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3 OU EN EST LA SIMULATION ?

3.2 SITUATION DE LA SIMULATION HOSPITALIERE

3.2.3 Qu’en est-il du CDM ?

Bien que le sujet qui nous intéresse en priorité concerne le circuit du médicament, nous ne nous limiterons pas à ce seul thème dans un premier temps, mais nous considérerons cette notion dans sa globalité c’est-à-dire la pharmacie hospitalière.

3.2.3.1 Un service laissé de côté ?

Des nombreuses revues sur la situation de la simulation hospitalière, il est possible de tirer certaines conclusions. Comme attendu, le domaine de la pharmacie est peu sollicité dans la simulation en comparaison des autres domaines, chose un peu étonnante, celui-ci étant un domaine offrant de nombreuses perspectives et problématiques variées. En effet, une pharmacie hospitalière est un service complexe qui doit gérer un grand nombre de demandes différentes, qui est constitué d’une palette de rôles très variée et qui utilise de nombreuses solutions technologiques pour améliorer la sûreté et la vitesse de dispensation. C’est notamment une constatation faite dans la revue de [LENT 12], où seul un papier incluait la pharmacie dans le développement d’un modèle de simulation.

De plus, parmi les études réalisées, les problématiques se concentrent assez souvent sur la gestion des patients aux guichets pour la rétrocession des médicaments [HENDERSHOTT 96], [REYNOLDS 11].

SITUATION DE LA SIMULATION HOSPITALIERE 101

3.2.3.2 Quelle est la situation de simulation du CDM?

Pour celui-ci, les travaux restent encore rares, même si un certain nombre d’articles sont apparus depuis les années 2000 du fait du développement des capacités de simulation. C’est une constatation faite par [BATES 00] pour qui, à l’époque, la plupart des systèmes en place dans les hôpitaux n’ont pas été réellement formalisés, et notamment le circuit de distribution des médicaments.

Afin d’y voir plus clair, découpons la période en deux : avant 2000 et après.  Avant 2000 :  [DEAN 97] ;  [MUKHERJEE 91] ;  Après 2000 :  [WONG 03] ;  [OUZAYD 12] ;  [GOURGAND 07] ;  [HUET 11] ;  [YURTKURAN 08].

Chacun de ces papiers abordant la problématique sous un angle différent, nous ne nous intéresserons qu’à trois d’entre eux.

Le premier est celui de [WONG 03], qui a travaillé sur la remise en forme du processus de délivrance des médicaments par l’intégration d’un nouveau SI à l’hôpital « Sunnybrook and Women’s College Health Science Center » (SWCHSC) à Toronto. Ce travail traite de chaque partie du CDM, et propose de plus une modélisation « avant » (Figure 3.5 (a)) et « après » (Figure 3.5 (b)) du processus afin d’en faire une comparaison portant sur le temps de réponse (analyse de la prescription, préparation et envoi) et sur le taux d’erreur liés à ces actions. La comparaison des deux modèles permet de constater une réduction de l’ordre de 50% du temps de réponse et d’environ 70% des erreurs commises.

Les deux modèles obtenus sont les suivants, et sont issus de l’utilisation du logiciel PROMODEL, permettant donc d’obtenir un modèle graphique.

Figure 3.5 : (a) Modèle du circuit actuel (AS-IF) ; (b) Modèle futur du circuit (TO-BE)

Le second papier est celui de [OUZAYD 12] qui traite lui aussi tout le processus du CDM de la prescription à la dispensation. Les auteurs se sont cette fois-ci orientés vers l’utilisation des réseaux de Pétri colorés, et fournissent une analyse des performances de leur modèle visible en partie dessous.

102 Chapitre 3 : Où en est la simulation ?

Figure 3.6 : Modèle en réseau de Pétri coloré du CDM

Le dernier est quant à lui un travail de thèse [HUET 11] qui propose une méthodologie de réingénierie pour un contrôle par le produit du CDM. Ce travail se termine par l’application de cette méthode à la pharmacie du CHU de Clermont-Ferrand et le développement d’un modèle de simulation sous AUTOMOD.

CONCLUSION 103

3.3 CONCLUSION

Bien que la simulation soit de plus en plus usitée dans le domaine hospitalier, seules quelques études peuvent se targuer d’étudier avec soin le CDM et ses différentes composantes. Le peu de retour et de résultats sur cette problématique ne permet donc pas de dresser ou de donner des pistes pour simuler de manière efficiente ce circuit.

Parmi les articles traitant des problèmes du CDM de ces dernières années, une grande partie l’aborde avec une approche de modélisation. Cependant, ces articles se concentrent beaucoup sur l’aspect mathématique en adoptant des algorithmes d’optimisation comme les heuristiques, métaheuristiques, modèles mathématiques exacts ou encore graphiques, chose limitante pour nous, ces aspects n’étant pas toujours appréhendables de manière évidente par les praticiens du domaine hospitalier. Il est à noter qu’une partie d’entre eux s’intéresse grandement à la construction d’une méthodologie, appliquée par la suite à un exemple concret, articles ayant donc un point commun avec le travail que nous développons. Mais le défaut majeur de ces différentes contributions est de se placer d’un point de vue ingénieur, concepteur, ne permettant pas aux utilisateurs de comprendre la démarche de conception en les en excluant en très grande partie (voire complètement). Il sera donc nécessaire de fournir une démarche simplifiée aux pharmaciens (utilisateurs dans notre cas) pour que ceux-ci réalisent cette tâche d’eux-mêmes (Chapitre 5), mais aussi d’apporter des outils génériques et simples d’utilisation (Chapitre 6 et 7).

De plus, nous ne pouvons que nous réjouir de voir la simulation prendre une telle place dans un domaine qui en est pourtant tant éloigné dans l’absolu. Une des principales raisons qui a fait que la simulation est devenue populaire pour résoudre des problèmes dans ce domaine est que celle-ci se prête à une analyse dynamique et non statique de la situation.

La simulation semble donc être la solution privilégiée pour tester des scénarios et configurations que l’on ne pourrait faire fonctionner sans moyens conséquents, ce qui valide un peu plus notre objectif de départ, à savoir faire de celle-ci notre outil d’aide à la décision.

Mais les avancées de la simulation ne doivent cependant pas cacher encore les nombreuses déficiences et réticences de la part des établissements qui ne veulent pas se lancer, et cela de manière fort logique, dans des travaux souvent coûteux aux résultats incertains s’ils sont mal conduits. C’est pourquoi par la suite nous proposons une démarche simplifiée et rapide à mettre en œuvre.

IV

ASCI & BPMN

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ESUME DU CHAPITRE

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Avant de se pencher sur les différents travaux que nous avons réalisés, ce chapitre a pour objectif de présenter de manière approfondie, mais sans pour autant être exhaustive, les deux clés de voûte de nos recherches, à savoir ASCI (Analyse, Spécification, Conception et Implémentation) et BPMN (Business Process Model and Notation ou Business Process Modeling Notation), l’objectif final étant de comprendre comment la méthodologie ASCI fonctionne, le pourquoi de BPMN et sa structure.

Alors que, comme nous le verrons, l’utilité d’ASCI n’est plus à démontrer dans le monde hospitalier, ce n’est nullement le cas de BPMN, encore très peu sollicité dans ce domaine. Présentant donc les étapes et les éléments constitutifs d’ASCI dans un premier temps, nous nous arrêterons ensuite sur le BPM (Business Process Management) et la notation liée, BPMN, dont on mettra en avant la dualité : rapidité de compréhension mais une utilisation simple et complexe à la fois.

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