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Protocoles proposés par d’autres sources

Les protocoles vus à la section 2.4 font l’objet d’une attention particulière de la part de l’IETF. À part DSR qui est toujours au statut de « draft », ils sont tous publiés à titre de RFC expérimen- taux. Il existe toutefois d’autres protocoles pour lesquels aucune standardisation n’a été effectuée à ce jour. Ce sont eux qui seront analysés dans les sections subséquentes. Leurs caractéristiques principales sont aussi résumées dans le tableau 2.2.

2.5.1

ABR

Un des points faibles des protocoles explorés par l’IETF et vus à la section 2.4 est qu’ils se fient sur le nombre de sauts pour déterminer la « meilleure » route à utiliser. Dans la pratique, il a déjà été expliqué que cette affirmation est fausse [Chambers, 2002]. Un lien instable peut avoir été utilisé sans problèmes lors de la requête de route et faillir à sa tâche rapidement par la suite. Une solution à ce problème a été suggérée par Toh en 1999 [Toh, 1999]. Le protocole ABR30

se base sur l’associativité entre les nœuds, une nouvelle métrique définie par ces travaux, pour choisir la meilleure route possible. La métrique d’associativité entre les nœuds est mesurée par la diffusion de paquets de type HELLO vers ses voisins. À chaque fois qu’un nœud reçoit ce type de paquet d’un de ses voisins, le compteur d’associativité est augmenté dans sa table de routage. Plus la valeur du compteur est élevée, plus le lien entre ces deux nœuds devrait être stable.

28Reactive MANET Procotol 29Proactive MANET Protocol 30Associativity Based Routing

Le protocole est réactif et basé sur la topologie. Les routes sont donc établies à la demande, à l’aide d’un principe semblable à celui utilisé pour AODV. Par contre, lorsque de multiples routes sont trouvées, ce n’est pas la première trouvée qui sera utilisée, mais plutôt celle présentant le plus haut degré d’associativité. Ainsi, la quantité d’erreurs de route est minimisée.

2.5.2

ZRP

Les solutions proposées jusqu’ici ont été explicitement classifiées proactives ou réactives. Les deux approches ont chacune leurs avantages et leurs inconvénients. Les protocoles proactifs ont un meilleur temps d’accès à une route, puisqu’elles sont maintenues en tout temps. En revanche, cette maintenance a un coût et surtaxera le réseau s’il est composé de nombreux nœuds, ce qui n’arrive pas avec un protocole réactif, car il recherche les routes au besoin. Afin de combiner le meilleur des deux mondes, le protocole ZRP31 a été proposé [Haas et al., 2002]. Chaque nœud

possède une zone de routage locale. La taille de cette zone est fixée en nombre de sauts à partir du nœud source. Les routes à l’intérieur de cette zone seront maintenues proactivement. Par exemple, si la taille de zone est fixée à 2, toutes les routes vers les nœuds à 2 sauts ou moins seront gardées à jour. Pour l’extérieur de cette zone locale, il n’y a pas de maintenance des routes, le protocole devient purement réactif.

Ainsi, ZRP est un hybride limitant la charge de contrôle associée aux protocoles proactifs. Il évite d’avoir à dupliquer les informations d’état de liens sur l’ensemble du réseau. Par contre, ce protocole n’en est pas vraiment un. Ses auteurs le définissent plutôt comme un « frame- work » pouvant être utilisé avec n’importe quelle combinaison de protocoles proactifs et réactifs. D’ailleurs, le dernier « draft » IETF est expiré depuis maintenant plus de deux ans. Néanmoins, ZRP demeure un concept à retenir pour l’avenir des réseaux « ad hoc » mobiles : son intérêt de- vrait croître lorsque les protocoles de routage seront utilisés en pratique sur de grands ensembles de nœuds.

2.5.3

LAR

Tous les protocoles étudiés jusqu’à présent sont basés sur la topologie des réseaux. La découverte des routes se fait par diffusion de messages sur le réseau. Cette technique, par inondation, génère un nombre de messages qui augmente proportionnellement à la quantité de nœuds présents au sein du réseau. C’est pour cette raison qu’ont été proposés des protocoles basés sur la position. Plus particulièrement, LAR32 utilise les informations de position et de vitesse du nœud pour

31Zone Routing Protocol 32Location-Aided Routing

limiter la diffusion des requêtes de route [Ko et Vaidya, 2000]. La requête est acheminée dans la zone où il y a une probabilité de trouver le nœud destination. Comme la recherche de route est amorcée à la demande, ce protocole est qualifié de réactif. Lorsque la position du nœud de destination est totalement inconnue, la zone d’acheminement peut englober tout le réseau, ce qui équivaut à rechercher une route par inondation. Dans tous les autres cas, la charge de contrôle du réseau sera diminuée car la requête de route ne sera pas diffusée inutilement, par exemple dans la direction opposée à la route recherchée. Toutefois, ce protocole présente un inconvénient majeur : il nécessite la présence d’un dispositif GPS. Par ce fait, le coût d’une application utilisant ce protocole pourrait donc être grandement augmenté.

2.5.4

REGR

Les protocoles basés sur la position ont clairement un avantage lors de la recherche d’une route car ils permettent de limiter la charge de contrôle du réseau aux régions avoisinant la route re- cherchée (voir section 2.5.3). Il est toutefois possible de profiter de ces avantages sans connaître la position d’un nœud. Le protocole REGR33 en est un exemple [Liu et al., 2004]. Il est entiè-

rement basé sur la topologie et est de type réactif. La recherche d’une route ressemble en partie à la méthode utilisée par le protocole AODV. Tout d’abord, une route est recherchée par la dif- fusion d’un paquet DLOC34. La première route trouvée est normalement la plus courte. Mais, comme il a été vu précédemment, ce n’est pas forcément la meilleure. Toutefois, les auteurs af- firment qu’elle est probablement un bon indicateur de la direction à suivre pour trouver la route optimale.

À partir de cette route préliminaire, une région de pré-routage est créée. Cette région est déter- minée par un nombre de sauts arbitraire centré sur tous les nœuds faisant partie de la route déjà trouvée. La région est délimitée par la diffusion limitée de paquets RDEF35. Ensuite, un paquet RREQ sera diffusé, de manière limitée à la région lui aussi, afin de rechercher la meilleure route. Contrairement au protocole AODV, lorsqu’un RREQ provenant du même nœud source est reçu en double par un nœud se trouvant au sein de la région, il n’est pas forcément abandonné. Il est traité quand même et pourra éventuellement servir à l’établissement de la route optimale s’il a été transmis sur un lien satisfaisant les conditions de choix de route. Ces conditions peuvent être très variées. La bande passante disponible, le délai de transmission, la qualité de transmis- sion et le niveau d’énergie des batteries sont tous des facteurs pouvant servir à déterminer la route optimale. La charge de contrôle supplémentaire générée par ce mécanisme de recherche

33Region-Based Routing 34Destination Locating Packet 35Region Definition Packet

de route est faible car elle est focalisée dans une région précise. REGR disposera éventuellement d’un avantage relativement à la qualité de service, qui sera étudiée à la section 2.6.1 : il serait possible d’utiliser ce mécanisme de recherche de route optimale afin de s’assurer que la route choisie puisse satisfaire des critères de transmission minimaux.