune raison déterminante de  soustraire le cautionnement bancaire à cette règle générale (87). 

68 – Les acceptations d’effets qui sont données par le banquier, en application de la  convention  générale  dite  d’ouverture  de  crédit  d’acceptation  par  laquelle  le  banquier  promet ses acceptations ne peuvent être régies que par la loi cambiaire (88). 

Enfin,  l’escompte  se  réalisant  par  l’endossement  translatif  d’un  effet,  le  transfert  de  l’effet,  la  garantie  cambiaire,  les  recours  sont  soumis  alors  à  la  loi  compétente  en  matière  d’effets de commerce. 

69 – De fait, l’attraction de la loi de la banque n’est pas irrésistible. 

La  loi  d’autonomie  c’est‐à‐dire  la  loi  interne  désignée  de  manière  expresse  ou  pas  prédomine dans les crédits financiers internationaux. La loi de la banque est éliminée ou son  rôle est atténué dans les opérations de crédit par signature.  Section II  La loi de la banque, loi nécessaire.  70 – Ces arguments, dont la force ne peut être négligée, signalent moins des indices