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Enquêtes usages et pratiques

Axe 9 : Caractéristiques du réseau d’irrigation et gestion de cette dernière

E. Quantification des pesticides apportés sous système serricole

La quantification des apports est difficile, vu que tous les produits ne sont pas déclarés systématiquement par la totalité des enquêtés.

Une estimation été réalisée produit par produit à l’unité d’une serre (400m2) (dose moyenne par rapport aux enquêtés ayant déclaré le produit en question) et les doses obtenues ont été rapportée à l’hectare ou à l’hectolitre. Ces « doses moyennes utilisées » comparées aux doses préconisées (homologuées) (annexe 11) permettront de déceler les tendances de sur-dosage ou de sous-dosage. Elles montrent que les agriculteurs répandent de manières conformément aux doses de pesticides prescrites par le fabriquant, et là aussi c’est généralement la dose maximale préconisée (s’il s’agit d’intervalle). On peut penser que leurs réponses sont dues soit à des oublis des doses appliquées ou alors qu’ils pensent que c’est la meilleure réponse à nous fournir.

Cependant, quelques dépassements des doses préconisées ont été enregistrés pour quelques produits commerciaux et pour quelques serriculteurs enquêtés dont 11 insecticides, 5 acaricides et 8 fongicides. Ce qui témoigne d’une tendance vers le sur-apport de produits pesticides en milieux serricole. Un sous-dosage est enregistré pour 2 insecticides, 3 acaricides et 5 fongicides (annexe 11).

136 Une quantification (Tab.24) en but d’établir la quantité moyenne de produits pesticides apportés à l’hectare de serre pendant un cycle cultural annuel l’équivalent de 2 cycles culturaux (environ 50% des serristes enquêtés pratiquent la rotation intra-annuelle=deux cultures successives pour une même année) à été réalisée en combinant les différentes données d’enquêtes issues des différentes parties enquêtés: 1) Classement SA des vendeurs et Spécialités les plus déclarées les contenant et 2) Le nombre de SA moyen apportées par les agriculteurs, 3) Les fréquences moyennes pour chaque type d’usage par les agriculteurs et 4) Les quantités homologuées à l’hectare pour chaque SA choisie dans chaque cas.

La formule suivante a été appliquée:

Qpest.T= (QI1 + QI2 + QI3)/3 * FrqmoyI + (QF1+ QF2)/2 * FrqmoyF + (QA1)/1*

FrqmoyA,…(1).

Où :

- Qpest.T : est la quantité totale de pesticides utilisée à l’hectare exprimée en kg;

- QI1, QI2 et QI3 : sont les quantités homologuées (g ou l par ha) des 3 insecticides les plus déclarés;

- QF1 et QF2 : sont les quantités homologuées (g ou l par ha) des 2 fongicides les plus déclarés ;

- QA1 : est la quantité homologuée (g ou l par ha) de l’acaricide le plus déclaré ;

Important : Il est utile de signaler qu’en multipliant une dose d’emploi exprimée en g/hl ou l/hl par 10 on peut la transformer en dose d’emploi à l’hectare (g/ha et l/ha). Aussi, pour les besoin de calcul, on a supposé que 1l =1kg.

FrqmoyI, FrqmoyF, FrqmoyA : sont les fréquences moyennes d’usage des I, F et A égalent à 10, 5 et 4 respectivement (Cf Tab.23), donc la formule devient :

Qpest.T= (QI1 + QI2 + QI3)/3 * 10 + (QF1+ QF2)/2 * 5+ (QA1)/1* 4...(2)

L’équation (2) donne les quantités en termes de spécialités commerciales et non en terme de substances actives, si l’on veut trouver les quantités en termes d’ingrédients actifs, l’équation (2) prend cette forme et ce pour un seul cycle cultural :

QSA.T= (QI1*SAI1 + QI2*SAI2 + QI3*SAI3)/3 * 10 + (QF1*SAF1+ QF2*SAF2)/2 * 5+ (QA1*SAA1)/1* 4 …(3)

Où :

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❖ SAI, SAF et SAA sont les concentrations en substances actives insecticide, fongicide et acaricide dans les spécialités commerciales correspondantes (indiquées sur emballage).

De plus, une fois la quantité totale moyenne de SA apportée par hectare de serre sera calculée on la multipliera par 2 en référence au nombre de cycle cultural par année. L’équation (3) devient alors :

QSA.T= [(QI1*SAI1 + QI2*SAI2 + QI3*SAI3)/3 * 10 + (QF1*SAF1+ QF2*SAF2)/2 * 5+ (QA1*SAA1)/1* 4 ]*2…(4)

Selon la formule (4), les quantités d’ingrédients actifs consommés sous système serricole au Ziban (dans la présente étude) varient de 1.65 kg/ha/an à 12,6 kg/ha/an à partir de données d’agriculteurs et des vendeurs respectivement, ce grand écart est dû principalement aux spécialités commerciales utilisées et aux concentrations en SA correspondantes. Aussi, les insecticides représentent la moitié de la quantité dans le cas du calcul-agriculteurs (Tab.24) et pour les deux quantités calculées vendeurs et agriculteurs, les fongicides représentent 39%.

En multipliant la quantité moyenne à l’hectare par la superficie serricole déclarée (3550 ha) par les services de la DSA on obtient des quantités avoisinant les 6 à 45 tonnes d’ingrédient actifs/an dans le premier (agriculteurs) et le deuxième (vendeurs) cas respectivement.

En comparant la dose apportée par le calcul à partir des données des agriculteurs (1.65 de SA/ha de serre et par an) à celles apportées en production légumière sous serre pour quelques pays méditerranéens qui sont de l’ordre de 0.47 kg/ha en Turquie, 4.41 kg/ha en Grèce, 5.25 kg/ha en Italie, 3.09 kg/ha en Espagne, 8.36 kg/ha au Portugal, 4.24 kg/ha en France (Tüzel et Düzyaman, 2009) on constate que la consommation à l’hectare de SA pesticides (toutes usages confondus) est inférieure à celle de tous les pays mentionnés à l’exception de la Turquie.

Il faudrait se rappeler que c’est une dose moyenne et que dans la formule (4) la fréquence totale peut aller jusqu’à 28 traitements (commune de M’Ziraa) ce qui augmenterait considérablement cette dose de SA à l’hectare. Ce calcul aussi ne tient compte que des usages agricoles déclarés et sous système serricole seulement.

138 Tableau 24 : Calcul des quantités (kg/ha/année) de substances actives apportées sous système serricoles dans la région des Ziban.

Parties enquêtées

1 seul Vendeur PPS (2012) 6 Vendeurs PPS (2013) 63 Agriculteurs (2013/2014)

Nombre Notes: DH: dose homologuée, THO: Thiocyclam-Hydrogène-Oxalate,* 1 année culturale = 2 cycles de culture. I: insecticides, F: fongicides, A: acaricides.

139 F. Calendriers des traitements

À partir de la donnée « période/mois d’application » de produit nous avons pu dresser un calendrier des traitements phytosanitaires correspondant aux apparitions des principaux ravageurs et maladies pour les deux régions Est et Ouest des Ziban. Ainsi que la distribution temporelle (saisonale) des principales SA. Seules ces SA ont étaient repportées sur les calendriers, malgrè l’existence d’un nombre plus important parceque pour elles seules quelques enquêtés avaient mentionnés le mois exacte d’application.

Selon Abdel Wali (2013) in GAP (2013), les insectes nuisibles les plus courants sur les plantes végétales comprennent les pucerons, les mouches blanches, les thrips, les tétranyques (acariens) à deux points et les lépidoptères.

Effectivement, d’après les calendriers des traitements, on constate que les plus importants ravageurs des cultures sous serre au Ziban sont les insectes suivants:

mouche blanche (Wachwacha baida)94, aphidés (Ziz ou Assila), la mineuse de la tomate : Tuta absoluta (El khatata), les noctuelles ou lépidoptères et les acariens (Rétila). Les nématodes (Batata) sont traités en début de saison (Septembre) avec généralement des PPS Organophosphorés (diazinon ou éthoprophos). Les thrips ont été parfois mentionnés. On a aussi détecté la présence de vers blancs (Chehmet lardh) dans le site de Sidi Okba. D’après les calendriers, on remarque la présence des acariens à longueur d’année culturale. Les aleurodes et les pucerons sont généralement traités avec les mêmes produits (seuls ou en mélange). La période de Décembre à février semble la moins propice pour la mineuse de la tomate. Les maladies fongiques les plus mentionnées sont, le mildiou (El Gatra), l’oïdium (E’renna) le fusarium (Silk nouhassi) et le botrytis. Les deux dernières maladies fongiques étant surtout annoncées par les enquêtés du Ziban Est. La maladie des feuilles jaunes en cuillère de la tomate ou TYLCV (Tomato Yellow Leaf Curl Virus) (Ejjen) est une maladie virale qui ne peut pas être traitée d’après les agriculteurs, cette maladie est transmise par la mouche blanche Bemisia tabaci qui subit plusieurs traitements.

Le calendrier de traitement des Ziban Ouest (Tab.26) laisse entrevoir un décalage d’au moins un mois par rapport à celui du Ziban Est (Tab.25) car le premier débute en Septembre-Octobre tandis que le second commence en Août-Septembre. Offrant dans le dernier cas, plus de temps aux différents traitements surtout fongiques.

94Les noms entre parenthèses sont ceux que les agriculteurs locaux attribuent à ces bioagresseurs.

140 Tableau 25: Calendrier des traitements phytosanitaires des plus importants bioagresseurs au Ziban Est et distribution des SA le long des cycles agricoles annuels.

chlorantraniliprole, indoxacarbe chlorantraniliprole, thiocyclam hydrogène oxalate, cypermethrine

Nématodes diazinon

Noctuelles indoxacarbe, cypermethrine, chlorpyriphos-éthyl indoxacarbe, cypermethrine,

chlorpyriphos-éthyl

141 Tableau 26 : Calendrier des traitements phytosanitaires des plus importants bioagresseurs au Ziban Ouest et distribution des SA le long des cycles agricoles annuels.

Mois Ravageurs/maladies

Août Septembre Octobre Novembre Décembre Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet

Mouche blanche &

Puceron acétamipride / acétamipride, acétamipride/ endosulfan, acétamipride, tebufenozide, Mineuse de la tomate

(Tuta absoluta)

emamectine benzoate chlorantraniliprole

emamectine benzoate, chlorantraniliprole

Nématodes ethoprophos,

tefluthrine

Noctuelles chlorantraniliprole, lambda-cyhalothrine

Acariens abamectine

Oidium triadimenol, triadiménol / difénoconazole, mancozèbe-

cymoxanil- oxychlorure de cuivre, cyprodinil- fludioxonil.

Mildiou triadiménol triadiménol, hexaconazole, pyraclostrobine,

propinèbe, mancozèbe- cymoxanil- oxychlorure de cuivre, cyprodinil- fludioxonil.

triadiménol

SA1/SA2 : Mélange de deux SA issues de 2 spécialités commerciales différentes par l’agriculteur, SA1-SA2 : une seule spécialité contenant initialement deux SA.

142 G. Coût des produits et traitements phytosanitaires

Il est sûr que le recours à tout ce nombre de pesticides engendre des frais non négligeables estimés selon l'ITCMI, (2010) à plus de 20 000 DA/serre, auquel s’ajoute 1300DA/serre de charge (main d’œuvre et matériel). En termes de charge toujours, Rekibi (2015) a constaté pour la culture de tomate sous serre dans la commune d’Ain Naga (wilaya de Biskra), que les traitements insecticides occupaient la première place avec 45% des coûts.

Aussi le traitement de la mineuse (Tuta absoluta) occupe 63% de ces charges insecticides, par rapport aux traitements contre les autres ravageurs.

Dans le présent travail on s’est intéressé surtout à l’aspect écologique et le devenir de ces polluants. Donc quoiqu’il y avait quelques données sur les quantités utilisées/serre par quelques agriculteurs et pour quelques spécialités, le calcul des charges phytosanitaires n’a pas été effectué. Néanmoins, quelques chiffres représentants les prix d’achat de quelques spécialités peuvent être consultés en annexe 12.

H. Choix des spécialités, précaution à prendre et gestion des restes des mélanges