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QUATRE FEMMES…

Dans le document MISIA par Misia Sert (Page 166-200)

Si je laisse ma pensée voguer à reculons, sans but, à travers le passé et rencontrer, au hasard de cette croisière, les femmes qui tra-versèrent ma vie, quatre visages s’imposent immédiatement sur l’écran de ma mémoire. Il ne s’agit pas d’êtres ayant tenu un rôle de pre-mier plan dans ma vie ni d’artistes dont l’œuvre ait exercé une influence sur mon es-prit, mais simplement de ces figures très rares, apparemment inutiles et foncièrement indis-pensables, quintessence de la société d’un pays, et dont la personnalité marque à ce point leur époque quelle en est inséparable.

Chacune de ces femmes est tellement re-présentative de sa nation qu’à elles toutes elles constituent pour moi une manière de géogra-phie. De même qu’à douze ans vous voyez la Russie vert pâle, la Grèce rose et l’Allemagne brun foncé parce que votre atlas vous a fait faire leur connaissance sous ces couleurs arbi-traires, la France m’apparaît sous les traits de la comtesse de Chevigné, l’Italie à travers la marquise Morosini, la Belgique épouse l’aspect de la comtesse Greffuhle, et si j’ai pu donner un peu de mon cœur à l’Angleterre, c’est sûrement à cause de Lady Ripon.

Toutes faisaient partie de cette chasse gar-dée où Claude Anet pensait que je n’aurais pas accès, celle des « gens du monde » dont j’eus, en fait, assez de mal à me défendre après qu’ils m’eurent adoptée d’enthousiasme. Mais ces quatre femmes étaient trop merveilleuse-ment l’image de leurs pays respectifs pour ne pas déborder de beaucoup leur classe sociale.

Elles atteignaient à une sorte de royauté, étant

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de celles à qui l’on eût facilement fait la révé-rence.

Entre ces êtres d’exception, il n’y avait guère de commun que l’élégance et la beau-té(5).

Mais chez elles, ces qualités atteignaient la perfection. Une bizarre méchanceté du sort ne me permit jamais de réaliser un de mes plus chers désirs qui était de les réunir toutes quatre autour de ma table !

La comtesse de Chevigné reste gravée dans mon souvenir comme une pointe sèche. Ra-pide, aiguë, curieuse de tout ce qui en valait la peine, elle avait, prêt au bout de la langue, le mot brillant et la repartie coupante. Fière de ses ancêtres Sade, elle pouvait se permettre de dire ce que l’on n’eût jamais pardonné à une autre. Son salon constituait un milieu bien à elle mais savait ouvrir ses portes à qui en va-lait la peine : plus instinctive que cultivée, ma-dame de Chevigné ne se trompait pas.

La grande amitié qui m’unissait à Diaghilew me rapprocha rapidement d’elle, car sa meilleure amie était la grande-duchesse Marie Pawlovna, épouse du grand-duc Wladimir, le premier protecteur de Serge. Nous avions là un merveilleux terrain d’entente, que nous ne nous lassâmes jamais de cultiver.

La comtesse Greffuhle m’apparaît à travers un nuage de tulle, vive, élancée, gracieuse comme une biche. Elle était pour moi toute mon enfance en Belgique, les beaux étés de Hall, les pianos, la salle à manger d’apparat, la vieille reine et son café au lait. Souvent sa sœur Ghislaine me disait que ses meilleurs souvenirs se situaient chez ma grand’mère où, petite fille, elle allait jouer à nos « jeux de l’en-fer ».

Dans son grand hôtel de la rue d’Astorg, madame Greffuhle avait su attirer les meilleurs artistes. Le mécénat était, chez elle, une ten-dance aussi naturelle que la bonne grâce. Au-cune femme ne sut allier la noblesse à la

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plicité de façon aussi attractive. Auprès d’elle aussi, Diaghilew trouva toujours l’accueil le plus affectueux et une aide intelligemment effi-cace. Je ne sais pas de figure plus représenta-tive d’une grande dame.

La comtesse Morosini n’avait peut-être pas les mêmes qualités de distinction et de finesse d’esprit. Mais elle était toute la beauté de l’Ita-lie. Qui l’a vue traverser la place Saint-Marc ou gravir les marches de son palais vénitien, est resté ébloui. Elle avait, à l’extrême, les qua-lités et les défauts de son pays. Le résultat était un chef-d’œuvre. Expansive, gourmande, indiscrète, snob, affolée de bijoux, coiffée de bonnets de Doges, elle avait l’allure d’un che-val de race, le rire d’une cascade et l’éclat du soleil. Il semblait que sa vie fût une longue fête illuminée de mille lustres et baignée de mu-sique.

Un jour qu’assise à côté d’elle sur les cous-sins d’une voiture, je voyais à travers sa voi-lette viovoi-lette ses longues prunelles brillantes

du plaisir de vivre, je lui dis : « Dieu que vous avez de beaux yeux ! »

— C’est qu’ils ont tant pleuré, ma chère !… » répondit-elle dans un grand soupir.

Mais de toutes ces femmes, celle à qui je pense avec le plus d’admiration et de regret est certainement Lady Ripon. Sans m’en rendre compte j’ai énormément appris d’elle. Long-temps après sa mort, s’il m’était donné de voir quelque chose de beau je souffrais de n’en pas partager la joie avec elle. Dès mon premier voyage à Londres avec Sert, j’eus l’occasion de faire sa connaissance et la chance qu’elle se prît d’amitié pour moi. À cette époque, son beau visage classique était déjà entouré de cheveux bleu pâle mais sa haute silhouette se pliait encore en deux dans d’irrésistibles fous rires. Royale dans sa simplicité, la marquise Ripon avait les manières les plus élégantes et le don excessivement agréable de vous faire briller. Tout, autour d’elle, s’ordonnait comme par enchantement dans une harmonie parfaite

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et c’était, à ma connaissance, la seule femme qui pût se permettre de faire n’importe quoi. Je me rappelle un dîner qu’elle donnait en l’hon-neur de la reine Alexandra : elle plaça tran-quillement Nijinsky à sa droite. Personne ne sourcilla et le festin se déroula comme un véri-table ballet. À Londres, elle était pour Diaghi-lew une manière de fée, aplanissant n’importe quelle difficulté.

On voyait peu son mari. Peut-être était-il souvent là, mais sa personnalité à elle était beaucoup trop brillante pour ne pas l’éclipser.

Le marquis était un petit homme rouge et pai-sible. Chaque matin, il se rendait à pied chez un antiquaire de ses amis, pour astiquer avec une peau de chamois ses bibelots préférés. Un certain nombre d’autres manies, également in-offensives, occupaient sa vie dans l’ombre im-mense d’une femme exceptionnelle.

L’Angleterre m’a toujours un peu intimidée – probablement à cause de mon ignorance de sa langue. Il fallut Lady Ripon pour que je m’y

trouvasse à l’aise. Et sa fille Lady Juillet pour que j’y revinsse toujours avec le même plaisir.

J’aime la manière anglaise d’ignorer la vie pri-vée de ses contemporains. Les rapports per-sonnels sont bannis de la conversation avec tellement de tact que j’ai pu aller avec Sert dans la Société, à une époque où nous n’étions pas encore mariés, sans que cela fût le moins du monde un sujet de gêne. La marquise Ripon nous avait ouvert toutes les portes : on ne dis-cutait pas ses actes.

Lorsqu’elle venait à Paris, elle me prévenait à l’avance pour que je lui arrange un dîner avec des « gens nouveaux ». Tout individu l’intéres-sait pourvu qu’il fût indiscutablement de pre-mier plan. Un brillant homme politique, une beauté sensationnelle, un artiste inspiré, ou une étonnante tireuse de cartes intéressaient au même titre. Elle ignorait jusqu’au sens du mot snobisme tant elle était éloignée de tout préjugé. Et si elle fut enchantée de rencontrer chez moi Philippe Berthelot ou Marcel Proust

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elle fut également ravie de faire la connais-sance de Damia…

La dernière fois qu’elle vint à Paris, elle était déjà trop malade pour monter mon es-calier du quai Voltaire. Inconsolable à l’idée de ne pas venir dîner, elle trouva moyen de se faire hisser par deux hommes. Sert resta confondu d’admiration devant l’entrain et la gaieté dont elle fit preuve sans le moindre ef-fort apparent. Il s’était, lui aussi, beaucoup lié avec Lady Ripon qui aimait à le taquiner : lors d’un de ses voyages à Londres, elle l’avait prié de lui apporter des souliers commandés chez son bottier parisien – de taille immense, elle avait de très grands pieds et trop d’esprit pour ne pas le savoir. « Faites bien attention à mes chaussures », lui écrivit-elle, « et surtout ne les portez pas en route, même si vous en avez très envie. »

Je crois bien qu’elle est la seule personne au monde à qui Sert ait fait cadeau d’une dé-coration. Elle avait, d’ailleurs, le don d’exalter

la générosité. Cartier lui faisait, chaque année, présent de son dernier bijou. Elle vous donnait envie de lui offrir ce que l’on possédait de plus beau : comme les reines, elle savait accepter.

Quinze jours avant sa mort, je reçus une lettre d’elle me priant de venir la rejoindre. Elle sentait sa fin très prochaine. J’accourus à son appel, bouleversée, car sa tendresse m’était précieuse.

Je pensais la trouver au lit, mais malgré d’horribles souffrances elle se tenait, parée comme à l’ordinaire, dans un petit salon du rez-de-chaussée de sa maison londonienne.

Pas une seconde elle ne se plaignit. Calme-ment, elle m’entretint de la mort, en des termes d’une telle noblesse que je retenais mon souffle pour l’écouter. Je ne discernai chez elle ni tris-tesse ni amertume mais seulement sa mer-veilleuse bonne grâce coutumière. Toute sa vie, cette grande dame avait reçu. Maintenant elle allait recevoir la mort. Elle était prête. Le sourire aux lèvres, elle l’accueillerait avec cette

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affectueuse amabilité des êtres vraiment supé-rieurs qui n’ont jamais peur « d’en faire trop ».

Elle est la seule femme qui m’ait étonnée.

XIV

Madame et chère amie,

Comme je vous envie d’être dans le pays du soleil et des fleurs ! Depuis votre départ, nous avons vécu dans la boue et le brouillard. C’est vous dire la tristesse de Paris…

Les gens que je vois sont toujours aussi en-nuyeux. Rien n’a changé de place. La politique est très confuse. L’avenir, noir ou rouge comme vous voudrez. Mon appartement abandonné, les propriétaires me faisant trop de difficul-tés pour l’arranger. Bailby toujours empressé et sensible, les folles sont aussi démentes, les hommes aussi vaniteux, Sorel est aussi bour-geoisement courtisane, les vieilles belles sont de plus en plus en rut, les tapettes en délire, les théâtres embêtants. Monzie est à la fois pratique, fin et assommant. Le monde,

d’appa-rence bruyant et réjoui se trouve aussi tour-menté et inquiet qu’instable. Pour moi, le sou-rire aux lèvres, un peu congestionné, pensant avec émotion, en dedans, à tout ce que j’aurais aimé, désiré, voulu, espéré, – je montre, au-dehors, une passivité pleine de santé qui défie les années et les incrédules. Voilà en quelques lignes, et à la hâte, les nouvelles de ces jours derniers. Vous voyez bien qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil parisien.

Je pense souvent,trèssouvent,très très sou-vent, à vous.

On est d’autant plus sensible qu’on est plus malheureux. Dans les moments de marasme, l’évocation de votre image me pénètre profon-dément le cœur. Étant seul chez moi, ce soir, en train d’écrire, j’éprouve le besoin de vous dire ces choses, simplement parce que je les pense trop fortement pour qu’elles ne s’extério-risent pas, presque malgré moi… »

Cette lettre, que je décachetai à Rome, était signée de Boni de Castellane, le 19 janvier 1912.

1912 ! Est-il possible que Paris ait à ce point ignoré son bonheur ? C’était l’époque du poulet à trois francs, du French Cancan, des dames de chez Maxims, des soupers au château de Madrid. C’était le temps des violettes à deux sous, des heureuses grisettes et du Chat noir.

C’était celui des fêtes éblouissantes, des visites de souverains étrangers. C’était la féerie des Ballets russes, les controverses passionnées entre les amis de Rodin et les détracteurs de l’Après-midi d’un Faune, c’était la légèreté pé-tillante des Variétés, des boulevardiers, en même temps que l’éclosion de l’impression-nisme, les débuts de Strawinsky, la naissance du cubisme. C’était le franc-or et les budgets d’État en équilibre !… Et Boni de Castellane, du palais de marbre rose que les innombrables dollars de sa femme avaient fait pousser

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nue du Bois de Boulogne, m’écrivait pour se plaindre des difficultés et de l’ennui de la vie !

Boni, qui fut comblé de tout ! Son frère, le comte Stanislas de Castellane, me disait un jour : « Nous étions trois frères : Boni fut l’en-fant de l’Amour, Jean celui du Devoir et moi, du Dégoût. » Ceci parce qu’une des élégances de Stanislas est de se trouver laid. En fait, je ne sais pas de figure plus distinguée et spiri-tuelle que la sienne. Et son comportement, ses manières, sont d’une telle excellence qu’il est, probablement, le dernier échantillon parfait du gentilhomme français.

À Boni qui avait tous les dons, il ne man-quait au départ que l’immense fortune néces-saire à ses goûts. Son mariage combla cette la-cune. Je me rappelle un déjeuner chez Voisin, après son divorce. Voyant entrer la nouvelle madame de Tal-leyrand, je ne pus m’empêcher de lui dire : « Est-il possible que vous ayez ja-mais aimé cette femme si ce n’est pour son ar-gent ? » — « On aime toujours quelqu’un pour

quelque chose ! » répondit-il en découpant sa langouste.

Il est le seul homme que j’ai connu à pou-voir passer de dix millions de rente à la plate-forme d’autobus avec la plus parfaite indiffé-rence.

Boni était de ceux qui avaient encore des préjugés de caste. C’était un des sujets sur quoi j’étais toujours en guerre avec lui. À propos d’un très grand dîner qu’il donnait, il me dit un soir : « Le vieux duc de Luynes est mort, le petit hérite du titre, il va me falloir le placer à droite de la maîtresse de maison. » J’étais scandalisée. Le petit Luynes pouvait avoir, dix-sept ans et il devait y avoir un ou deux artistes de grande valeur à ce dîner, dont un très âgé.

— « Si le vieux Victor Hugo ressuscitait, lui dis-je, vous le placeriez après ce jeune homme ? » — « Sans hésitation, répondit Boni, la question ne se pose même pas ! »

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Pour beaucoup, ces affaires de préséances jouaient encore un rôle immense. Ma vie ap-partenait trop aux artistes pour que je fusse intéressée par les mille petites histoires dont se nourrissait une société à laquelle j’apparte-nais malgré que mon cœur fût ailleurs. Sou-vent je taquinais Marcel Proust sur l’impor-tance extrême qu’il attachait à de menus in-cidents mondains. Ce sérieux dans la futilité m’étonnait même un peu chez un homme dont les dons étaient profonds, aussi avais-je fini par lui demander s’il était snob. Cette question l’avait beaucoup choqué.

Bien des années plus tard, très malade déjà et alité, il y pensait encore. Espérant le dis-traire de son mal, je lui avais envoyé un mot pour l’inviter dans ma loge à un spectacle de ballets. Dans la lettre qu’il me fit porter pour s’excuser, réapparaissait le souvenir de cette question irritante ! « J’ai tant de regrets… la similitude des circonstances – ballets russes, souper chez vous – rend plus vivants les

souve-nirs chers et fait presque croire à une sorte de récidive du bonheur. Il n’est pas jusqu’à cette phrase : « Êtes-vous snob ? » qui m’avait pa-ru bien stupide la première fois et que je sens que je finirai par aimer parce que je vous l’ai entendu dire. En soi, elle n’a aucun sens ; si dans les très rares amis qui continuent par ha-bitude à venir demander de mes nouvelles il passe çà et là encore un duc ou un prince, ils sont largement compensés par d’autres amis dont l’un est valet de chambre et l’autre chauf-feur d’automobile et que je traite mieux. Ils se valent d’ailleurs. Les valets de chambre sont plus instruits que les ducs et parlent un plus joli français, mais ils sont plus pointilleux sur l’étiquette et moins simples ; plus susceptibles.

Tout compte fait ils se valent. Le chauffeur a plus de distinction. Mais enfin cette phrase :

« Êtes-vous snob ? » m’a plu comme une robe de l’an dernier parce que je vous y avais trouvé jolie. Mais je vous assure que la seule personne dont la fréquentation pourrait faire dire que je suis snob, c’est vous. Et ce ne serait pas vrai.

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Et vous serez la seule à croire que je vous fré-quente par vanité plutôt que par admiration.

Ne soyez pas si modeste… »

Peut-être avait-il un peu d’admiration pour moi, mais j’étais trop entière, trop violente dans mes goûts et mes inclinations pour que son esprit porté à mille finesses et détours ne se rebellât pas.

Je crois bien qu’il était plus en coquetterie avec Sert qu’avec moi. D’interminables joutes oratoires pouvaient se dérouler entre eux deux. La culture et la formation des Jésuites permettaient à Sert de se faufiler dans le la-byrinthe des complications proustiennes, aussi aisément qu’un poisson dans l’eau. Ma santé, mon rire et ma gaieté choquaient un peu Mar-cel Proust. J’aimais cependant en lui toutes les délicatesses qui en faisaient le miroir par-fait d’une époque où la politesse signifiait en-core quelque chose. Proust évoque pour moi les deux roses et les fruits glacés posés sur le velours rouge du Balcon d’une loge de théâtre,

le salon de madame de Chevigné, les mots de Robert de Montesquiou, le raffinement du lan-gage et les jolies choses que l’on lisait en un temps où les gens savaient écrire des lettres.

Les siennes étaient toujours interminables, ra-vissantes et illisibles, rédigées en long en large et en travers de grandes feuilles partout cer-nées de parenthèses.

Les dernières années de sa vie je ne me le rappelle pas autrement qu’en habit. C’était un homme de nuit qui ne se levait plus que le jour tombé. Ses longues années de souffrance qui lui permirent de faire de ses notes innom-brables une œuvre immense ne lui enlevèrent jamais la nostalgie d’un monde fastueux et lé-ger où il pleurait de ne plus pouvoir se rendre.

Ni la toux, ni la fièvre ne le retenaient au lit s’il trouvait la force d’en sortir. La dernière lettre que j’ai de lui exprime encore, en même temps que le charme de son esprit, l’indéracinable tentation du monde :

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« … Il y a bien des années que je ne suis pas allé « en soirée » et je ne pense pas que

« … Il y a bien des années que je ne suis pas allé « en soirée » et je ne pense pas que

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