Cette revue de littérature comme décrite précédemment dans les résultats utilise onze
études quantitatives et une étude qualitative. Sur ces onze devis quantitatifs, sept étaient
des essais contrôlés randomisés. Cette méthode permet d’analyser et de comparer deux
interventions ou plus. Les auteurs parlent de la difficulté à effectuer des essais contrôlés
randomisés en double aveugle avec les interventions non pharmacologiques, car la
création d’un placebo fiable est délicate. Cela démontre les nombreuses limites et les
biais ressortis des articles.
Les données des populations de cette revue de littérature n’ont pas été homogènes au
niveau de l’âge et du sexe. En effet, comme écrit précédemment, certaines études
incluaient des adultes et les garçons étaient plus représentés à 68, 3 %!
Ces constatations ont certainement un impact sur la qualité des résultats.
Concernant le cursus des auteurs, 8 articles sur 12 ont été co-rédigés par des infirmières.
Elles étaient parfois spécialisées en soins de plaies ou professeures en soins infirmiers. 9
articles sur 12 ont été co-rédigés par des médecins. Un article a été rédigé uniquement
par des médecins (chirurgiens, pédiatres, anesthésistes…). Les autres cursus des auteurs
étaient: pharmacien, psychologues, pédopsychologues, musicothérapeute, professeurs
en informatique, professeurs en innovation et design, professeur en physiothérapie et
professeur en épidémiologie. Les infirmières sont représentées dans un tiers des études,
ce qui démontre leur engagement dans la thématique des douleurs induites et sa
problématique dans la pratique infirmière.
La collecte des données des auteurs concernant la douleur et ses composantes (anxiété
et détresse) s’est faite à l’aide d’échelles
9. Les échelles les plus utilisées sont celle des
visages (Das et al., 2005; Mott et al., 2007; Miller et al., 2011; Chan et al., 2007), EVA
(Mott et al., 2007; Miller et al., 2010, 2011; Soumitri et al., 2013; Pelley Martin-Herz et
al., 2003) et FLACC (Mott et al., 2007; Miller et al., 2010, 2011). L’échelle
hétéroévaluative FLACC détermine le niveau de détresse et de douleur chez l’enfant en
observant le visage, les jambes, l’activité, les pleurs et s’il est consolable. Elle a été
établie comme valide et fiable pour mesurer l’intensité de la douleur aiguë et
procédurale (Nilsson, Finnstron & Kokinsky, 2008). L’échelle visuelle analogique
colorée autoévaluative
10(CAS) (Nilsson et al., 2013) mesure l’intensité de la douleur de
0 à 10 et a des propriétés psychométriques équivalentes à l’EVA. Elle a été validée pour
évaluer la douleur chez les enfants de 5 ans et plus (Bulloch & Tenenbein, 2002). Le
thermomètre visuel analogique
11(VAT) (Van Twillert et al., 2007) qui a été développé
pour mesurer la douleur chez les patients brûlés, est une version adaptée de l’EVA. Elle
a été validée en 1994 (Choiniere, Auger et Latarjet, 1994). Dans l’étude de Van Twillert
et al. (2007), les infirmières ont utilisé cette échelle en hétéroévaluation pour mesurer la
douleur du patient. La population étudiée dans l’étude de Tan et al. (2010) a reporté son
niveau d’anxiété et de douleur sur des échelles numériques de 11 points, 0 n’indiquait
aucune douleur ou anxiété ressenties et 10 indiquait le niveau le plus haut. Les échelles
de notation graphique (GRS) (Hoffman et al., 2008) allant de 0 à 10, a été utilisée pour
que les patients autoévaluent leur intensité de la douleur. Cette échelle a été montrée
comme valide à travers les associations fortes avec des autres mesures de l’intensité de
la douleur et à travers son habilité à détecter les effets du traitement. De plus, dans cette
étude, Hoffman et al. (2008) a utilisé une échelle de notation graphique pour évaluer la
présence dans la réalité virtuelle, le niveau de «fun» et les nausées.
9
Annexe G : Tableau récapitulatif des échelles utilisées dans chaque étude
10 Annexe H : Echelle visuelle analogique colorée
11 Annexe I : Thermomètre visuel analogique
La composante comportementale de la douleur de l’enfant, qui est la détresse, a été
hétéroévaluée séparément par les auteurs, avec l’échelle affective du visage
12(FAS)
(Nilsson et al., 2013), l’échelle de détresse comportementale (OSBD) (Soumitri et al.,
2013) et l’échelle d’inventaire de la tension musculaire
13(Tan et al., 2010). L’échelle
affective du visage a été utilisée pour évaluer le niveau de détresse, en marquant l’un
des neuf visages présentés dans une séquence, du moins au plus stressé. La fiabilité et la
validité ont été évaluées dans une étude antérieure (McGrath et al., 1996). L’OSBD est
une échelle d’observation comportementale bien établie pour l’évaluation de la détresse
chez les enfants. Elle se compose d’items comportementaux, verbaux, vocaux et
moteurs indiquant la détresse chez les enfants, mesurées toutes les 15 secondes. Le
score de l’OSBD représente la détresse comportementale durant toute la procédure.
L’échelle d’inventaire de la tension musculaire a été adaptée par les infirmières en
fonction des observations des patients de leur unité. Elle a été réalisée à partir de l’étude
pilote, menée par Fratianne et al. (2001), qui a utilisé «The Trippett Objective Muscle
Relaxation Inventory». Elle permet d’observer le niveau de tension musculaire sur une
échelle de 1 (détendu) à 5 (tendu).
L’anxiété a été évaluée individuellement par le «State-Trait Anxiety Inventory» (STAI)
(Nilsson et al., 2013; Van Twillert et al., 2007). Cet instrument est composé de 20 items
mesurant l’anxiété générale et la tension qui reflètent les réponses aux facteurs
situationnels. Elle a fait preuve d’une excellente fiabilité et validité. Elleest la mesure la
plus largement utilisée pour l’état d’anxiété dans la recherche en médecine
psychologique et comportementale (Van Twillert et al., 2007). Dans l’étude de Van
Twillert et al. (2007), la version adaptée à l’enfant (STAI-C) a été utilisée pour l’enfant
dans l’étude. Concernant l’étude de Nilsson et al. (2013), une version courte du STAI a
été utilisée. Celle-ci contient 6 items sur les émotions négatives et positives. La gamme
de l’échelle courte STAI est de 6 à 24 points: 6 points ne signifiant «pas d’anxiété» et
24 points signifiant «le plus au niveau d’anxiété». La validité et la fiabilité du STAI
court ont été testées dans une étude pilote où, les enfants âgés de 5 à 16 ans ont subi des
procédures de douleur induite. (Apell et al., 2011)
Lors des hétéroévaluations par le personnel soignant, Miller et al. (2011) rapporte qu’il
sur ou sous évalue la douleur de l’enfant, car il se base sur ses propres hypothèses,
anxiété et souvenirs.
12 Annexe J : Echelle affective des visages
13 Annexe K : Echelle de l’inventaire de la tension musculaire