Les propriétés de surface de l’ouvrage sont aussi une exigence majeure du maître d’ouvrage, et de par leur nature, peuvent être réceptionnées. Mais, il faut aussi les appréhender durant tout le processus d’élaboration
du projet de la conception jusqu’à la fin de l’exécution. Visite de chantier au collège Jules Verne à Rivery @Mineral Service
• La perméabilité du revêtement, propriété exigée dans le cas d’aménagements en béton drainant. Le maître d’œuvre vérifiera dans ce cas que le revêtement respecte les exigences d’écoulement et de drainabilité fixées par le cahier des charges.
• Les propriétés photométriques peuvent être exigées dans une démarche d’optimisation économique et environnementale en liaison avec l’éclairage et/ou la lutte contre les îlots de chaleur urbains. Ces propriétés peuvent être appréciées visuellement (clarté, texture, nature minéralogique des constituants du béton) ou à l’aide d’essais spécifiques (photo-goniomètre, essai colorimétrique et essai de réflectivité).
Mesure de la drainabilité ou de la vitesse d’infiltration
8.5 CAS PARTICULIERS DE RÉCEPTION
8.5.1 LES RÉCEPTIONS PROVISOIRES
La réception provisoire s’impose lorsque le projet de revêtement en béton s’intègre dans un projet plus vaste (programme immobilier, aménagement d’une ZAC, etc.).
Mais la mise en place de cette réception provisoire soulève quelques difficultés d’organisation et de gestion collective du processus et des risques.
Pour surmonter ces difficultés, il est nécessaire d’établir un dialogue responsable entre tous les acteurs afin d’assurer l’intégrité et la préservation du revêtement pendant cette période transitoire. Il serait équitable de ne pas engager sans discernement la responsabilité de l’entreprise si des dégradations apparaissent après mise à disposition de l’ouvrage au public.
8.5.2 LES OPÉRATIONS PRÉALABLES À LA RÉCEPTION OPR
Pour certaines grosses opérations, il est coutumier de réaliser des opérations préalables à la réception OPR dans le but d’identifier les non conformités et de permettre à l’entreprise de lever ces réserves avant la réception définitive.
Les OPR doivent être très proches de la réception, idéalement 1 mois avant.
Le maître d’ouvrage y participe, dans le prolongement de ses visites pendant la période du chantier (une à deux à minima).
Il faut dans la mesure du possible éviter le sur-découpage des OPR lot par lot.
Lors de la réception définitive, le maître d’ouvrage ou d’œuvre ne doit pas ajouter sans discernement de réserves additionnelles non stipulées dans les OPR.
8.5.3 LES TENDANCES ACTUELLES ET LES VOIES DE PROGRÈS
À la croisée des référentiels matériels et immatériels précités,
8.6 CONCLUSION
La Réception de l’ouvrage ne se limite pas aux seules constatations et mesures sur l’ouvrage achevé, mais elle se doit d’être omniprésente tout au long de la phase de préparation et d’exécution du chantier.
Les maîtres mots sont de créer des conditions favorables à une construction concertée du projet, de nourrir un dialogue permanent et de porter beaucoup d’attention aux référentiels matériels et immatériels qui permettent d’instaurer un esprit d’écoute, de confiance et de considération mutuelle en se jouant du cumul des talents de chacun et dans le respect de sa mission.
Les référentiels matériels sont les échantillons. Il faut veiller à ce qu’ils s’inscrivent dans une chaîne cohérente de qualité dont les mailles sont ceux de la remise des offres, de la préparation du chantier avec les différentes déclinaisons de fabrication, de conservation et de mise à disposition le jour de la réception (échantillons simples, mini show-room, maquettes de projet selon la taille du chantier, la multiplicité des revêtements et des émergences et l’enjeu esthétique).
Les référentiels immatériels sont les échanges et le dialogue bipartie et tripartie maître d’œuvre, maître d’ouvrage et entreprise aux différents stades d’avancement du projet et du chantier, afin de partager la démarche de choix des formulations, de calepinage ainsi que de modalités d’exécution et de mise en service dès l’amont des chantiers. La présence sur le chantier du maître d’œuvre est incontournable, de même que celle du maître d’ouvrage de manière régulière et dans les moments importants appelant à décision.
œuvrer pour un contexte favorable à un bon déroulé de la réception passe aussi en amont selon les situations par une maîtrise des opérations intermédiaires comme les OPR et les réceptions provisoires. Les verrous à lever sont nombreux, à commencer par des lots trop nombreux dans les grandes opérations ou entre corps d’état, et les partenaires sont dans l’obligation de se concerter pour limiter les risques. Une vision et une proposition chiffrée sur la protection des bétons et l’entretien qui doit commencer dès la mise à disposition de l’ouvrage au public permet de sensibiliser les acteurs sur les bons usages pour éviter les déceptions ou les contre-performances.
À la réception, dans le cadre du dossier des ouvrages exécutés DOE, l’entreprise doit remettre a minima :
• Les plans de récolement avec le nivellement,
• L’implantation des réseaux,
• Les formulations des bétons pour pouvoir les retrouver et les refaire lors de la vie en œuvre de l’ouvrage.
Ce dossier gagne à être complété par une projection sur la protection et l’entretien de l’ouvrage, accompagnée d’une offre sur les deux premières années.
Le développement des méthodes de travail qui font appel massivement au numérique (BIM) est un atout pour préparer le futur. Des transitions sont toutefois nécessaires pour permettre aux PME spécialistes de s’exprimer sans dévier de leur mission de base, à savoir la bonne exécution des chantiers dont l’objectif premier de l’esthétique et de l’intégration ne se modélise pas.
La formation ressentie comme très insuffisante aujourd’hui au niveau de l’offre, mérite une dissémination massive des connaissances, des bonnes pratiques et des ressources dans les écoles comme dans les milieux professionnels de la maîtrise d’ouvrage, de la maîtrise d’œuvre et de l’entreprise.