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Dans la collection « Textes pour aujourd’hui » de la Librairie Larousse : LE ROMAN POLI­ CIER, de J. DUPUY (E. 60-64), Professeur d ’E.N.N.A. Paris-Sud.

Le titre peut surprendre dans une collection destinée aux élèves, mais il suffit de suivre la démarche de l’auteur pour se rendre compte très vite que le roman policier et son avatar le roman d ’espionnage sont une source infinie d’exercices profitables développant l’esprit critique de nos élèves — dont ils sont souvent, sinon la seule, mais la plus im por­ tante lecture.

Partant d ’une « Petite sociologie du roman policier » on étudie le « livre comme objet » et les « circuits de distribution », « les auteurs » et « les lecteurs ». Car les grandes questions posées sont « Qui lit des romans policiers ? ». Pourquoi lit-on des romans policiers ? Que cherche-t-on dans les romans policiers ? Ces questions reçoivent un début de réponse par un bref historique du genre.

Depuis les débuts du romantisme, le roman noir d’Ann Radcliff (Mystères d’Udolphe), de Mary Shelley (Frankenstein), en passant par Balzac (qui fait naître Vautrin d ’après Vidocq), Hugo (avec J. Valjean le forçat et Javert le policier qui traque), E. Sue et son feuilleton des Mystères de Paris, prépare un genre qui trouve ses lettres de noblesse avec E. Poe et ses Histoires extraordinaires (La lettre volée. Double assassinat de la rue Morgue, Le Mystère de Marie Roget). « Le merveilleux logique devait plaire aux esprits du XIX® siècle scientiste déjà préparés à goûter cette nouvelle couleur locale par de pseudo-sciences comme la physiognomonie et la phrénologie », et citant Boileau et Narcejac, l’auteur ajoute « La peur-pour-rire, transposition sur le plan de l’imaginaire de la peur vécue, toujours affreuse, devient un plaisir envoûtant un peu pervers. »

Une différence s ’établit entre la « short story » où la détection est l’architecture du récit et le roman où la détection n’est qu’un moyen parmi d ’autres. On passe aussi du roman-feuilleton au récit policier. Gabonau et son Affaire Lerouge im pose au public popu­ laire le récit à la manière de Poe. Quant à Gonan Doyle, il pressent le succès du genre dans ce même public populaire et crée le type du détective avec S. Holmes qui défend « l’ordre social par la découverte du coupable, la punition des crim inels et la défense des innocents ». A la même époque, en France on trouve L. Leblanc et son Arsène Lupin, G. Leroux et son Rouletabille.

Le roman policier existe désorm ais et ses différents avatars ne sont que le reflet de m odes ou de goûts du public : murder-party (« divertissem ent intellectuel de qualité ») de 1920 à 1940, thriller (nouveau roman noir qui deviendra le roman d ’espionnage avec ses James Bond).

Aujourd’hui, toutes les form es de romans policiers coexistent.

Pourquoi lit-on des romans policiers ? pour s ’évader ? soit, mais surtout pour trouver « un décor contemporain lié 'à une aventure fabuleuse ». « L’actualité sert alors le rêve et le rêve guérit le lecteur de l’actualité », ce qui lui permet — au lecteur — « en s ’identifiant aux héros, de se libérer de ses frustrations et d’échapper aux interdits de toutes sortes ».

La seconde partie du livre analyse les élém ents du récit policier : — le crim e : « le beau crime » ;

— l ’enquête dans laquelle on remonte l’ordre chronologique des événements ; — la solution ;

— les différents types de récit et le suspense.

Le héros « rétablit la justice éternelle dans ses droits », alors que le crim inel est « un cerveau, un artiste du crime, un génie du mal ». Le crime devient non plus « la face cachée d ’une société gangrenée » mais une « dépravation individuelle », un moyen pour « parvenir à la réalisation des désirs du criminel, pour affirmer sa volonté de puissance, son goût de la domination ». L’espion, lui, est « le défenseur officiel du monde libre » et ne remet jam ais en question le bien-fondé de sa m ission.

Deuxième et troisièm e parties offrent des extraits soigneusem ent choisis des grands romans policiers tant français qu’anglo-saxons.

La fiche pédagogique qui termine le livre nous donne un éventail de possibilités d ’exer­ cices allant de l ’analyse de la logique du récit, à l’exploitation des schém as narratifs : raccourcissement ou allongement du récit, transformation de schém a en récit, jeux de portrait, jeux sur la technique du suspense, élaboration de roman collectif.

Tous ces exercices ont le m érite d ’obliger à une observation, à une réflexion et à une domination des problèm es posés. Ils permettent une élaboration de l’esprit critique, une démythification, un jugement sur ce qui est proposé et, à travers ce qui est proposé, sur les réactions, les m odes de pensée, les slogans d ’une société.

M. Mège. Addentum : L’article « La presse des jeunes en France », paru dans le Bulletin n° 108, était de Mlle DUPUY, Professeur d ’E.N.N.A., Paris-Sud.

ELECTRICITE, Tome IV, par P. FONDANECHE (A’I 55-59) et B. ROULET (Al 45-47), Editeur Nathan.

Nous saluons la parution du quatrième tom e du cours d ’électricité de nos camarades Fondanëche et Roulet.

Ce livre est écrit essentiellem ent pour la classe de terminale F2, m ais certaines parties concernent égalem ent les classes de F5 et F3. Les auteurs n ’ont pas choisi de faire un ouvrage qui suive le cadre exact du programme de F2, mais plutôt de réaliser un ensem ble perm et­ tant de développer des idées intéressantes.

Comme ils le soulignent dans leur avertissem ent, il s ’agit du « livre charnière » de la collection.

En effet, les moyens qui peuvent être m is en œuvre donnent la possibilité d ’aller très avant dans la connaissance de l’électricité.

• A l’étude des grandeurs électriques complexes fait suite celle des lois générales des réseaux linéaires puis l’importante question de la puissance m ise en jeu dans un dipole, qui débouche sur celle d ’adaptation d ’impédance.

• La seconde partie de l’ouvrage est consacrée aux fonctions de transfert et à leurs applications.

Ce livre possède toutes les qualités de clarté et d’unité de ses prédécesseurs. Il est aussi très concret : des exemples d’applications accompagnent presque toujours les démonstrations générales. De nombreux exercices term inent chaque chapitre.

R. P.

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