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Quelques caractéristiques relatives aux PME allemandes :

La performance à l’export des PME algériennes

3.2.1 Quelques caractéristiques relatives aux PME allemandes :

L’Allemagne doit son titre de championne du monde à l’export à ses innombrables petites et moyennes entreprises (une PME allemande sur quatre est aujourd’hui ouverte au monde), ces PME internationalisées se recrutent essentiellement dans les branches industrielles intensives en R&D sur lesquelles

repose la spécialisation sectorielle de l’économie allemande :

électrotechnique/mécanique de précision, travail des métaux/construction mécanique et automobile, ainsi que la chimie. S’y ajoutent de manière croissante les services. Or ces PME ne se limitent pas seulement à exporter leurs produits vers l’étranger, elles

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Christopher Lantenois, Discussion sur les déterminants des performances allemandes à l’export : La R&D et la brevetabilité comme vecteurs de la compétitivité hors-prix, document de travail du CEPN (Centre D’économie De L’université De Paris Nord) N° 2009-15 , p 2.

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développent aussi des investissements directs étrangers (IDE).140 Son nombre est de quelque 3,5 millions de PME qui composent 99,7 % du total des sociétés, occupent 70 % des actifs et forment 80 % des apprentis.

Par nombre de salarié

Total Entreprises 0-9 10-49 50-249 > 250 Extraction de minéraux 3 323 2 405 756 128 34 Industrie 289 857 218 633 50 048 16 749 4 427 Eau et énergie 11 847 9 468 1 384 780 215 BTP 314 005 279 119 31 628 3 092 166

Commerce (dont réparation automobile

et entretien biens de conso.) 779 659 700 147 67 113 11 383 1 016

Gastronomie/hôtellerie 264 040 249 213 13 250 1 488 89

Transports et communications 146 610 123 576 18 540 3 853 641

Banque et assurance 61 606 52 236 6 046 2 562 762

Immobilier 851 785 801 159 40 585 8 896 1 145

Education 69 866 52 998 13 775 2 632 461

Prestations sociales, Santé (y compris

secteur vétérinaire) 238 666 205 484 23 272 8 136 1 774

Autres services publics et services à la

personne 322 574 303 643 15 235 3 165 531

Total 3 353 838 2998 081 281 632 62 864 11 261

Tableau (3.14) : structure des entreprises par taille de l’effectif et par secteur (2003) Source : I. Bourgeois, R. Lasserre (2007).

Le nombre des entreprises est resté stable depuis dix ans, mais on observe de grands changements dans leur taille, le nombre des PME au chiffre d’affaire inférieur à 5 Million € s’est légèrement diminué, mais ce ; le nombre ; des PME qui ont un CA compris entre 5 et 50 M€ (les moyennes) n’a quant à lui pas varié. C’est la catégorie supérieure qui a grossi au cours de la décennie.141

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Isabelle Bourgeois, René Lasserre, « les pme allemandes : acteurs de la mondialisation, le revue regards sur l’économie allemandes, 2007/4 N° 83, p 11.

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Isabelle Bourgeois et René Lasserre, les pme allemandes, une compétitivité d’une dimension sociale et humaine, rapport d’évaluation des PME 2010, OCEO, France, p 184.

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Cet accroissement en taille est avant tout le résultat du développement du contexte des affaires depuis les deux dernière décennies « globalisation accélérée, numérisation des échanges, stabilité monétaire au sein de la zone Euro, extension du marché communautaire dans le fil de l’élargissement de l’UE et montée en puissance des économies émergentes. Ces mutations ont déclenché un important mouvement de concentration : aux cours des dix dernières années, 7 PME sur 10 en ont racheté une autre ou ont fusionné. L’évolution est particulièrement prononcée dans les branches industrielles les plus exportatrices, et donc les plus exposées à la concurrence globale : chimie, métallurgie, construction mécanique, électrotechnique, mécanique de précision. C’est dans ces secteurs aussi que les entreprises ont été à l’évidence les plus affectées par la chute de la demande mondiale en 2008-2009, et où l’activité est tirée aujourd’hui par le redémarrage de cette dernière.142

»

Des PME avec des finances solides :

Pour certains analystes, la résistance des PME face à la récession est essentiellement le résultat d’une accumulation intensive des réserves par ces entités. D’après la Bundesbank, la rentabilité de toutes les PME s’était accrue de + 44,4 % en termes nominaux contrairement à celle des grandes firmes qui été de 11% seulement (périodes entre 1997 et 2004). « Les PME ont su mettre à profit la modération salariale de ces années et tirer les enseignements de la récession de 2002 pour accroître leur compétitivité et pour remédier également à ce qui avait longtemps été leur principale faiblesse : le manque de capitaux propres. Dans toutes les catégories de PME, le ratio de fonds propres a ainsi considérablement augmenté et se situait en 2008 à 6,3 % pour les petites (CA inférieur à 1 M€), à 17,6 % pour les moyennes (CA de 1 à 50 M€) et à 28,2 % pour les grosses (CA de plus de 50 M €). C’est la raison pour laquelle l’Allemagne n’a pas connu une crise de crédit lors de la dernière récession143».

142

Isabelle Bourgeois et René Lasserre, les pme allemandes, une compétitivité d’une dimension sociale et humaine, p 185.

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Isabelle Bourgeois et René Lasserre, les pme allemandes, une compétitivité d’une dimension sociale et humaine, p 185.

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En autre, si les grandes frimes rencontrent des difficultés auprès des banques commerciales et des institutions financières afin d’accéder à des crédits, il n’est pas le cas pour les PME qui s’adressent principalement au réseau des Caisses d’épargne qui, avec plus de 13 000 filiales réparties sur l’ensemble du territoire et une part de marché de plus de quelque 40 % sur le segment du crédit aux entreprises, est le partenaire établi des PME. En plus de ça, la proximité de ces PME avec leurs clients (Caisses d’épargne) et les liens de confiance qu’elle permet d’établir sur le long terme sont décisives pour l’accompagnement durable des PME même durant la période des récessions et laisse la structure du financement de ces entreprises intacte ; pendant cette dernières récession, les entreprises ayant rationalisé leurs activités et accumulé des réserves suffisantes, même si elles ont rencontré quelques difficultés de trésorerie, elles sont assurées du soutien principale des caisses d’épargne.

Des PME très ouvertes aux marchés extérieurs :

Selon les statistiques de certaines institutions allemandes, On compte entre 300 000 et 400 000 PME exportatrices qui réalisent 20% du CA total des exportations. Leurs activités internationales ne se limitent pas à l’exportation ; le commerce seulement, mais elles investissent aussi en étranger sous formes des investissements directs étrangers (IDE) en ouvrant une filiale ou en prenant une participation dans une société étrangère. « La Fédération allemande de l’industrie (BDI) révèle dans une étude que plus des deux tiers des PME industrielles ont développé leurs activités à l’international : si la moitié d’entre elles se contente d’exporter, une sur dix investit et un gros quart a engagé des liens de coopération avec des homologues étrangers144 ».

Les PME allemandes suivent une stratégie d’internationalisation étape par étape, elles commencent par la première l’étape qui consiste à ouvrir un nouveau débouché (export) et/ou à assurer l’approvisionnement (import), après, et pour garantir une certaine continuité de la production elles ouvrent une succursale ou une filiale. Ensuite, et une fois la croissance des activités assurée sur cette base, elles prennent éventuellement une participation dans une société étrangère pour pérenniser leurs activités.

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Isabelle Bourgeois et René Lasserre, les pme allemandes, une compétitivité d’une dimension sociale et humaine, p 186.

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Type d’internationalisation nombre pourcentage PME internationalisées (tous types d’engagement) 381 000 29,6

Une seule forme d’engagement 357 000 27.8

Import/export seulement 340 000 26.4

ID seulement 16 000 1.2

Filiale/succursale seulement 8 000 0.6

Part de capital seulement 4 000 0.3

Les deux 4 000 0.3

Deux formes d’engagement 24 000 1.9

Import/export et ID 24 000 1.9

Import/export et succursale/filiale 11 000 0.8

Import/export et part de capital 6 000 0.4

Import/export + succursale/filiale + part de capital 8 000 0.6

Tableau (3.15) : Le degré d’internationalisation des PME allemandes par type

d’engagement

Source : Isabelle Bourgeois et René Lasserre (2007).

Les PME allemandes sont connues mondialement par leur spécialisation dans le segment des moyennes et hautes technologies, elles sont les premières exportatrices mondiales de biens de moyenne et haute technologie avec une part de marché s’élevant à 16,1%, loin devant les Etats-Unis (10,4% de part de marché) seconds et le Japon (10,4% également) troisième.

170 1990 2006 Valeur en milliard de $ % du total Valeur en milliard de $ % du total Haute technologie 47.546 12.1% 197.503 17.8%

Technologie moyenne élevée 203.514 51.8% 524.021 47.2%

Technologie moyenne faible 64.231 16.3% 174.184 15.7%

Faible technologie 62.143 15.8% 133.702 12.0%

Produits non manufacturés 15.766 4.0% 81.712 7.4%

Total 393.203 100% 1 111.12 100%

Tableau (3.16) : Les exportations allemandes selon l’intensité technologique. Source : Christopher Lantenois (2009).

En effet, nous constatons là, que cette spécialisation à l’export des PME