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DES NOTIONS ESSENTIELLES

3- Quel matérialisme ?

1 –Roman féminin, condition féminine, féminisme

a-Roman féminin

Si le roman masculin était déjà assis confortablement dans le monde de l’édition au 18e siècle, les écrits féminins ont pris le genre du roman progressivement souvent sous forme de mémoires ou de récits structurés à la façon d’un reportage. Un préjugé généralisé sévissait encore durant le 18ème siècle à l’encontre du roman : on craignait que les lecteurs – et surtout les femmes – ne sympathisent avec les personnages au point de confondre réalité et fiction. C’est ce qui se passe dans Don Quichotte de Cervantès et, au 18ème siècle dans le roman de Charlotte Lennox, The Female Quixote. Les grands romans masculins précèdent les romans féminins traités ici dans cette thèse et ont formé les romancières à l’écriture.

Deux romanciers se détachent particulièrement : Richardson et Fielding, appréciés tout autant de Burney que de Austen. L’aspect financier que représente un roman, autrement dit une histoire complète avec héros, suspense, amour etc. était essentiel, comme l’indique la remarque connue du Dr Johnson : « No man but a blockhead ever wrote, except for money ».1 Le Dr Johnson n’avait pas une haute opinion des romans et de ses lecteurs ; pour lui, les romans étaient surtout destinés « aux jeunes, aux ignorants et aux oisifs à qui ils servent de conduite et d’introductions à la vie » :

They are the entertainments of minds unfurnished with ideas, and therefore easily susceptible of impressions ; not fixed by principles, and therefore easily following the current of fancy ; not informed by experience, and consequently open to every false suggestion and partial account.2

Bien entendu, à relire le Dr Johnson, nous savons qu’il ne parle pas que des romans féminins, il n’avait d’ailleurs pas, sur la fin de sa vie, une si mauvaise opinion des romans ni des femmes littéraires ou romancières comme le prouve le plaisir qu’il a pris à lire Evelina dont la satire de certains personnages comme Mr Smith3 le mettait en joie.

Néanmoins l’opinion d’un homme comme le Dr Johnson sur les romans prouve le peu d’importance dans lesquels ils étaient tenus. Bien des manuels d’instruction s’adressaient aux jeunes personnes pour les prévenir des effets nocifs de la lecture de romans et recommandaient leur propre liste d’ouvrages qui pouvaient être lus en toute sécurité. Ainsi

1 Dans : Life of Samuel Johnson, James Boswell, LL. D. Everyman’s Library (Knopf), New York, (1811), p.111.

2 Dans : Rambler N°4, 31 Mars 1750.

3 Mr Smith est un jeune homme qui imite les petits-maîtres mais dont les façons sont encore mal dégrossies.

Néanmoins, il est dans le mouvement ascendant social.

l’auteur de New and Elegant Amusements for the Ladies of Great Britain, by a Lady (1772), s’adresse aux jeunes femmes :

…peruse the superior works of our finest Authors, such as Lord Lytterton, Dr Young, Dr Goldsmith, Pope, Swift, Addison [and avoid ] swarms of insipid Novels, destitute of Sentiment, Language and morals.1

Cette remarque prouve qu’en 1772, tous les romans n’avaient pas encore subi le

« retournement moral » qui commença vers 1750 comme nous nous en apercevons dans la chronologie des romans féminins. Il est aussi ironique de penser que peu d’années plus tard, les femmes allaient laisser une empreinte littéraire autant sentimentale que stylistique et morale. Même si certains romans recevaient un meilleur accueil du lectorat, la qualité de l’écriture et le soulignement de la vertu primaient dans ces romans que Henry Tilney défend ironiquement, dans Northanger Abbey2.

Le roman féminin, au sens d’histoire en prose, a semé ses premiers jalons au 17ème siècle et s’est progressivement développé pour devenir extrêmement présent à la fin du 18ème siècle.

Une partie des faiseurs d’anthologies comme des chercheurs – et des lecteurs – du 20ème siècle a occulté des écrivains jusqu’alors couramment lus, comme Burney, mais aussi Aphra Behn, Eliza Haywood, Sarah Fielding ou Charlotte Lennox. J.Paul Hunter explique que la conséquence directe en ce qui nous concerne est de voir des œuvres mineures rayées des listes de lecture en compagnie de grandes romancières ; c’est le cas de Burney qui jusqu’au début du 20ème siècle avait été régulièrement considérée comme une grande dame de la littérature anglaise du tournant 18ème/19ème siècle ; œuvres et auteurs disparurent de vue, des programmes universitaires et des bibliothèques.3 Les conséquences directes sont simples : jusqu’à très récemment, hormis les romans de Jane Austen, seuls les romans masculins étaient édités, certains en format de poche comme ceux de Swift, Fielding, Defoe, mais pas ceux de Goldsmith ni Smollet ni Richardson. On écrivit beaucoup sur un petit nombre d’auteurs masculins – et Austen – mais les œuvres de Lennox, Fielding (Sarah), et bien sûr Burney et plus tard Edgeworth ou Ferrier n’ont été rééditées que dans

1 Cité dans : John Brewer, The Pleasures of the Imagination, English Culture in the 18th Century, Harper Collins Publishers, Hammersmith, London, 1997, p.193.

2 Henry Tilney dit à Catherine : « The person, be it a gentleman or lady, who has no pleasure in a good novel, must be intolerably stupid » (Northanger Abbey, Penguin 2003, p.102).

3 Voir : J.Paul Hunter, « The novel and social/cultural history », The Cambridge Companion to the Eighteenth Century novel, Cambridge U.P., (1996) 2002, p.11.

les deux dernières décennies du 20ème siècle et, en ce qui concerne Ferrier, seulement son premier roman.1

Le roman féminin, qui connaît autant de sous-genres que le roman masculin, a grandi dans un contexte particulièrement propice à l’écriture féminine, créé en partie par le recul de l’analphabétisme au 18ème siècle. Lire et écrire permirent à certaines femmes d’imaginer qu’elles pouvaient secouer une oppression et une injustice légale et coutumière qui faisaient littéralement d’elles des esclaves. Eva Figes nous explique que le dernier quart du 18ème siècle a été le départ d’un renversement dans l’écriture anglaise : les femmes se mirent à dominer le genre du roman.

Throughout the 18th century women had been writing popular novels, largely for the consumption of other women, and both production and consumption were viewed with considerable contempt by the superior sex. But during the last decade of the 18th century a change took place: women began to write novels with a skill and an authority which commanded the respect of both sexes, and over the next fifty years, they colonized the medium and made it their own. They took over the novel in England, gave it a new shape, structure, and unity of intention which was to have a lasting impact to this day. If there is such a thing as the classical novel in English literature, and I think there is, then women were responsible for defining and refining it.2

A la fin de son ouvrage, The Rise of the Novel, Ian Watt mentionne comme une concession que l’on fait à plus faible que soi que la plupart des romans du 18ème siècle en Grande Bretagne ont été écrits par des femmes.3 Jane Spencer4 nous rappelle aussi qu’une étude sur le roman du 18ème siècle semble insister sur le fait qu’une majorité numérique (sous-entendue non qualitative) de romans était produite par des femmes. Pour elle, ce genre de remarques vise à déprécier les romancières plutôt qu’à jeter une quelconque lumière statistique. Jane Spencer en se référant à un article écrit par Judith Phillips Stanton5 nous donne l’une des conclusions que l’on peut en tirer : des travaux statistiques et

1 Notons que si The History of Fanny Burney par Joyce Hemlow est sorti en 1958, un an après The Rise of the Novel de Ian Watt dans lequel il n’attribue à Burney qu’une note pour dire que Austen est l’héritière de Burney, le roman le plus célèbre de Burney, Evelina, n’est édité en poche chez Penguin que depuis les années 1990 (1981 pour Oxford). Tous les romans de Ferrier ont été édités dans les années 1929 – édition limitée chez Eveleigh Nash & Grayson, London – mais jusqu’en 2009 seul Marriage était réédité. Néanmoins, il y a une recrudescence d’intérêt pour ces deux auteurs et leurs premiers romans en Angleterre où elles sont au programme universitaire.

2 Eva Figes, Sex and Subterfuge, Women Writers to 1850, Macmillan, 1982, p.1.

3 Ian Watt, The Rise of the Novel (1957) Penguin, 1977, p.339.

4 Dans « Women writers and the eighteenth century novel », The Cambridge Companion to the Eighteenth Century Novel, Cambridge University Press, (1996) 2002, p.212. Jane Spencer fait allusion à l’étude de Clive T.Probyn, English Fiction of the Eighteenth Century, 1700-1789, London & New York, Longman, 1987, p.2.

5 Judith Phillips Stanton, « The Production of Fiction by Women in England, 1660-1800 : A Statistical Overview », article écrit pour le 8ème congrès international sur le siècle des Lumières (8th International Congress on Enlightenment) à Bristol, 1991.

bibliographiques plus récents suggèrent que l’accroissement net en production romancière dans les dernières décennies du 18ème siècle était encore plus remarquable chez les femmes écrivains, et que le nombre de romancières était équivalent à celui des romanciers, quoique peut-être plus grand dans le domaine des romans épistolaires. Il est indéniable que l’enseignement universitaire du 20ème/21ème siècle n’a commencé à se préoccuper de Lennox, Burney, Edgeworth ou Sarah Fielding que récemment. Pour exemple, nous pouvons en outre constater que, quantitativement, le Cambridge Companion to the Eighteenth Century Novel consacre plus des trois quarts de ses articles à de vénérables romanciers ne laissant (par pur acquit de conscience ?) qu’un article sur Burney et un autre sur « les romancières » en vrac, supprimant soigneusement le Dr Johnson avec son Rasselas et The Vanity of Human Wishes. Et donc, Defoe, Swift, Richardson et Smollett trônent dans toute leur gloire - certainement méritée mais pourquoi non partagée ?

Sur ce sujet, Janet Todd1 avance les chiffres de quatre cent femmes écrivains publiées dans les années 1790. Dale Spender nous dit avoir retrouvé au bout de laborieuses recherches une centaine de bonnes romancières du 18ème siècle.2 L’opinion de Todd diffère de celle de cette thèse sur le point de la satire qui n’est pas son sujet. Néanmoins tenons compte de ce qu’elle écrit :

Although Wollstonecraft and Hays are fascinating for their efforts to turn the novel into a vehicle of reform for their passionate analysis of the legacy of sensibility, it is not with them that the strength of late eighteenth century lies. Rather it is with those women who managed to insert into the novel that extraordinary authority already noticed in Hannah More, of the woman as moralist. Such women – Fanny Burney, Ann Radcliffe, Charlotte Smith, and a little later, Maria Edgeworth and Jane Austen – dominated the fiction of the late eighteenth and early nineteenth centuries unrivalled by any male writer until the rise of Walter Scott. It is worth contemplating this unique phenomenon in literary history, this conjunction of genre and gender, and setting it in a critical perspective.3

Nous voyons que Todd fait de Burney, Edgeworth et Austen des écrivains moralisateurs, ce qui n’est pas faux. Néanmoins cette représentation est incomplète parce qu’il n’y a aucune mention de l’aspect satirique de la narration. Ces écrivains satirisent leur monde et jouent avec une troupe de personnages de la comédie humaine symbolisant des

1 Janet Todd, The Sign of Angellica, Writing and Fiction, 1660-1800, Virago, 1989. Cet ouvrage est ciblé sur la période de la Restauration et du 18ème siècle mais le sens de la continuité et la largeur de de l’horizon traité fait qu’il est également pertinent en ce qui concerne l’époque de Austen et Ferrier, le début du 19ème siècle et du Romantisme.

2 Voir son article : « Women and literary history », The Feminist Reader, Essays on Gender and on the Politics of Literary Criticism, Palgrave Macmillann, (1989), 1997.

3 Janet Todd, The Sigh of Angellica, Women Writing and Fiction, 1660-1800, Virago, 1989, p.228.

mœurs et des ridicules, des qualités et des défauts ; leur satire met les travers humains face au miroir grossissant et il en découle la constatation suivante : ôtez le travers et vous trouvez la morale. Ou du moins un aspect de la morale à l’époque dite. Cependant, la domination d’une poignée de femmes dans le genre littéraire qu’est le roman, et ce pendant une quarantaine d’années, est en effet singulière et peut-être unique en Europe.

Jusqu’ici nous avons donc deux caractéristiques communes aux romancières : d’une part, elles ont pu écrire à cause des progrès de l’éducation qui, vers la fin du 18ème, permettait même aux domestiques londoniens de lire le journal1 et donc aux femmes de lire et écrire ; d’autre part, elles prêchaient la morale. Il y a toutes sortes de façons de prêcher la morale et la satire en est une. En outre, la morale étant revenue avec force comme une conséquence des excès du libertinage, la romancière, comme toute autre femme, n’avait plus qu’à bien se tenir si elle voulait faire carrière dans un monde dominé juridiquement et coutumièrement par la loi patriarcale.

Nous avons mentionné le mot roman sans lui donner une définition ad hoc.

Circonscrire le domaine du roman n’est pas aisé étant donné l’évolution qu’il a subie en un siècle. Julia Epstein, méfiante, prétend travailler sur des écrits en prose lorsqu’elle écrit son ouvrage sur Burney2, prose fictionnelle, épistolaire et journalistique, qui devient roman quand elle n’a pas d’autres termes à employer. Tous les autres critiques qui travaillent sur l’époque du 17ème siècle à nos jours utilisent le mot roman.

John Richetti nous précise que le mot « roman » n’est que l’un des termes rencontrés au 18ème siècle dans le discours des écrivains ou des lecteurs durant cette année où les narrations en prose s’appelaient aussi bien « romance » ou « histoire »3 ou alors de façon plus équivoque « véritable histoire » ou encore « histoire secrète ». C’était au lecteur de décider si ces véritables histoires l’étaient réellement. Il semble naturel de penser que les termes « véritable » et « secret » devaient être utilisés pour appâter le lectorat et non comme référence historique sérieuse. Les œuvres en prose d’études historiques appartiennent à un tout autre domaine et justement ne mentionnent jamais le mot « véritable ». Le fait est que le fossé entre réalité et fiction n’est pas aisé à localiser avant le 18ème siècle qui voit le roman jouer avec les notions encore floues de fiction et de réalité, faisant souvent passer l’une pour l’autre par le simple fait d’apposer le nom du héros dans le titre, dans la mention

1 Nous verrons plus loin que cette assertion ne se base pas seulement sur l’histoire de Joseph Andrews de Fielding qui est d’ailleurs antérieure à la fin du 18ème siècle.

2 Julia Epstein, The Iron Pen, Frances Burney and the Politics of Women’s Writing, Bristol Classical Press, 1989.

3 John Richetti, « The novel and social/cultural history », The Cambridge Companion to the Eighteenth Century Novel, Cambridge U.P., (1996) 2002, p.9.

« histoire de… ». C’est le cas pour Tom Jones de Fielding aussi bien que de Evelina 1 de Burney.

Comme nous le précisions plus haut, les trois quarts du 18ème siècle appartiennent aux romanciers de tous bords, grands comme petits. Certains romanciers ont construit une intrigue qui gouverne le roman dans sa totalité comme pour les romans-pavés de Richardson, d’autres romanciers écrivent une pure satire en prose comme les Gulliver’s Travels de Swift, et enfin nous avons ce qui est le plus communément employé, le récit au jour le jour, soit à la troisième personne soit épistolaire ou même homodiégétique (Sterne).

Que le ton soit satirique ou pas, la forme est souvent picaresque et le récit jamais près du quotidien confiné des femmes. Mais même à l’époque du picaresque, les histoires, ou romances, ne sont pas uniquement écrites par des hommes. Aphra Behn précéda même, au 17ème siècle, la mode des récits – réels ou imaginaires – de voyage avec son roman ou histoire immensément populaire, Oronooko or the Royal Slave (1688).2

Les femmes de lettres du 18ème siècle n’étaient cependant pas toutes des romancières.

Mémoires et poèmes, écrits critiques et lettres font partie des matériaux de construction du monde littéraire féminin ; une gazette, The Female Spectator, lancée en 1744, fut la toute première éditée par une femme, Elizabeth Haywood, dramaturge et romancière. Cette gazette écrite pour et par les femmes était remplie d’articles sur l’amour, le mariage et la famille, l’éducation féminine, l’étiquette et la santé (incluant, nous dit Roy Porter, une mise en garde contre l’hystérie causée par une consommation excessive de thé)3.

L’univers du roman au 18ème siècle varie en fonction des sujets et des auteurs, mais il y a une tendance commune aux romanciers et aux des romancières : se rapprocher d’une certaine réalité non fictionnelle.

Ian Watt explique que l’un des traits caractéristiques de la forme romanesque est le

« réalisme » comme caractère déterminant qui distingue les ouvrages des romanciers du début du 18ème siècle des œuvres de fiction précédentes. Le terme « réalisme », apparu en 1856 en France lors de la parution de Réalisme, un journal littéraire édité par Duranty, en vint à signifier le contraire d’idéalisme. Une histoire – ou une intrigue – sera « réaliste » parce que les comportements des personnages obéissent à des motivations touchant la vie hors-texte. C’est ainsi, nous dit Ian Watt, que les romanciers anglais du 18ème siècle, en

1 Rappel : le titre complet de Evelina est : Evelina or The History of a Young Lady’s Entrance into the World.

2 Oroonoko s’articule autour de la notion du bon sauvage, traite de l’esclavage au Surinam et d’anticolonialisme. Ce n’est pas, on s’en doute, un sujet conventionnel pour une romancière de la fin du 17ème siècle.

3 Roy Porter, Enlightenment, Penguin, 2000, p.80.

même temps que Furetière, Scarron et Lesage, sont considérés comme appartenant au même univers de « réalisme » notamment dans le tracé du caractère des personnages :

Le « réalisme » des romans de Defoe, Richardson et Fielding est étroitement associé au fait que Moll Flanders est une voleuse, Pamela une hypocrite et Tom Jones un fornicateur.1

L’univers « réaliste » de la femme passait par la morale, la vertu et la retenue. Nos trois romancières rivalisent d’ingéniosité à travers leurs stratégies narratives pour démontrer clairement que cette retenue étouffait la femme. Concrètement parlant, les formes littéraires qui précèdent le roman fondent leur vérité sur la conformité à l’usage traditionnel : le sujet des poèmes épiques classiques repose sur le passé historique ou la fable, et la critique littéraire établit ses jugements sur la conformité aux modèles préétablis. Le roman coupe court à cette tradition classique pour s’intéresser à l’expérience individuelle.

La recherche de l’expérience individuelle se retrouve chez Defoe, aussi bien avec Robinson Crusoe (1719) qu’avec Moll Flanders (1722), une femme qui questionne la société depuis ses institutions jusqu’au langage même. Néanmoins l’univers vraiment féminin et les soucis des femmes sont difficiles à comprendre pour un homme du 18ème siècle, alors que la femme n’a pas la parole face à l’homme. La différence est cruciale. Le choix de personnages féminins chez les romanciers ne montre jamais tout à fait la sphère féminine telle qu’elle l’est. C’est le rôle des romancières de nous en parler, ouvertement ou non.

Fielding et Richardson suivent immédiatement dans les pas de Defoe, avec des sujets non traditionnels, qui évoluent dans un monde familier à beaucoup. De familier à familiarité il y a un pas. Il est franchi dans Pamela : que l’on songe au mariage que Richardson confère à la femme de chambre/héroïne qui subit les attouchements de son maître et

Fielding et Richardson suivent immédiatement dans les pas de Defoe, avec des sujets non traditionnels, qui évoluent dans un monde familier à beaucoup. De familier à familiarité il y a un pas. Il est franchi dans Pamela : que l’on songe au mariage que Richardson confère à la femme de chambre/héroïne qui subit les attouchements de son maître et

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