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L’approche des publics commence par une définition aussi précise que possible du contenu de chaque catégorie : il n’y a pas qu’un seul public. Néanmoins, il se dégage des constantes d’un musée à l’autre, en terme de public de proximité, public d’excellence, public scolaire, jeune public, auquel le projet doit se rapprocher. Les atouts du musée de la Faux sont nombreux et variés, tant dans le domaine technique qu’économique, social et culturel.

Ainsi, il semble, à la lecture d’un ouvrage savant48, que les particularités d’un musée à dominante technique et

sociale, comme peut l’être celui de Pont-Salomon, attireront un public plus large que dans un musée « classique ». Celui-ci ne se veut pas élitiste, mais au contraire, ouvert sur un espace public citoyen.

La construction d’outils pédagogiques ou muséographiques devra se faire en partenariat avec des acteurs sociaux spécialisés. À titre d’exemple, nous définirons ici quatre types de publics :

- Le public de proximité ;

- Le public scolaire (et le jeune public) ; - Le public en quête de nouvelle ruralité ;

- Le public spécialiste des sciences et techniques.

5-1-1 Le public de proximité

Le public de proximité est un public prioritaire. L’articulation du projet culturel et scientifique doit, non seulement, tenir compte de ce public, mais encore l’inclure pour une grande part dans les axes du projet. Le public de proximité vise le citoyen local, sans oublier les couches défavorisées culturellement de la population, sans oublier la jeunesse. Des actions, en partenariat avec le centre communal d’action social (CCAS), la caisse d’allocation familiale (CAF), ou la caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) pourront être envisagées dès la mise en place de la préfiguration. Il est possible d’envisager des réunions mensuelles ou bimestrielles et d’offrir la place à un débat public. Parce que la mise en place d’un musée soulève des enjeux qu’il est important de comprendre, d’apprécier et d’incorporer afin d’éviter les trop grandes tensions.

La mise en place du projet scientifique et culturel doit tenir compte des ressources locales de la collectivité territoriale, maître d’ouvrage, c’est-à-dire des citoyens qui la composent et de leur histoire.

5-1-2 Le public scolaire

Considéré comme un public d’excellence, le public scolaire recouvre de vastes sous-catégories, allant du plus jeune (maternelle, premier cycle) au plus âgé (université, école d’ingénieur). Offrir à chaque sous-catégorie des arguments compatibles avec le programme scolaire et universitaire de chacun revient à construire un projet en détail grâce à une aide pédagogique indispensable. La réalisation de programmes pédagogiques se fera en partenariat avec des institutions éducatives.

Le public scolaire renvoie également au public juvénile ou jeune public, au public en proie au rêve et à l’émerveillement. On sait qu’il existe des musées dans lesquels un espace spécialement aménagé permet à des parents de laisser leurs enfants jouer sous le contrôle d’un éducateur spécialisé. Pendant ce temps, les parents vont et viennent dans les galeries du musée. Est-il permis de rêver qu’un pareil dispositif élaboré cette fois-ci pour des

Plus sérieusement, nous proposons de mener une réflexion sur l’aménagement de l’espace détente à partir des sculptures ludiques de Pierre Andrès. Destinées principalement aux enfants, ces sculptures reposent sur un principe technique où le plaisir intervient dans une absence utilitaire, un peu à la manière de Kvéta Pakovska dans son Théâtre de minuit.

5-1-3 Le public en quête d’une nouvelle ruralité

La ville, qui véhiculait une image positive de modernité, est en passe de subir un revirement d’image face aux discours sur l’insécurité, la pollution, l’absence de liens sociaux et la précarité. Le monde rural, tel qu’il est perçu par la ville, offre des valeurs opposées, aujourd’hui très recherchées.

La question de la nouvelle ruralité s’inscrit dans une actualité toujours plus présente. La ruralité s’oppose aux nombreux discours sur la mondialisation. Elle fait référence à la « recherche d’identité, de sédentarité, de repère, de durable, d’authentique », comme le souligne Jean-Louis GUIGOU49, délégué à l’aménagement du territoire et à l’action

régionale (DATAR). En fait, il s’agit d’autant de constructions culturelles du monde citadin issues d’idées selon lesquelles le monde rural serait stable et authentique, figé dans ses structures et dans le mode de vie des ruraux. Il y a là un courant et une idéologie qu’il ne faut pas rejeter, bien au contraire.

Derrière l’aspect politique se profile la question de la préservation des spécificités, ou encore de la conservation d’un sens de la vie au village. La commune de Pont-Salomon est une commune rurale au sens de l’INSEE. Sa population n’a guère évolué depuis sa création, en 1866, où l’on dénombrait 1300 habitants.

La mise en place d’un musée doit s’inscrire dans une politique de développement rural porteuse d’une nouvelle ruralité. Il est donc important de prendre en compte l’ensemble du site de Pont-Salomon, dans toute son identité et

sa biodiversité. À ce titre, l’équipement muséographique servira d’outil de réflexion vers une nouvelle ruralité, en établissant des bases qui permettront d’affronter le XXIe siècle à la lumière de l’expérience du passé.

5-1-4 Le public spécialiste des sciences et techniques

Il s’agit d’un public motivé et érudit, maîtrisant certains aspects des techniques de la forge ou de l’industrie. Ce public apprécie de voir des machines en fonctionnement, mais aussi des modèles réduits et toute une documentation technique. Aussi, il est important de ne pas négliger l’analyse scientifique des données recueillies.

Afin de ne pas le décevoir, les projets d’exposition seront soumis à la lecture du Conseil scientifique. Un cahier ou une boîte aux lettres (boîte à idées) offrira la possibilité au public de s’exprimer sur le contenu des expositions afin que chacun puisse enrichir grâce à son expérience les problématiques avancées.