• Aucun résultat trouvé

Plasticulture, enquêtes et analyses

3.1 Données générales sur la zone d’étude

3.1.1 Localisation géographique

La wilaya de Biskra est située à environ 425 km au Sud-Est de la capitale Alger. Issue de la refonte territoriale de 1974, elle s’étend sur les piémonts de l’Atlas saharien qui se partage en trois massifs montagneux : du Zab, des Aurès et des Némamchas. Biskra se situe au Nord-Est du Sahara septentrional, Sa latitude est comprise entre 34°39’ et 35° 24’ (N.) et sa longitude entre 4°99’ et 6°79’ (E.), elle s’étend sur une superficie de 21671.20 km2, se trouve à une altitude moyenne de 124 m et compte une population de plus de 758 401 habitants (ANAT, 2006) ce qui correspond à une densité moyenne de 35 habitants/km2. La wilaya comprend 12 Daïra61 et 33 communes. Elle est limitée au Nord par la wilaya de Batna, au Nord-Est par la wilaya de Khenchela, au Nord-Ouest par la wilaya de M'sila, à l'Est par la wilaya de Tébessa, à l'Ouest par la wilaya de Djelfa, au Sud par les Wilayas d'El Oued et de Ouargla (Fig.6).

61La daïra est une subdivision de la wilaya dans l'administration territoriale algérienne, elle regroupe plusieurs communes.

Elle a comme tâche l'émission des passeports internationaux, les permis de conduire et les cartes d'identité nationales pour les citoyens résidant dans son territoire, ainsi que le contrôle des travaux effectués par les différents services administratifs tels que les communes, les services techniques, etc.

81 3.1.2 Situation géomorphologique

La région de Biskra constitue une partie de la transition entre le domaine atlasique plissé du Nord (Atlas Saharien) et les étendues plates et désertiques du Sahara. Ces derniers caractérisés en particulier par les régions très plates correspondant au grand Erg occidental et oriental, au plateau du Mzab, du Tadmaît, du Tinrheret ainsi qu'à la région relativement déprimée du Gourara, du Touat, du Tridklet, du sud- Tihert... etc (Busson et Cornée, 1989 in Sedrati, 2011). Biskra correspond au bassin mésozoîque62 Saharien. Conventionnellement limité au Nord par la flexure Saharienne, vers le Nord- Est par les accidents de Djeffara maritime tunisienne et interrompu vers le Sud et vers l'Ouest par des limites d'érosion qui prouvent que l'extension originelle était plus grande que l'extension résiduelle (Sedrati, 2011).

D’une manière générale, la région de Biskra est composée de quatre éléments géomorphologiques divers: les montagnes, les plaines, les plateaux et les dépressions.

Figure 6: Situations géographiques des Ziban (Biskra). Par rapport à la situation Africaine et Algérienne (à droite) et locale (en haut).

62Qui se subdivise en trois grands systèmes géologiques trias, jurassique et crétacé.

82 3.1.3 Données physiques de base

3.1.3.1 Pédologie

Les sols de la région de Biskra sont hétérogènes mais relèvent des mêmes catégories rencontrées dans l'ensemble des régions arides de l'Algérie (Halilet, 1998). Khachai (2001) et I.N.R.A.A (2006), ont défini plusieurs groupes dont 1) le groupe des sols de la région Sud, caractérisées par les accumulations salées, gypseuses et calcaires. 2) les sols des régions Est sont définies par des sols alluvionnaires et les sols argileux fertiles, 3) les sols des zones de Nord (ou zone de montagne) sont le siège de la formation des sols peu-évolués et peu fertiles.

Enfin, 4) la plaine située au Nord-Ouest de Biskra où les sols argileux-sodiques (Plaine d’El Outaya) sont irrigués par les eaux fortement minéralisées.

3.1.3.2 Hydrographie et ressources en eau de surface

La wilaya de Biskra est traversée par plusieurs oueds qui constituent un réseau hydrographique simple qui ne fonctionne qu'en hiver ou pendant les pluies exceptionnelles.

Ces oueds prennent naissance dans le massif des Aurès. Leur importance dépend des bassins versants qu'ils drainent (Brinis, 2011).

Les oueds les plus importants sont; Oued El-Hai sur lequel est construit le barrage Fontaine des Gazelles, Oued Abdi qui forme avec le précédent, Oued Biskra. Oued El-Arab (sur lequel est programmé un barrage) et Oued Kattane qui forment l'Oued Zeribet. L'Oued Abiod sur lequel est construit le barrage Foum El-Kharza (ou Foum El Gherza). Nous citons enfin l'Oued Djedi qui constitue le collecteur naturel de tous les oueds de l'atlas saharien dans la région. Il draine un bassin versant de 26000 Km² et atteint 500 Km de longueur.

Brinis (2011) rapporte qu’un volume mobilisé de 22 millions m3 des eaux de surface (représentant 2,64 % des 832,92 millions de m3 total mobilisés) proviennent de deux barrages destinés à l'irrigation celui de Fontaine des gazelles et celui de Foum El-Kharza, ce dernier assure l'irrigation de 130000 palmiers du coté de Sidi-Okba.

Oued El Abiod

C’est un Oued temporaire, situé à l’Est de l’Algérie. Il se localise dans le versant sud de la partie orientale de l’Atlas Saharien. Il prend sa source dans les « Aurès » aux mont Chelia (2328 m) et Djebel Ichmoul (2071 m) dans la région de Batna. Son embouchure est le barrage de Foum El Gherza dans la région de Biskra (Fig.7). Après le barrage, il traverse les palmeraies de Sidi Okba et Ain Naga puis se déverse dans l’oued Djeddi avant d’arriver au

83 Chott Melghir (Hafiane et al., 2013). C’est l’oued le plus important du massif de l’Aurès.

Entre 1950 et 1960, l’apport moyen était de 21,5 Mm3/an, de 1972 à 1994, le débit moyen a été de 11,7 Mm3 (0,37 m3/s). Il est équipé depuis 1950 du barrage de Foum el Gherza.

Actuellement, le colmatage par les alluvions limite la capacité du réservoir à 21 Mm3 et ne permettrait plus que d'irriguer quelques centaines d'hectares de céréales et de palmiers, principalement ceux de Sidi Okba(Ould Baba Sy, 2005).

Barrage de Foum El Gherza

Le projet de modèle de barrage a été conçu en 1946 par le Laboratoire algérien d'hydraulique (Neyrpic).L'achèvement de la phase de construction est de 1952 (Hocini &

Moulla 2005) . Le barrage de Foum El Gherza est une voûte mince en béton qui collecte une surface de 1 300 Km² le long d’Oued El Abiod, il reçoit un volume moyen de 22.2 Mm3, conçu pour contenir 47 Mm3. Ses eaux sont destinées essentiellement à l’irrigation (oasis de Sidi Okba). Les précipitations exceptionnelles du début de l’année 2004, l’ont entièrement rempli au profit des agriculteurs des Oasis de Sidi Okba, Seriana, Garta et Thouda dans la wilaya de Biskra, qui ont une réserve qui avoisine actuellement, les 15 Mm3(Sedrati, 2011).

Figure 7 : Localisation de Oued El Abiod et du barrage de Foum El Gherza (d'après Hamamouche et al., 2015).

84 Le massif où se fonde le barrage se compose de dépôts néogènes d'un calcaire maestrichtien karstique fissuré relativement épais de Djebel Guechrich, et que l’on peut suivre le long de la rive gauche de Oued El Biraz en direction de Seriana (Hocini et Moulla, 2005, Chebbah, 2007) où trois principaux aquifères sont présents : 1. L'aquifère phréatique alluvial qui est contenu dans les dépôts alluviaux et est rechargé par la précipitation et l'infiltration du lit de la rivière et des canaux d'irrigation. 2. Le Miopliocène (nappe des sables) et 3. L’aquifère de carbonates Senonien-Eocène. Les deux derniers aquifères sont plus profonds et sont tous deux encore artésiens à certains endroits.

Hocini et Moulla (2005) reportent au niveau du barrage que la première opération a immédiatement produit des fuites à la partie aval. Depuis, la fuite s'est maintenue et la perte d'eau maximale (20,7 Mm3) a été enregistrée de 1981 à 1982. Les fuites de la rive gauche sont visibles et présentent un débit assez faible collecté dans un petit canal d'irrigation qui suit le lit de la rivière vers les zones irriguées. Les fuites de la rive droite s'écoulent par un réseau de drains à deux rangées et sont collectées dans une galerie d'irrigation.Une étude dans les années 60 a estimé les pertes entre 2 et 10 Millions de m3 (Labadi & Achour 2011). Tout comme les eaux des lâchers du barrage de Foum El Gherza, les eaux des fuites du barrage sont destinées à l’irrigation (Hamamouche et al., 2015).

Chott Melghir

Chott Melghir est la plus importante dépression localisée dans la partie Sud-Est de la wilaya de Biskra qui se trouve à -35 m au-dessous du niveau de la mer et qui a une superficie de 551 500 hectares (DGF, 2003). Il s'agit de terrain argileux où se déversent les eaux des Oueds venant du Nord (Brinis, 2011). Comme étant l'exutoire de l'ensemble des eaux de surfaces dans le bassin de Melghir, le Chott reçoit les eaux des principaux Oueds suivants : A l’Est, Oued El Arab, principal Oued de la zone et Oued El Haguef, au Nord, Oueds El Abiod et Biskra qui se jettent dans l’Oued Djeddi au lieu dit Sâada, à l’Ouest, Oued Djeddi.