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La cabine ne devrait pas contenir de matière gazeuse ou solide en suspension dans l'air, susceptible de com-promettre la santé de l'opérateur. Les gaz déchappe-ment ne devraient jamais pénétrer dans la cabine. Le système de ventilation devrait donc être conçu pour garder la cabine pressurisée, avec une pression positive minimale de 12 Pa (0,05 po d'eau). La cabine ne devrait pas servir à ranger des objets contaminés de fluide hydraulique ou de pétrole, tels que chiffons usagés, non plus que des boyaux et des pièces hydrauliques.

Il est important de respecter les concentrations maximales admissibles suivantes (ACGIH, 1993):

Monoxide de carbone: 25 ppm

Formaldéhyde: 0.3 ppm

Bioxide d'azote: 3 ppm

Anhydride sulfureux: 2 ppm Vapeurs d'huile, fumée: 2 mg/m3

Documents de référence: ACGIH (1993), Sundquist (1990), Village (1989), Zerbe (1979).

H - Bruit

L'exposition quotidienne à des niveaux de bruit élevés présente un risque de perte de l'ouïe. L'usage de pro-tecteurs auditifs, couvre-oreilles ou bouchons, ne constitue pas la solution à une machine bruyante, mais seulement une mesure temporaire jusqu'à ce que le problème soit résolu.

Au Canada, la limite admissible d'exposition au bruit pour une durée de 8 heures varie selon les provinces.

Quelques-unes d'entre elles la fixent à un maximum de 85 dBA, d'autres à 90 dBA. En outre, le facteur de bissection, défini comme le nombre additionnel de dé-cibels (dB) qui réduirait de moitié la durée admissible d'exposition, peut être soit le niveau acoustique équivalent (Leq) de 3 dB spécifié par l'ACNOR, soit le niveau (LOSHA) de 5 dB défini par l'American National Standards Institute (ANSI), selon que la province a fondé sa décision sur la norme de l'ACNOR ou sur celle de l'ANSI.

Jusqu'à maintenant, le gouvernement fédéral et ceux de la Colombie-Britannique, de la Saskatchewan et du Manitoba ont adopté le facteur de bissection de l'ACNOR (Leq de 3 dB). Les autres provinces qui utilisent encore le système ANSI (LOSHA de 5 dB) envisagent de passer au système de l'ACNOR qui, croit-on, représente mieux l'influence réelle du bruit sur un être humain.

Il est important de déterminer la «signature» sonore d'une nouvelle combinaison de véhicule automoteur-accessoire, dès qu'elle atteint le site de travail. Cela permet d'apporter au besoin des mesures correctives et l'information fournit une référence qui servira à suivre la détérioration subséquente des niveaux sonores de la machine avec l'âge, en prenant des lectures du bruit à intervalles réguliers ou quand c'est nécessaire. Les niveaux de bruit du châssis automoteur seul, tels qu'établis par le constructeur, ne constituent pas une référence fiable puisqu'ils ne prennent en compte ni le bruit généré par l'accessoire qui a été ajouté, ni celui qui est attribuable aux conditions réelles de travail.

Technique d'évaluation

Les évaluations du bruit peuvent être effectuées en suivant les principes de la norme CSA-Z107.56-M86 (ACNOR, 1986) et en comparant les niveaux réels de bruit (le niveau acoustique continu équivalent, LeqT), avec le niveau de critère officiel d'exposition au bruit (Lc). Les équations et les exemples qui suivent sont tirés de la norme et de ses annexes. En cas de doute au sujet de la limite admissible d'exposition au bruit et du facteur de bissection à utiliser, il est suggéré de choisir le maximum de 85 dBA avec le facteur de 3 dB Leq

pour 8 heures de travail.

En utilisant un dosimètre approprié, on peut obtenir une dose de bruit (en pourcentage) au niveau de l'oreille de l'opérateur. Cette dose est convertie en niveau acoustique continu équivalent (LeqT) en dBA, au moyen de la formule suivante:

LeqT (dBA) = 10 log (100D % 8T) + Lc

où:

D = dose (%) pendant 8 heures (i.e. lecture du dosimètre)

T = durée (heures) de prise de mesure (habituellement 4 heures)

Lc = niveau de critère officiel (habituellement 85 ou 90 dBA, mais on utilisera 85 dBA en cas de doute).

Si le niveau acoustique continu équivalent (LeqT) obtenu est plus élevé que le niveau de critère officiel (Lc), il est alors nécessaire de procéder à une analyse détaillée du bruit pour définir à quelles fréquences le bruit est généré et par quelles composantes de la machine. Cette tâche dépasse la portée du présent rapport et on devra faire appel à l'expertise d'un spécialiste en acoustique.

Pour des postes de travail dont la durée dépasse 8 heu-res, l'équation suivante devrait être utilisée (en plus de l'équation pour calculer le LeqT) pour obtenir le Lex 8 h, qui est l'équivalent d'exposition sonore pour 8 heures:

Lex 8 h = 10 log (Tw8 ) 10LeqT/10 où:

Lex 8 h = équivalent LeqT pour 8 heures

Tw = durée de la journée de travail (heures) Exemple: Si le dosimètre donne un LeqT de 88 dBA et que la longueur de la journée de travail est Tw = 12 heures:

Lex 8 h = 10 log (128 ) 1088/10 = 90 dBA Documents de référence: ACNOR (1986), OML (1991), Poulin (1991), Sundquist (1990), Village (1989), Zerbe (1979).

I - Vibration

Les opérateurs de machines forestières peuvent être ex-posés aux vibrations causées par un mouvement de basse fréquence, appelées «vibrations globales du corps», ainsi qu'à une vibration mécanique correspon-dant à une fréquence légèrement supérieure et qui affecte principalement les membres supérieurs (mains et bras).

Les méthodes d'évaluation des vibrations sont com-plexes et nécessitent une expertise et un équipement spécialisés; elles dépassent donc la portée du présent rapport. Pour déterminer si ce type d'évaluation est nécessaire, observez la machine ou conduisez-la vous-même et parlez à l'opérateur. Si vous percevez un problème, il faudrait demander une évaluation des vibrations par un spécialiste.

Documents de référence: ACGIH (1993), ISO (1985), Sundquist (1990), Zerbe (1979).

J - Service et entretien

Les activités de service et d'entretien sont des compo-santes majeures du travail journalier de l'opérateur et du mécanicien. Par conséquent, une bonne ergonomie des machines devrait aussi assurer une performance efficace et sécuritaire dans l'exécution des tâches liées au service et à l'entretien.

Les tâches routinières du service devraient être simples et ne comporter aucun risque. Elles comprennent l’ap-provisionnement en carburant, la vérification des niveaux d'huile et des autres fluides, la lubrification, le nettoyage des fenêtres (surtout celles en polycarbo-nate), le remplacement des scies à chaîne et l'affûtage des dents des scies circulaires. Des points de graissage centraux facilement accessibles sont préférables à des raccords de graissage individuels situés à des endroits élevés ou difficiles à atteindre. Les zones d’approvi-sionnement en carburant et en fluide hydraulique doivent recevoir suffisamment d'éclairage et offrir des appuis sûrs pour le pied et des prises commodes pour la main.

Les couvercles et les plaques ventrales doivent être faciles à enlever. Les couvercles et les plaques à charnière doivent pouvoir être immobilisés en position ouverte. On doit aussi pouvoir contrôler la chute des lourdes plaques ventrales.

Les outils et les pièces utilisés régulièrement devraient être disponibles sur la machine. Au besoin, une boîte pour les ranger pourrait être installée près du compartiment du moteur afin de garder les outils au chaud durant l'hiver. Les outils et les pièces ne devraient pas être rangés dans la cabine, car ils peuvent devenir des projectiles mortels lors d'un retournement.

Il est dangereux d'utiliser des affûteuses électriques standard (120 V) à l'extérieur, particulièrement quand les conditions sont mouilleuses, et leur usage n'est pas recommandé. Il est préférable de se servir d'affûteuses pneumatiques ou à courant continu de basse tension.

Les considérations environnementales sont importantes.

Le nettoyage des machines et les changements réguliers d'huile constituent les principales sources de contami-nation éventuelle du sol. On doit disposer de moyens satisfaisants pour accomplir ces tâches. Par exemple, on devrait avoir à sa portée des contenants sécuritaires pour les fluides usés afin de réduire le risque de déver-ser les fluides sur le sol. De plus, les systèmes de vi-dange d'huile devraient être conçus pour faciliter le travail du mécanicien et réduire les risques d’éclabous-sement. Un robinet de vidange permanent auquel on peut accoupler un boyau est une solution beaucoup plus propre et sécuritaire que le bouchon de vidange

stan-ndard. Les méthodes sécuritaires et acceptables d'effectuer les changements d'huile ont fait l'objet d'un rapport par Makkonen (1994).

Documents de référence: ACNOR (1991c), Makkonen (1994), Sundquist (1990), Village (1989), Zerbe (1979).

Conclusions

Ces principes directeurs ne peuvent répondre complète-ment à toutes les questions soulevées durant une évaluation ergonomique approfondie. Cependant, ils devraient aider l'investigateur à déterminer si une machine est satisfaisante sur le plan ergonomique, en orientant l'évaluation vers des caractéristiques précises.

Pour faciliter davantage le classement d'une machine, la dernière section de la liste de contrôle résume les cotes enregistrées (bonne, moyenne, mauvaise) et offre une méthode de classement de la qualité ergonomique d'une machine dans son ensemble. Cette méthode tient compte de l'importance attribuée à chaque caractéristi-que dans le contexte où la machine est utilisée.

Les usagers de la liste de contrôle ne devraient pas oublier que l'objectif d'une évaluation ergonomique est de vérifier si la machine est acceptable pour les travailleurs qui s'en serviront. Il importe donc d'être au courant des besoins et des attentes spécifiques de la main-d'œuvre vis-à-vis une machine donnée et de faire un effort particulier pour harmoniser les deux éléments de l'équation opérateur-machine.

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1. Mesures linéaires et angulaires

w Rubans à mesurer (2 m et 15 m) w Une règle droite (mètre à mesurer) w Un niveau à bulle et/ou un fil à plomb

w Un rapporteur d'angles artisanal fait à partir d'un mètre à mesurer (figure I-1)

w Un dispositif de repérage du point repère du siège (SIP) (voir annexe II)

w Des courroies d'attache (du type à cliquet) pour le dispositif de repérage du SIP

2. Mesures des forces

w Une jauge tension-compression ayant une capacité de 250 N (~25 kg); une jauge à affichage numérique avec une fonction «retenue du maximum» est plus précise.

3. Mesures de la visibilité

w Une ampoule électrique brillante (au quartz) fonctionnant à pile, montée sur un support en bois et attachée au dispositif de repérage du SIP de façon à se trouver à 650 mm au-dessus du SIP

w Un petit miroir monté à 45o à l'extrémité d'un bâton, pour aider à localiser l'ampoule depuis le niveau du sol tout en restant debout

w De la peinture en aérosol w Une boussole.

4. Mesures de la lumière

w Un photomètre dont les graduations sont indiquées en lux.

5. Mesures des conditions ambiantes dans la cabine et de la qualité de l'air

w Un thermomètre statique à bulbe humide, ou un hygromètre à bulbe humide et à bulbe sec

w Un thermomètre de globe noir

w Un instrument d'analyse de l'air qui mesure:

- le monoxide de carbone - le bioxyde d'azote - le formaldéhyde - l'anhydride sulfureux

w Un détecteur de poussière (à lecture directe, capacité de 10 microns)

6. Mesures du bruit

w Un dosimètre calibré d'après les normes OSHA ou ISO, suivant les règlements provinciaux (en cas de doute, une unité calibrée d'après la norme CSA-2107.56-M86 est recommandée), ou

w Un sonomètre intégrateur.

7. Mesures des vibrations

w Aucune instrumentation (l'assistance d'un expert est requise).

Figure I-1. Rapporteur d'angles artisanal constitué d'un mètre à mesurer (note: on utilise deux demi-rapporteurs).

Annexe I

-Instrumentation utile

Le dispositif proposé par FERIC au lieu du dispositif de repérage du SIP recommandé par la norme CSA M5353-M90 (ACNOR, 1990), pour l'évaluation ergonomique des engins forestiers, est plus simple, plus facile à construire et certainement plus léger à transporter jusqu'au site des travaux forestiers ou sylvicoles. Le dispositif CSA pèse en tout 65 kg et occupe un espace de 45 × 38 × 23 cm en plus de ses poids; l'unité de FERIC (figure II-1) pèse environ 5 kg et occupe approximativement 38 × 25 × 12 cm une fois démontée.

Un trou ayant 25 mm de diamètre à travers la partie supérieure du dispositif de repérage, à l'emplacement du SIP, permettra d'introduire un support pour l'ampoule électrique requise lors de l'évaluation de la visibilité à une hauteur de 650 mm au-dessus de l'emplace- ment du SIP.

À cause de sa légèreté, l'unité de FERIC doit être retenue au siège par des courroies en appliquant une force verticale de ~640 N (65 kg), y compris le poids de l'unité elle-même. Cela peut être réalisé simplement en faisant asseoir un individu de poids moyen (~75 kg) à l'avant du dispositif sur le siège, puis en ceinturant le siège et le dispositif en position avant que l'individu ne se relève. On peut se servir d'une attache à cliquet pour travaux légers, semblable à celles qui sont utilisées sur les porte-bagages, les crochets à l'extrémité de la courroie étant attachés au cadre rigide du siège ou à tout autre endroit commode sur la machine. Le dispositif de repérage devrait être poussé contre l'arrière du siège durant le ceinturage avec une force d'environ 98 N (10 kg).

Figure II-1. Dispositif proposé par FERIC pour repérer le SIP.

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