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Protocole de l’étude

Annexe XI : Grille PRISMA I : Grille CONSORT

MEDLINE PUBMED

4. Protocole de l’étude

4.1. L’intervention évaluée est le modèle PRAM et son applicabilité.

4.2. Le PRAM utilise deux outils (l’échelle de dépression d’Edimbourg [EDS] couplée au

questionnaire des risques anténataux [ARNQ]) permettant une évaluation personnelle par la femme de ses symptômes de stress et des facteurs de risque et également les données recueillies par la sage-femme lors de l’entretien. Si les outils nécessitent de lire et d’écrire, son utilisation pourrait être limitée. Toutefois, si les questions sont posées oralement par la sage-femme aux femmes, l’évaluation est facilitée. Ensuite, un score est calculé pendant que la femme est encore là, qui permet de savoir où se trouve la femme sur l’échelle des risques grâce à l’index des risques psychosociaux (PRI). Celui-ci guide enfin la pratique des professionnels pour faciliter la constitution du réseau de soins selon son degré d’urgence par le plan de soins psychosocial (PCP). Les femmes dont les scores sont moyens ou hauts sont invitées à discuter de leurs ressources et de leurs besoins de soutiens psychosociaux. Les professionnels de santé essaient de favoriser la continuité des soins en utilisant lesdits outils pour éviter de questionner à nouveau de zéro chaque femme. Si celles-ci sont d’accord, les données sont transmises également à leur gynécologue et aux sages-femmes indépendantes après la naissance si les risques psycho-sociaux sont toujours d’actualité. Un colloque a lieu chaque semaine pour discuter de la prise en charge des femmes classées à risques moyens ou élevés.

4.3. La prise en compte des critères bio-psycho-sociaux est la base de cette étude. L’évaluation de la

satisfaction est également questionnée. Toutefois, il manque des détails fonctionnels : la sage-femme dicte-t-elle tout ? La femme doit-elle remplir par écrit les formulaires ? La présence du partenaire est-elle souhaitée, indispensable ou déconseillée ? Que faire si la femme refuse de répondre ou ne veut pas que ses informations soient transmises à l’équipe, à son gynécologue, etc. ?

4.4. Les méthodes statistiques prévues ne sont pas exposées, seuls des pourcentages sont calculés et les

chiffres permettant de classer les femmes dans les différentes catégories de risque selon les résultats basés sur les échelles.

4.5. Oui, elles sont en adéquation avec les critères choisis au vu du devis d’étude.

4.6. La taille de l’échantillon n’est pas planifiée mais elle est importante et donne une idée de la

situation globale des femmes enceintes australiennes et de leurs risques psychosociaux.

Résultats

1.2.3. Pour l’EDS, 15,1% des femmes de l’échantillon avaient un score supérieur à 10 en sachant que

lorsqu’il est supérieur à 12, il est considéré comme cliniquement signifiant et requière des examens approfondis afin de savoir si un traitement est nécessaire. En prénatal toutefois, le score supérieur à 10 est utilisé habituellement pour identifier les femmes nécessitant d’être suivies de manière plus rapprochée. Le score sera répété une semaine ensuite ou s’il est jugé cliniquement nécessaire sur la base des dires maternels.

La majorité des femmes se plaçait en dessous du score clinique marqué à 24 pour l’ANRQ mais 27,8% au-dessus dont 10% au-dessus de 33 qui signifie l’évaluation à 4 ou plus d’au moins trois facteurs de risque. Ces chiffres sont établis selon les résultats d’une précédente étude non-publiée. Cela reste questionnant malgré tout. Les chiffres représentent-ils toujours vraiment le vécu des futures mères ? Ne risque-t-on pas de passer à côté d’une femme qui nécessiterait plus de soins mais qui en étant juste en dessous du chiffre de référence ne pourrait les obtenir ? D’autant que le stress, bien que mesurable en partie, reste aussi lié aux caractéristiques personnelles.

Au niveau du PRI, 70,6% étaient classées comme étant sans risque voire à faible risque et ne nécessitaient pas de soutien psychosocial supplémentaire.

Les femmes avec des risques R (Risques psychosociaux) moyens constituaient 20,6% de l’échantillon et avaient des scores élevés pour l’ANRQ mais faibles pour l’EDS en étant par exemple asymptomatique mais en ayant des risques psychosociaux. Celles-ci nécessitaient un suivi plus rapproché (de combien ?) afin de détecter l’apparition de symptômes en refaisant l’EDS aux prochains RDV et des interventions aidant à la résolution des risques psychosociaux.

Les femmes avec des risques S (Symptômes dépressifs) moyens constituaient 3,5% de l’échantillon et n’avaient pas de risques psychosociaux mais présentaient des scores supérieurs à 10 pour l’échelle EDS. Pour elles, il s’agissait de les suivre également plus étroitement et de répéter l’EDS si les

symptômes persistaient et d’offrir un soutien psychologique si nécessaire. Ces femmes étaient présentées au colloque périnatal.

Le groupe complexe à haut risque représentait 5,3% de l’échantillon. Ces femmes reportaient non seulement une symptomatologie dépressive mais également la présence élevée de facteurs de risques psychosociaux. Ces femmes étaient présentées au colloque périnatal et nécessitaient un suivi constant et la mise en place urgente d’un réseau. Celui-ci était-il proposé ou imposé aux femmes ? L’étude ne le dit pas.

Les plans de soins précis pour cet échantillon et les issues ne sont pas développés et cela est regrettable puisque cela ne permet pas d’évaluer l’efficacité et le ressenti des femmes en lien avec cette méthode. Toutefois, ce n’était pas le but premier de l’étude.

Les ressentis des 44 sages-femmes à l’application de cette méthode durant l’étude sont également très peu développés, juste exprimés en terme de sondage : 70% étaient confortables à très confortables à l’utilisation de ce modèle, 25% plutôt confortables et 5% inconfortables. La grande majorité 97% ont trouvé le modèle de moyennement utile à très utile pour identifier les femmes à risque et 90% ont trouvé ce modèle moyennement utile à très utile pour déceler les nécessités de soins psychosociaux. La plupart trouve que cela enrichit leur capacité à fournir des soins holistiques.

1,8% des femmes disent avoir pu se sentir mal à l’aise voire éprouver un sentiment de détresse en lien avec certaines questions posées. Reviviscence ? Tout dépend de comment la question est posée mais rendre mal à l’aise les femmes pourrait conduire à briser l’alliance thérapeutique.

Le PRAM guide le personnel médical pour parler avec les femmes enceintes à propos des risques psychosociaux qu’il permet de reconnaître rapidement. Il guide dans la création d’un réseau et permet la continuité des soins. Toutefois, il ne se substitue pas au jugement clinique du personnel expérimenté. Il se place comme une méthode collaborative encourageant la vision multidisciplinaire. Connaître le niveau de risques des femmes permet de savoir qui a besoin d’un suivi plus rapproché. L’analyse statistique est adaptée au vu du design de l’étude. Il n’est pas question ici de vérifier l’efficacité du modèle ou de le comparer par rapport à une autre prise en charge.

Les facteurs de confusion et les biais ne sont pas traités, les résultats ne sont pas vérifiables à partir des données brutes et cela manque. L’accès aux données brutes et caractéristiques démographiques est absent.

Discussion/Conclusion

1. Les limites de l’étude ne sont pas clairement explicitées. Les limites du modèle non plus. L’article

conclut toutefois sur la nécessité d’effectuer des RCT et des études transversales culturelles pour définir clairement son efficacité et bienfait auprès des femmes en termes d’issues.

Les notions de revenus et de culture ne semblent pas questionnées alors qu’elles pourraient potentiellement enrichir l’analyse du modèle tout en favorisant une prise en charge encore plus holistique. Il manque les issues des femmes dépistées durant cette étude. Toutefois, des études

actuelles sont en cours sur ces derniers points. Il est nécessaire de télécharger tous les documents pour pouvoir utiliser le modèle PRAM et être formé à sa pratique (6 à 8 heures en moyenne selon les auteurs).

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