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1.5.3.5 REFLEXION AUTOUR DE L’ACTIVITE DES ETUDIANTS

2.1 Protocole d’enquête et outils d’investigation

Cette étude se propose d‘établir un panorama comparatif de la formation de la licence de français, dans le cadre des nouvelles dispositions réglementaires qui découlent de l‘harmonisation de l‘enseignement supérieur.

Actuellement, la formation de la licence de français, s‘inscrit en effet dans un contexte tout à fait particulier et mouvant. L‘enseignement supérieur en Algérie tente d‘évoluer dans le sens d‘une harmonisation entre les différentes universités algériennes et ensuite européennes avec la mise en place du système LMD.

Les forces en présence dans la formation des étudiants à la licence de français sont donc relativement nombreuses : harmonisation nationale et internationale, missions de service public et mise en concurrence des établissements universitaires, la formation peut ne pas être prise en charge correctement.

Nous souhaitions donc savoir si l‘application du LMD au système universitaire algérien allait fondamentalement bouleverser la formation de la licence de français ou si ce passage n‘avait finalement que peu d‘impact sur celle-ci.

Etat des lieux

Aujourd‘hui, nous sommes dans une société que l‘on peut nommer d‘après Manuel Castells, « l’ère de l’information » (1998), dans son essai du même nom. Dans son ouvrage, il démontre que notre société est basée sur les réseaux informationnels mondiaux.

Grâce à ces réseaux, « pour la première fois dans l’histoire, le cerveau

humain devient une force de production directe ». Dès lors l‘information

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Cependant, le taux d‘échec universitaire dans les premiers cycles est important. Force est de constater que « la fracture scolaire dans les premiers cycles universitaires n‘a pas été réduite et que la probabilité de réussite est décevante pour un très grand nombre d‘étudiants.

C‘est l‘un des symptômes d‘une réalité préoccupante pour l‘ensemble de l‘université algérienne : si le pari de la démocratisation a été quelque peu gagné sur le plan quantitatif, il reste encore largement à œuvrer sur le plan qualitatif.

En effet, sur le plan quantitatif, les effectifs universitaires n‘ont cessé d‘augmenter : l‘augmentation des bacheliers ont entrainé des inscriptions dans l‘enseignement supérieur, mais pour la plupart de ses étudiants, ils arrivaient dans le supérieur sans maitriser les techniques de base nécessaires pour suivre cet enseignement.

Cette idée de la maitrise de « techniques de base » fut formulée par Edgar Morin en 1998, lors de journées d‘étude sur la transdisciplinarité de l‘enseignement, il parle d‘apprentissage de : « Concepts et opérateurs

transversaux à l’université, (…), ces questions ne sont formulées ni dans les lycées, ni à l’université dans aucune filière. Je pense qu’un dixième des cours devrait porter sur les problèmes épistémiques ».

Les travaux d‘Alain Coulon (1997) vont également dans ce sens, il met en avant la nécessité pour l‘étudiant de développer un certain nombre d‘habilités universitaires et notamment des stratégies d‘apprentissage et devenir réellement un étudiant dans les faits et échapper ainsi à l‘échec. La nécessité de maitriser et de valider les différentes stratégies d‘enseignement et d‘apprentissage devraient donc devenir les bases de réflexion des autorités institutionnelles compétentes en la matière, pour initier une généralisation des formations aux stratégies à l‘université. Le système LMD, qui depuis 2004 modifie les parcours universitaires et les offres de formation universitaires va-t-il modifier le panorama actuel

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de l‘université ? Est-ce là une opportunité pour une meilleure formation de qualité ou est-ce un danger potentiel pour les acquis antérieurs ?

Objectif de la recherche

L‘étude que nous avons réalisée entre 2012 et 2015 est née à la fois d‘un problème de terrain et d‘une réflexion théorique, issue d‘un travail de thèse en didactique du FLE.

Elle a été réalisée auprès d‘étudiants de 1ère et 2ème année licence de français LMD, dans les centres universitaires de Tébessa, Mascara et à l‘université d‘Oran, instituts et départements de langues.

La population se compose d‘étudiants répartis comme suit : Université d‘Oran : un groupe de 30 étudiants en 1ère

année et un groupe de 30 étudiants de 2ème année

Université de Mascara : un groupe de 30 étudiants en 1ère année et un groupe de 30 étudiants de 2ème année

Centre universitaire de Tébessa : un groupe de 30 étudiants en 1ère année et un groupe de 29 étudiants en 2ème année

Ce qui nous a donné une population de 179 étudiants

Pour cette population, l‘écart type étant inconnu, nous avons donc accepté une marge d‘erreur de ± 5%. Pour déterminer le nombre de répondants nécessaires à l‘enquête, nous avons appliqué la formule : n=1/E2

(B. Marien et J.P. Beaud, 2003), où n, la taille de l‘échantillon est égale à l‘inverse de l‘erreur E au carré.

Etant donné que l‘erreur est de 5%, l‘opération nous donne :

n=1/0,052 ; n= 1/0,0025 ; n=400

Nous avons donc besoin de 400 répondants, cependant, le nombre de notre population est de 179, donc inférieur à la taille de l‘échantillon, nous devons donc, appliquer le facteur de correction suivant :

n’= N x n/ N+n

n’=l’échantillon corrigé

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N= taille de l’échantillon : 400 n’= 179x400/ 179+400=123

Nous avons donc besoin de 123 répondants pour notre enquête.

L‘objectif essentiel est tout d‘abord de tenter de mieux comprendre la façon dont les apprenants s‘engagent dans l‘apprentissage d‘une tâche telle que la pratique de l‘écrit en FLE, c'est-à-dire la compréhension de l‘écrit et d‘obtenir des informations sur les stratégies qu‘ils utilisent et sur la manière dont ils gèrent et régulent leur propre apprentissage et notamment la stratégie de lecture qui permet l‘acquisition de la compétence de lecture-compréhension. D‘autre part, ce travail permettrait également de savoir comment les enseignants organisent et planifient leurs activités et quelles sont les stratégies qu‘ils utilisent pour un meilleur rendement de leur pratique d‘enseignement.

Pour conduire cette recherche, nous proposons, un protocole en deux étapes

La 1ère étape consistait à recueillir des données sur les stratégies utilisées par les apprenants dans l‘apprentissage d‘une tâche qui est celle de la pratique de la langue à la compréhension d‘un écrit, au moyen d‘un questionnaire de 43 items, chacun des items correspond à un comportement dénotant le recours à une stratégie d‘apprentissage, l‘apprenant doit s‘autosituer sur une échelle allant de 1 à 4, correspondant à une fréquence du comportement cité dans l‘item,

Le score 1 signifie : ce qui le caractérise le plus Le score 4 signifie : ce qui ne le caractérise pas

Pour faciliter l‘analyse, nous avons établi une distinction entre les stratégies cognitives et métacognitives.

La deuxième étape était la conduite empirique d‘une séquence didactique sur la tâche de : lire et comprendre un texte. Cette tâche visait à

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sensibiliser les apprenants aux exigences de la tâche et à les inciter à s‘engager dans une réflexion métacognitive sur les stratégies et leur adéquation à la tâche.

L'étudiant transforme dans le nouveau contexte ses relations avec l'apprentissage, de récepteur passif, il devient un acteur qui développe des stratégies d'apprentissage afin de s'approprier des connaissances et de développer des compétences, c‘est ce que l‘enquête déterminera.

Le cadre théorique de l'étude puise dans les approches cognitivistes et constructivistes.

La méthode de recherche s'appuie sur une enquête par questionnaire auprès des étudiants. Le questionnaire comprend des questions fermées et des questions ouvertes. Les réponses aux premières seront analysées statistiquement et les réponses aux secondes feront l'objet d'une analyse de contenu.

Un questionnaire sera élaboré pour quantifier et qualifier les stratégies d‘enseignement utilisées et pratiquées par les enseignants au cours de leur pratique en séance de compréhension de l‘écrit

Un deuxième questionnaire a été élaboré pour prendre connaissance des stratégies d‘apprentissage développées par l‘étudiant lors de sa formation. Les pratiques de classe

Qu’est-ce qui va être observé ?

• On élabore une grille qu‘on utilise lors des premières observations, car « on ne peut pas observer tout et n‘importe quoi. ». L‘observation de ces pratiques sera réalisée à l‘aide de vidéoscopies, la grille qui servira à l‘analyse de ces pratiques sera adaptée à partir de celle proposée par Yves Lenoir (cf annexe)

Sont observés : • L‘entrée en classe

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• Le comportement et réactions de l‘enseignant

• La parole de l‘enseignant : quel temps ? Quelle distribution ?

• Le comportement des étudiants : spontanéité et fréquence de la participation, les échanges entre eux.

• Ce qui nous intéresse est la stratégie d‘enseignement utilisée en classe, la mise au travail des étudiants. On observe en vue de repérer comment fait le professeur quand un événement non souhaitable arrive.

• On observe aussi comment un professeur se réserve un temps de parole, les rythmes du cours et les contenus mis en œuvre, sa façon de varier les activités des étudiants et de les former à être plus autonomes.

Il s‘agira d‘assister à des séances de pratique d‘enseignement, où l‘activité proposée sera celle de la compréhension de l‘écrit dans les deux groupes d‘étudiants en réalisant des vidéoscopies. Ces vidéoscopies seront analysés en trois temps :

1er temps : visionnement global avec rédaction d‘un verbatim (cf. annexe) 2ème temps : visionnement en utilisant la grille et le verbatim

3ème temps : visionnement en complétant la grille si nécessaire.

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2.2 ANALYSE DES STRATEGIES ET DES PRATIQUES